samedi, 10 mars 2007

L'hymne National de La Côte d'Ivoire


L'ABIDJANAISE



Salut ô terre d'espérance
Pays de l'hospitalité
Tes légions remplies de vaillance ont relevé ta dignité
Tes fils chère Côte d'Ivoire
Fiers artisans de ta grandeur
Tous rassemblés et pour ta gloire
Te bâtiront dans le bonheur
Chers ivoiriens, le pays nous appelle
Si nous avons dans la paix ramené la liberté
Notre devoir sera d'être un modèle
De l'espérance promise à l'humanité
En forgeant unis dans la foi nouvelle
La patrie de la vraie fraternité.

Disours du Président Gbagbo aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes


Samedi 10 Mars 2007 :: APRES L'ACCORD DE OUAGADOUGOU
Gbagbo Laurent : "J'irai bientôt au nord"

Moins d'une semaine après la signature de l'accord de paix, le Président de la République s'est adressé hier à la nation. Dans une appel des plus conciliateurs, Laurent Gbagbo donne la pleine mesure de sa foi aux conclusions du dialogue direct, et invite les Ivoiriens, toutes obédiences politiques confondues à s'inscrire dans ce plan de sortie de crise.

Ivoiriennes,
Ivoiriens,
Mes chers compatriotes, Chers amis de la Côte d'Ivoire.


Le dimanche 4 mars 2007, j'ai signé à Ouagadougou, en votre nom à tous, un accord de paix avec ceux qui avaient pris les armes en septembre 2002. Voici quatre ans et demi que nous attendions ce moment ; quatre ans et demi de peine et de souffrances pour notre peuple. Malgré tout, pour ma part, je n'ai jamais désespéré de la Côte d'Ivoire, de la capacité des fils de ce pays à surmonter les difficultés et les malentendus pour se retrouver à nouveau, rassemblés au sein de la République une et indivisible, unis autour de la nation ivoirienne. C'est un grand moment dans notre histoire, une étape décisive vers le règlement définitif de la crise ivoirienne… Au moment où je m'adresse à vous, à la Nation ivoirienne, pour parler de cet accord historique, je voudrais, avant tout, remercier le Président Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Président en exercice de la CEDEAO et Facilitateur dans le dialogue inter-ivoirien. Il s'est investi personnellement au nom de la CEDEAO mais aussi au nom des liens historiques, culturels et économiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, ce pays frère avec lequel nous avons un destin commun. Je suis particulièrement fier que cet accord ait été signé à Ouagadougou et sous l'égide du Président en exercice de la CEDEAO. C'est tout un symbole, le symbole de la solidarité et de la fraternité africaines, de la paix en Afrique de l'Ouest par l'Afrique de l'Ouest, de la paix en Afrique par l'Afrique. Les Africains ne doivent pas avoir peur d'affronter et de régler eux-mêmes leurs propres problèmes. Les autres peuvent nous aider mais leur aide n'aura de sens que si nous acceptons d'assumer nos responsabilités. Je remercie également le Président Thabo MBEKI, Président de la République d'Afrique du Sud dont je ne cesserai de rappeler la méthode de médiation empreinte de détermination mais aussi de courtoisie et de respect pour ses interlocuteurs. J'ai eu à expérimenter l'engagement du Président Thabo MBEKI dans le règlement de la crise ivoirienne lorsque, devant quitter ses fonctions de Médiateur, après l'admission de son pays comme membre du Conseil de Sécurité de l'ONU, il s'est employé, avant ce départ, à organiser à Ouagadougou, le 26 septembre 2006, une rencontre entre le Président COMPAORE et moi-même sur la crise ivoirienne. Tout le monde voit aujourd'hui les résultats de cette rencontre qui peut être considérée comme le prélude à la facilitation confiée au Président Blaise COMPAORE. Je remercie tous ces Africains qui viennent d'administrer au monde entier, la preuve que l'Afrique a les ressources nécessaires pour régler ses conflits. Je souhaite qu'il en soit ainsi en Ethiopie, en Erythrée, en Centrafrique, au Soudan, au Tchad, en Somalie et partout ailleurs sur notre continent. J'encourage tous les acteurs ivoiriens de cet accord, à traduire dans les faits les engagements pris. J'exhorte particulièrement les membres des " Forces Nouvelles " à se maintenir dans la voie que nous avons choisie à Ouagadougou. Je note, avec satisfaction, qu'ils n'ont tenu aucun propos hostile ni adopté aucun comportement d'adversité depuis l'annonce de mon plan de sortie de crise le 19 décembre 2006 jusqu'à ce jour. Cette attitude, observée de part et d'autre, a fait naître chez les Ivoiriens, l'espoir d'une paix imminente. Je félicite les membres des deux délégations ivoiriennes pour avoir conforté cet espoir de paix. Non seulement ils ont su se montrer à la hauteur des enjeux de la crise mais surtout, ils sont restés dignes durant tout le mois passé à Ouagadougou. Ni les dirigeants ni les populations burkinabés n'ont eu à se plaindre d'eux. C'est pour moi un motif de fierté pour la Côte d'Ivoire. Je remercie la Communauté Sant'Egidio, pour son action discrète mais efficace auprès des uns et des autres durant les discussions.

