samedi, 19 mai 2007

SALON INTERNATIONAL DU LIVRE DE GENEVE

Les œuvres de Simone et Blé Goudé saluées en Suisse

La ville de Genève a abrité du 2 au 6 mai derniers son traditionnel salon international du livre. Le fait marquant cette année a été sans nul doute l'exposition d'ouvrages dont les auteurs viennent de la Côte d'Ivoire. Notamment ceux de la première dame de Côte d'Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, “Paroles d'honneur”, et du leader de l'Alliance des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, “Ma part de vérité”. Ces deux livres ont été particulièrement salués par le public venu de partout le monde. Selon Thierry Légré, membre de l'Alliance des jeunes patriotes, qui a pris part à ce salon international de Suisse, " les deux livres offraient l'opportunité au monde extérieur de comprendre la situation en Côte d'Ivoire". " Ainsi, tous les visiteurs du stand ouvert par le COJEP-Suisse dirigé par JC Gnahoua ont pu vraisemblablement être éclairés sur le conflit ivoirien à travers ces deux œuvres majeures. Surtout que ces œuvres évoquent de façon détaillée les origines de la crise que connaît la Côte d'Ivoire. Le COJEP-Suisse a réussi son pari et les participants au salon ont été émerveillés", explique Thierry Légré, dépêché en Suisse par le leader de l'Alliance des jeunes patriotes. Avant d'ajouter que l'exposition de Paroles d'honneur et Ma part de vérité a contribué durant ces cinq jours à faire tomber considérablement les vilains préjugés que le monde extérieur avait de la Côte d'Ivoire. D'imminentes personnalités du monde de la littérature et militant pour une Afrique digne aux nombres desquelles Lazare Ki-Zerbo et Aminata Traoré ont visité le stand du COJEP. Aminata Traoré , qui est l'auteur de la préface de Ma part de vérité, a d'ailleurs entretenu l'assistance à travers une sorte de meeting improvisé. Elle a particulièrement salué le combat de Charles Blé Goudé en Côte d'Ivoire en le présentant comme un modèle de la nouvelle génération d'Africains qui veut la dignité du continent. Elle a également appelé les Africains à l'union car c'est par ce seul chemin que l'Afrique embrassera le salut. Le COJEP-Suisse n'a pas voulu faire les choses à moitié. Il a tenu à éclairer le monde extérieur quant à l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire. Avec l'accord de Ouagadougou né du "dialogue-direct" entre le camp présidentiel et les Forces nouvelles sous l'égide du président Blaise Compaoré. A cet effet, des projections du meeting de clôture de la campagne de la paix initiée par Charles Blé Goudé ont eu lieu au salon de Genève. Ce meeting qui a eu lieu au complexe sportif de Yopougon et qui a vu la participation de Konaté Sidiki, porte-parole des Forces nouvelles, main dans la main avec le leader de l'Alliance des jeunes patriotes, le président de l'Assemblée nationale et la Première Dame de Côte d'Ivoire. Dans la foulée, la date d'une autre cérémonie de dédicace de Ma part de vérité organisée par la communauté ivoirienne en Suisse a été arrêtée. Elle est prévue pour le samedi 26 mai 2007 à Zurich. Ce sera également l'occasion pour les Ivoiriens de l'étranger de célébrer Charles Blé Goudé nommé nouvel Ambassadeur de la paix et de la réconciliation nationale. Il est également prévu ce jour un appel à la communauté internationale pour la levée des sanctions contre le leader du COJEP. En outre, dans le courant du mois de juin prochain, il est prévu une série de dédicaces du livre de la Première Dame. Thierry Légré qui conduit les préparatifs de ces deux rendez-vous annonce les dates du 6 et 9 juin 2007 respectivement à Bruxelles (Belgique) et à Genève (Suisse).

ROBERT KRA

RECONCILIATION NATIONALE



Konaté Zié, responsable de jeunesse à Bouaké :
"Nous sommes venus chercher Blé Goudé"


A l'initiative du Premier ministre, la jeunesse ivoirienne toutes tendances confondues ira bientôt à l'assaut des Ivoiriens pour parler de la paix et de la réconciliation aux quatre coins de la Côte d'Ivoire avant l'apothéose de Bouaké en présence du Président Laurent Gbagbo.

