mercredi, 4 avril 2007

DEPUIS BOUAFLE. BLE GOUDE : "QUE SORO NE SOIT PAS LE PREMIER MINISTRE D'UN CLAN"


L'initiateur de la caravane de la paix continue son adresse au nouveau chef du gouvernement depuis la région de la Marahoué.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Cette réalité n'échappe pas au président du COJEP qui invite les Ivoiriens à la mettre à profit. C'est pourquoi Blé Goudé Charles donne à cet effet des conseils avisés au nouveau Premier ministre. Soro Guillaume, pense-t-il, gagnerait à capitaliser les erreurs de ses prédécesseurs. Car, pour le président du COJEP, le succès du successeur de Banny dépend de sa capacité à tenir la nouvelle équipe gouvernementale. Mais aussi de la composition du gouvernement à venir. " Je souhaite que Soro soit ferme et qu'il ne vienne pas être le Premier ministre d'un clan. Et qu'il ne prenne pas des gens qui viendront représenter leurs partis politiques ", a dit Blé Goudé dimanche dernier à l'espace Tchintchin, au quartier Dioulabougou de Bouaflé. En effet, le meeting de Bouaflé lui a donné l’occasion d’apporter sa contribution à la formation de la future équipe devant conduire aux élections générales. L'enjeu de taille appelle donc des actions judicieuses pour réduire au mieux les obstacles, a développé l'orateur. Pour lui,un gouvernement de partis politiques va engluer le processus de paix. Tout simplement parce que les ministres, des délégués politiques, joueront le jeu de leurs partis respectifs. Or, se réserve le leader seule " l'unique chapelle commune, la Côte d'Ivoire " doit compter au stade de l'histoire des pays. " Le fait que Soro Guillaume ait accepté le décret de Gbagbo, ça veut dire qu’ il accepte que la Côte d'Ivoire retrouve sa dignité ", la pensée ci s'explique de la façon qui suit : après le départ d’Affi N'Guessan de la Primature, Seydou Diarra est arrivé par la volonté de la France. Diarra parti, a été remplacé par Charles Konan Banny toujours par la volonté de la France. Mais depuis le récent revirement de situation, la Côte d'Ivoire a un Premier ministre par la volonté de son président. Alors, " le pouvoir est revenu, sinon nous (les Ivoiriens) avons repris le pouvoir ".


Invitant ceux qui savent lire les signes politiques à plus de réalité, le leader a indiqué que " le temps où Paris décidait et où l'Afrique appliquait est passé ". Il en déduit que tout règne a un début et une fin et que l'emprise de la métropole française sur son ''pré-carré'' a ramolli. " La France a des limites. Déchaînez vos esprits des cordes coloniales ", a lancé Blé Goudé à ceux des politiques ivoiriens qui se réfèrent encore au pays de Jacques Chirac. En effet, c'est en abordant la question de la défiance de certains nationaux à leur Etat, cas de Charles Konan Banny, que l'orateur a été amené à faire cette réflexion. " M. le Premier ministre, la France ne fera rien pour vous pendant que vous serez en train de tomber ". Cette mise en garde, Blé Goudé se souvient de l'avoir adressée à Banny à travers un quotidien de la place. Hélas, regrette l'initiateur de la caravane, le Premier ministre d'alors ne l'a pas écouté. " Avant-hier Banny est tombé. Où est la France ? ". Conclusion : " La France n'a jamais soutenu quelqu'un. La France n'est avec personne, la France est avec elle-même ".

"Ceux qui ont atteint la ménopause politique se rabattent sur leur ethnie"
Le tribalisme dans la politique. Voilà un autre sujet qui fâche et que le ''général'' de la rue entend combattre. Que Charles Konan Banny se serve de ses parents comme bouclier est un " danger pour le pays ". En politique, rectifie Blé, seuls les idées et les intelligences sont des ''armes'' de combat. Et non les hommes, les groupes ethniques. Cependant, l'on devrait concéder aux désarmés politiquement leurs dérives tribales, a jugé le président du COJEP. C'est déçu que celui-ci a justifié l'attitude " des leaders qui pensent qu'ils sont leaders pour leur seule ethnie ". En définitive, s'est résumé Charles Blé Goudé, " ce sont ceux qui sont atteints de la ménopause politique, de la cécité politique qui se rabattent sur mes pauvres parents qui ne connaissent rien à la politique ".


Brèves
La caravane de la paix est terminée.
C'est fini pour la zone gouvernementale. Le département du Bouaflé est la dernière localité visitée par la caravane de la paix. Le 7 avril prochain Blé Goudé et Koné Seydou parleront aux ressortissants burkinabé. La rencontre se tiendra à la place Inch Allah de Koumassi.

Le 21 avril, l'apothéose
Après avoir visité 25 villes et villages en trois mois, du 20 janvier au 1er avril 2007, la caravane finit sa course au stade municipal de Yopougon. C'est en ce lieu qu'est prévue la grand'messe. De nombreux artistes de renom sont annoncés.

Le succès de l'étape de Bouaflé a des noms…
En premier, celui de M. Kouakou Firmin, DDC de Laurent Gbagbo dans le département. En second, celui du plus jeune président de comité d'organisation, Kanga Guy Roger, et Sidibé Ali, président des jeunes du Nord.

Foire aux ouvrages
Les ouvrages de Blé Goudé et de la Première dame ont été vendus sur place : un stand de la librairie de France a suivi la caravane. De Bonon à Bouaflé des demoiselles ont vendu ''Ma part de vérité'' de Charles Blé Goudé et ''Paroles d'honneur'' de Mme Simone Ehivet Gbagbo. Les livres payés sur le lieu des meetings ont été dédicacés, pour ce qui est de ''Ma part de vérité''.

Garango : les Burkinabé plaident pour des prièces d'identité
Franche mobilisation de ressortissants burkinabé à Garango, 5 km de Bouaflé, le vendredi 30 mars dernier. A la place du marché où s'est déroulé le meeting, les allogènes ont fait une requête. " Bien qu'Ivoiriens à part entière par voie de naturalisation, beaucoup de nos parents continuent d'avoir d'énormes difficultés pour obtenir leurs pièces d'identité, leurs certificats de nationalité ", a expliqué le porte-parole ,Djébré Aboubacar ,des populations burkinabé. Il a souhaité " qu'une solution définitive soit trouvée à cette préoccupation ". Les Burkinabè ont dit par la suite leur reconnaissance au directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo. " Merci au délégué départemental Kouakou Firmin pour nous avoir donné l'occasion de communier autour d'un idéal, celui de la recherche de la paix ", a dit le porte-parole. Il a été mis en confiance par le président du COJEP qui a souhaité " que les autorités s'attaquent courageusement à la question de l'identité ". Entré dans le village, à vélo, le président a suscité soulevé les foules. " Soulagé ", selon son porte-parole, le chef El Hadj Yoda Arouna du village a dit des bénédictions. Un collectif de religieux musulmans l'a soutenu dans ses prières. Etaient également présents au lieu du meeting, M. Yao Bi, Touré Abdoulaye respectivement président du Conseil général et 4ème adjoint au maire de Bouaflé.


Bonon : Blé Goudé sollicité pour achever la construction de la mosquée
L'Iman Bamba Sylla et ses fidèles ont reçu la délégation des caravaniers aux pieds de la nouvelle mosquée en construction. L'ouvrage est au stade du chaînage mais les travaux sont arrêtés par manque de moyens financiers, a-t-on dit. Le porte-parole de la communauté a saisi l'occasion pour demander à Charles Blé Goudé de venir en aide aux musulmans. C'est en tout cas une imposante bâtisse qui fera la fierté de la communauté musulmane de Bonon si elle était terminée. Le ''général'' a dit avoir pris acte de la doléance. L'imam Kané Seydou et lui ont obtenu des musulmans qu'ils s'engagent à œuvrer davantage pour la paix. La forte communauté du Nord a à cet effet dit des bénédictions pour le succès de la réunification du pays.

S. O
Envoyée spéciale

mardi, 3 avril 2007

LU DANS LA PRESSE FRANCAISE. GBAGBO PLUS FORT QUE CHIRAC


L’Intelligent d Abidjan-3/4/2007

L’accord survenu le 4 mars dernier entre le président Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro constitue “une défaite pour Paris”, de l’avis des experts. Gbagbo reprend la main et s’apprête a former un nouveau gouvernement, avec le soutien de son homologue sud-africain Thabo Mbeki. Et les troupes francaises commencent leur retrait.

L’accord survenu le 4 mars dernier entre le président Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro constitue “une défaite pour Paris”, estiment différents spécialistes du dossier ivoirien. Pour eux, la France, présente pourtant en Côte d’Ivoire dès les premières heures de la crise en septembre 2002 et impliquée depuis dans la recherche d’une solution politique, a été cette fois complètement tenue à l’écart. Pis, elle apparaît même comme le seul perdant, alors que le président ivoirien doit former cette semaine son nouveau gouvernement. “La tactique de Jacques Chirac et Brigitte Girardin (la ministre française de la Coopération) qui consistait à écarter définitivement Gbagbo a échoué”, estime Gilles Yabi, spécialiste de la région au think tank “Crisis Group”. Une analyse largement partagée. Pourtant, le 1er novembre dernier, la France pensait avoir fait le plus dur avec l’adoption de la résolution 1721 par le Conseil de sécurité de l’Onu. Celle-ci prévoyait que Laurent Gbagbo soit progressivement dépossédé de ses pouvoirs, à la faveur du Premier ministre, Charles Konan Banny soutenu par l’Elysée. Mais, signe avant-coureur, les Français qui souhaitaient mentionner le départ de Laurent Gbagbo dans la résolution, avaient dû reculer sur ce point.