Mes chers compatriotes,Pour résoudre la crise ivoirienne, j'ai fait le choix du Dialogue direct avec nos frères qui ont pris les armes, pour au moins quatre raisons :

Premièrement,
Ce dialogue ne fait appel à aucun intermédiaire. C'est pourquoi il a plutôt fait intervenir un facilitateur et non un médiateur.

Deuxièmement,
Tout le monde se rend compte que malgré les efforts de la Communauté Internationale, la crise ivoirienne persistait. Cela renforce notre conviction que les conflits en Afrique peuvent trouver des solutions grâce aux initiatives des Africains eux-mêmes.

Troisièmement,
Le Dialogue direct vient traduire concrètement une volonté du peuple ivoirien qui l'avait exprimée lors des journées de consultations que j'ai entreprises avec les couches socio- professionnelles et les régions du pays, du 07 novembre au 17 décembre 2006.

Quatrièmement,
Le conflit ivoirien, sur l'échelle de gravité des conflits que la Communauté Internationale a à régler, se situe au 70ème rang. C'est peu de dire que le conflit en Côte d'Ivoire, tel qu'il se déroule, ne constitue pas une priorité pour la Communauté Internationale et ne retient pas son attention comme les conflits en Irak, en Palestine ou au Darfour. Le Dialogue direct entre les autorités ivoiriennes et ceux qui ont pris les armes était donc la seule voie possible pour aboutir à une sortie de crise véritable. L'Accord de Ouagadougou vient le confirmer. L'accord signé à Ouagadougou est le résultat du dialogue direct, un dialogue voulu par moi-même qui l'ai initié et accepté par les Forces Nouvelles. C'est pourquoi il a abouti à l'accord de paix. Il n'y a donc pas de victoire d'un camp sur un autre. C'est la victoire de tout le peuple ivoirien. Nous allons maintenant nous mettre au travail pour appliquer l'accord, qui est notre propre accord, issu d'un dialogue interne. J'ai personnellement et publiquement dit ma satisfaction et manifesté ma joie après la signature de cet accord parce qu'il réunit tous les éléments nécessaires pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. C'est en effet le premier accord que tout le monde a salué, à l'intérieur comme à l'extérieur, en raison de son contenu qui aborde toutes les questions restées jusque là non résolues. L'Accord de Ouagadougou est même allé au-delà de la résolution des problèmes de l'heure puisqu'il s'est penché, en plus du désarmement, de l'identification et de la suppression de la zone de confiance, sur des questions telles que celles de l'embargo sur l'importation des armes dont notre pays est frappé, et celles des sanctions individuelles prises à l'encontre de certains acteurs de la crise ivoirienne. Enfin, l'Accord de Ouagadougou a mis en place un chronogramme clair et précis qui fait de chaque Ivoirien et de chaque observateur de la crise ivoirienne, un acteur du Comité d'Evaluation et d'Accompagnement. Jusque là, c'est la Communauté Internationale qui a eu l'initiative des négociations et des Accords de paix. A Ouagadougou les discussions ont été menées sur l'initiative des Ivoiriens, par des Ivoiriens avec pour Facilitateur notre voisin le plus proche. J'invite donc les Ivoiriens à s'approprier cet accord parce qu'un échec dans l'application de celui-ci serait catastrophique, aucune possibilité de pourparlers ne pouvant plus être expérimentée, toutes les voies de recours tant extérieures qu'intérieures ayant été épuisées. Nous devons donc tout mettre en œuvre pour sauvegarder cet accord, le premier conclu à l'initiative des Ivoiriens, entre les Ivoiriens et pour les Ivoiriens. J'invite alors, comme je ne l'ai jamais fait à la suite de la signature d'aucun accord, toute la classe politique, la société civile, les jeunes, les femmes, les travailleurs, à ne rien faire, ni dire qui puisse directement ou indirectement compromettre l'application de l'Accord de Ouagadougou. Je les invite à avoir foi en cet Accord. Je demande à tous ceux pour qui, comme moi, la guerre est devenue pénible et qui ont le souci de permettre à la Côte d'Ivoire de retrouver la paix et de s'attaquer aux véritables problèmes de notre société, de s'impliquer et d'accompagner l'application de cet accord. J'invite tout mouvement, toute association et toute organisation à s'abstenir de tout comportement susceptible de nuire à la réussite de cet accord.
L'Accord de Ouagadougou
lui-même a, par ailleurs, dans le code de bonne conduite qu'il a édicté, demandé à la presse tant nationale qu'étrangère, de ne rien faire qui nuise aux chances de succès de son application. Je me joins aux rédacteurs de cet accord pour en appeler à l'esprit de responsabilité de la presse de quelque bord qu'elle soit, en lui demandant, au nom de tous les Ivoiriens, de contribuer par des propos mesurés, au succès de cet accord que je considère comme le dernier sur la crise ivoirienne. Je mesure toute la responsabilité qui est la mienne, en tant que Président de la République, dans cette dernière phase du processus de paix. Je veillerai à l'application de l'accord que nous avons signé. Je compte sur chacun de vous pour que rien ne vienne compromettre nos efforts. Il est temps qu'on aille à l'essentiel. Il est temps qu'on aille aux élections. Bientôt, nous allons adopter, par voie d'ordonnance, une nouvelle loi d'amnistie. Une autre ordonnance viendra instituer et réglementer le Service Civique National. Le programme d'aide au retour des déplacés de guerre devra se mettre en place. Dès que commencera la levée de la zone de confiance, j'irai moi-même au Nord, au Nord Est, à l'Ouest et au Centre du pays. Le pays doit se retrouver, les Ivoiriens doivent se retrouver. Nous avons un pays à reconstruire, nous avons notre place à tenir en Afrique de l'Ouest, en Afrique et dans le monde. La paix est à notre portée. Ne faisons rien qui puisse l'éloigner et l'amener à nous échapper.

Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire !

Laurent GBAGBO

vendredi, 9 mars 2007

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Emission Lundi Investigation

jeudi, 8 mars 2007

BLE GOUDE-SORO GUILLAUME


Jeudi 8 Mars 2007 :: BLE GOUDE-SORO GUILLAUME

Le rapprochement en marche


Les signaux de part et d'autre sont révélateurs d'une paix des braves entre deux "frères" que les aléas de la vie avaient fini par séparer. Le rapprochement est désormais la chose la mieux partagée entre Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.


Le ministre d'Etat, Guillaume Soro, et Charles Blé Goudé, président du COJEP, ont décidé de faire table rase d'un passé récent qui les opposait. Ils ont choisi de faire plus qu'il ne faut pour la paix en Côte d'Ivoire. Anciens compagnons de lutte au sein de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), Blé Goudé et Guillaume Soro verront leur vision pour un mieux-être des étudiants ivoiriens contrariée par une intrusion du politique dans la vie syndicale universitaire. Passons sur toute la rivalité qui a pu les désunir et venons-en aux effets collatéraux positifs du récent accord historique de Ouaga.

Pendant même que les uns et les autres s'affairaient à dresser la table du dialogue direct, "Le génie du Kpô" (Blé) et "Bogota" (Soro), ne cessaient d'être approchés par des amis communs pour que la communication reprenne entre les deux amis. Plus d'un les présentent comme des plus que frères. En effet, pendant leurs années de braise à la FESCI, Blé et Soro ont souvent été logés sous le même toit de la clandestinité. Tour à tour, ils ont eu pour mère protectrice une certaine Elisabeth Kapet, à Yopougon Selmer. Plus tard, une autre âme généreuse les hébergeait à nouveau, mais cette fois, du côté du Plateau Dokoui. Ces preuves montrent si besoin est que Soro et Blé sont liés par l'histoire et par des connections que nul ne saurait faire mentir. C'est pourquoi, ces deux frères, autrefois ennemis, ont accepté de renouer le dialogue. Fut-il par personnes interposées.

