vendredi, 27 avril 2007

BLE GOUDE CHARLES

Par Pierre Lemauvais

Il n'est certainement pas le premier de sa génération. Peut-être pas aussi de sa classe. Ce serait même trop prétentieux de sa part de le penser. Ou de l'imaginer. Mais à dire vrai, il a pour lui, son intelligence. Son esprit vif et de discernement. Et le courage. Il a le mérite des initiatives. Et de l'anticipation. Des qualités indispensables en politique. Des atouts indéniables qu'il faut posséder, pour faire bien et être grand homme. Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. A 35 ans, Charles Blé Goudé, puisque c'est de lui qu'il s'agit, vient de montrer une fois de plus à la face du monde qu'on peut être jeune et réaliser de grandes choses pour son pays. Rassembler les Ivoiriens autour de la mère patrie au lendemain de l'attaque rebelle du 19 septembre 2002, Charles Blé Goudé l'a réussi. De fort belle manière. Avec ses amis de l'Alliance des jeunes patriotes. En novembre 2005, quand les enfants déshérités de l'armée française ont fait pleuvoir un déluge de feu sur la Côte d'Ivoire, il a fallu un homme pour appeler à la résistance civile : Charles Blé Goudé. Réunir sur un même plateau, dans un même stade, des ennemis encore en armes, pour un meeting conjoint, c'était un exercice hautement périlleux. Mais, le président du COJEP n'avait aucun souci. Ni même de sécurité. Et la messe fut grande. Les paralytiques ont dansé. Les aveugles aussi. C'était émouvant ! Certains aujourd'hui encore n'en croient pas leurs yeux. Et pourtant, c'était le 21 avril dernier, au Complexe sportif de Yopougon. Une date à inscrire en lettres d'or dans les annales de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Comme quoi, la politique est un domaine réservé. N'y entre pas qui veut.

mercredi, 25 avril 2007

3 QUESTIONS A... LAURENT GBAGBO? PRESIDENT DE LA REPUBLIAUE DE CÖTE D'IVOIRE



“C’est une fierté pour moi”

Monsieur le président, quels sont les sentiments qui vous animent après cette visite ?
Quand on entreprend un travail et qu'on voit le résultat, on est d'abord fier de voir que le travail avance. Mais, ce qu'il faut dire est que notre pays est vraiment le poumon de l'Afrique de l'Ouest. Et Abidjan est dépassé comme ville. Parce qu' Abidjan n'a pas été suivi. Les installations qui sont à Abidjan, la conception était pour 300 000 habitants, 400, 500 000 au plus. Après, on n'a pas suivi. La ville s'est développée de façon anarchique. Même quand des bâtiments ont été construits en dur, tous les travaux d'assainissement n'ont pas été prévus. Yopougon, Koumassi, Abobo, Port-Bouet, ce sont de nouveaux quartiers. Mais, on n'a pas prévu tout le soubassement. C'est pour tout ça que, en 1983, le Président Houphouët a décidé de changer, mais il n'en a pas eu le temps. Je suis arrivé, j'ai compris qu'il a eu raison et j'ai décidé de venir ici. Mais, il faut alors faire une capitale qu'on a au moins pour cent ans. Il ne faut pas se précipiter et puis faire quelque chose… Le Palais de la Présidence d'Abidjan, il a été construit en un an. Les travaux ont été lancés le 7 août 1960, ils ont été achevés le 7 août 1961. Mais voilà dans quel état il se trouve ! On peut faire vite aussi, mais quand on fait vite avec le mur, avec la pierre, on se rend compte après qu'on a eu tort d'aller très vite. Donc ici, je ne voudrais pas que demain, on ait tort d'avoir été trop vite. On prend le temps, on fait du solide. Voilà, tout ça, ça prend du temps, mais, patientez. C'est parce que j'ai devant moi un résultat, que je veux éviter les conséquences de ce que j'ai en face de moi à Abidjan. Et je me suis dit, ok, tout doit être différent à Yamoussoukro.

Monsieur le Président, je me demande si pendant la guerre, vous arrivez à réaliser ce que nous voyons avec tant d'envie, alors que feriez-vous en temps de paix ?
Ah mais, ça, c'est à vous de répondre à cette question. (Rires). Moi, je travaille pour la Côte d'Ivoire qui est éternelle. Or, quand on construit un pays qui est éternel, on ne connaît pas le temps de guerre, on ne connaît pas le temps de paix. Vous comprenez ? La deuxième partie de la réponse, les grands travaux, il faut toujours les lancer en temps de crise. Parce qu'ils servent aussi à résorber la crise. Ils servent à donner une âme, un esprit, un idéal, une voie à vos concitoyens et ces travaux là servent à les aider à surmonter les affres de la crise. Ils servent aussi à créer les emplois, tout banalement. Vous le voyez vous-même, ceux qui chantent là-bas, ils sont à l'abri du besoin, ils ont un salaire. Donc voilà toutes les raisons.

Monsieur le Président, peut-on avoir une idée du coût de ces travaux ?
Non, non, on n'a pas encore une idée. Ah oui, ça coûte cher, mais on vous donnera une idée quand les dépenses auront été faites. Vous savez, même quand on fait un budget de l'Etat, c'est quelque chose d'approximatif. Vous savez, l'argent, on le dépense au fur et à mesure qu'on le gagne. Donc ici, nous dégageons l'argent, et nous le dépensons au fur et à mesure. C'est quand nous serons au milieu des travaux, qu'on pourra faire une première estimation de ce que l’architecte a projeté sur le reste.

Propos recueillis
par Y.D.S.

Le Matin d'Abidjan

DISCOURS INTEGRAL DE MAMADOU KOULIBALY AUX MILITANTS DU RDR : "OUBLIEZ LE REVE D'ADO"




L'un des faits majeurs de l'apothéose de la caravane de la paix, samedi à Yopougon, reste l'intervention du président de l'Assemblée nationale. Dans la verve qu'on lui connait, Mamadou Koulibaly s'est étendu sur les causes de la crise, invité la rébellion à s'inscrire définitivement dans la paix, et exhorté les dignitaires du RDR à tirer un trait sur leur mentor.

Je rends gloire à Dieu Tout Puissant. Il nous a donné cette occasion aujourd'hui le 21 avril 2007, une occasion exceptionnelle de nous retrouver, d'échanger, de discuter. Je rends gloire à Dieu, parce que d'abord c'est Dieu mais aussi parce que le 21 avril est mon jour anniversaire. Aujourd'hui, j'ai 50 ans et je pense que c'est avec beaucoup d'émotion que je franchis le cap des 50 ans. On dira plus maintenant le jeune, je suis rentré dans la catégorie des vieux. Je suis maintenant un ancien, un doyen. Vu qu'il y a Charles Blé Goudé, tous les jeunes patriotes qui sont ici et vous tous pour la relève. Merci au Seigneur, merci à chacun d'entre vous. Mme la 1ère Dame, quand Charles Blé Goudé m'a fait part de son projet d'organiser une caravane de la paix, j'ai donné mon accord. Et ce projet, je l'ai appuyé parce que c'était une bonne initiative de mon point de vue pour perpétrer ce que le président de la République lui-même avait commencé à Abidjan depuis 3 ans maintenant. Le président de la République a lancé une campagne de paix. Il a dessiné lui-même les T-shirts de la paix. Il a fait rédiger une charte de la paix. Il a fait produire des casquettes, des films et différents types de documents pour sa campagne de paix. Elle a été menée dans le District d'Abidjan. Et j'aimerais certainement féliciter Charles Blé Goudé parce qu'il a assisté à deux meetings à Anyama et à Abobo. Et puis après ça, il m'a dit ceci : président, moi, je vais foncer sur les autres villes. Est-ce que c'est une bonne idée ? Et moi je lui ai dit ça ne tient qu'à toi. C'est une très bonne idée. Il faut aller, il faut parler aux gens. On verra. Ce qu'il a fait, c'est très bien, le résultat est là Bravo ! Charles Blé Goudé, bravo à tous les jeunes patriotes, au COJEP, bravo à l'alliance qui est ici, bravo aux " Parlements et Agoras ", bravo à tous les vieux, toutes les vieilles, toutes les dames, tous les jeunes qui ont fait le déplacement pour répondre à cet appel. Les échos sont très favorables. Partout où vous êtes passés, les Ivoiriens se sont sentis soulagés. Ils se sont sentis heureux. Ils se sont sentis plus proches les uns des autres. Et puis, ils ont découvert qu'en réalité, ils avaient été tous trompés. Merci d'être ici. Merci pour l'accueil que vous avez réservé à la caravane partout où elle est passée. Et à partir de ce soir, la caravane ne va pas s'arrêter. Elle va continuer au-delà d'Abidjan, au-delà des zones gouvernementales. Il faut accompagner le mouvement, il faut l'anticiper, il faut parler à vos parents, à vos amis qui sont de l'autre côté. Pour qu'ils comprennent bien de quoi il s'agit. Mme la première Dame, tout en acceptant de venir, je me suis dit : Seydou Diarra avait un handicap sérieux. Il n'a pas voulu compter sur nous, il n'a pas voulu compter avec nous, il n'a pas voulu compter avec la Côte d'Ivoire. Il a été nommé à Paris. Il a accepté sa nomination. Il est venu. Mais au lieu de travailler pour nous, il a voulu travailler contre nous. Et vous vous souvenez de ce qui est arrivé. Nous avons dit que nous ne voulons pas de lui et chacun sait ce qui est arrivé. Charles Konan Banny est arrivé de la même façon. La première réaction, ça été de dire le discours de la représentation internationale. Vous avez dit non et Dieu seul sait ce qui a suivi. Il y a eu mort d'hommes, destruction de biens, pertes de confiance et de valeurs.