La ténacité du président ivoirien a fait le reste. “Encore une fois, les Français ont sous-estimé sa capacité de résistance et surestimé leur pouvoir d’influence sur les autres chefs d’Etats africains”, souligne Gilles Yabi. Car Gbagbo reprend la main en élaborant un plan alternatif, une solution purement africaine qui inclut un dialogue direct avec les ex-rebelles. Son homologue sud-africain Thabo Mbeki l’y encourage, d’autant qu’il n’apprécie pas ce qu’il considère comme une ingérence française dans les affaires ivoiriennes. Il soutient les discussions entre Gbagbo et le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, longtemps accusé par Abidjan de soutenir la rébellion. Le président ghanéen John Kufuor, à la tête de l’Union africaine depuis fin janvier, appuie aussi l’initiative.

Beaucoup de questions restent encore à régler Les ultimes tractations, fin février à Ouagadougou (Burkina Faso), se déroulent en comité restreint. Gbagbo a missionné son porte-parole, Désiré Tagro. Côté rebelle, c’est le numéro 2, Louis Dacoury-Tabley, qui négocie. Le tout sous le patronage de Blaise Compaoré et de son ministre de la Sécurité, Djibril Bassolé. “Depuis le début de la crise, c’est Compaoré qui tire les ficelles. Il est l’un des maillons essentiels”, confie une source diplomatique. A aucun moment, la France n’est associée aux discussions, même si la ministre Brigitte Girardin multiplie les voyages dans la région.

Résultat, l’accord du 4 mars voit se maintenir un Laurent Gbagbo dont Jacques Chirac réclamait la mise à l’écart, allant jusqu’à en faire une question personnelle, et le départ d’un Charles Konan Banny censé pourtant diriger le pays. Jeudi, le “boulanger d’Abidjan” (surnom donné à Laurent Gbagbo en raison de son habileté à rouler ses adversaires dans la farine) a confirmé son ancien ennemi, Guillaume Soro, chef des Forces nouvelles, au poste de Premier ministre. Beaucoup de questions restent encore à régler, comme celle du désarmement des ex-rebelles ou le processus d’identification de la population en vue d’élection, mais pour la première fois depuis 2002, la crise ivoirienne semble trouver un début de solution. Ce dont la France ne peut qu’officiellement se réjouir. Le Quai d’Orsay annonçait ainsi vendredi accueillir “favorablement cette nouvelle étape du processus de paix”.

Paris annonce désormais le retour “dans les prochaines semaines” de 500 des 3.500 soldats déployés au centre du pays, aux côtés de 7.000 casques bleus de l’Onu. Ce mouvement devrait s’accélérer à partir de juin, quand le mandat des troupes aura été rediscuté à New York. “Plus vite nous retirerons nos militaires, mieux nous nous sentirons”, confie un officiel. Le budget aussi: ce déploiement coûte chaque année 250 millions d’euros à la France.

Par Antoine MALO et
Gilles DELAFON
Source : Le Journal du Dimanche

Un article qui fait des vagues L’International Crisis Group, est connu pour ses rapports alarmants et au vitriol sur la Côte d’Ivoire. De son côté, le journal du Dimanche, qui gère un monopole sur la presse dominicale en France, n’a jamais été pris en flagrant délit de sympathie pour Gbagbo. Et pourtant, comme beaucoup d’autres, à la faveur d’un entretien avec Gilles Yabi, “Le journal du Dimanche”, a publié dimanche dernier, un article sur la démarche du numéro un ivoirien, dans lequel, le dialogue direct est présenté comme une défaite française. L’article fait des vagues. Tant à Abidjan, qu’à Paris, tout le monde en parle. Et l’on voudrait que le nouveau regard dure et que le temps du désamour avec la presse française soit lointain…

I.D

PROCHAIN GOUVERNEMENT : POURQUOI BLE GOUDE NE SERA PAS MINISTRE


Notre voie :(Auteur : Dan Opeli)

La rumeur s’est arrêtée le week-end dernier dans la Marahoué. Charles Blé Goudé y a démenti l’idée selon laquelle il ferait partie du prochain gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro. De Garango à Bouaflé en passant par Bonon, le leader des jeunes patriotes a dit qu’il n’est pas intéressé par un poste de ministre. “Je n’ai pas appelé les jeunes de la Côte d’Ivoire dans la rue pour que je devienne Premier ministre. Je l’ai fait pour que mon pays retrouve la paix, pour que mon pays soit réunifié. Si le gouvernement Soro peut faire en sorte que cette réunification se réalise, je serai le plus heureux du monde ce jour-là”, a justifié le président du COJEP à chaque étape. “On peut être bien dans sa peau sans être ministre, a-t-il poursuivi.. Mais si tant est que mon destin est d’être ministre un jour, je n’ai pas à me précipiter. Je ne suis pas pressé. Je préfère prendre l’escalier au lieu de l’ascenseur. Je préfère être la mangue qui a pris tout son temps pour mûrir et non celle dont on a forcé la maturité avec des produits. Cette dernière mangue est rouge ou jaune, mais n’est pas mûre”.

Charles Blé Goudé a soutenu que la carrière de ministre doit être le couronnement d’un parcours professionnel bien rempli. Aussi trouve-t-il peu commode le fait de quitter l’amphithéâtre pour être parachuté au poste de ministre. “C’est la facilité. Jeunes de Côte d’Ivoire, donnons dos à la facilité, car tout ce qui s’obtient facilement se perd facilement”, a-t-il fait remarquer. Il a donc indiqué qu’il continue d’être là où il est depuis octobre 2002 pour encourager le Premier ministre Soro à réunifier le pays ou pour l’interpeller s’il tergiverse ou s’il déraille.
Charles Blé Goudé était dans la Marahoué dans le cadre de la Caravane de la paix initiée par le COJEP dont il est le président, en collaboration avec la Jeunesse du Grand Nord pour la paix de Koné Séydou. Il s’est, par ailleurs, une fois de plus, prononcé sur l’accord de Ouagadougou et a invité les jeunes Ivoiriens à le soutenir. Partout, ce fut la grande mobilisation.

Les jeunes ont eu le soutien sans faille des cadres de la Marahoué, dont Firmin Kouakou, DG du FRC, et Simone Hué Lou, DGA du groupe de presse La Refondation, pour que la caravane connaisse un franc succès.

Demain notre compte rendu complet.

ACCORD DE OUAGADOUGOU : QUAND LES HABITUDES CHANGENT

L’accord politique de Ouagadougou et son complément sont en train de bousculer certaines habitudes dans la vie des Ivoiriens. Il devrait être encouragé pour que toutes les habitudes, notamment celles qui sont nuisibles, soient bousculées et jetées aux oubliettes.