Embarquant dans cette opération de retour à la normalité tous ceux qui leur sont restés fidèles. Les sources proches du dialogue direct sont formelles sur un fait. Elles reconnaissent que Guillaume Soro est de ceux qui ont insisté et obtenu que le point 6.4 de l'accord recouvre toute son importance. Ce n'est pas un hasard, dit-on, si celui-ci stipule que "Les parties au présent Accord conviennent de saisir l'Union africaine, par l'intermédiaire de la CEDEAO, pour demander au conseil de sécurité des Nations unies la levée immédiate des sanctions individuelles frappant les acteurs de la crise ivoirienne". Toute chose qui signifie que Guillaume Soro a ouvertement plaidé pour que le chef des patriotes retrouve sa liberté de circuler de par le monde.

Au soir même du 4 mars, au moment où l'accord venait d'être signé, les premiers mots de Sidiki Konaté, proche parmi les proches de Soro, ont été d'appeler l'ensemble des Ivoiriens à initier des actions de paix de grande envergure, "à l'image de la caravane de la paix de Blé Goudé". Peut-on véritablement parler de hasard quand Soro et son plus proche collaborateur parlent de Blé Goudé, sous un prisme qui tranche avec les positions qu'on leur connaissait auparavant ? Que non! Beaucoup d'eau a coulé sous le pont. La conséquence logique de cette embellie est la correspondance écrite des mains de Charles Blé Goudé et adressée au secrétariat général des forces nouvelles à Bouaké, à l'effet pour Soro d'accueillir "la caravane de la paix" que Blé souhaiterait conduire dans cette partie du pays. Le but de cette démarche étant de rapprocher les jeunes du Sud à leurs frères du Nord. Or, l'on sait que l'Accord global de Ouaga de même qu'une telle initiative qui rassemblerait les jeunes des deux espaces géographiques ne saurait prospérer si Soro et Blé se regardent en chiens de faïence. Le rapprochement est donc en marche. A l'image de la Côte d'Ivoire qui retrouve petit à petit ses sens.


William-Varlet ASIA

dimanche, 4 mars 2007

LAURENT GBAGBO ET GUILLAUME SORO ONT SIGNE UN ACCORD DIMANCHE, A OUAGADOUGOU


APA - Ouagadougou (Burkina) Le Président Laurent Gbagbo et le Chef de l’ex rébellion ivoirienne, Guillaume Soro, ont officiellement signé dimanche à Ouagadougou, l’accord paraphé samedi par leurs mandants, pour la solution de la crise qui a bloqué le pays depuis plusieurs années.


L’accord obtenu grâce à la médiation du Chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, porte, selon ce dernier, sur « des solutions pratiques directes au problèmes qui doivent pouvoir lever les obstacles à la résolution des questions essentielles dont l’identification, le désarmement et la tenue d’élections équitables ».


D’abord au plan politique l’accord de Ouagadougou prévoit la formation d’un nouveau gouvernement dans cinq semaines.


Au plan militaire, un Etat major intégré verra le jour avec l’intégration des militaires de l’ex rébellion au sein de l’armée régulière.


Les deux partis se sont également engagés à relancer l’opération de désarmement des ex-combattants.


Toujours sous ce chapitre militaire, il est question de la suppression progressive de la zone de confiance et le retrait à terme des forces onusiennes et françaises.


L’identification générale des populations a été limitée et renvoyée après les élections qui doivent théoriquement se tenir, au plus tard le 31 octobre 2007, selon les termes de la résolution 1721 des nations unies.


L’accord sera supervisé par un Cadre permanent de concertation (CPC) composé de MM. Compaoré, Gbagbo, Soro et des leaders de l’opposition Alassane Ouattara (ex Premier ministre) et Henri Konan Bédié (ancien président).


Outre les protagonistes, le document a été signé par Blaise Compaoré, médiateur désigné par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont la Côte d’Ivoire est membre.


Cet accord constitue le premier résultat concret des négociations qui se sont déroulées en présence de la délégation de l’Opération des Nations unies pour la Côte d’Ivoire (ONUCI) conduite par le représentant spécial adjoint du secrétaire de l’ONUCI, Abou Moussa.


Blaise Compaoré souhaite qu’il puisse « clore ce sujet tragique du conflit entre Ivoiriens, qui secoue l’Afrique de l’Ouest ».


La guerre en Côte d’Ivoire a connu plusieurs médiations jusque-là sans succès, la dernière avant l’entrée en scène de la CEDEAO, étant celle du Président sud Africain, Thabo Mbeki.


Blaise Compaoré souhaite que le peuple ivoirien « prenne en charge les conclusions des discussions et qu’il veille à leurs applications pour une résolution définitive de la crise ».