Vous êtes responsable d'une structure de jeunesse dans la zone sous contrôle des Forces Nouvelles. En quoi consiste votre tâche ?
Je suis issu d'une structure qu'on a appelée le Mouvement des enseignants volontaires. Mais aujourd'hui, nous sommes là pour parler de réconciliation. Nous sommes en effet initiateurs d'un projet concernant la réconciliation nationale. Nous nous sommes concertés et nous avons décidé de venir à la rencontre des autres jeunes ivoiriens mais en zone gouvernementale. Pour qu'ensemble on donne des gages de confiance aux Ivoiriens et qu'on aille à la paix.

Qui avez-vous déjà rencontré?
Nous avons fait le tour des jeunesses des différents partis politiques avec l'appui du ministre de la Réconciliation nationale, sur instruction du Premier ministre. Nous avons également rencontré la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, Richard Dakoury, Légré, Idriss Ouattara, Koné Seydou…. Nous avons rencontré tout le monde. Et nous sommes en phase.

Vous avez eu une séance de travail avec le ministre de la Réconciliation nationale. De quoi s'est-il agi ?
La rencontre avec le ministre est la suite des series de rencontres qu'il a initiées. J'avoue que quand le Premier ministre et nous sommes tombés d'accord sur ce projet, il a tout de suite pensé que c'est le ministre de la Réconciliation qui était le mieux indiqué pour conduire l'opération. Et je voudrais dire merci au ministre Dano Djédjé qui s'est mis à notre disposition et a initié une démarche propre à lui. Il a estimé que le mur de méfiance étant entre les deux groupes de jeunes, il fallait procéder par consultations. Il a donc lui-même établi un calendrier de concertations. Ce qui nous a amené à échanger d'abord avec la jeunesse des partis politiques ensuite celle de la galaxie patriotique. Nous avons essentiellement parlé de comment nous organiser pour aboutir à la paix, pour donner des éléments de confiance à tous les Ivoiriens. Leur dire que la réconciliation est une réalité.

Vous avez rencontré les autres jeunes et vous êtes en phase avec eux selon vos dires. Sur quoi êtes vous tombés d'accord ?
Nous avons gagné leur adhésion. Ils acceptent de venir avec nous pour qu'ensemble on sillonne tout le territoire national et parle de paix à nos compatriotes. Afin que les uns et les autres comprennent que si nous autres, nous faisons confiance à Guillaume Soro et que nous avons décidé de soutenir l'accord de Ouaga et que eux, à leur niveau, ils font confiance au Président Laurent Gbagbo, il n'y a pas de raison qu'on ne s'entende pas. Nous sommes tombés d'accord sur les termes et dans les jours à venir, nous allons mettre un comité d'organisation en place pour commencer à travailler.

Des informations disent que vous préparez l'arrivée de Charles Blé Goudé à Bouaké. Est-ce vrai ?
Pas seulement celle de Charles Blé Goudé. Nous attendons toute la jeunesse ivoirienne. Nous invitons toute la Côte d'Ivoire et même le Président de la République. Nous irons officiellement lui remettre une invitation à venir à Bouaké. Charles Blé Goudé et toute la galaxie patriotique, tout le monde viendra. Les jeunesses des partis politiques circulent déjà librement. Mais il y a une frange de la jeunesse ivoirienne qui n'arrive pas à aller du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Donc après ces missions éclatées, nous allons organiser une apothéose à Bouaké. Et nous allons inviter la Côte d'Ivoire dans toutes ses composantes ; à savoir la jeunesse, les autorités traditionnelles et religieuses la société civile etc. à venir faire la fête à Bouaké. Pour que l'opinion nationale et internationale sache que nous avons réellement décidé d'aller à la paix.