Tout ou presque a changé ou est en train de changer. Les habitudes et le langage des Ivoiriens ont connu une évolution positive ces jours derniers. Jeudi dernier, devant la presse, le journaliste Zio Moussa, président de l’OLPED, en a fait le constat : “Des revirements spectaculaires se sont opérés qui permettent de voir la photo de Laurent Gbagbo, président de la République, sur certains journaux, surtout des photos qui ne le présentent pas dans une posture dégradante qui portent atteinte à sa dignité, à la dignité humaine. De même, Soro Guillaume, est traité avec charité et clémence par certains journaux et des journalistes qui avaient juré sa perte et ne voulaient même pas le voir en peinture. Certains qualificatifs peu glorieux et peu respectueux dont l’un, Laurent Gbagbo, et l’autre, Soro Guillaume faisaient les frais ont commencé à disparaître des articles que les uns et les autres écrivent sur eux”.
Ce que le président de l’OLPED n’a pas dit clairement, c’est que les journalistes n’ont pas attendu longtemps pour accompagner le processus de paix qu’ils ont trop tôt perçu dans le dialogue direct. Il suffit seulement et maintenant que les politiques leur emboîtent le pas pour que la paix sorte du domaine du possible pour entrer dans la réalité des Ivoiriens. Mais il reste cependant aux journalistes à se départir de certains maux qui minent encore leur corporation.
A ce sujet, les dernières déclarations de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro inclinent à l’optimisme. Ce n’est peut-être pas la première fois, mais l’on a vu que dans ses deux dernières interventions officielles sur le dialogue direct, le chef de l’Etat a montré la voie du changement. D’abord à Ouagadougou, lors de son intervention après la signature de l’accord politique du 4 mars. Il a félicité “le ministre d’Etat Guillaume Soro”. Et puis à Abidjan, au lendemain de cet accord historique, il a encore félicité et encouragé “les Forces Nouvelles”. De son côté, Soro n’a pas voulu manquer à l’appel de l’Histoire. Dans son discours d’après-signature de l’accord politique de Ouagadougou, il a laissé dans la poubelle de l’histoire les “M. Gbagbo” pour des “le président de la République, le chef de l’Etat”. D’ailleurs, ce jour-là, on n’a pas vu dressé, comme de coutume, le tapis rouge. Signe des temps ! Après sa nomination au poste de Premier ministre, le chef de la rébellion qu’il était encore il y a seulement 45 min a vivement remercié “le président de la République, le Président…” Les temps ne sont-ils pas en train de changer ?
Le plus important changement impulsé par l’accord de Ouaga reste certainement le rôle nouveau que va jouer la communauté internationale dans le règlement de la crise ivoirienne. Les deux belligérants et le facilitateur ont tout prévu. La communauté internationale, à travers l’ONUCI, ne jouera plus désormais que le rôle d’observateur. Exit des structures comme le Haut représentant des Nations Unies chargé des élections (HRE) de Gerard Stoudmann ! Exit aussi le Groupe de travail international (GTI) de Pierre Schori et les autres. De nouvelles structures, celles-là authentiquement africaines, ont été mises sur pied par l’accord de Ouaga, pour conférer au dialogue direct son caractère révolutionnaire, nationaliste et hautement digne. Désormais, M. Stoudmann, s’il n’a rien d’autre à faire au sein de la représentation des Nations Unies dans notre pays, peut faire ses bagages et rentrer. La division des droits de l’homme et des élections, structure qui existe au sein de l’ONUCI, peut bien jouer le rôle d’observateur. La certification des élections à venir se fera sans doute avec d’autres acteurs et d’autres structures de la communauté internationale avec le primat à ceux de la CEDEAO et de l’UA. Y a-t-il meilleur changement que celui opéré par les termes de l’accord de Ouaga en ce qui concerne le regard que doit poser désormais l’étranger sur la crise ivoirienne ? Peut-être.
Une chose est sûre cependant, dans les cités, campements et retraites spirituelles, on n’est pas en reste. Bien que meurtris par la nouvelle de la nomination du chef-rebelle Soro à la Primature, ce qui pour eux est une prime au désordre et à la promotion du non-Etat, du non-droit et de tout ce qui est contre la morale sociale, les uns et les autres se font à la chose. Contre mauvaise fortune, ils font bon cœur. “On lui a demandé ce qu’il veut pour que la paix revienne. Il a dit qu’il veut être Premier ministre. Pourquoi allons-nous refuser cela alors que ça va nous donner la paix ?”, justifie un paysan de Man.
Les habitudes qui changent parce que bousculées, on les retrouve aussi chez les militaires. Ici, l’accord semble parfait. On se mélange déjà. On parle même d’un programme de travail établi avec des directions qui sont parfois rebelles (Forces Nouvelles) parfois FANCI. Il ne reste plus aux différents chefs à sensibiliser leurs soldats et autres collaborateurs à être dorénavant militaires. C’est-à-dire des hommes et des femmes soucieux de la sécurité des biens et des personnes de leur pays. Et non des gens fortement portés sur le matériel dont l’acquisition reste des plus immorales. Dans ce genre de choses, le plus dur, c’est le premier pas. Et c’est ici que doivent intervenir les premiers responsables de l’armée qui doivent non seulement donner l’exemple, mais faire en sorte que cet exemple soit suivi à la lettre comme un ordre militaire !
Chez les policiers, la pilule sera difficile à avaler. Mais y a-t-il de situation encore insurmontable dans ce pays quand l’Etat qui est attaqué décide de faire la paix et de tendre la main à celui ou à ceux qui l’ont attaqué ? Il est vrai que tout début paraît difficile, mais ceux qui y mettent la volonté s’en sortent toujours et aisément. Que donc, pour ce nouveau départ, les policiers se rangent. Qu’on les voit de moins en moins à tous les coins de rue de la Ville d’Abidjan et des villes de l’intérieur du pays. Qu’ils soient plutôt aux grands carrefours lors des heures de pointe, pour diriger la circulation, sans prendre ou demander un seul sou aux passants. D’après nos enquêtes, la solution se trouve dans les mains de leurs premiers responsables. Ce sont eux qui les envoient en mission, sur les routes, pour faire ce que tout le monde voit, pour faire la battue. Le soir venu, lorsqu’ils rentrent aux commissariats, ils procèdent au partage du butin après avoir dégagé, auparavant, la part du grand chef. Lequel peut ou doit “rendre compte à son tour au grand patron ou même au ministre”. Le jour où un commissaire de police va être félicité ou déshabillé publiquement pour avoir mis fin au racket ou pour l’avoir fortement encouragé dans son commissariat, les populations vivraient mieux. Le renouveau du pays ne peut se faire encore avec des habitudes surannées.
Cette sentence est valable pour les cousins des policiers : les agents des Eaux et Forêts. On parle à peine d’eux parce qu’on ne les pratique pas au quotidien. Mais demandez à un chauffeur de camion de billes de bois. Il vous dira sans nul doute que le racket des policiers est pardonnable puisqu’ils ne prennent que 200FCFA. “En fait, chez les agents des Eaux et Forêts, c’est un système de brigandage qui est mis sur pied et qui ressemble fort bien à une mafia. Ils ont des pisteurs sur tous les champs qui les renseignent sur le transport des bois. De sorte qu’ils se pointent dès qu’ils vous voient sortir d’une forêt avec vos billes de bois. En général, ils attendent à la dernière minute pour vous enquiquiner et vous soustraire d’énormes quantités de sous”, raconte P. B., un exploitant forestier.
La jeunesse, elle, est dans le ton du renouveau depuis belle lurette. Konaté Navigué de la Jeunesse du FPI a pris une part active dans les travaux du dialogue direct. Konaté Sidiki de la rébellion des Forces Nouvelles également. Y ont été associés le président de la Jeunesse du PDCI, celui de l’UDPCI, du MFA, etc. Quant aux jeunes patriotes, leur leader continue sa caravane de la paix à travers le pays. Qui dit mieux ? Vous avez dit caravane de la paix ? Geneviève Bro- Grébé, présidente des Femmes patriotes, et ses amies sont sur le terrain. Elles tournent. Pour parler de paix, du renouveau, pour rapprocher les femmes les unes des autres.
En sera-t-il de même pour les médecins et sages-femmes de nos hôpitaux ? La Ligue ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) a dit récemment à la presse que ce milieu est gangrené par la corruption, le racket, le laisser-aller. Des maux qui ne rassurent guère quand on sait que c’est la vie des humains qui est ainsi exposée et qui ne sera jamais protégée si rien n’est fait dans le sens de l’anéantissement de ces vilains sentiments. Pour le renouveau de la Côte d’Ivoire, ce secteur doit être revu et corrigé. Et cela, de fond en comble. Pour l’avenir, il faut, à la tête du département ministériel qui gère la santé de tous, un homme ou une femme qui prendra des décisions de rupture sans craindre de perdre son portefeuille de quelque manière que ce soit.
Les habitudes doivent changer fondamentalement avec l’appui de l’Etat qui devrait cesser de regarder faire comme il nous en a donné l’occasion à plusieurs reprises. Ainsi que le disait un chef d’Etat de la sous- région, la Côte d’Ivoire doit sortir de la crise avec un Etat fort qui prend des engagements, des options sérieuses sur l’avenir et qui les respectent. Si l’Etat continue de se mettre en retrait, s’il continue de reculer là où il doit être en première ligne, s’il continue de se coucher pour se laisser marcher dessus, la guerre n’aura servi qu’à diminuer le nombre d’habitants de ce pays, à faire reculer le pays, à freiner son développement, sans plus ! Il faut donc que l’Etat se donne les moyens de la rigueur en choisissant les hommes et les femmes connus pour leur rigueur (même excessive) dans le travail et dans leur comportement de tous les jours. Il y a des aînés qui sont aujourd’hui à la retraite, qui sont connus comme tels et qui n’ont jamais été mêlés à quoi que ce soit de compromettant. Ils existent dans tous les corps de métier. A la police, la gendarmerie, l’armée, la médecine, l’enseignement. Pourvu qu’on veuille penser à eux, on saura où les retrouver. “Parce que, dans ce pays, on se connaît tous en détail”, aiment à dire les artistes zouglou.



Abdoulaye Villard Sanogo
Notre Voie

SIMONE GBAGBO, L'INVITEE DE LA REDACTION FRAT MAT : POURQUOI BANNY A ECHOUE


Fratmat-3/4/2007


En attendant la dédicace de son ouvrage, Paroles d’honneur , Mme Gbagbo a échangé hier sans détour avec les journalistes à Fraternité Matin.

Mots ou phrases fortes

• Je l’ai écrit comme un témoignage de ma vie
• Cet ouvrage est aussi pour moi un moyen de continuer le combat,
• Je voulais qu’il paraisse dans le commerce avant la dernière réunion de la France-Afrique,
• Ce que j’ai dit, c’est que je savais,
• Je ne suis pas convaincue qu’à Bouaké des Français aient été tués. Je n’en ai eu aucune preuve,
• Je ne nie rien du combat que j’ai mené.

Introduction

Mme Gbagbo Je vous remercie.
Vous allez être déçu car je n’ai rien rédigé du tout comme propos liminaires. Je voudrais commencer tout simplement par vous remercier pour l’intérêt que vous avez accordé à mon livre. Je suis vraiment un jeune, jeune, jeune, écrivain je dirais. C’est mon premier exercice. Et j’attendais avec beaucoup d’anxiété l’accueil que les lecteurs, allaient accorder à ce premier essai. Et je dois dire que je me sens très honorée, je me sens très en joie. Pour l’accueil que j’ai constaté, tout le monde me félicite.
Mais surtout vous avez estimé que l’ouvrage était intéressant au point d’organiser cette rencontre. C’est moi qui suis vraiment honorée ; je vous remercie. Ce livre, je l’ai écrit comme un témoignage de ma vie. Je parle un tout petit peu de mon combat, un tout petit peu aussi du combat des Ivoiriens, durant cette crise que nous avons vécue ensemble pendant bientôt cinq ans. Beaucoup de choses ont été dites sur la Côte d’Ivoire qui n’étaient pas justes. Beaucoup de choses ont été dites sur le Président, sur moi-même qui n’étaient pas justes. Et il m’a semblé intéressant de prendre la parole. Pour donner ma version des faits. C’est ce que j’ai essayé de faire, et cela m’a pris 8 mois. Cela a été du travail, de la documentation. Et j’ai travaillé avec une bonne équipe, très dévouée, très engagée, et le résultat se trouve là devant vous. Je suis là; je suis à votre disposition. Je crois que vous avez beaucoup de questions à poser. Je suis à votre disposition, cela va être des échanges. Si vous posez des questions, si vous dites des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, je répondrai et vous aussi vous me donnerez votre point de vue sur ce livre. Et je suis là pour entendre ce point de vue-là.