Samedi, le représentant des Forces Nouvelles qui avait paraphé le document avait qualifié le texte de l’accord de « bien conforme » aux débats qui ont eu lieu, jusqu’ici.


La crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002, a plongé le pays dans une situation économique jamais connue jusqu’alors, après avoir - ce, jusqu’à nouvel ordre - consacré la partition du territoire en zones "Sud" sous contrôle gouvernemental et "Nord", occupée par les Forces Nouvelles avec Bouaké (369 Km d’Abidjan) comme « capitale ».


BALLON D'OR 2006 : DIDIDER DROGBA


Ballon d’or Drogba aux Ivoiriens après son sacre: “Ramenez la vie”


Ça y est, c`est fait. Le rêve est devenu réalité. L`Ivoirien Didier Tebily Drogba entre dans l`histoire du Ballon d`or africain. Hier, au centre de conférence d`Accra, la Confédération africaine de football (CAF), a proclamé l`Eléphant redoutable de Chelsea, meilleur joueur africain de 2006. Drogba succède au Camerounais de Barcelone, Samuel Eto`o Fils- qui arrive en 2e position.

Le trente-septième Ballon d`or africain n`a pas caché sa joie et a formé pour son pays des vœux : "Tout petit, je caressais ce vœu de devenir un jour, roi en Afrique. Je suis heureux pour la Côte d`Ivoire. Je pense que toute la Côte d`Ivoire sera réunifiée et que ce trophée va contribuer à ramener la vie, la vraie vie en Côte d`Ivoire ".


La majorité des sélectionneurs africains ont reconnu la classe et le talent de Didier Drogba. Avec eux, un grand nombre d`observateurs avertis (anciens joueurs, journalistes, dirigeants sportifs et bien d`autres).


Le centre international de conférence, relativement plein, a salué le mérite de l`Ivoirien. " C`est la victoire de la constance, de l`abnégation et de la persévérance. Je salue, à sa juste valeur, cette distinction de Didier Drogba. En 2006, il a réussi de belles performances ", dit Hossan Hassan, l`inusable attaquant égyptien qui faisait partie des invités de la CAF, avant d`ajouter que Eto`o Fils et Michael Essien n`ont pas démérité.


Drogba, le héros, qui était accompagné de son manager Thierno Seydi et de quelques membres du staff dirigeant de Chelsea, était visiblement heureux. Pour lui, c`est l`aboutissement d`un travail de longue haleine. Il a dédié sa couronne à ses partenaires de la sélection nationale et de son équipe, à la presse ivoirienne, au président Jacques Anouma et à ses parents, notamment à sa mère Mme Yohou Clotilde qui a effectué le déplacement d`Accra et qui croyait dur comme fer aux chances de son fils. " J`ai tremblé à un moment donné mais après, je me suis ressaisie. Je suis fière de mon fils, je suis comblée ", fait-elle remarquer.


Le Camerounais Eto`o qui savait qu`il a perdu son titre, a brillé par son absence à Accra. Quant au Ghanéen Essien, il était bel et bien là. Il a chaleureusement félicité Didier Drogba. " Didier récolte le fruit de ses efforts. Je lui rends hommage ".


Au niveau des équipes, la meilleure équipe de l`année s`appelle Al Ahly d`Egypte, le meilleur entraîneur se nomme Manuel José (Al Alhy). Abou Treka de la même équipe, a été désigné le meilleur joueur au niveau des compétitions inter-clubs.


Au niveau des dames, Cynthia Uwah du Nigeria a remporté la palme de la meilleure joueuse africaine de l`année. La cérémonie qui a commencé à 18h a pris fin aux environs de 22 h. Elle a été présidée par le Président de la République du Ghana SEM John Kuffor. Didier Drogba, venu en Jet privé, est retourné peu après, à Chelsea.


