mardi, 21 août 2007

LA PAIX, L’ARMÉE ET NOUS

LA PAIX, L’ARMÉE ET NOUS
Par Charles Blé Goudé

Quel mode d’action devra guider notre démarche sur le chemin de la paix ?
Devons nous vraiment entrer en rébellion contre ce qui nous semble être les tares de notre société actuelle avec une armée qui réclame une prime de guerre ?
La critique et l’auto critique peuvent-elles s’effectuer en toute conscience patriotique ?
Il me semble que la critique de soi doit pouvoir se distinguer de l’auto flagellation. Parlons donc de la paix, l’armée et nous ….
Voilà bientôt cinq ans que nous nous sommes réveillés un triste matin de septembre 2002 avec une tentative de coup d’Etat, muée en rébellion, quelque temps après avoir échoué.
De cette date à aujourd’hui, nous avons combattu ensemble : l’armée, tous corps confondus avec les jeunes patriotes, épris de justice et de paix.
Même quand l’armée était en difficulté, elle a su compter sur les jeunes patriotes et vice-versa.
C’est dire que les jeunes de Côte d’Ivoire sont toujours en phase avec leur armée.
Le temps et venu de revisiter l’ensemble des combats communs : Flotte aérienne détruite par la Licorne. Riposte des jeunes patriotes le 06 novembre devant l’hôtel Ivoire.
Plusieurs morts, beaucoup d’handicapés à vie.
Malgré les nombreuses concessions faites par les patriotes, Ivoiriens avec à leur tête le président Laurent Gbagbo, les solutions apportées à toutes les causes dites internes ; la crise ivoirienne perdurait.
Le chef suprême des Armées a donc pris l’initiative de discuter directement avec ceux qui ont pris les armes. D’où le dialogue direct.
La paix est arrivée.
Nous avons reconnu la lutte de chacun. Chaque Ivoirien à quelque niveau qu’il se situe a fait des concessions.
Le président Laurent Gbagbo en a fait assez depuis le déclenchement de cette crise.
Il a eu un gouvernement hybride. Il a été humilié dans les différentes résolutions de l’ONU sur la crise Ivoirienne. Son domicile a été bombardé par la Licorne.
Il subit les injures et les menaces de l ‘opposition. Le programme de gouvernement pour lequel il a été élu n’a pas été appliqué.
Conséquence ; il partage son pouvoir avec Soro Guillaume, son fils, son élève.
Nous autres, tout en prenant le cas de Soro Guillaume : ancien secrétaire Général de la FESCI, Age 35 ans comme nous- Aujourd’hui 1er ministre de Côte d’Ivoire.
Il reçoit les honneurs militaires tout en marchant sur le tapis rouge déroulé à toutes les étapes de ses visites. Voici notre concession. Qui refuserait d’être à la tête de la primature.
Mais, des problèmes existent, il faut bien que la guerre finisse pour les résoudre. C’est pourquoi, nous nous inscrivons dans une logique d’avenir.
Nous aussi, nous trouvons des obstacles dans notre sphère d’influence et de compétence c’est à dire le peuple.
C’est dans cette optique que nous parcourons les hameaux les plus reculés pour annoncer la paix même au moment où les armes crépitaient encore.
Ce fut le cas de notre visite à Bouaké au lendemain de l’attaque de l’avion qui transportait le 1er ministre Soro Guillaume à Bouaké et de nos nombreuses tournées à l’Ouest.
Un des vôtres, le commandant des opérations militaires à Yamoussoukro, Konan Boniface disait en parlant de notre combat que « là où la force a peiné, tu as réussi avec ton verbe à charmer Bouaké. »
C’est une exhortation à persévérer dans notre désir de voir notre pays libre économiquement.
J’appelle donc au calme et à la dignité dans la douleur. Car le peuple de Côte d’Ivoire est fier de son armée. Ne faisons pas le lit de l’adversaire.
La France toujours la même veut sauvegarder ses intérêts à tous les prix.
Notre pays a commis l’impardonnable faute de croire en son indépendance réelle. Et la paix qui arrive avec cet accord politique de Ouaga n’arrange pas l’ancienne puissance coloniale et ses valets locaux (RHDP) ; maîtres d’œuvre de notre déstabilisation.
Déjouons ensemble tous les plans d’affaiblissement de notre pays. Soyons forts.
A lundi prochain.

Charles Blé Goudé
Président du COJEP.

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