Voici les personnes avec qui j’ai travaillé sur cet ouvrage : Mme Liliana Lombardo qui a été une grande collaboratrice. Il faut dire que c’est elle qui m’a poussée à faire ce livre. Cela faisait longtemps que l’on me poussait et je freinais de tous… mes fers. Et un jour, elle m’a dit : «on va faire un livre interview. On pose des questions, vous répondez et ainsi de suite». Et elle est venue avec une équipe, Djira Youssouf et de Nikady’s. On était partie pour faire un ouvrage d’interview. Et puis elle est allée avec deux journalistes, Didier Dépri et Eric Cossa, transcrire tout ce que l’ont avait dit. Elle me l’a rapporté pour que je revoie la forme. On a fait ce travail-là et cela a été long. Et chemin faisant, on a changé d’idée. On a estimé que faire un vrai livre serait beaucoup mieux que faire un livre entretien. Il fallait enlever toutes les questions, réorganiser, faire les chapitres, les transitions, un plan etc. Et à ce moment-là, on a produit véritablement ce travail, on l’a réécrit. Au moment où on est passé à la relecture, on a associé et mon directeur de cabinet, M. Tayoro Gotta, qui nous a aidé dans la relecture. Et, un peu plus tard le conseiller du Président, M. Voho Sahi, qui nous a apporté un bon coup de pouce. On y a associé un tout petit peu mon communicateur-maison à qui au téléphone on disait d’aller nous chercher telle information. A Fraternité Matin, à l’Assemblée nationale etc. Parce qu’il faillait exactement trouver les dates et ne pas se tromper. On a associé aussi, le Président de la République. Nos séances de travail se faisaient entre 1 heure et trois heures du matin. Hanny Tchélley est venue nous surprendre un jour et a filmé des moments de travail avec le Président de la République.

La raison de l’ouvrage
Pourquoi maintenant ? Pourquoi je n’ai pas écrit, il y a cinq ans ? Pourquoi pas au moment où l’on commençait le multipartisme ? Pourquoi pas au début de la guerre, pourquoi pas en 2003. Je crois que cet ouvrage est aussi pour moi un moyen de continuer le combat. Et il m’a semblé qu’écrire maintenant ce que j’avais à dire contribuerait à faire avancer ce combat. C’est pour ça que j’ai choisi de l’écrire maintenant. Je peux même vous dire que j’ai beaucoup bousculé les éditeurs et les imprimeurs pour que cet ouvrage paraisse dans le commerce avant la dernière réunion de la France-Afrique à Cannes (en France). Je me disais que cela allait avoir un plus grand impact, si ceux qui allaient à cette rencontre de Cannes avaient eu la possibilité de lire cet ouvrage avant d’y aller. C’est le combat qui continue. M. Akrou estime que dans le livre, il y a l’accusation de Chirac. Je n’ai pas écrit ce livre pour accuser quelqu’un. Mais pour dire ma part de vérité. Et dans celle-ci, je décris des actions qui ont été menées. Je décris ce que la France, Alassane Dramane Ouattara et plusieurs autres personnes ont fait chez nous. Ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu, et ce que j’ai lu à travers mes lunettes. Si ce sont des accusations, alors cela signifie que ces personnes devraient être assises sur le banc des accusés et l’on devrait faire leur procès. Mais enfin, l’histoire réglera cela.

Les réserves de Jeune Afrique
Au moment où j’écrivais ce livre, je ne les avais pas interrogés sur la nature de leur faim. Vous savez, les faims ne se ressemblent pas. Moi j’avais ma faim et je pense que ce livre a assouvi ma faim. Mais je n’avais pas pour objectif d’assouvir eux leur faim.

«Quand il dit que ce livre est censé dévoiler les dessous des cartes». Ça, c’est l’objectif. Lui, il a acheté ce livre parce qu’il espérait y trouver les dessous des cartes. C’était ça sa …faim. Moi, ce n’était pas mon objectif que de dévoiler les dessous des cartes. Mon objectif était de donner ma part de vérité. Et c’est ce que j’ai fait. Il y a un proverbe Baoulé et qui est aussi un proverbe Bété qui dit que «Quand on coupe quelqu’un et que l’on touche la veine, ce qui sort, c’est du sang. Mais quand la personne crache, c’est de l’eau». C’est-à-dire que l’on peut avoir beaucoup de choses en soi, mais qu’il n’est pas forcément bon que l’on dise tout. Et ce que j’ai dit, c’est ce que je croyais bien de dire. Et ce que j’ai dit, c’est ce que je savais. Par exemple, dans l’article de Jeune Afrique, ils ont cité les bombardements de Bouaké. Ce que j’ai dit sur ces bombardements, c’est ce que je sais. J’ai travaillé avec ceux qui ont mené les enquêtes à Bouaké. Ils m’ont donné leurs documents, et j’ai travaillé avec ces documents. Ce qui avait à dire, c’est ce que j’ai dit. Et j’ai dit par exemple que je ne suis pas convaincue qu’à Bouaké notre avion ait fait un bombardement du camp des Français. Je n’en ai eu aucune preuve et donc je ne peux pas l’affirmer. Et je ne suis pas convaincue qu’à Bouaké des Français aient été tués. Je n’en ai eu aucune preuve et donc je ne peux pas l’affirmer dans l’ouvrage. Et je ne peux pas dire non plus qu’il n’y a pas eu bombardement. Vous voyez, ce serait aussi aller trop loin. Voilà ce que j’ai dit dans mon livre sur le bombardement de Bouaké. Et la même chose pour beaucoup d’autres éléments. Sur l’affaire Kieffer, j’ai fait également un long développement. Je n’ai eu aucun élément de preuve que M. Kieffer a été enlevé. Et qu’il a été tué et qu’il a été enterré. Il n’y a aucun petit élément qui peut permettre d’affirmer cela. Je l’ai dit dans le livre. Donc si Jeune Afrique estime qu’il n’y en n’a pas assez, c’est tant pis pour lui. De toutes les façons, les gens de Jeune Afrique, je ne les trouve pas crédibles moi, en général.

Ce que je crois
Je ne sais pas quoi répondre à votre question. Moi j’ai écrit ce que je crois être ma vérité. Vous prenez ça comme ça. A l’intérieur, vous regarderez, il y a des dates, il y a des événements. Et vous ferez vos analyses et vous irez vérifier, si les dates concordent, si les éléments ont vraiment existé, ou n’ont pas existé. Et vous ferez vous-même votre propre diagnostic du crédit à accorder à cet l’ouvrage. Mais moi, ce que j’ai écrit, c’est ce que je crois être la vérité. En tout cas, c’est ce que j’ai vécu. Et tel que je l’ai vécu.

Un autre titre ?
Oui! On pourrait effectivement l’appeler «Devoir de vérité». Parce que cela a été mon souci de donner ma part de vérité. Ce sont les évènements de ma vie à travers mes lunettes. Mais, je pense qu’en de nombreux endroits de cet ouvrage, on retrouve aussi le regard du peuple. On retrouve aussi le regard de mon parti. Vu que moi-même j’ai été la première dirigeante de ce parti. Et que ensuite, lorsque le Président Gbagbo est revenu d’exil, on lui a donné la première place et je suis restée membre de la direction à un niveau également élevé. Donc j’ai participé à toutes les décisions qui se prenaient. On peut donc dire aussi dans une certaine mesure que cela a été le regard de mon parti.

L’opposante d’hier
Je ne nie rien de ce que j’ai fait dans le passé. Je ne nie rien du combat que j’ai mené. Je ne nie rien de ce que ce combat-là a provoqué effectivement des nuits blanches à toutes sortes de dirigeants du PDCI dans le passé. Du gouvernement dans le passé, y compris le Président de la République lui-même, le Président Houphouet. Ça, je le reconnais parfaitement et je peux même dire que cela aurait été très grave, si l’on n’avait pas atteint ces objectifs-là. Et si on n’avait pas provoqué ces effets-là dans notre combat, le pays n’aurait pas bougé. On ne serait pas arrivé au multipartisme. C’est parce que l’on a provoqué ces effets-là. Mais je reste surprise, malgré tout par les agissements des opposants et des ennemis d’aujourdhui. Car dans les méthodes que nous avons utilisées, à aucun moment, nous n’avons utilisé les moyens et les méthodes que les autres ont utilisés avec nous. A aucun moment ! Moi je suis dans le parti depuis 1972. Quand je suis arrivée à l’Université comme étudiante, nous n’avons pas appelé à une lutte armée. A aucun moment, nous n’avons organisé une campagne pour salir celui-ci ou pour salir celui-là. Nous avons visé des faits réels et nous avons critiqué ces faits-là. Par exemple, lorsque les étudiants ont été tabassés à Yopougon après minuit, nous avons organisé des marches jusqu’à ce que le Président de la République cède et mette en place une commission d’enquête. Et nous avons repris les marches lorsqu’il a refusé de sanctionner l’Armée. Nous avons été arrêtés, nous nous sommes retrouvés en prison. Mais à aucun moment, nous ne sommes allés faire campagne pour entrer dans la vie privée du Président Houphouet- Boigny, dans la vie privée de Mme Houphouet-Boigny. A aucun moment, nous sommes entrés dans un gouvernement pour ensuite aller l’attaquer à l’Assemblée nationale. Cela ne se fait pas. Et nous avons vécu cela. Et c’est de cela que j’ai parlé, lorsque j’ai dit que les méthodes utilisées sont des méthodes qui sont surprenantes.