Le palmarès
1970 Salif Keita

1971 Ibrahim Sunday

1972 Cherif Souleymane

1973 Tshimen Bwanga

1974 Paul Moukila

1975 Ahmed Faras

1976 Roger Milla

1977 Tarak Dhiab

1978 Abdul Razak

1979 Thomas Nkono

1980 Jean-Manga Onguene

1981 Lakhdar Belloumi

1982 Thomas Nkono

1983 Mahmoud al-Khatib

1984 Theophile Abega

1985 Mohamed Timoumi

1986 Badou Zaki

1987 Rabah Madjer

1988 Kalusha Bwalya

1989 George Weah

1990 Roger Milla

1991 Abedi "Pelé" Ayew

1992 Abedi "Pelé" Ayew

1993 Abedi "Pelé" Ayew

1994 George Weah (LBR) et Emmanuel Amunike

1995 George Weah

1996 Nwankwo Kanu

1997 Victor Ikpeba

1998 Mustapha Hadji

1999 Nwankwo Kanu

2000 Patrick Mboma

2001 El Hadji Diouf

2002 El Hadji Diouf

2003 Samuel Eto`o

2004 Samuel Eto`o

2005 Samuel Eto`o

2006 - Drogba Didier
Les lauréats 2006
Meilleur joueur africain de l`année 2006 Drogba Didier - Cote d`Ivoire/Chelsea
Meilleur joueur aux Compétitions interclubs de la CAF 2006 Abou Treka Mohamed (Ahly,Egypt)
Meilleure équipe nationale 2006 Ghana

Meilleur Club 2006 Al Ahly (Egypt)
Meilleur joueur junior 2006 ( - 23 ans )Taiwo Taye (Nigeria) Olympique de Marseille, France Meilleure joueuse 2006 Cynthia Uwak (Nigeria)
Meilleure entraîneur 2006 Manuel José (El Ahly, Egypt)

L`équipe type de l`année

Gardien E.El Hadary- Egypt (Al Ahly,Egypt)
Defenseurs Emmanuel Eboué-Cote d`Ivoire (Arsenal,England)

K.Touré -Cote d`Ivoire (Arsenal,England)Wael Gomaa - Egypt (Al Ahly,Egypt) Taiwo Taye - Nigeria (O.Marseille,France)
Milieu de térrain Mohamed Abou Treka -Egypt (Al Ahly,Egypt) Michael Essien - Ghana (Chelsea,England)Didier Zokora - Cote d`Ivoire (Tottenham, EnglandMamadou Diarra - Mali (Real Madrid,Spain)
Attaquants Samuel Eto`o - Cameroon (Barcelona,Spain)D.Drogba - Cote d`Ivoire (Chelsea,England)


Jean-Baptiste Behi Envoyé spécial à Accra

INTERVIEW / MICHEL GBAGBO


Dimanche 4 Mars 2007 : INTERVIEW / CRISE IVOIRIENNE

Michel Gbagbo:

« Que la fin de la guerre ne corresponde pas à des règlements de comptes... »


Suite et fin de l’interview de Michel Gbagbo accordée à www.rezoivoire.net. Tout en présentant « Côte d’Ivoire, un air de changement », l’auteur, Michel Gbagbo donne des pistes de solution et en appelle à l’intelligence des uns et des autres pour une sortie de crise civilisée.

Dans votre ouvrage, vous mettez à l'index des multinationales françaises qui pour des intérêts financiers alimentent cette crise. Disposez-vous de preuves suffisantes pour étayer de telles affirmations ?

En fait, vous le savez, les principales structures de service et d'industrie implantées en Côte d'Ivoire sont, majoritairement, à capitaux français ou européens. Citons la téléphonie (Ci-Telcom), l'électricité (CIE), l'eau (Sodeci), qui appartiennent à Bouygues. Les principaux titres fonciers en Côtes d'Ivoire sont détenus par des propriétaires terriens français. Les principales banques sont à capitaux français, telle que la SGBCI de la Société Générale. De même dans le bâtiment etc. Pour décrire cette mainmise sur les ex-colonies françaises, on parle même de françafrique. La françafrique, comme dit Verschave, c'est une infime minorité de français, qui, aidés au plus haut niveau de l'Etat français, sont organisés en réseaux quasi mafieux. Ils soutiennent les dictatures des ''pères de la nation'', ou finançant des coups de force si nécessaire. Il cite même parmi ses membres Bouygues évidement, mais aussi Bolloré, TotalFinaElf, des noms que nous connaissons très bien en Côte d'Ivoire.


Pour beaucoup d'observateurs politiques, le Président Gbagbo est victime de son indépendance d'idée. Cela seul peut-il justifier le coup d'Etat ?