Soutien à Soso
Moi j'ai accepté parce que le président de la République a demandé à nous tous d'aider Soro Guillaume à réussir sa mission. Konaté Sidiki vient de dire qu'il faut que nous aidions le Premier ministre à réussir sa mission. J'aimerais lui dire que la manière dont Soro Guillaume a été nommé veut dire que nous devons l'aider nécessairement. Contrainement aux autres Premiers ministres qui sont venus s'opposer au président de la République, cherchant un pouvoir alors qu'il l'avait, cherchant un poste alors qu'il était installé dans le fauteuil. Contrairement à ces Premiers ministres, le président Gbagbo a demandé que l'on puisse aider Soro Guillaume. J'aurais été mal à l'aise de le faire si vous-même ici ne l'avez pas renouvelé. Merci d'être venue à ce meeting. Je ne sais pas si le public a remarqué. Konaté Sidiki est arrivé sans garde du corps de l'ONUCI. Il a fait confiance aux patriotes ivoiriens. Il est venu. Je lui ai demandé s'il n'avait pas de craintes. Il m'a dit rien du tout. Il se sent assuré. Et je lui ai dit là où nous allons, vous serez rassuré. Ne vous en faites pas Siriki, vous êtes là, les jeunes vous applaudissent et je pense que c'est une bonne chose. Vous savez, notre pays, la Côte d'Ivoire est un tout petit pays, en Afrique avec 322 462 km2. Et lorsque nous avons accédé à l'indépendance, l'ancienne puissance coloniale, n'a pas jugé utile de nous considérer comme des hommes indépendants. Elle a considéré que nous étions des esclaves sur un territoire qu'elle a conquis en Afrique. Au moment de l'indépendance, De Gaulle nous a fait signer des papiers. Et ces papiers, je vous invite à les lire ? Dans ces papiers, il y a deux dispositions qu'il faut que vous rapportiez à vos amis, à vos camarades à Bouaké. La première disposition dit que le pouvoir que le chef de l'Etat français donne à un président africain, c'est juste un pouvoir de délégation pour représenter sur le territoire africain la volonté de celui qui gère la France à l'Elysée à Paris. C'est tout. Nous nous disons Etat indépendant parce que nous n'avions pas le choix. Il fallait quelque chose pour sortir du joug colonial. Nous avons pris la première solution qui s'est présentée. Mais en réalité, comment admettre qu'ici pour construire la route Tengrela-Odienné, les présidents sont obligés d'appeler d'abord De Gaulle, Pompidou, Mitterand, Chirac pour leur dire s'ils peuvent faire le goudron entre Tengrela et Odienné ? Si le président français dit non, ça ne se fait pas. S'il dit oui, cela se fera. Et si cela se fait, c'est son nom que cette route portera. Comme nous avons ici " le Boulevard Giscard d'Estaing ", " le Boulevard Mitterand ", " le pont Général De Gaulle etc… La deuxième disposition, ce sont les accords. Ils sont encore dans la lutte. Aujourd'hui, ils disent que la deuxième disposition dit que dans ce pays, toutes les richesses que l'on peut trouver, que ce soit de l'or, du diamant, de l'uranium, quelle que soit la matière, elle est d'abord propriété de l'armée française. Donc du gouvernement français. Quand le président Laurent Gbagbo était encore dans l'opposition, nous nous sommes engagés à rompre avec ce type de relation. Quand il est arrivé au pouvoir, il a mis en application ce schéma. Malheureusement, nous n'avons pas eu d'oreilles attentives à Paris. Nous avons tout fait, nous avons expliqué que nous cherchions pas à chasser les français de Côte d'Ivoire. Que nous cherchions simplement à être nous-mêmes, à nous gérer nous-mêmes, à être notre président nous-mêmes, à être propriétaires de nos matières premières et puis à acquérir notre dignité. A Paris, personne n'a voulu nous écouter. Quand la rébellion a éclaté (vous ne le savez pas), ils sont venus nous voir une 1ère fois. Ils ont dit, si vous nous faites un petit cadeau, on vous débarrasse des rebelles tout de suite. On leur a cédé le Terminal à conteneurs, ils n'ont rien fait. Je ne sais pas ce qu'ils vous ont dit de l'autre côté.

