mardi, 20 mai 2008

Hommage à MEMEL FOTE

un monument du savoir, un baobab pour l'émancipation de l'homme noir , un panafricain, l'anthropologue Harris Memel Fôtè est parti rejoindre ses pairs combattants de la liberté( Aimé Césaire; Léopold Sédar Senghor, Léon Gontras Damas , Birago Diop.......)
En ce jour du 12 mai 2008 à Abidjan.... le baobab de la négritude ivoirienne s’est courbé
Pleurons l'homme et pensons à continuer la lutte pour le respect de sa mémoire....
Repose en paix Érudit de la cité africaine... et du monde du savoir....


Jean -Claude Gnahoua
Rep Cojep suisse.

ENFIN, IL S’EST DEVOILE….

Par Charles Blé Goudé

L’ex chef de guerre Koné Zacharia, commandant de la zone 5 c'est-à-dire Séguela vient d’être démis de ses fonctions selon un communiqué des forces nouvelles . Il lui est reproché officiellement son indiscipline et le sabotage de la visite du premier ministre dans sa zone de commandement.
Mais officieusement, le commandant Koné Zacharia serait contre l’accord politique de Ouagadougou qui instaure la paix dans notre pays après cinq années d’affrontement .
Les rumeurs qui couraient faisant état de dissidence au sein des forces nouvelles viennent de se confirmer .Ainsi donc , Zacharia veut rester rebelle jusqu’à sa mort . Il veut toujours détruire ce pays malgré l’appel lancé par son chef ,Soro Guillaume .Son comportement est inexplicable et suscite des interrogations .Qui est derrière toute cette cabale juive orchestrée contre la paix plus précisément dans la région du sergent chef IB ;putchiste devant l’Eternel . Celui là même qui a voulu renverser l’autorité politique en Cote d’Ivoire en Décembre dernier. Accointance ou suivisme ethnique ? Quand on sait que le déserteur I B est en rupture de ban avec les forces nouvelles .
Aujourd’hui Zacharia s’est montré au grand jour comme l’ennemi de l’accord politique de Ouagadougou. Saluons ce courage tout comme nous sommes d’accord avec la décision du 1er ministre de le démettre de ses fonctions .Son remplaçant Wattao est un fidèle défenseur de l’accord de Ouaga et sa nomination est un gage de sécurité à Séguela .
Zacharia s’est dévoilé mais il n’est pas seul. Ouvrons les yeux .Les commanditaires sont tapis dans l’ombre .

“Le passeport ivoirien désormais sécurisé”

Passeport biométrique/Commissaire Gisèle Blé (Sous-directeur de la police de l’air et des frontières) : Source : FratMat : Dernière Mise à jour : 19/05/2008 (Auteur : autres)

Commissaire, où en est-on avec le projet du passeport biométrique?

Tout est fin prêt. Et bientôt, nous allons lancer la machine.

Bientôt, c’est-à-dire dans combien de temps exactement?

Le 15 juillet précisément, nous démarrerons. Nous commencerons donc la production du passeport ordinaire biométrique. Ce document est sécurisé en ce sens qu’il comporte une puce sur laquelle sont stockées toutes les informations biométriques et biographiques concernant le requérant. Il s’agit de la photo, des empreintes digitales et de toutes les autres informations l’identifiant, à savoir le nom et prénom, la date de naissance, la profession et la validité du passeport lui-même. Une autre page de personnalisation contient ces mêmes informations.

Pourquoi un passeport biométrique pour les Ivoiriens?

On y est arrivé parce qu’il y a un réel problème. Au plan interne, la page de personnalisation était écrite à la main. C’est-à-dire que nous écrivions toutes les informations concernant le détenteur à la main. Ensuite, la photo est collée là-dessus. Avec un tel passeport, la falsification est aisée. Ce qui entraîne une perte de confiance vis-à-vis de notre passeport. Par ailleurs, la Cedeao fait obligation à ses pays membres de sécuriser leur document de voyage. Enfin au lendemain des attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, il y a eu une très forte pression des Américains et des pays occidentaux qui vont très bientôt interdire l’accès à leur territoire aux personnes qui ne seront pas détentrices de passeport biométrique.

Quels sont les documents exigés aux requérants?
Les pièces administratives restent les mêmes. C’est-à-dire l’original de l’acte de naissance, l’original du certificat de nationalité, la photocopie de la carte nationale d’identité verte ou l’original de l’attestation d’identité. Pour les conjoints dont l’époux est Ivoirien, en plus des documents cités, il faut produire la photocopie de l’acte de mariage et la photocopie de la carte nationale d’identité de l’époux. Quant aux naturalisés, ils doivent produire en plus des pièces communes, le décret de naturalisation et un extrait du journal officiel. Les mineurs doivent en surplus produire une autorisation parentale.

Comment se présente la procédure d’établissement?
C’est évident que les choses vont changer par rapport à ce que nous faisions. Auparavant, tout se faisait sur place, ici, à la direction nationale de la sûreté. Maintenant, nous commençons par le paiement des frais (40 mille francs) qui s’effectuera dans les guichets de deux banques retenues (Ecobank et Cobaci). Ensuite, le requérant, avec le ticket de paiement, se rendra dans un site d’enrôlement de son choix pour retirer un formulaire d’identification. Nous aurons cinq sites à Abidjan, la direction nationale de la sûreté, Yopougon, Abobo, Marcory, et Cocody. Tous les documents nécessaires seront contrôlés sur place. On prend la photo, les empreintes digitales. Au bout de 72 heures, le passeport, en principe devrait être prêt. Mais, nous mettrons un peu plus de temps parce que toutes les informations collectées sur les sites seront vérifiées à la sous-direction de la police de l’air et des frontières.