Ce qui est certain, c'est que l'arrivée au pouvoir du président Laurent Gbagbo, un inconnu du sérail françafricain, en a choqué plus d'un. Ses premières actions également. En effet, il fut le premier président africain francophone à déclarer sur RFI, dès après son investiture, et pour le paraphraser : ''Je ne travaille pas pour la France, mais pour les Ivoiriens''. Il fut également le premier leader africain au pouvoir, a constituer un budget d'abord sécurisé, puis de stabilisation, c'est-à-dire sans apport des partenaires classiques des petits Etats, la France, l'Union européenne, le FMI. Il fut aussi, il faut le souligner, le champion de l'ouverture à la concurrence des marchés jusque là sous monopole français parfait, permettant aux Américains, aux Arabes, aux Canadiens et aux Chinois de pénétrer le marché ivoirien. Et il manifesta également, chose inouïe jusque-là, sa volonté de développer l'intégration africaine avec tous ses voisins, y compris anglophones (Ghana et Libéria), et y compris en dehors de l'Afrique francophone : Angola, Rwanda, Afrique du Sud par exemple. On peut donc dire à ce titre qu'il marquât une véritable indépendance d'esprit, qui n'est pas sans rapport avec le soutien du Gouvernement français à la rébellion en Côte d'Ivoire, dans laquelle on retrouve justement, l'essentiel des ténors de l'ancien parti unique de l'ère Houphouët-Boigny.


A la page 96 de votre livre, vous écrivez : " Le manque de retenue et le recours facile à l'argumentaire ethno religieux est ce qui caractérise la classe politique ivoirienne" Il y a de quoi désespérer ?

Non ! Car heureusement, avec la guerre, l'ensemble de nos concitoyens, je pense, a pris la mesure du danger qui guette la nation quand l'ethnie et la religion pénètrent le champ politique. Il nous appartient aujourd'hui je pense, avec l'aide du Parlement Ivoirien, de la société civile, des leaders religieux et de la communauté internationale, de faire en sorte que la fin de la guerre ne corresponde pas à des règlements des compte interethniques, et que les démagogues soient marginalisés. En tous les cas, n'oubliez pas que la véritable guerre qui doive être menée, est aussi celle contre la misère, qui pousse beaucoup de personnes dans le désespoir, et en font des proies faciles pour certains leaders qui se constituent, par l'ethnie, le régionalisme ou la religion, un électorat captif.


Vous écrivez ceci à la page 98 : " Les liens ivoiro-français ne peuvent être brisés, mais devraient nécessairement être revisités (…) " Vous n'êtes donc pas un partisan de la rupture totale avec l'ancienne métropole ?

Ma réponse est non. Personnellement, par inclinaison naturelle et par expérience, je me méfie toujours des positions extrêmes. Mais j'écris que le gouvernement français ne doit pas interpréter la politique économique du gouvernement ivoirien comme la marque d'un sentiment anti français, anti européen ou anti blanc comme on a pu le comprendre dans certaines déclarations pathétiques d'officiels français. Ce qu'il doit comprendre, ainsi, que les décideurs africains en général, c'est que le type de partenariat qui liait la France aux ex-colonies est aujourd'hui déclassé car l'Afrique noire a besoin d'industrialiser son économie, de diversifier des partenaires, et de renforcer l'intégration sud-sud si elle veut construire une économie solide qui permette de lutter contre la misère. Ce changement d'option peut faire grincer des dents en métropole, ou dans la nébuleuse françafricaine, mais il s'agit d'un changement irréversible de politique économique pour faire avancer l'Afrique.


Est-ce une manière de dédouaner le Président Gbagbo quand vous dites à la page 99 : " L'Histoire expliquera comment il se fait que lui, anciennement lié à Alassane D. Ouattara au sein du " Front Républicain ", et connu comme étant le plus grand pourfendeur de l'ivoirité, soit maintenant souvent accusé d'en être le défenseur ..." ?

Cette question est intéressante et je vous en remercie. En fait j'ai dans ce passage indiqué que l'un des caractères de cette guerre a été de nous montrer des anachronismes pas toujours faciles à interpréter. Ainsi, le Président H. K. Bédié, porte drapeau du concept de l'ivoirité, est aujourd'hui membre d'une rébellion qui justement pourfend ce concept. Ainsi le Président Alassane D. Ouattara qui a introduit la carte de séjour en Côte d'Ivoire et s'est déclaré victime de l'ivoirité est aujourd'hui en alliance avec H. K. Bédié, et demande la suppression de la carte de séjour, ainsi le Président Laurent Gbagbo qui a par de nombreuses déclarations condamné tout ce qui se rapportait à l'ivoirité et à l'akanité, et qui était dans un Front Républicain avec Alassane D. Ouattara justement pour combattre entre autres ces dérives du PDCI-RDA, est aujourd'hui accusé d'être un ivoiritaire et un xénophobe…. Je montre donc juste qu'il existe des anachronismes qu'il n'est pas toujours évident de comprendre.