Ce que la France avait promis pour désarmer les rebelles
Mais ce qu'ils nous ont dit ici, ils nous ont dit M. le président, si vous renouvelez le contrat sur l'électricité, on vous appuie à l'ONU. Et puis vous verrez les résolutions qui vont sortir vous seront favorables. Nous avons suivi, ils n'ont rien fait. D'ailleurs quand ça a été signé, le nouveau discours qu'ils ont suscité à l'ONU, c'est une transition sans Gbagbo. Mais pendant que nous faisions cela, les bonhommes nous faisaient payer nos factures d'eau, d'électricité. L'argent que nous avons utilisé pour gérer cette crise, au budget de l'Etat, ce sont plusieurs milliards de francs. Cela aurait pu nous permettre d'investir, pour construire un nouveau barrage électrique, on ne l'a pas fait. Cela aurait pu nous permettre de construire de nouvelles tribunes électriques, on ne l'a pas fait. Cela aurait pu nous permettre d'investir pour obtenir de nouvelles nappes phréatiques pour tirer de l'eau pour Abidjan et les villes intérieures, on ne l'a pas fait. Aujourd'hui nous sommes dans le délestage. Aujourd'hui, l'eau courante manque dans les quartiers d'Abidjan. La guerre ne nous arrange pas du tout. Qu'on soit à Aboisso ou à Tengrela, qu'on soit à Touba ou à Bouna, elle ne nous arrange pas du tout et elle ne nous a pas arrangé du tout. Pendant ce temps, eux, ils prennent leur argent. Vous savez que les devises en dollars, en yen, en deutschmark, sont déposés au Trésor public français. Et cet argent qu'il faut fructifier, ils le dépensent comme ils le veulent. Et quand on a des problèmes, ils nous envoient quelques milliards. Nous nous partageons cela entre pays francophones et d'autres zones monétaires. Ils présentent cela comme de l'aide alors qu'en réalité, c'est notre bien déposé dans leurs trésors qu'ils déposent et nous font croire qu'ils nous aident. Pendant que nous sommes en train de nous chamailler, vous à Bouaké, nous à Abidjan, les bonhommes nous pompent notre argent, notre dignité, notre énergie, notre richesse. Et en définitive, ils nous pompent notre vie. Nous restons tous là appauvris, les jeunes ne vont pas à la l'école, les enfants sont malades, les maternités manquent, les routes se dégradent, les hôpitaux sont dans de mauvais états, au nord comme au sud. Il faut transmettre aux populations de Bouaké et d'ailleurs, que notre problème à nous n'était pas avec les populations de cette ville. Vous avez écouté tous les discours de Blé Goudé, de Simone Gbagbo, discours des jeunes patriotes, en aucun moment, ils n'ont insulté les populations de l'ouest, les populations du nord, les populations du centre. Bien au contraire, tous nous avons montré de la main Jacques Chirac. Il faut donc être à l'aise ici. Si cela dépendait de moi, vous pourrez vous promener à Abidjan sans gardes du corps ONUCI. Ce qu'il faut pour nous, c'est la prise de conscience collective, il est temps maintenant que nous arrêtons le gâchis. Il est temps maintenant que nous prenons notre pays, que nous le soignions, que nous le faisons avancer. C'est dans ce contexte que je me permettrai de donner quelques conseils au Premier ministre Guillaume Soro. Parce que d'une part vous avez souhaité que nous puissions l'aider. Le président de la République a souhaité d'autre part qu'on puisse l'aider. Et lui-même s'est dit engagé dans le processus. Et puis quand on a dit que j'étais invité et que vous serez là, j'ai pris le soin de parler aux patriotes, j'ai pris le soin de parler aux Ivoiriens. Tous ont essayé de savoir ce que Mamadou Koulibaly peut faire pour aider le Premier ministre de Laurent Gbagbo. Il m'ont dit plusieurs choses en vrac. Ils ont dit, faisons en sorte que ce Premier ministre ne termine pas son mandat comme ses prédécesseurs. Et pour cela, ils m'ont dit, M. le président, si vous pouvez dire à Soro Guillaume ou à ses représentants qui seront là, de faire un effort, un tout petit effort encore car les gens qu'il a côtoyés hier, tout le monde n'est pas ici. Vous l'avez remarqué Charles Blé Goudé et l'Alliance sont ici mais tous les patriotes ne sont pas là. Eugène Djué est parti à Tiébissou, d'autres sont ailleurs. Mais dans le discours du Premier ministre, il a demandé pardon aux Ivoiriens. C'est vrai, c'est bien. Il a demandé pardon en tant que Premier ministre de tous les Ivoiriens au nom de tous les Ivoiriens. Mais le peuple aurait voulu que Soro Guillaume demande pardon non pas en tant que Premier ministre. Parce qu’il n'a encore rien fait aux Ivoiriens en tant que Premier ministre. Mais en tant que secrétaire général du MPCI. Ils m'ont demandé d'encourager le Premier ministre à aller dans ce sens. Ils m'ont dit d'ajouter, que dans son discours, il a dit que depuis quelques années, nous nous sommes mesurés, nous nous sommes injuriés, nous nous sommes battus, nous nous sommes tués pour une situation sans résultats. Les patriotes ivoiriens disent qu'il y a deux résultats au moins. Le premier résultat, c'est que pendant qu'on se battait, le chômage augmentait. Pendant qu'on se battait le pays était détruit. Vous qui êtes là-bas dans le nord, vous savez très bien de quoi je parle. La situation est catastrophique. Nous qui sommes ici, nous savons très bien de quoi nous parlons. La situation est catastrophique. Il n'y a pas eu de guerre à Vridi mais les usines ont fermé. Il n'y a pas eu de guerre à Yopougon pourtant les usines ont fermé dans la zone industrielle de Yopougon. C'est un résultat même s'il est négatif. Il y a un autre résultat qu'ils m'ont demandé de vous signaler pour porter cela au Premier ministre. Il y a le fait que vous soyez ici. Parce que nous nous sommes battus, parce que nous nous sommes injuriés, parce que nous sommes entre-tués et nous avons fini par prendre conscience qu'au-delà de nos préoccupations tribale, ethnique, politique et régionale, il y a quelque chose qui est au-dessus qu'on appelle la nation ivoirienne, la Côte d'Ivoire et qui nous commande tous. Et c'est au nom de cette chose, la Côte d'Ivoire que vous et Blé Goudé vous vous serrez la main ici. Vous faites des bises à Simone Gbagbo, vous serrez la main à Mamadou Koulibaly. Cette prise de conscience de la nation est aujourd'hui le capital le plus grand qui nous reste après cette crise. Le mauvais résultat, il est là, on le prend, en va le corriger. Mais il y a un bon résultat, c'est que nous avons pris conscience que ce pays nous appartient et que nous n'avons pas le droit de le détruire. Parce que les générations futures arrivent et elles ne deviennent pas grandes en un coup. Ce sont des enfants qui naissent, qui grandissent, qui suivent le fil de leur cycle de vie. Et il n'y a que valeurs, difficultés quand ils sont des citoyens de mauvais niveau, des citoyens dégradés qui ne pensent pas construire un pays. Ils m'ont demandé de vous suggérer de dire au Premier ministre que dans son discours, il a présenté des objectifs qui sont bons. Il a dit premièrement : identification des populations avec ce que cela contient, l'enrôlement sur les listes électorales. Deuxièmement, la réunification de la Côte d'Ivoire.

La volonté du peuple
Les patriotes disent que c'est bien. Troisièmement, les élections, vous venez d'en parler, c'est bon, c'est bien. Mais, ceux que j'ai consultés m'ont dit de vous suggérer que ce plan ressemble à celui que Banny et Seydou Diarra voulaient faire. Identifier, réunifier, élections. Les objectifs sont bons mais il faut remodifier l'ordre de présentation. L'objectif n°1, c'est la réunification de la Côte d'Ivoire. C'est avec son cortège qu'il y a la disparition de la zone de confiance, le désarmement, le redéploiement de l'administration etc. L'objectif n°2, c'est l'identification de la population avec les listes électorales qui suivent. Et de trois, on va aux élections. Les gens que j'ai consultés m'ont dit de vous suggérer cela. Et que le Premier ministre conformément aux actes qui ont été posés dernièrement à Tiébissou et dans la zone de confiance remette ses objectifs à l'endroit en commençant par la réunfication. Il aurait plus de chances de réussir qu'en restant dans le schéma que Sedyou Diarra et Banny avaient suivi. C'est un schéma qui conduit souvent à des blocages. Et personne ne souhaite aujourd'hui que le processus soit bloqué. Vous avez écouté tout le monde dire, on veut la paix, on veut la paix. Ils m'ont suggéré de porter la réflexion ici et que le Premier ministre évite de dire dans son discours, il faut que nous sortions du fétichisme de date. Vous avez vu beaucoup de gens ont interprété cela comme si le Premier ministre disait 10 mois ne vont pas suffire. Alors que ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Le temps nous est compté. Nous avons 45 ans d'indépendance, nous sommes encore pauvres. Nous avons 13 ans de succession d'Houphouët-Boigny, nous ne sommes pas encore arrivés avec le progrès. 8 ans après le coup d'Etat de Guéi Robert, nous avons encore les séquelles. Nous avons sept ans de pouvoir de Gbagbo avec toutes les difficultés que nous avons. Nous avons 5 ans de crise aigue avec un pays balafré. Les gens que j'ai consultés m'ont dit : si le Premier ministre dit de sortir du fétichisme des dates, il faudrait qu'il explique aux Ivoiriens que ça ne signifie pas qu'on va s'attarder, qu'on va traîner le pas ou qu'on ne va pas avancer. Parce que les gens vont interpréter cela comme une astuce politicienne, comme un jeu pour dribbler, pour feinter, du blocage, or ce n'est pas du tout cela que nous souhaitons, si derrière le fétichisme, il veut dire qu'il ne faut pas se bousculer pour avancer peut être. Le président de la république avance et vous avez vu comment il avance. C'est là première fois depuis qu'il est au pouvoir, qu'il permet à un Premier ministre de présider un conseil de ministres. Il ne l'a pas fait avec Seydou, il ne l'a pas fait avec Banny. Il l'a fait pour Soro sans que Soro ne le demande. C'est donc dire que le président de la république est pressé. Même s'il dit allons doucement, il donne le rythme, il donne la cadence. La zone de confiance est détruite. Le Premier ministre doit chausser ses baskets et suivre le rythme. Le fétichisme des dates qu'il le laisse de côté. Le temps dit le président de la république, est un autre nom de Dieu. Il faut utiliser ce temps, il faut y croire. On n'en a pas suffisamment, il faut aller vite. Parce que beaucoup de gens ici se disent est-ce que si les élections françaises finissent, Soro Guillaume ne va pas changer encore? Il faut leur donner tort. Il faut adopter la cadence du président de la république. Il faut adopter la rythmique du président de la république. Et vous verrez toutes les forces que vous voyez ici, vont former une coalition pour vous soutenir et avancer. Voilà les messages qui m'ont été donnés pour vous en tant que porte-parole pour que vous puissiez les transmettre à vos camarades. Au-delà de ces messages, je suis venu avec quelques cadeaux. Tous ces gros paquets qui sont là-bas, sont à vous. Il faut que vous les acceptiez et les emportiez. C'est du fond du cœur. Dans ces paquets, il y a tous les objets que le président de la république a confectionnés pour sa campagne de la paix. Il y a des T-shirts avec la signature de Laurent Gbagbo écrite sur la poitrine : "il est temps de se pardonner maintenant". Il faut aller au pardon maintenant, c'est pour vous qu'il le dit. Vous avez 2 cartons de t-shirts pour vous. Vous avez les pins qui se portent sur la poitrine pour ceux qui sont favorables à la paix.