Quel est le délai maximum?
Ça dépend. Ce que nous recherchons, ce n’est pas seulement la célérité. Il y a aussi la sécurisation de ce document.

Donc tous les requérants n’auront pas ce document?
Tous les Ivoiriens l’auront. Mais pas tous les requérants. Le passeport est réservé aux Ivoiriens uniquement.

Comment ferez-vous pour les Ivoiriens de l’étranger avec cette procédure qui paraît longue?

L’enrôlement va se faire dans certaines ambassades choisies selon les mêmes procédures qu’ici. Mais le passeport sera produit à Abidjan. A l’enrôlement comme au retrait, le requérrant doit être présent physiquement. C’est d’ailleurs pour cela qu’on se déplace dans les ambassades.

Quel est le sort des passeports encore valides?

Pour le moment, il n’y aura pas de problème. Nous n’avons pas encore commencé à produire le nouveau. Même à partir du 15 juillet 2008, les deux passeports circuleront ensemble. C’est seulement au bout de la période transitoire de 18 mois que le passeport biométrique sera le seul document de voyage valable.

Malgré les explications du ministre de l’Intérieur, le coût paraît tout de même élevé.
Ce n’est pas vrai. Le passeport biométrique coûte 40 mille pour une validité de cinq ans. Il n’est pas prorogeable. Or l’ancien coûtait 25 mille francs pour trois ans et prorogeable une fois; donc, il revenait à 50 mille francs pour six ans. Faites le rapport vous-même. Nous rassurons les Ivoiriens que ce passeport présentera beaucoup davantage pour eux. Ils auront moins de problème de visa à cause de la sécurisation. Et puis, ils courent plus de risques liés à l’usage frauduleux de leur passeport par une tierce personne.

L’aéroport sera-t-il doté à temps d’équipements nécessaires à la lecture des informations contenues sur le passeport biométrique?
Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour cela. En plus de l’aéroport, nous pourrons lire ces informations à la sous-direction de la police de l’air et des frontières et aux frontières.

Interview réalisée par Doua Gouly

Deuil national Le Baobab de Dabou s'est couché

Mission accomplie. Dimanche le Pr Harris Memel Fotê a rendu l'âme, à 10 h,à la Pisam, à l'âge de 78ans.


Coïncidence, il rejoint le monde des ancêtres le lendemain de la commémoration en France de la fin de l'esclavage. C'est une page du monde intellectuel et politique qui vient de se refermée. Il laisse un héritage à la fois riche et dense à la postérité. Anthropologue, sociologue, historien, le savant né à Mopoyem (sous-préfecture de Dabou) fait son entrée en 1995 au Collège de France. Membre de plusieurs sociétés savantes dont l'académie universelle des cultures,et de l'Académie des sciences de la culture et des arts de la diaspora africaine (ASCAD).
Pour tous Memel Fotê incarne l'intellectuel au sens noble du terme, qui fait preuve d'honnêteté, et de rigueur dans toutes les circonstances. Déjà dans sa thèse « L'esclavage dans les sociétés lignagères d'Afrique noire. Ex de la Côte d'Ivoire 1700 1920 » il opérait une révolution en soutenant que les sociétés africaines ont elles mêmes secrété aussi l'esclavage. Par conséquent, il demande à l'élite africaine d'arrêter de se comporter comme victime de l'esclavage.
Homme de gauche, et combattant pour la démocratie, il va en 1958 se mettre au service du gouvernement du président Sékou Touré, en rupture de ban avec la métropole après avoir proclamé l'indépendance de son pays. En Côte d'Ivoire, Harris Memel Fotê n'a pas failli dans le débat politique. Ainsi au moment où le pays est secoué par une crise née de la théorie de l'ivoirité, il prend ses responsabilités en descendant en flamme certaines thèses qui entamaient la cohésion de la société ivoirienne.
Et mieux dans la même communication il évoque des faits historiques révélateurs sur le combat politique de Félix Houphouët Boigny, qui selon le docte a bénéficié de la tutelle spirituelle et politique de grands chefs de province de diverses ethnies que sont «Gbon Coulibaly, le Senoufo, Dramane Ouattara (père de ADO), le Dioula, Djesse Kouassi, le Bété… ». Cet appel n'a malheureusement pas été entendu ni par les héritiers d'Houphouët, ni par son propre parti qui pour des raisons électoralistes n' pas hésité à surfer sur les thèses empoisonnées de l'ivoirité. On se souvient de cette colère du leader des républicains qui taxait d' « écervelés ceux qui s'attaquent à des sages comme Memel Fotê », une réponse à certains barons du FPI qui estimaient que le baobab de Dabou trahissait la cause de son parti au cours des travaux de l'élaboration de la Constitution 2000. Il est l'auteur du concept de la refondation prôné par le Front populaire ivoirien du président Laurent Gbagbo, dont il était une éminence grise.

Mamadou Doumbes