La communication comme vous le soulignez dans votre livre, est le talon d'Achille de tous les partis qui se sont succédé à la tête de l'Etat ivoirien. Ne pensez-vous pas que l'Etat à d'autres priorités au lieu d'investir dans ce secteur ?

La guerre en Côte d'Ivoire a mis en relief l'instrumentalisation de l'information. D'une manière générale, les articles de journaux sont construits dans une proportion de 99% d'opinion pour seulement 1% d'information. C'est une appréciation personnelle. Mais qui indique le rôle fondamental que pourrait jouer cette presse pour la réduction de la fracture sociale. Au plan institutionnel, j'indique que la notion de nation et la figure du chef de l'Etat sont nécessairement omniprésentes dans la mesure où les signes du pouvoir le sont : drapeau et photos dans les bureaux publics, civisme et respect du bien public… Cela ne coûte rien, au plan financier, mais reste extrêmement important pour diffuser l'idée de nation dans toutes les classes sociales et dans toutes les régions. Enfin oui, je montre que le contrôle des medias diffusant en interne comme sur l'international participe à l'idée de nation et renforce l'indépendance. Cela coûte, certes, mais cela participe aussi à la prévention des conflits.


Si vous étiez à la tête de ce secteur qu'auriez-vous fait pour éviter à la Côte d'Ivoire de telles déconvenues ?

A mon avis, l'action de communication participe à la stratégie gouvernementale globale et ne s'en détache pas. Je pense donc qu'une action concertée et interministérielle sous l'impulsion d'un chef de gouvernement dynamique, dans les domaines que j'ai indiqué plus haut serait salutaire.
Que vous inspire ce point de vue de Gramizzi Cl et Damian M concernant la classe politique ivoirienne: " Les quatre ténors de la vie politique ivoirienne des dernières années (Gbagbo, Ouattara, Bédié, Gueï) portent tous une part des responsabilités de la catastrophe que traverse actuellement le pays " ?Il n'y a pas qu'eux. A mon avis en effet, ces soit disant ''spécialistes'' de la Côte d'Ivoire commettent tous le pêché de vouloir éluder la question principale en jeu dans la crise ivoirienne : celle de l'indépendance économique, et donc du rôle déterminant joué par le gouvernement français qui a tenu à bout de bras cette rébellion. Maintenant, il est vrai que cela a été possible du fait de l'existence, comme nous l'avons souligné, de rivalités internes liées à une mauvaise gestion de la succession d'Houphouët-Boigny, et de l'introduction dans le débat politique de références à l'ethnie, la religion, et le régionalisme.


Les Forces de Sécurité et de Défense n'ont pas échappé à votre analyse de la situation sociopolitique. Pis elles sont interpelées sur des comportements peu recommandables. Pensez-vous que c'est le fait de la guerre où est-ce parce qu'elles mêmes n'ont pas une claire conscience de leur métier?

C'est peut être un peu des deux. Car, si vous vous référez au ''racket'', il ne s'agit que d'une version de la corruption, dont on peut dire sans risque de se tromper qu'elle est depuis longtemps un sport national. Je cite un extrait de discours d'un immigré qui, s'étant acquitté de touts les impôts, et détenant tous ses documents d'identité, se plaint de souffrir de racket. Et je déplore cela. A la fin de l'ouvrage, j'insiste sur la nécessité pour les forces de sécurité d'effectuer leur travail, qui est délicat, dans un cadre strictement républicain, car ce qui devrait guider leur action, c'est la loi, et rien que cela.


Sentez-vous réellement un air de changement depuis l'avènement du Président Gbagbo ?

Mieux que cela, la Côte d'Ivoire, comme l'ensemble des pays francophones, traverse une ère de changement débutée dans les années 1990, date de l'introduction du multipartisme. Il y a donc un jeu de mots entre ère et air de changement. En Côte d'Ivoire, sous l'ère Gbagbo, ses manifestations sont diverses : dépénalisation des délits de presse, refonte de l'administration des impôts et de la douane, libéralisation de la filière café-cacao, école laïque gratuite… mais aussi hélas guerre, déchets toxiques… chacun, selon sa chapelle politique, interprète cet air de changement selon la manière dont il le respire. Mais une constante demeure : nous sommes en changement et nous ne savons pas réellement vers quoi nous nous dirigeons.


La Côte d'Ivoire peut elle espérer en des lendemains meilleurs ?

Bien sur. Et l'actualité récente nous le démontre chaque jour un peu plus.