Nous avons travaillé dans l’opposition, dans la clandestinité d’abord, de 1972 à 1990, ensuite à ciel ouvert à partir de 1990. Il n’y a pas eu la guerre dans ce pays. Il n’y a pas eu de guerre dans ce pays. Et nous étions dans l’opposition et nous maîtrisions la rue. Mais il n’y a pas eu de guerre. Mais quand nous sommes arrivés au pouvoir en 2000, ceux qui y étaient avant nous ont pris les armes. C’est ça la différence ! Et c’est de ça que je parle dans mon livre.

Famille d’écrivains
Toute une famille peut être artiste. On peut être artiste de génération en génération. Comme tout le monde dans une famille peut être médecin. On devait être des milliers à parler de la crise ivoirienne. Parce que cette crise est quelque chose que nous ne souhaitons plus jamais expérimenter dans notre pays. Je souhaite même que cinquante, soixante autres personnes en parlent. Pour que cela soit complètement exorcisé dans notre pays. Nous sommes trois à écrire dans la famille. Mais savez-vous combien nous sommes dans la famille ? On est sept enfants plus Monsieur et Madame. Sans oublier les frères, les sœurs, les cousines. Si toute la famille Gbagbo pouvait écrire, peut-être que cela remuerait le ciel et toucherait le cœur du bon Dieu. Et nous n’aurions plus cette crise-là. On est que trois pour le moment. Peut-être que d’autres viendront s’ajouter. Nous avons une fille qui est en train d’apprendre à faire du cinéma ; je souhaite qu’elle prenne soit mon livre, soit le livre de Michel ou celui de son père pour en faire de grandes frasques. Sur la crise ivoirienne, sur l’histoire de la Côte d’Ivoire. Sur la manière dont le pays a été peuplé. L’idéal pour moi c’est que la famille Gbagbo puisse faire cela. Ce n’est donc jamais trop d’écrire. Vous estimez que c’est volumineux. Vous savez, lorsqu’on est inspiré, on peut écrire plusieurs pages sans s’en rendre compte. Si je m’étais écoutée, on aurait fait mille pages. Et on aurait découpé par la suite en plusieurs tomes. Il faudrait poser la question à ceux qui le lisent pour savoir s’il est facile à lire. Il y a des gens qui m’ont dit qu’ils l’ont lu en deux jours. Il y en a qui l’ont lu en une seule nuit. D’autres, en une semaine. Tous m’ont dit que c’est très facile à lire. Alors je vous encourage à le lire. Je vous assure que vous allez regretter que je me sois arrêtée à ce niveau.

La JEC
J’ai été militante de la JEC. Ensuite, je suis devenue militante communiste, pure et dure. Et puis je suis revenue encore à Dieu. C’est pourquoi, vous constatez que je prie beaucoup Dieu dans ce livre. Vous posez également le problème de l’intrusion du sacré dans les discours politiques. Mais si ce n’est pas l’intrusion du sacré, c’est l’intrusion d’autre chose. Soit, c’est l’intrusion de l’idéologie communiste, soit c’est l’intrusion du sacré, pour quelqu’un qui a la foi. Soit c’est l’intrusion du bossonisme etc. On intègre dans ses ouvrages, ce en quoi, on a foi. Le fait de dire ” Dieu bénisse la Côte d’Ivoire ” n’a rien à voir avec la laïcité. Dieu est le créateur de toute chose. Il a créé les cieux, il a créé la Terre, il nous a donné l’argent, il nous a donné l’or etc. Il n’y a pas de pays plus laïc que les Etats-Unis. Et pourtant sur leur monnaie, vous trouvez la référence à Dieu. Cela ne fait qu’attirer la bénédiction de Dieu. Vous savez, Dieu aime qu’on le vénère, qu’on le célèbre. Plus vous le faites, plus il vous bénit. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est d’obliger les gens à adhérer à votre religion. Si vous ne faites pas cela, vous attirez la bénédiction de l’Eternel sur votre pays et sur vous. Sincèrement le fait d’avoir fait la JEC m’a fait un grand bien.

L’alliance avec le RDR
Vous me demandez pourquoi je dis que Ouattara est un fléau. Mais, je le dis et je le répète. Ouattara est bel et bien un fléau. Il est un fléau pour la Côte d’Ivoire. Je le dis et je le maintiens. Vous me demandez pourquoi dans ce cas, j’ai passé alliance avec lui. Mais c’est parce que j’ai passé alliance avec le RDR que j’ai eu l’occasion de savoir que cet homme est un fléau. Dès que je m’en suis rendu compte, je suis partie. Je l’ai fui, j’ai quitté le Front républicain. Nous avons rompu avec le Front républicain parce qu’on l’avait découvert. Lorsqu’un être humain vient travailler avec toi pour la première fois, tu ne peux pas avoir de préjugés contre lui. Parce que tu ne connais pas la personne. Mais cette personne se révèle à toi à travers ses actions, à travers ses propos. Et en ce moment-là, tu as le devoir, soit de continuer avec la personne, soit de rompre avec elle. Nous avons créé le Front républicain avec feu Djéni Kobina. Ouattara n’intervenait pas. Peut-être qu’il intervenait et qu’il donnait des consignes au niveau du devenir de son parti. Lorsque le RDR a été créé, Ouattara n’était pas membre. Il était à l’étranger, au FMI, il n’était pas membre du RDR. C’est Djéni Kobina qui va entreprendre les démarches pour demander à Ouattara d’être membre du RDR. Dès lors, le RDR a commencé à avoir un autre visage. Ceux qui ont créé le RDR, si vous vous informez, vous le saurez, ont presque tous quitté ce parti. Presque tous. Et ce n’était pas des gens du Nord pour la plupart. Bien sûr il y avait des gens du Nord. Ce qui est normal. Ils sont Ivoiriens. Ils peuvent avoir besoin de créer un parti autre que celui dans lequel ils étaient auparavant, c’est-à-dire le PDCI. Et nous, nous avons aidé le RDR à se constituer. Je ne le nie pas. Mais il ne faut pas oublier que nous étions en plein combat. Et qu’à cette époque-là, le PDCI était un parti très fort et très grand. Et que nous avions intérêt à ce que le PDCI se casse. C’est une tactique politique. Dans cette tactique politique-là, nous avons aidé des gens qui était PDCI, qui étaient en train de se rassembler pour constituer un courant à l’intérieur du PDCI, qui se rendaient compte que même en tant que courant, ils ne pouvaient pas agir, ils n’avaient pas droit à la parole et qui avaient décidé de sortir du PDCI pour se constituer en parti, dirigé par M. Djéni Kobina. Ils sont venus solliciter notre aide, nos conseils. Et nous les avons aidés. Si c’était à refaire, on le referait. Nous les avons aidés à créer ce parti qui, nous permettait de positionner comme ils le souhaitaient, un parti au centre. Nous, nous étions à gauche et le PDCI-RDA à droite. Ce n’était pas mauvais comme vision pour la Côte d’Ivoire. Sur ce, Monsieur Ouattara arrive, intègre ce parti, quelques temps après, il en devient le Président. Et on le voit transformer clairement cet instrument politique en instrument pour un homme. Qui avait un problème d’identité et qui voulait utiliser cet instrument-là pour faire pression et régler son problème d’identité. Nous, nous ne nous sommes pas constitués parti politique pour aller mener un combat pour qu’un individu règle son problème d’identité. C’est pourquoi nous avons rompu avec le RDR. Surtout parce que M. Ouattara n’a pas arrêté par la suite de révéler sa vraie nature. Jusqu’à ce que nous arrivions aujourd’hui dans la guerre. Nous vivions dans ce pays qui compte plus de 60 ethnies. Nous n’avions eu une crise militaro-politico-religieuse que lorsque M. Ouattara a posé le problème en disant : ” On refuse que je sois candidat aux élections présidentielles parce que je suis du Nord et que je suis musulman. ” C’est un débat qui n’existait pas dans notre pays. Et c’est une grande responsabilité qu’il a prise en posant cet acte. En engageant les gens de son parti dans ce combat, sur cette ligne-là. Et cela nous a conduits à la guerre. Si un tel homme n’est pas un fléau, je ne sais pas ce qu’il faut alors appeler fléau.