Les dons à la rébellion
Vous en avez 250 exemplaires. Vous avez des casquettes, malheureusement pas en grand nombre. Mais vous avez au moins une cinquantaine. Avec le processus de paix, vous ne trouverez nulle part écrit là-dessus FPI, RDR, PDCI ou autres choses. Les seuls noms qu'il y a dessus, ce sont Laurent Gbagbo, président de la république de Côte d'Ivoire. Il a fait la paix. C'est pour nous ici, nous l'avons utilisé, cela peut être valable pour vous, si vous voulez connaître le mode d'emploi du président de la république. Il y a dans ces cartons, un livre publié par l'Assemblée nationale il y a quelques temps. Il résume le drame du peuple de Côte d'Ivoire depuis 1999. Afin que le peuple ivoirien retienne tout cela, l'Assemblée nationale a pris des mesures, il en a fait un livre, un livre à couverture cartonnée, un très beau livre. Là aussi, vous avez près d'une centaine en cadeau pour vous et vos camarades. Il y a ensuite un document que j'ai jugé utile de mettre dans les cadeaux que je veux vous offrir. C'est ce que l'on a appelé ici, "l'arrêt Tia Koné ". C'est le texte que le président Tia Koné de la Cour suprême a lu en 99 et peu avant les élections. Il a expliqué pourquoi certaines personnes pouvaient être candidats aux élections présidentielles et pourquoi d'autres ne pouvaient pas. Beaucoup de gens ne connaissent pas ce texte. Ils disent que Gbagbo Laurent a éliminé ses adversaires. Je n'ai que deux copies de cet arrêt pour vous. En parcourant cet arrêt, vous vous rendrez compte qu'en réalité, les juges de la Cour suprême ont lu le droit. Gbagbo nulle part n'a éliminé personne. C'est comme pour le processus de paix parce qu'on va avec la vérité, on va avec la confiance, on va avec la crédibilité. Nous en avons besoin, vous en avez besoin, la Côte d'Ivoire en a besoin. Dernier cadeau, sujet d'actualité. Il y a dans ces cartons une vingtaine d'exemplaires de "Parole d'honneur", signée par la première Dame qui est assise juste à côté de vous, Simone Gbagbo. Je me suis dit que ce bouquin est publié ici à Abidjan. Et méritait d'être aussi connu par vous. Je vous offre un carton d'une vingtaine d'exemplaires. Je serai heureux si vous les acceptiez. Il y a un document à l'intérieur, qui retrace tous les accords que nous avons signés pendant cette crise depuis Lomé jusqu'à Ouaga. Et en relisant cela hier soir, je me suis rendu compte que nous avons parcouru le monde à grand frais. Alors qu'il ne suffisait que de dire aux frères, "asseyons-nous pour parler". Cela n'a pas marché au tout début. De Villepin et les autres se sont glissés entre nous. Nous sommes arrivés à les sortir. Et ce document mérite d'être conservé en archives, c'est un très bon document. Je vous l'offre aussi en cadeau. Voilà cher camarades patriotes, chers ivoiriens, le message que j'avais à transmettre. Au-delà de ce message je fais un voeu, je lance un appel à tous ceux que je n'ai pas vu pendant cette campagne à travers Abidjan. Il faut en finir avec tous les groupes organisés qui cultivent le mensonge en Côte d'Ivoire. Il faut en finir avec tous les groupes organisés qui veulent bâtir ce pays sur le faux. Il faut en finir avec toutes ces organisations. Je profite du haut de cette tribune pour lancer un appel à tous ceux qui ont pris conscience aujourd'hui en Côte d'Ivoire que seule l'union les uns avec les autres apportera la paix. Je lance l'appel à partir de cette tribune pour leur dire que tous ceux qui sont encore hésitants, qui n'arrivent pas à franchir le pas pour venir rejoindre la république, je leur demande d'avoir confiance et de franchir le pas. J'appelle Henriette Dagri Diabaté, Zémogo Fofana, N'Golo Coulibaly, j'appelle tous ces directeurs du RDR, je leur dis de faire comme Soro. Je leur dis de faire comme tous leurs militants qui ont fini par comprendre. Je les invite tous à rompre avec cette situation. Finissez-en avec le RDR, sortez du RDR, venez rejoindre la république, venez rejoindre la patrie. Abandonnez les querelles inutiles. Henriette Diabaté, votre place n'est pas là- bas. Zémogo Fofana, votre place n'est pas là-bas. N'Golo Coulibaly, votre place n'est pas là bas. Amidou Sylla, votre place n'est pas là bas. Engagez-vous pour bâtir la Côte d'Ivoire avec les idées que vous tranchez croyant que le pouvoir va vous tomber dessus. Personne ne vous en veut. La Côte d'Ivoire vous attend. Rejoignez ce peuple, rejoignez les Ivoiriens. Ne vous en faites pas, le peuple vous accueillira. Oubliez les rêves des uns et des autres. Soro a eu le courage. Il a dit: " quand la rébellion a éclaté, ceux qui nous ont dit de le faire, n'ont pas été capables d'assumer, moi j'ai assumé. Pourquoi je vais les attendre ". Le réflexe que vous avez eu Konaté, il faut que les grands patrons, le bureau exécutif, le comité central du RDR comprennent cela. Prenez votre courage, sortez de ce parti très rapidement. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire. Charles Blé Goudé, Konaté Sidiki, jeunes de Côte d'Ivoire, jeunes patriotes, que Dieu vous bénisse.

Retranscrit par
Kady Traoré
(Stagiaire)

Le matin d'abidjan

HOSPITALISEE A LA PISAM, OUERA PRISCA : "MERCI A PAPA MEAMBLY"




Ouéra Prisca, c'est le nom de l'adolescente qui a subi des violences sexuelles perpétrées par des rebelles, au plus fort de la guerre. Révélée au grand jour par l'étape du Moyen Cavally de la caravane de la paix, puis hospitalisée à la Pisam, elle se remet progressivement de cette barbarie. " Maintenant, je m'assoie un peu ", s'empresse-t-elle de dire tout sourire au premier visiteur. Hier matin, Ouéra a reçu la visite de M. Méambly T. Evariste, homme d'affaires, originaire de l'ouest du pays. Il est allé offrir 500 000 (cinq cent mille francs Fcfa) à la malade. "Je suis venu t'offrir la somme de cinq cent mille francs Fcfa pour t'aider à te remettre et surtout pour que tu nous rejoignes rapidement. Nous ne voulons pas te voir couchée tout le temps dans un lit d'hôpital. Je t'encourage ", a dit le donateur en remettant effectivement cet argent à l'adolescente. M. Méambly a par ailleurs fait une adresse aux Ivoiriens. " Nous demandons qu'à travers cet acte que Blé Goudé vient de poser, que nous (les Ivoiriens) acceptions le pardon de nos frères qui avaient pris les armes. Qu'ils désarment rapidement afin que nous puissions réunifier le pays. C'est pour cela que nous soutenons le ''général'' et la caravane. (…) je prie pour que les victimes qui sont dans le cas de cette petite retrouvent leur santé. C'est pour cela que j'ai eu à faire un don de cinq cent mille francs Cfa pour l'autre dame qui a eu le bras amputé. J'ai donné cinq cent mille francs Cfa par le truchement du Ministre des victimes de guerre M. Dacoury Tabley pour tous ceux que je ne peux pas toucher directement. Et cinq cent mille le samedi, à Yopougon, aux jeunes " Ce geste de M. Méambly fait suite à celui du couple présidentiel qui a offert récemment la somme de quinze millions pour les soins. La bénéficiaire a souhaité réitérer ses remerciements à l'endroit des bienfaiteurs. " Je dis merci au Président Laurent Gbagbo, à la Première Dame, au ''général''et puis au docteur Scho pour ce qu'ils font pour moi. Je remercie aussi mon ''papa'' (elle parle de M. Méambly), je suis très contente pour ce qu'il a fait ; je remercie la Côte d'Ivoire ". Cette action de bienfaisance s'est faite en présence du Dr. Beugré Scho, du président du Cojep, des frère et soeur Koulaté Guéï Yves et Dorothée. Ces derniers ont également été reconnaissants à l'endroit des donateurs.

Bidi Ignace

Le Matin d'Abidjan - info@lematindabidjan.com

mardi, 24 avril 2007

BLE GOUDE GAGNE LA BATAILLE DE LA PAIX



APOTHEOSE DE LA CARAVANE DE LA PAIX A YOPOUGON


Les jeunes patriotes ont communié avec des représentants et non des moindres de la rébellion. Tous ont pris le monde entier à témoin de leur engagement sincère à aller à la paix.

Annoncés au stade municipal de Yopougon, ils s'y sont bel et bien rendus. Pour l'apothéose de la caravane de la paix qui a silloné 48 villes de la zone gouvernementale. Ils, ce sont Konaté Sidiki et Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul. Le premier est ministre du Tourisme et de l'Artisanat ; le second, chargé du protocole du secrétaire général du MPCI rébellion. Il était un peu plus de 16 h quand ces personnalités, accompagnées de Charles Blé Goudé, ont fait leur entrée dans l'enceinte du complexe sportif. Tous étaient à bord du même véhicule. Question certainement de mettre en confiance les représentants de la rébellion. A 16 h, le complexe est pratiquement inaccessible. Des milliers de jeunes venus des localités du District d'Abidjan et de l'intérieur du pays fourmillaient autour et dans l'enceinte du stade. C'est donc une foule qui exprime sa joie par des cris et des pas de danse qui apprend l'arrivée de tous les officiels annoncés. A savoir la Première Dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo ; le président de l'Assemblée nationale, le Prof. Mamadou Koulibaly ; le ministre de la Réconciliation, M. Sébastien Danon Djédjé. Députés, anciens ministres, représentants de la société civile, et des leaders de groupements patriotiques les ont précédés sur la place publique.

Les ex-rebelles accueillis en triomphe
S'en est suivi un bain de foule inattendu dans un stade où les barrières de sécurité résistaient difficilement aux bousculades. La pression est vive sur les agents des Forces de défense et de sécurité jusqu'à ce que les officiels prennent place. Mais, bien avant, c'est main dans la main que Konaté Sidiki, Charles Blé Goudé, Soul to Soul, Mamadou Koulibaly et Danon Djédjé, montés sur le podium, ont posé sous les objectifs des photographes et des cameramen. Dans un tonnerre d'acclamations du public qui n'a cessé de manifester sa joie surtout avec la présence très remarquée de la Première Dame. Des prestations d'artistes tels les Galliets, Paul Madis et les Djiz, parmi une cinquantaine annoncée, a suffi pour ''enflammer'' le complexe avant les allocutions dit.

L'émotion de Konaté Sidiki
Ouvrant la série des discours, Koné Seydou a remercié et félicité les Ivoiriens pour leur engagement à la réussite de la caravane de la paix. Celui qui a été durant le long périple l'interlocuteur privilégié des peuples du nord du pays a appelé à consolider la paix. " Je voudrais que nous saluions ici la présence de la Côte d'Ivoire unie et indivisible ", a-t-il dit, avant de céder le parloir à Kima Emile, pour le compte de la communauté burkinabé. Ce ressortissant du pays voisin, dont le président fut le facilitateur du dialogue direct, a tenu à faire comprendre que " la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont unis pour le meilleur et pour le pire ". En effet, Kima Emile a aussi parcouru la Côte d'Ivoire dans le cadre d'une campagne de sensibilisation de ses compatriotes. Quant au ministre de la Réconciliation, il a surtout confié ses regrets d'avoir fait chemin seul jusque là et invité les jeunes à l'accompagner dans sa mission. " Vous vous êtes engagés volontairement dans le processus de réconciliation, j'en suis fier. A ce niveau-là, nous avons des défis à relever ensemble. Il s'agit du défi de l'unité, de la cohésion nationale, de la démocratie, de la fraternité et de la solidarité. Chers amis, vous avez à relever le défi de la consolidation de la paix ; la paix a été signée sur l'initiative du Président de la République Laurent Gbagbo et avec l'acceptation de Soro Guillaume. Cette paix mérite d'être sécurisée par notre comportement, notre amour, par ce que nous allons faire pour la Côte d'Ivoire. " A son tour de parole, Konaté Sidiki n'a pas caché son émotion. C'est à juste titre qu'il a demandé au président Cojep de se tenir à ses côtés. " Zouzou viens ", l'a-t-on entendu dire, tirant Charles Blé Goudé par la main. Malgré un discours préparé, le bouillant porte-parole de Bouaké a bégayé. Et même tremblé, avant de retrouver ses marques. Puis de se souvenir de Yopougon, la commune où il a vécu alors qu'il était locataire du ''Koizoulou'' la cité universitaire, au quartier Toit rouge. Etudiant, il a également animé des meetings dans le même complexe sportif avec Charles Blé Goudé et bien d'autres leaders de la FESCI. Konaté Sidiki a ensuite pris le monde entier à témoin de la volonté de ses amis du MPCI et lui de ne pas ruser avec le processus de paix. Il a soutenu que les forces nouvelles sont prêtes à recevoir les jeunes patriotes à Bouaké. Pourvu que la " tantie Simone " mobilise suffisamment de cars. Charles Blé Goudé qui a parlé avant son ancien compagnon est pour sa part revenu sur les motivations de son initiative. La caravane a servi à montrer à la face du monde entier que les Ivoiriens sont capables de régler leur propre crise. Le faisant, a-t-il poursuivi, ils ont mis fin au tutorat, au bibéronnisme. “Ce soir en nous retrouvant dans le même stade avec nos frères, nous venons de prouver que la réconciliation est en marche ", dira-t-il, avant de démontrer en quoi la Côte d'Ivoire a retrouvé sa souveraineté. " Seydou Diarra, premier ministre de la France. Charles Konan Banny, Premier ministre par la volonté de la France, Soro Guillaume, Premier ministre par la volonté de Gbagbo. Donc le Président de la République de Côte d'Ivoire a nommé le Premier ministre. Et suite à l' accord de Ouagadougou, hier (le vendredi dernier) il y a eu un conseil des ministres. Le président a délégué ses pouvoirs au Premier ministre pour présider le conseil des ministres. C'est une marque de confiance ". En outre, il a dit des remerciements à l'endroit des jeunes qui ont facilité les changements survenus dans le processus de paix. La Première Dame, elle, a saisi l'occasion pour conjurer le mal. Elle a évoqué pour ce faire la grâce du Tout Puissant, mais elle a surtout souhaité que les Ivoiriens se pardonnent. Le départ pour Bouaké sera effectif, a-t-elle fait savoir, saluant la volonté des rebelles de recevoir leurs frères. Notons qu'au cours de cette fête qui duré jusqu'à la tombée de la nuit on a vu des images fortes. Membres de la rébellion et jeunes patriotes chantant l'hymne national de Côte d'Ivoire, la première Dame tenait les mains de Konaté Sidiki et dansant avec lui dansant sur un air religieux. Ou encore et bien souvent, Charles Blé Goudé et Soul to Soul se donnant des tapes amicales.