Le boycott actif
Nous avons mené le boycott actif en 1995. Pourquoi ? Parce que nous avions engagé, bien avant que le Président Houphouet ne décède, des revendications pour que les textes fondamentaux de notre pays soient amendés. Nous avions demandé que la Constitution soit amendée en son article 11, qui règle le problème de la succession du Président de la République, et bien d’autres textes concernant les élections. Nous avions pu obtenir un certain nombre de choses. Dans la loi électorale par exemple, nous souhaitions pouvoir voter avec une urne transparente, avec un bulletin unique, que les jeunes puissent voter dès l’âge de 18 ans, que le soir du vote, lorsque le dépouillement a été fait dans les bureaux de vote, que chaque représentant de candidat puisse partir de là avec une attestation des résultats de tous les candidats. Tout cela n’existait pas encore à cette époque. Et nous avions mené les négociations avec le gouvernement de M. Bédié. Et, un certain nombre de choses étaient en train d’être acquises lorsque brutalement, M. Bédié avait décidé de ne plus tenir compte de tout cela et d’aller aux élections avec les textes existants. Alors nous avons à notre tour décidé que nous ne participerions pas aux élections présidentielles. Nous avons donc lancé une campagne pour le boycott qu’on a appelé boycott actif des élections présidentielles. Cela a été un moment très dur. Parce que le pouvoir a réagi très brutalement. Nos militants ont été contrés par les forces de l’ordre qui n’y pas allées de main morte. Parce qu’elles ont tiré à balles réelles, nous avons eu des morts dans nos rangs. Sans oublier les dérapages que cela a provoqué au niveau des forêts de tout le pays ” Bété ” avec les populations ” Baoulé “. Mais çà, c’est l’utilisation politicienne du boycott actif. Mais nous l’avons fait pour que les élections présidentielles ne puissent pas se tenir. Mais elles se sont tenues quand même. C’est ainsi que nous avons estimé qu’il valait mieux ne pas continuer. Si on continue, qu’est-ce que cela va devenir ? Nous n’avions pas l’intention de nous engager dans une guerre civile. C’était tout à fait aux antipodes de notre choix. Nous avons donc décidé d’arrêter. Et le premier acte, c’était de prendre acte des résultats des élections présidentielles. Le second, c’était d’aller aux élections législatives. Et nous y sommes allés.

Le général Guéi en 1995
Pendant que nous faisions le boycott actif, à un moment donné, le Général Guéi Robert, alors Chef d’Etat-Major de l’armée, avait été invité par le Président Bédié à faire intervenir l’armée. Car, ceux qui avaient contré au début, nos militants, c’étaient les policiers et les gendarmes, c’est-à-dire, les forces de l’ordre. Ce qui était normal. Sauf que nous leur reprochons d’avoir utilisé des balles réelles, là où ils auraient pu utiliser des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Sinon, ce sont des forces prévues pour le maintien de l’ordre. Mais le Président Bédié avait demandé à l’armée d’intervenir. Or l’armée ne doit pas intervenir. L’armée était déjà intervenue en 1992, toujours avec le Général Guéi. Et cela a donné ce que nous savons. Cette fois-ci, le général Guéi n’a pas voulu. Il a exigé une note écrite avant d’intervenir. Mieux, il a exigé que le Président de la République prenne ses responsabilités en réquisitionnant l’armée. Et le Président de la République a estimé que c’était un acte d’insubordination. C’est pourquoi il a relevé le général de ses fonctions. Voici ce qui s’est passé. Le FPI n’a rien à y voir. Nous n’avions pas de relations avec le Général. La suite de la vie politique a bien montré où allaient les sympathies du général Guéi. Au moment de la mort du Président Houphouet et lorsque le Président Bédié a pris le pouvoir, vous avez vu quel avait été le comportement des uns et des autres, y compris le Général Guéi. Vous ne pouvez donc pas dire aujourd’hui que le Général Guéi était un allié du FPI. Mars 2004, ce sont la Police et la Gendarmerie qui sont intervenues.

Secrets pour rebondir
Quel est mon secret pour rebondir ?
Vous savez, on peut se retrouver dans une situation où on est convaincu que si on baisse les bras, on est mort. Il y a un temps où l’on peut flancher et ensuite chercher des ressources pour rebondir. Et puis, il y a un temps où même si l’on veut flancher, on ne le peut plus. Parce ce que si l’on flanche, on est mort. Et je crois que c’est ce temps que j’ai vécu pendant très longtemps et que je continue de vivre, où flancher devient un luxe qu’on ne peut plus se tolérer. A ce moment-là, à quoi faut-il s’adosser pour ne pas flancher ? Moi, j’ai décidé de m’adosser à Dieu, à ma foi. Dans cette intimité, j’ai eu l’occasion d’expérimenter que Dieu est vivant. Quand vous êtes dans le cirage, il vous parle. Ce n’est pas de l’affabulation, il vous parle vraiment et il vous dit ce que vous devez faire, comment vous devez sortir. Cela a été très utile de savoir à l’avance que quel que soit ce qui peut arriver, vous allez avoir la victoire. Il ne vous dit pas quand, ni comment, mais il vous dit : ‘’N'ayez aucune crainte, comptez sur moi, je mène le combat pour vous'’. Quelquefois, il vous arrive des choses terribles.

Novembre 2004
Par exemple, en novembre 2004, je sortais d’un culte quand on m’a appelé de Bouaké pour me dire : ‘’ on est en train de rentrer dans la ville de Bouaké, mais on a un problème avec les Français'’. Une heure après, tous nos avions étaient détruits. Le même jour, le Palais à Yamoussoukro a subi des dommages. Le même jour, notre aéroport a été entièrement occupé avec des jeunes, morts. Le même jour, les jeunes qui traversaient les ponts ont été mitraillés. Il y a eu des morts. Le même jour, nous étions en train de manger à la résidence lorsqu’ils ont commencé à mitrailler dans la nuit. A toutes les personnes qui ont afflué à la résidence pour nous soutenir, j’ai dit : on va prier, on va chanter, on va louer l’Eternel. Nous avons chanté et loué l’Eternel jusqu’au matin. Ceux qui pleuraient, je leur ai dit de sortir parce que ce n’était pas le moment des pleurs. C’était le moment de la célébration. Ils sont repartis réconfortés et Dieu a agi. Les Français, qui étaient venus avec 37 chars pour détruire la Résidence, ont présenté leurs excuses et sont retournés chez eux. Vous voyez, Dieu a opéré son miracle. Mais il a opéré son miracle parce que nous l’avons interpellé et que nous n’avons pas flanché. Quand on s’adosse à un rocher aussi puissant, on ne sombre plus. On va de l’avant. C’est sûr que les gens écrivent des choses, vilaines, sales, méchantes sur moi et quelquefois sur le Président. Quelquefois c’est réactif ; quand ils sont sortis de Marcousis et que le texte qu’ils avaient signé n’était pas bon du tout, je l’ai dit.

RFI et moi
Un journaliste de RFI m’a interrogée pour savoir si j’estimais que la France se mêlait de ce qui ne la regardait pas, j’ai dit oui. Parce que la France ne comprend rien à ce qui se passe en Afrique et que les Français gagneraient à nous laisser régler nos problèmes nous-mêmes. Depuis, ils ont estimé que je suis anti- française et ils n’ont pas arrêté de me taper dessus. Cela ne me dérange pas. C’est sûr que cela ne me fait pas plaisir, mais cela ne m’empêche pas non plus de vivre.

Je suis convaincue qu’aujourd’hui, les Africains doivent se lever, revendiquer et arracher leur souveraineté. Ce n’est pas en se laissant intimider par des Français ou par telle autre communauté internationale qu’ils vont régler ce problème. Il faut se tenir debout, oser regarder les Blancs en face et leur arracher la souveraineté. Vous vous rendez compte aujourd’hui, que sur RFI, des journalistes osent parler de Soro Guillaume en disant : le chef de la rébellion! Ce ne sont pas ceux-là mêmes qui exigeaient qu’on appelle ses gens les Forces nouvelles et non des rebelles? Aujourd’hui, eux-mêmes les appellent les rebelles. Si nous nous étions laissés, intimidés à cette époque, on en serait encore à ramper sous ces gens-là. Ils n’ont aucun souci de nos intérêts. Ils n’ont de soucis que pour leurs intérêts. Si nous ne comprenons pas cela et qu’on se laisser effrayer, nous ne pourrions pas avancer. C’est pour cela que je tiens toujours à cette phrase : “N’ayez aucune crainte, je suis avec vous, je serai avec vous, je combat pour vous “. C’est la foi.

De l’école
L’école, elle ne s’amenuise pas. C’est vrai que nous sommes dans une situation difficile. Et en situation difficile, ce sont toujours les couches les plus fragiles de la société qui sont les plus atteintes et les femmes en font partie. Quand dans une communauté, on doit sacrifier des êtres, on commence toujours par les handicapés, ensuite les femmes et c’est après seulement qu’on sacrifie les hommes. Donc c’est un petit peu normal qu’il y ait des déperditions, qu’il y ait une réduction du pourcentage de jeunes filles alphabétisées. Ça aurait été plus dramatique que cela, mais nous allons sortir de la crise et les choses vont redémarrer.

On avait effectivement pensé à un observatoire, mais le ministère en a fait son affaire. Même avec le RIFAMCI, on avait commencé quelque chose pour la petite fille. Nous avons fait de la sensibilisation dans les villages pour parler un peu avec les parents. Mais avec toutes les perturbations qui ont suivi, ça n’a pas continué.