Konaté Sidiki : "Nous allons à la paix avec Gbagbo"
Bonsoir à tous ceux et à toutes celles qui ont le fait le déplacement. Chers amis jeunes, c'est avec beaucoup d'émotion que nous sommes sur ce stade. Je suis avec un frère, Soul to Soul. Mme la Première Dame, la chère tantie comme on l'appelle, c'est notre tantie à nous tous, M. le président de l'Assemblée nationale, monsieur le ministre de la Réconciliation, autorités traditionnelles, coutumières et religieuses, chères populations, nous vous remercions sincèrement parce que cet accueil est plus qu'un accueil de paix. Merci beaucoup. Mais avant d'aller plus loin, je voudrais parler particulièrement de la présence de personnes que nous avons découvertes il y a près de deux mois à Ouagadougou. Ce sont des personnalités qui ont été choisies par le Président de la République et que nous avons appelées la délégation présidentielle. Elles sont ici parmi nous parce qu'elles ont promis d'être partout où l'accord de Ouaga va s'applique. Je voudrais saluer comme ça, Béhiri s'il est là, bien entendu l'ambassadeur Djédjé, on l'appelle communauté internationale. Et sans oublier le frère Konaté Navigué. Ce qui nous réunit ici ce samedi 21 avril 2007, au complexe sportif de Yopougon, c'est la construction de la paix. C'est la volonté ferme, définitive d'aller à la paix ; c'est la paix tout court. Ce qui nous réunit ici ce soir, c'est notre engagement commun, notre détermination, notre volonté inébranlable de rendre le processus de la paix totalement irréversible. Je voudrais ici solennellement au nom du secrétaire général des Forces nouvelles, du premier ministre Guillaume Soro, au nom des autorités politiques et militaires des Forces nouvelles et au nom de toutes nos sœurs et tous nos frères qui sont à Bouaké, à Korhogo, à Man, à Odienné, partout dans les zones Centre Nord et Ouest, je voudrais sincèrement vous remercier et saluer particulièrement les initiateurs de cette grande invitation. Qui est un grand honneur pour les Forces nouvelles. Cher frère Blé Goudé, " Zouzou " comme nous t'appelons, ah vous ne saviez pas ça ? Bon il s'appelle " Zouzou ", je vais vous l'expliquer un autre jour. Pendant que nous étions à Ouaga, tu as décidé de parcourir les ruelles des villes, de parcourir les routes du pays, les sentiers des villages et des campements afin de préparer d'avance les esprits à cette nouvelle donne. C'est dire que tu as décidé de faire en sorte que les populations qui sont ici accueille en paix l'accord de paix de Ouagadougou. Merci pour cette mission délicate. Inspiré par le président de la République, le Président Laurent Gbagbo (clameurs) accepté par le secrétaire général des forces nouvelles, le Premier ministre Soro Guillaume, et mis en route par le facilitateur le Président Blaise Compaoré, président du Burkina Faso l'accord de Ouagadougou est avant tout un et surtout le fruit de la volonté politique d'aller à la paix et de se retrouver. Cet accord traite dans le fond de façon franche, efficace et pragmatique, les questions de l'identification générale de toutes les populations vivant en Côte d'Ivoire. Cet accord traite dans le fond la question de la refonte des forces de défense et de sécurité. Cet accord traite dans le fond, bien entendu, l'organisation dans six mois d'élections libres démocratiques, transparentes et ouvertes à tous. Cet accord marque un nouveau cadre où des ex-belligérants qui hier se sont tirés dessus ont décidé de façon libre et confiante de quitter la position initiale de face-à-face pour être ensemble aujourd'hui ,côte à côte afin de bâtir la paix par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Chers frères, chères sœurs, c'est donc un partenariat pour la paix, de renforcer la justice et de rechercher ensemble main dans la main la paix. Il ne faut pas voir dans ce partenariat un deal caché, une compromission sournoise d'un camp ou d'un autre. Il ne faut pas voir dans cet accord, une feinte, un dribble, une roublardise. Que dis-je une volonté de ruser avec la paix. Il n'en est rien. L'accord de Ouagadougou n'exclut personne, ni les acteurs politiques ivoiriens, ni la société civile, ni la communauté internationale. Cet accord donne une place à chacun, la place pour construire la paix. Déjà, les premiers résultats de cet accord se font sentir dans nos cœurs, dans, nos familles, nos voisinages, nos villages, dans le pays tout entier et même surtout là où nous sommes. Aujourd'hui, cette paix est en marche et cette marche est irréversible. Chers frères, chères soeurs acceptons donc dans nos esprits, dans nos projets cette nouvelle donne politique, sociale, militaire. Car au bout du compte, il y a la paix pour nous tous. Ensemble comme une entité, donnons-nous la main pour former un bloc solide autour du projet politique, social et militaire de Ouagadougou. Nous prenons l'engagement ferme ici et maintenant de former un front social pour la paix en Côte d'Ivoire. Allons au-delà des clivages politiques, ethniques et bien entendu raciaux pour constituer véritablement un bouclier pour la paix à travers nos soutiens indéfectibles à l'application de l'accord politique de Ouagadougou. Aidons le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Soro Guillaume à avancer dans cette mission difficile mais irréversible de construction de la paix. Enfin, cher ami Blé Goudé, je devais annoncer des nouvelles et je vais les annoncer. Chers frères, chères sœurs, nous avons épuisé toutes les cartes. Et cet accord est la dernière alternative de paix qui s'offre à nous. Saisissons-là solidement malgré tous les risques et tous les problèmes qui peuvent survenir. Car la paix doit se construire quel que soit le prix à payer. Cher frère Blé Goudé, les Forces nouvelles, les populations vivant dans les zones Centre, Ouest et Nord ont attendu ton appel. Elles ont décidé pour ne pas te répondre ici. Elles ont décidé de te réserver un message clair quand tu seras à Bouaké et ce sera pour bientôt. Quand tu seras au stade de Bouaké, les populations ont un message pour toi et à travers toi, pour toute cette jeunesse. Pour ma part en tant qu'émissaire de toute une population, je transmettrai fidèlement ce que j'ai vu ici. Ce que j'ai entendu ici, ce que j'ai senti ici. Au nom du secrétaire général des Forces nouvelles, de toutes les entités, je voudrais solennellement devant vous, vous prendre à témoin dans ce stade de Yopougon, en ce 21 avril qui est une date historique, que les forces nouvelles vont tout droit à la paix avec le Président Laurent Gbagbo. Nous demandons à chacun de vous de prendre son stylo et d'être observateur en même temps que le comité de suivi de ce que je viens de dire. Parce que nous allons nous retrouver ici dans un mois pour faire le point pour si ce que j'ai dit est fait ou pas. A partir de ce moment, nous savons que la tâche sera dure mais il n'y pas de repli il faut avancer. Nous allons avancer, vous devez vous aussi, prendre l'engagement que vous devez avancer dans le sentier de la paix. Est-ce que vous êtes prêts à accompagner les accords de paix de Ouaga ? Est-ce vous êtes prêts à accompagner Blé Goudé dans sa mission de paix ? Alors nous aussi nous sommes prêts. Ensemble, tous ceux quoi sont ici, nous nous retrouverons à Bouaké et vous allez pour cette même question aux populations qui y sont. Mais je vous dis déjà oui, nous sommes prêts et c'est pour cela que nous sommes ici. Je voudrais donc solennellement vous dire que je vous attends à Bouaké. Si autant que vous êtes ici, je ne vous vois pas à Bouaké, là il y a un problème. Et la Première dame est là, elle va régler les problèmes de car. Oui, elle va les régler, je vais le lui demander ou le Premier ministre va le lui demander. Mais elle va les régler. Chers amis, chers aînés, chères populations, nous sommes contents d'avoir été invités à cette importante cérémonie, nous voudrons vous assurer que la paix, la vraie paix est possible et elle arrive.
Je vous remercie, que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire

Bidi Ignace

APOTHEOSE DE LA CARAVANE DE LA PAIX A YOPOUGON



Bédié et ADO de plus en plus isolés

La caravane de la paix a fait des victimes de taille. Si elle ne recompose pas le champ politique ivoirien, elle n'en met pas moins les ténors du RHDP sous l'éteignoir. Le COJEP fait d'une pierre deux coup : rapprocher Soro et ses hommes un peu plus de la République, et museler les leaders du PDCI et du RDR.