Rencontre avec “Laurent”
Dans le livre, je l’appelle Laurent. Il y avait des fois où je voulais parler du Président de la République, finalement nous avons opté pour cette forme. Cela permettait de maintenir ce qu’on voulait et que vous avez bien compris à la partie humaine, la partie épouse, affective…Cela existe. A quand remonte la rencontre ? Je l’ai rencontré la première fois chez le professeur Zadi Zaourou, qui était mon professeur. Nous étions ensemble dans une structure clandestine politique à l’Université, organisée sur la base marxiste et léniniste à l’époque. Nous faisions déjà des réunions. Pour nous, c’était pour recevoir la formation puisque j’étais en année de licence. Lui, “Laurent” était déjà en prison au camp militaire de Bouaké. En permission donc, il était venu saluer Zadi Zaourou. Et c’est là que nous nous sommes rencontrés. C’est beaucoup plus tard, que j’ai su qu’il existait une organisation politique clandestine qu’il dirigeait, mais comme il avait été arrêté et était à Bouaké, c’est Zadi Zaourou qui assurait l’intérim. Moi-même, j’ai été recrutée dans cette organisation clandestine sans le savoir. Je pensais que j’étais dans une cellule qui faisait une initiation au Marxisme-Léninisme, alors que nous étions des éléments formés et recrutés pour une action future. J’ai franchi le cap primaire de cette formation… en réalité un lieu de formation, mais aussi un lieu d’observation de l’individu, de ses méthodes, de son caractère, de ses qualités, de ses défauts. Et quand vous avez été jugé satisfaisant, à ce moment-là, vous franchissez un cran de cette organisation. Et c’est quand j’ai franchi le cran de cette organisation, que j’ai su qu’il existait une structure clandestine, qui me proposait de devenir membre à part entière. A cette époque, nous étions juste des camarades. Il n’était pas question de la relation affective. C’est quelques années plus tard, que cela va changer de caractère pour prendre une voie plus affective jusqu’à ce qu’on aboutisse au mariage.

La duplicité d’Alassane Ouattara
Ce que j’attendais du président du RDR dans cette crise ? En réalité, j’attendais beaucoup de lui. J’attendais qu’il fasse en sorte qu’il n’y ait pas de crise en Côte d’Ivoire. J’aurais aimé qu’on n’ait pas connu cette crise ; que l’on ne l’ait pas vécue ; qu’elle n’ait pas existé. C’est cela que j’attendais de lui. Et c’est le contraire qui est arrivé. J’ai parlé de duplicité au moment où on parlait d’exclusion, de xénophobie, de tracasserie des étrangers en Côte d’Ivoire, etc. Je voulais rappeler qu’avant lui, il n’existait pas en Côte d’Ivoire de carte de séjour… Nous avons eu des difficultés à cette époque, à Adjamé, à Abobo, à Grand-Bassam, où on envoyait la police dans les mosquées tabasser les musulmans, les vendredis au sortir des prières, parce que c’est dans les mosquées qu’on retrouvait un grand nombre d’étrangers. On ne peut pas avoir fait cela et venir parler, la bouche pleine d’innocence, comme un enfant nouvellement né qui n’a jamais commis de faute, et justifier les actes d’agression de la population que nous avons connus, ici : les meurtres, les viols, les assassinats, etc. Présenter patte blanche et charger les autres, alors qu’on est soi-même à la base de tout cela, ce n’est pas acceptable. J’attendais de lui qu’il n’ait jamais pris l’initiative de cette guerre.

Affaire Kieffer
J’ai beaucoup de respect pour l’être humain et pour sa vie. M. Kieffer, dit-on, a existé en Côte d’Ivoire, et à disparu de la Côte d’Ivoire. Je ne le connais pas. Je sais qu’un jour on m’a apporté un écrit de Kieffer dans lequel j’étais incriminé. Parce qu’il était en train de parler de privatisation de la CAA qui allait devenir BNI. Et déjà, à cette époque, il y a eu un article de M. Kieffer, dans lequel il avait été dit que moi, Simone Gbagbo, j’avais pris contact avec les Israéliens pour qu’ils viennent acheter des actions dans la CAA qui allait devenir BNI, parce que j’avais besoin de ce que cette banque rapporte pour financer le FPI. Je ne sais pas si vous suivez bien. La CAA et la BNI, je ne sais pas si elles rapportent aujourd’hui de l’argent. Je suis l’épouse du Chef de l’Etat, comme dit Akrou, je suis à côté du pouvoir et donc forcément, il y a des choses qui tombent dans mes oreilles…Mais, si je vous dis que rien ne tombe dans mes oreilles, vous me direz que je vous raconte des histoires. Mais les décisions ne se prennent pas à table au moment où on prend le déjeuner ou le dîner, non plus. Elles se prennent au Palais. Je n’y suis pas. Et je n’ai pas toutes les informations, contrairement à ce qu’on croit. Je ne savais pas que la CAA allait devenir BNI.

A cette époque déjà, cela m’avait choqué. Quand j’ai voulu savoir qui il était, on m’a dit que c’est un journaliste français, quelqu’un qui est dans le café, le cacao ; qui est dans l’espionnage, et qui est en Côte d’Ivoire sous couvert de journaliste. Mais, moi, je n’ai jamais rencontré ce type et je ne sais pas à quoi il ressemble. Pourquoi lorsqu’il disparaît de la Côte d’Ivoire, c’est moi qui suis coupable.

Mes liens avec Michel Legré ?
Mon beau-frère ce n’est pas moi. Je suis désolé. Mon beau-frère, ce n’est pas moi. Effectivement, Michel Légré est le mari de ma petite sœur ; même père, même mère, comme on le dit en Côte d’Ivoire. C’est ce qui est la vérité. Mais, à part cela, nous n’avons rien de commun. Michel Légré et moi, on ne se fréquente quasiment pas. Nous ne marchons pas dans les mêmes eaux. Pourquoi parce que Michel Légré aurait vu Kieffer, pour la dernière fois avant sa disparition, qu’automatiquement, c’est moi qui suis coupable ? Et la démarche qui a été suivie par les Français était géniale ! De : “Michel Légré le beau-frère de Simone Gbagbo”, on est passé à un autre stade : “Le beau frère de Simone Gbagbo”. Et le Michel Légré avait disparu de l’écran. Et après on est passé à un autre stade ; étant donné que c’est le beau frère : “L’entourage de Simone Gbagbo”. J’ai dit : ça y est, on arrive… Capitaine Séka Séka ; Kadet, Aubert Zohoré… Le pauvre qui débarquait en Côte d’Ivoire, qui n’avait encore aucune relation s’est retrouvé dans cette affaire. Le pasteur Koré… Un jour, un Français débarque. Il dit qu’il est juge, qu’il vient pour juger l’affaire Kieffer. Il convoque tout le monde ; il veut juger. Nous lui disons : “Tu n’as pas le droit de juger chez nous. Il faut suivre les procédures”. Nous le remettons au pas. Il veut faire partir tous les accusés en France. Cela se bloque. Quelque temps après, on fait débarquer Osange Silou, qui est censée être l’épouse. En réalité, c’est une femme avec qui Kieffer a vécu. Ils ont un enfant, mais ils sont séparés depuis plus de 15 ans. Elle ne savait même pas où il était. Elle a traité la Ghanéenne avec qui Kieffer était censé vivre de maîtresse, etc. Elle est venue, elle a fait son numéro et elle est partie. Et depuis, nous sommes là. Nous n’avons pas plus d’information sur cette affaire. Alors, est-ce que ce type a vraiment disparu ? Est-ce qu’il a vraiment été enlevé ? Est-ce que ce type est vraiment mort ? Moi, je n’en sais rien. Ma conviction, c’est que c’était une affaire montée de toutes pièces, pour salir Simone Gbagbo et l’entourage de Laurent Gbagbo. Michel Légré a été arrêté. Il est resté en prison au moins une année. Mais, il a été arrêté. Pourquoi ? Il a été arrêté parce qu’il a écrit dans un journal qu’il a été la dernière personne à avoir vu Kieffer vivant. Est-ce que cela suffit pour arrêter quelqu’un ? Même quand ils l’ont arrêté, ils sont venus raconter que c’est moi qui l’ai fait arrêter. Finalement, ils l’ont libéré au bout d’un an. Et l’affaire n’a pas pu avancer. On en est là. Nous avons connu plein de choses de ce genre dans notre crise. J’ai écrit cela sous forme de chemin de la croix, parce que pour moi, c’était grave. C’est comme à l’époque où les gens ont osé aller jusqu’à tuer le Christ. S’ils m’avaient eu, ils m’auraient tuée aussi.

Dialogue direct
J’ai dit dans l’ouvrage que l’échec de la 1721 était prévisible et je continue de le croire parce que nous étions, avec cette résolution, dans une situation où les gens voulaient supprimer la constitution ivoirienne. D’autres Etats se sont élevés contre cela et la constitution a été maintenue. Mais lorsque vous lisez la 1721, vous vous rendez compte que bien que la constitution ivoirienne ait été maintenue, dans ce document, il y avait des dispositions qui allaient à l’encontre de notre loi suprême. Par exemple, la possibilité pour un Premier ministre de signer des ordonnances à l’intérieur d’un conseil de gouvernement, lequel conseil de gouvernement est une structure qui n’est pas prévue dans la constitution et qui est juste une structure informelle. Il y avait beaucoup de contradictions dans ce document. La pratique est venue entériner les analyses que nous faisions et a montré que ces analyses n’étaient pas juste partisanes, mais plutôt des choses réelles.