Les sceptiques en ont pour leurs claques. En engageant sa bataille pour la paix le 20 janvier dernier, le COJEP s'est fait railler. Depuis samedi, l'opposition qui a cru à un bluff doit bien se mordre les doigts. Au moment où le rideau se ferme sur l'acte 1 de la caravane initiée par Charles Blé Goudé la coalition des houphouétistes se retrouve isolée sur la scène politique. La rébellion dont se sont servis Konan Bédié et Alassane Ouattara pour s'adonner à une surenchère politique inouïe durant quatre ans et demi affiche plus que jamais sa volonté de rejoindre la République. Les retrouvailles inattendues - dans certains cercles - entre les anciens amis de la Fac et de la FESCI brouillent bien des calculs. Le RHDP n'en croit toujours pas ses yeux de voir Koulibaly, Simone Gbagbo, Blé Goudé et Konaté Sidiki main dans la main, chantant à l'unisson. Ceci dit, cette donne est perceptible depuis la mise en œuvre de l'accord de paix de Ouaga. Bédié et ADO ont tenté en vain de faire capoter les conclusions du dialogue direct. Le premier s'est même attiré les foudres du MPCI lorsqu'il a récusé publiquement l'accord, sous la forme de réserves. Le patron du RDR, lui, a manœuvré dans les coulisses, avant de se raviser face à la détermination de ses filleuls devenus de véritables électrons libres. De retour de Paris, il y a quelques jours, il n'a pu qu'apporter son soutien à Soro. Puis jeudi dernier, les deux poids lourds du RHDP, devenus coutumiers des rencontres informelles, se sont entretenus à la résidence du patron du PDCI à Cocody. De leurs conciliabules, il ressort un appel de pied à la communauté internationale, pour son immixtion dans la future élection présidentielle. ADO, porte-parole circonstanciel, projette même de s'en référer au facilitateur du dialogue direct, Blaise Compaoré. Dans la foulée, le président du RDR a fait un clin d'œil aux trois mouvements rebelles avec qui le RHDP est en alliance au ''G7''. Il doit être bien déçu. Le porte-parole du MPCI, devenu ministre de l'Artisanat, est venu fumer le calumet de la paix avec ses plus irréductibles adversaires d'hier. Et si en engageant la caravane - saluée du reste par le proche collaborateur de Soro - Blé Goudé ne visait qu'à préparer les esprits à aller à la paix, il a, au finish, fait d'une pierre deux coups. Le PDCI et le RDR sont muselés. De quoi ravir Mamadou Koulibaly qui a ouvertement milité pour une telle option. Dans sa croisade lancée en 2006 et qui fait des émules, le président de l'Assemblée nationale n'a eu de cesse de rappeler les partisans de Ouattara à l'ordre. Samedi à Yopougon, il a solennellement réitéré son appel. Koulibaly invite vivement des dignitaires du RDR à se démarquer de leur leader. Il exhorte Henriette Diabaté, Zemogo Fofana et bien d'autres pontes de ce parti à tourner le dos à ADO, quitte à rejoindre d'autres chapelles politiques. Son appel sera peut-être entendu plus tard. Pour sa part, Konaté Sidiki se veut formel. " Nous allons à la paix avec Gbagbo ", a-t-il souligné pour marquer la volonté du MPCI à se détourner du RHDP. En attendant, Bédié et ADO naviguent à vue, se cramponnant à un hypothétique secours de la France via l'ONU. Décidément, le dialogue direct n'en finit pas de faire des effets…

Guillaume N'Guettia

Simone Gbagbo : "Pardonnons à ceux que nous appelions les rebelles"
“Monsieur Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, patriote devant l'Eternel. Monsieur le ministre de la Réconciliation, mesdames et messieurs les membres de toutes les organisations qui ont permis à la Côte d'Ivoire de rester débout. Jeunes patriotes et Konaté Sidiki, invité spécial à une cérémonie spéciale ; une cérémonie exceptionnelle. Je voudrais dire merci à vous tous de me permettre de prendre la parole ici. Nous vivons, avec la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui, des moments spéciaux. Nous ne nous en rendons pas compte mais nous sommes en plein dedans, en train de vivre ces moments spéciaux. Mais dans quelque temps, lorsque nous allons re-parcourir ces heures que nous vivons, nous allons re-penser à ces heures ; nous verrons qu'il se passe en côte d'Ivoire en ces moments-ci quelque chose de véritablement miraculeux, d'extraordinaire. La Côte d'Ivoire, on le dit, on le re-dit, on joue avec mais elle est un pays choisi par Dieu. De sorte que quand il y a des évènements, des actions, des crises dans ce pays, la résonance de ces évènements-là est tout à fait particulière. Regardez le reste de l'Afrique, regardez les évènements, les coups d'Etat militaires, les guerres, les initiatives de développement qu'il y a eues dans le reste de l'Afrique. Et puis, regardez ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Nous sommes dans un pays spécial non seulement, mais nous sommes un peuple spécial. Et notre pays ne pouvait que rester debout. Et pourtant, on a souffert. Mais plus encore, on a connu beaucoup de stress, d'anxiété, de douleur et la cérémonie d'aujourd'hui est là pour nous débarrasser de toutes ces stress, de toutes ces aigreurs. Regardez comment ça se passe, on aurait pu le faire entre nous, avec Blé Goudé, organiser un concert géant avec toutes les chansons patriotiques ; on aurait pu organiser un concert religieux puissant parce qu'on a de grands chanteurs ici. On se serait défoulé, on aurait loué l'Eternel, on aurait chanté, on aurait vidé nos cœurs, on aurait été contents. Et puis, on aurait guéri nos cœurs mais cela n'allait pas être spécial. Ce serait une cérémonie ordinaire. Cette cérémonie est spéciale parce qu'au moins nous l'organisons avec Konaté Sidiki.

Nous progressons avec nos adversaires d'hier
Nous progressons avec ceux-là mêmes qui, hier, étaient les adversaires qui nous ont fait souffrir. Car, aujourd'hui, nous sommes prêts à oublier, à jeter, à enterrer tout cela. C'est ce que je voulais vous dire Konaté Sidiki. Je voudrais vous dire aussi qu'il y a beaucoup de gens qui nous regardent en Côte d'Ivoire comme à l'extérieur. Des gens qui disent que ce que nous sommes en train de faire est faux, ça n'aboutira pas. Ils ne croient pas du tout que vous êtes sincères. Mamadou Koulibaly, je voudrais te dire également qu'il y a beaucoup de gens en Côte d'Ivoire comme à l'étranger qui sont persuadés que tout ce que tu dis-là (quand tu parles de paix) est faux ; ça n'arrivera pas. Alors ils sont là, et ils vous regardent, ils vous observent, ils vous scrutent, ils dissèquent tous les mots, les mouvements de vos lèvres et ils attendent. Mais la Côte d'Ivoire est spéciale parce que nous allons leur démonter encore qu'ils sont en erreur, que nous allons à la paix que nous construirons nous-mêmes. Nous bâtirons notre paix non pas parce qu'il y a une résolution de l'Onu qui nous demande de faire la paix. Mais nous bâtirons nous-mêmes notre paix parce que nous-mêmes nous savons que nous avons besoin de la paix pour progresser. Nous mêmes nous savons que la guerre qui nous divisait, c'était comme un furoncle dans le corps d'un individu. Dès qu'il y a un furoncle dans votre corps, vous ne pouvez pas bouger, vous avez des douleurs, mais il faut percer le furoncle, enlever le pus qu'il contient et c'est en ce moment-là seulement que vous allez être guéri. C'est ce que nous allons faire à Bouaké. Et c'est ce que sommes en train de faire aujourd'hui. Et c'est ce que nous irons faire à Bouaké, Korhogo, Bouna, Man… Nous disons que Dieu nous a donnés 322 462 Km2 mais tant que nous ne pouvons pas poser nos pieds sur la totalité du sol de la Côte d'Ivoire, nous n'avons pas la totalité de la Côte d'Ivoire. Cela aussi est une loi de Dieu. Et c'est pour cela que nous avons décidé ensemble que notre pays soit réunifié pour que chaque Ivoirien puisse avoir la possibilité, le loisir de poser ses pieds sur chaque centimètre carré de la Côte d'Ivoire et d'en prendre possession. Konaté Sidiki a parlé au nom des Forces nouvelles, il a dit qu'ils sont prêts à recevoir à Bouaké. Je dis alléluia !

A Bouaké avant Konaté Sidiki
Nous n'allons pas seulement le prendre au mot, mais nous allons le soulever et partir avec lui. Nous n'allons pas attendre qu'il nous dise : ''Venez à Bouaké un tel jour''. Nous allons arriver à Bouaké peut-être même avant lui ; parce que nous avons hâte que le furoncle soit crevé et que plus jamais personne ne se mette entre nous. Je voudrais terminer en disant que dans la Bible, il y a une prière magnifique que Jésus a apprise à ses disciples. Il a dit que si vous voulez obtenir des bénédictions et toucher le cœur de Dieu dites : " Notre Père… (La foule s'est mise à répéter à l'unissons après la Première Dame) qui est au cieux que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre parce qu'elle est déjà faite par les anges dans le ciel. Donne-nous le pain de chaque jour, pardonne-nous toutes nos fautes, toutes nos offenses comme nous savons que tu vas nous aider à pardonner à tous ceux qui nous ont offensé (la foule balbutie). Je ne vous entends plus, c'est là que je vous attendais, à cette partie-là. Pardonne-nous toutes nos offenses, (elle poursuit la prière), toi qui est le Dieu du ciel, toi qui est le Dieu bon, toi qui a créé le ciel et la terre, toi qui assure nos vies et notre destin, toi qui assure notre sécurité, toi qui nous a donné le pain quotidien durant toute la guerre, toi qui a veillé sur notre santé, notre sécurité pendant toute la guerre pardonne-nous nos offenses, comme nous sommes prêts à pardonner à tous ceux qui nous ont offensé, à ceux que nous appelions les rebelles, ceux que nous appelions les Forces nouvelles, à ceux qui nous ont fait souffrir, qui nous ont fait pleurer, à ceux qui nous ont empêché de dormir. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons les offenses à tous ceux-là et ne nous sommes pas à la tentation.” Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire. Amen !

Propos retranscrits par
Bidi Ignace

LA GRANDE FAMILLE DU COJEP SUISSE ENDEUILLEE

Chers Camarade,

Un malheur vient brutalement de frapper notre soeur et amie Germaine Nagni. Elle a perdu son père et ce malheur nous laisse confondus de chagrin.

Je voudrais par ma voix et au nom de la représentation du Cojep Suisse lui dire que n'avions pas la force, ni l'inspiration de trouver des mots qui pourraient inverser le cours inexorable du destin.

Que peuvent les mots pour dire notre peine inexprimable?!

Nos coeurs pleurent auprès du tien et de ceux de ta famille ; et la gardent toute leur tendresse.
Germaine, Ta peine est nôtre.
Comment mieux s'y associer qu'en te réitérant tout notre attachement pour toi même et pour ton père qui était aussi le nôtre.

Courage!! Une soeur !! On est, et, on sera toujours ensemble.

Jc Gnahoua
Rep Cojep Suisse.

dimanche, 22 avril 2007

GBAGBO, ANOUMA, DROGBA : QUAND LA CÔTE D'IVOIRE GAGNE (1)




Avec l’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir en tant que chef d’Etat et Président de la République de Côte d’Ivoire, ce pays n’a cessé de glaner des victoires un peu partout à travers le monde et spécialement en Afrique
Sans toutefois vouloir faire de la démagogie, il est reconnu de notoriété publique que le Président de la République mène le bâteau ivoire à la victoire grâce à une sélection rigoureuse dans le choix de ses collaborateurs directs. Collaborateurs dotés de connaissances approfondies et ayant un caractère résistant à toutes épreuves, comme lui-même, du temps où il était chef de parti dans l’opposition. Des collaborateurs qui prennent des initiatives dans les missions qu’il leur confie et dont les résultats doivent se répercuter sur le peuple ivoirien. Collaborateurs à qui il a demandé de remettre le pays à la place qu’il occupait avant la mort de son premier Président, et surtout avant les calamités de 1995 à 1999, en passant par les affres du coup d’Etat de 1999 et de la transition militaire. Ils doivent pour cela s’appuyer sur son programme de gouvernement. "Côte d’Ivoire is back" dixit le Président de la République. Parmi ces derniers, se trouve un homme, un collaborateur efficace qui sait, comme son patron de Président, ce qu’il faut faire, comment le faire, où aller et jusqu’où aller dans l’intérêt du pays et surtout apporter la joie dans les cœurs meurtris du peuple ivoirien. C’est l’Ambassadeur Jacques Bernard Daniel Anouma , président de la Fédération ivoirienne de Football (FIF) devenu, depuis son accession à la tête de l’instance fédérale du football ivoirien, l’un des éléments catalyseurs de la nouvelle Côte d’Ivoire qui gagne. La Côte d’Ivoire de la jeunesse qui représente l’avenir et qui véhicule l’image de ce pays doit être présente partout où il se doit. Dans le programme de gouvernement du Président Laurent Gbagbo, une place de choix est réservée, en effet, à cette jeunesse et au sport. Une jeunesse qui a perdu ses repères, une jeunesse que le Président voudrait voir travailler, créer et surtout avoir une vie saine. Jeunesse à qui il voudrait aussi inculquer sa rage de vaincre. Il estime q’une nation qui ne sait quoi faire, ni avec sa jeunesse, ni pour sa jeunesse, court à sa perte. "Un pays qui laisse ses jeunes au bord du chemin, prépare la guerre". Le sort d’un pays dépend du sort qu’il réserve à sa jeunesse. Cette jeunesse se retrouve aujourd’hui dans les ’’ jeunes patriotes ’’ pour la défense de la République avec comme idoles les Blé Goudé et autres leaders des mouvements de jeunes ou dans ceux qui s’adonnent aux sports de compétition, en l’occurrence les Eléphants footballeurs, dont le chef de file est Drogba Tébily Didier, l’idole de tout un peuple. La complémentarité de la FIF et des Eléphants footballeurs a permis à la Côte d’Ivoire d’être présente et à l’honneur, depuis 2002, dans l’élite africaine du football et d’y glaner de nombreuses victoires malgré la crise qui perdure. Jacques Anouma et sa Fédération à travers les Eléphants et les clubs engagés dans les compétitions africaines ont compris le bien-fondé du message du Président Laurent Gbagbo qui est de toujours porter haut le nom de la Côte d’Ivoire dans le concert des nations. Victoire pour la Côte d’Ivoire lorsqu’au soir du 8 octobre 2005 à Khartoum, au Soudan, l’équipe nationale senior ivoirienne de football, après quatre-vingt-dix minutes de jeux et de suspense, obtient le gain du match face à son homologue soudanais. Les clameurs, les cris et les pleurs de joie se firent entendre depuis le Soudan jusque dans les contrées les plus reculées d’Afrique et du monde entier. La Côte d’Ivoire, pour la première fois de son histoire, venait d’obtenir sa qualification pour la participation à la phase finale du mondial 2006 devant se dérouler en Allemagne. Cet exploit est non seulement l’œuvre des joueurs sur le terrain, mais aussi et surtout l’œuvre d’un homme, avec son équipe de responsables fédéraux, qui a su imprégner l’esprit de persévérance et de gagneur à un groupe : Jacques Anouma Bernard Daniel. Bravo président. Les résultats obtenus par ce dernier depuis 2002, malgré la guerre, parlent d’eux-mêmes :
Une place de finaliste à la CAN 2006 en Egypte et participation à la phase finale de la coupe du monde 2006 en Allemagne
Une participation aux phases finales des coupes du monde des juniors et des cadets en 2003
Une entrée au comité exécutif de la FIFA.
Elu président de l’UFOA
La bonne gestion administrative et financière de la FIF. L’histoire retiendra que Jacques Anouma à été le premier président de la FIF a avoir qualifié la Côte d’Ivoire pour sa première participation à la phase finale d’une coupe du monde de football. (A suivre)

Zagol Jean jzagol@yahoo.fr