La preuve, M. Konan Banny n’a pas pu signer d’ordonnances ou de décrets. Ce n’était pas possible! Je ne dis pas que c’est un manque de courage. Peut-être qu’il n’était pas dans les capacités réelles de faire cela. Les gens ont écrit cela, mais concrètement ça ne pouvait pas se faire. Dans notre pays, pour que vous signiez une ordonnance, il faut que vous ayez eu l’autorisation de l’Assemblée nationale. Or, le Premier ministre ne voulait pas y aller. Comment allait-il obtenir l’autorisation de cette institution? Lui-même se limitait dans ses capacités. Tenez, c’est un peu comme chez vous ici, vous avez par exemple une conférence de rédaction qui se tient tous les lundis. Le rédacteur en chef pour préparer cette conférence réunit un certain nombre de personnes avec qui il travaille les dossiers pour qu’au moment de la conférence, le travail aille vite. Cette structure informelle ainsi créée ne peut pas venir prendre des décisions au-dessus de celles que prendra la conférence de rédaction. C’était ce qu’on donnait comme pouvoir à M. Banny. C’était du faux en fait! Et lui, il y a cru.

Gbagbo – Banny
Pourquoi il n’ y a pas eu d’affrontements avec le Chef de l’Etat. S’il avait vraiment affronté le Chef de l’Etat, il serait tombé ouvertement dans le camp de la rébellion. Est-ce qu’il avait intérêt à cela? Je ne sais pas, je n’ai pas parlé avec lui. Je constate simplement qu’il ne l’a pas fait. Il a essayé une fois lorsqu’il a remis en question les décrets nommant MM. Akrou, Brou Amessan (à Fraternité Matin et à la RTI, Ndlr) et réintégrant le directeur général du Port. Il a vu tout de suite à la riposte qu’en réalité…

Les Blancs n’ont pas compris et ils ont fonctionné comme si nous étions dans un système parlementaire. En France, ils sont dans un système semi-parlementaire de sorte que celui qui a le pouvoir réel, c’est celui qui a la majorité des députés à l’Assemblée. C’est celui-là qui nomme le Premier ministre et ce Premier ministre a le pouvoir réel pour gouverner. Sauf pour certains postes comme la Défense et les Affaires étrangères, etc. qui demeurent les prérogatives du Chef de l’Etat. Mais sinon pour tous les autres, le Premier ministre a les pouvoirs réels. C’est ce qu’ils ont voulu créer chez nous, mais ce n’est pas notre système! Lorsqu’ils ont vu qu’à la fin, ils n’y arrivaient pas, ils ont voulu suspendre notre constitution à l’ONU. Mais cela aurait été une première que de suspendre la constitution d’un pays à l’ONU. Et cela aurait créé tellement de perturbations dans le reste du monde, que les autres Etats ont refusé d’aller sur ce chemin.

Pendant notre crise, on a traité des questions de niveau international qui sont extrêmement importantes pour l’humanité tout entière, pour tous les Etats, pas seulement pour la Côte d’ivoire. L’Onu et la crise

Lorsque le Président a proposé le dialogue direct qui a entraîné la remobilisation pour la négociation et la sortie de crise, qu’est-ce que les grandes puissances ont fait ? Toutes ont adhéré, y compris l’ONU. Or, c’était l’ONU qui pour la première fois dans le monde, s’était mise à rédiger une résolution en mentionnant le nom d’un individu qui devait être Premier ministre. C’est la même ONU qui dit aujourd’hui au Président : ” nous vous soutenons, nous vous félicitons, nous vous encourageons, nous vous suivons, nous sommes avec vous, allez de l’avant, sortez la Côte d’Ivoire de cette crise “. Ce sont les mêmes! C’est pour cela que j’ai bien aimé une analyse qu’on m’a rapportée sur RFI et qui indiquait que Banny a échoué parce qu’il a sous-estimé le pouvoir du Président Gbagbo et parce qu’il a surestimé le pouvoir de la communauté internationale. C’était tout à fait vrai. Mais c’est la même RFI qui parle comme ça aujourd’hui! C’est pour cela qu’il faut être très prudent quand on prend position pour ci ou ça. Cela dit, je ne suis pas l’inspiratrice du dialogue direct. Si vous avez bien suivi, vous noterez que le Président a fait une première fois des propositions de sortie de crise en novembre 2002, au cours de la réunion de Lomé. C’est dans ces propositions qu’il a parlé pour la première fois de la possibilité d’amnistier les rebelles pour créer en eux le sentiment de sécurité afin qu’ils acceptent de déposer les armes. Ces propositions qui comportaient plusieurs points n’avaient pas été prises en considération. Comme il l’a dit lui-même, ce n’était pas encore le temps. Maintenant le temps est arrivé et je soutiens cette proposition avec le FPI, avec le CNRD. Nous soutenons à fond cette proposition de sortie de crise parce que nous pensons qu’elle met l’accent sur tous les problèmes qui ne sont pas encore réglés. Nous avons fait les lois, maintenant, il faut faire le désarmement, démanteler la zone de confiance, entreprendre la réunification, faire le redéploiement de toute l’administration, organiser les audiences foraines et faires les listes électorales.

Image de la Côte d’Ivoire
Mais la Côte d’Ivoire a perdu de sa valeur depuis 1999. Date à laquelle il y a eu le coup d’Etat contre le Président Bedié. A cette époque, les militaires ont pris le pouvoir. Est-ce que ce n’est pas une dévalorisation de la Côte d’Ivoire ? Pensiez-vous qu’un jour l’armée serait au pouvoir dans notre pays? C’était le début des problèmes qui se poursuivent jusqu’à aujourd’hui. Si cela peut nous aider à sortir le pays de la crise, alors la parenthèse sera fermée. Et le pays pourra redémarrer. C’est ce que nous souhaitons tous. Que Dieu vous bénisse, qu’il bénisse la Côte d’Ivoire !.

Propos retranscrits par
Marie Adèle Djidjé
Paul Bagnini
Mayane Yapo
Jean-Rock Kiréné
Djézou Casmir
Sous la supervision de
Michel Koffi

PROPOS DE SORO ET DE DROGBA A BOUAKE



Le Nouveau Réveil :(Auteur : DELMAS ABIB )

Guillaume Soro
"Les populations de Bouaké sont prêtes à faire la paix et la réconciliation"
"Je vais vous dire quelque chose, ce que Drogba ne sait pas, c'est que quand j'étais au CP1, j'étais un grand joueur de football. Je marquais des buts et je jouais au numéro neuf (N°9). Didier Drogba est notre digne successeur dans le football. Mais je ne lui ai pas dit demain de faire de la politique, c'est pas bon. Qu'il reste dans le ballon. Parce que quand je l'ai vu parler dans le micro, je me suis dit '' Houm '', lui là, s'il entre en politique, on n'est en danger. Je suis très heureux aujourd'hui (ndrl hier) de la visite de Didier Drogba ici à Bouaké pour montrer à l'ensemble des Ivoiriens que la paix est possible, que la réconciliation est vraie. La présence de Didier Drogba aujourd'hui est un grand acte de réconciliation et les populations de Bouaké sont prêtes à faire la paix et la réconciliation. En tout cas, cher frère Didier, merci d'être venu. Merci d'avoir fait ce cadeau au peuple de Bouaké et merci d'avoir montré aux Ivoiriens que le sport est au delà des frontières, des clivages politiques et que le sport peut réconcilier les Ivoiriens. Je te remercie. Merci beaucoup".

Didier Drogba
"Le 03 juin, ce sera la victoire du peuple ivoirien"
"Après ce ballon d'or que j'ai reçu à Accra, j'ai émis un vœu, un souhait, celui de pouvoir venir à Bouaké pour vous offrir votre ballon d'or. c'est le ballon d'or de toute la Côte d'Ivoire. On est ensemble. Je tiens à remercier le président Jacques Anouma. Je voudrais que vous fassiez une ovation spéciale pour mes amis parce que ce ballon d'or, c'est vrai, c'est une récompense individuelle. Mais je pense qu'on aurait pu l'attribuer à toute l'équipe nationale de la Côte d'Ivoire. Je tiens à remercier monsieur le ministre d'Etat. Merci de m'avoir accueilli, merci de nous avoir accueillis. Cela fait un bon bout de temps qu'on rêvait de cela. Je tiens à vous dire que ce n'est qu'un début. Au mois de juin, toute la sélection ivoirienne sera ici. En tant que capitaine de la sélection, je prends mes responsabilités. Je suis prêt à vous dire que le 03 juin sera une date mémorable. Ce sera la victoire du football ivoirien. Ce sera la victoire du peuple ivoirien. Ce sera la paix tout simplement. Merci à tous".

dimanche, 1 avril 2007

UN TELEGRAMME A LA CELLULE AFICAINE DE L'ELYSEE

NOSTALGIE
CHER JACQUES, RESTE

Pour nos dictatures au moins sois candidat !
Qui donc va valider nos prochaines élection truquées

Si toi, Chirac tu t’en vas, toi le seul chef d’état occidental à avoir pleuré
La mort de nos illustres aînés Mobutu et Eyadema ?(…)

Grâce à toi, nous avons acquis un savoir-faire incomparable
Dans la manipulation électorale et le musellement des opposants.

Si par malheur, tu te retires pour de bon de la scène politique et que
La justice français venait à t’importuner, sache que tu seras accueilli chez nous
Comme un frère>>.

Le syndicat des dictateurs africains

Hé oui
Au soir du 16 mai quand il passera la main à son successeur,
Le peuple de cote d’ivoire dira de lui :<< il n’a pas pu >>.

Dans toute sa carrière politique la Cote d’ivoire restera dans sa conscience son boribana
Et les enfants de ce pays chanteront <>.


Goze Francis Alfier
Coordinateur Cojep. Bern
fgoze@hotmail.com



/cojep-ch.blogspot.com/2007/03/poeme.h