Comment ça se prépare à Bouaké ?
Acceptez s'il vous plait qu'on ne dise pas certaines choses pour l'instant. On va pour l'instant vous livrer les secrets de la première étape. Nous allons constituer des délégations mixtes qui vont sillonner l'ensemble du territoire dans le cadre de missions éclatées. Le lancement officiel aura lieu ici à Abidjan.

Quand ?
Très bientôt. Restez à l'écoute, vous aurez la date précise. Et c'est après ces missions éclatées que nous allons nous retrouver pour fixer la date de l'apothéose à Bouaké.

Aucune date n'a donc jusque-là été arrêtée pour l'arrivée du chef de l'Etat à Bouaké ?
Oui, c'est des choses qui ne se font pas dans la précipitation. Vous savez que c'est quand même du sommet de l'Etat qu'il s'agit ! On doit donc préparer les choses avec beaucoup de sérieux. Mais je vous confirme que le Président Laurent Gbagbo sera bel et bien à Bouaké. Son arrivée est imminente et il faut bien la préparer parce qu'il s'agit du Chef de l'Etat et du Premier ministre qui vont se déplacer.

L'arrivée du Chef de l'Etat et des jeunes patriotes à Bouaké à la même date. C’est ce que vous envisagez ?
Non. Les jeunes patriotes iront en missions éclatées avec les jeunes des forces nouvelles et ceux des partis politiques dans des délégations mixtes. Nous allons nous mettre ensemble pour sillonner le pays. Et quand nous allons finir de faire le tour de la Côte d'Ivoire, nous allons faire le point. Et c'est après tout cela que nous allons nous retrouver à Abidjan pour décider de commun accord d'une date précise. Ce n'est pas à nous décider d'une date pour l'arrivée du Président Laurent Gbagbo. C'est ensemble que nous allons la déterminer, après les missions éclatées.

Parlant des patriotes, il y a une frange de cette jeunesse qui était annoncée à Bouaké le 26 mai prochain dans le cadre d'une mission de paix. Mais il semble que cette mission a été annulée du fait de quelques petits problèmes. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il faut dépasser tout cela. Je suis en train de vous dire que cette mission est en train d'être organisée avec l'avis et l'autorisation du Premier ministre. Et pour le matérialiser, il a impliqué le gouvernement dans le projet. Est-ce que ces jeunes ont eu l'aval des autorités ? Ce que je sais, c'est que nous n'avons pas eu contact avec un groupe de jeunes qui devait être à Bouaké pour une campagne de paix. Nous n'avons pas eu vent de cela. Et je ne crois pas que les autorités des forces nouvelles aient été informées. Nous sommes venus pour officiellement inviter la jeunesse d'ici à venir contribuer à un effort de paix. C'est ça la démarche officielle. Blé Goudé a invité Konaté Sidiki pour participer à un meeting à Yopougon, il s'y est rendu. Nous, nous venons à notre tour chercher Blé Goudé et tous les autres jeunes qui ne peuvent pas se rendre dans l'autre moitié du pays à venir officiellement à Bouaké. Nous allons faire la fête et ceux qui vont manquer ce rendez-vous auront tort. C'est une fête qui va donner des gages d'assurance à la communauté internationale, des gages de soutien au gouvernement ivoirien et rassurer le Président Laurent Gbagbo que nous avons fini la guerre avec lui. Et nous voulons le faire dans un cadre institutionnel comme l'accord de Ouaga l'a déterminé.

Les populations de vos zones sont-elles unanimes pour soutenir l'accord de Ouaga. N'y a-t-il pas des sons discordants ?
Tout le monde soutient l'accord de Ouaga ; personne n'est étranger à l'accord. De l'invitation du Président Laurent Gbagbo à la signature de l'accord de Ouaga, le Secrétaire général des Forces nouvelles aujourd'hui Premier ministre Guillaume Soro a associé les populations aux différentes phases du dialogue direct. Il a eu la bénédiction de tous avant, pendant et après la signature de l'accord de Ouaga. C'est pourquoi nous comprenons mal certaines réactions contre lui. Nous n'allons pas y répondre parce que nous sommes dans une dynamique de paix. Quand on veut aller à la paix, on accepte beaucoup de choses. Mais jusqu'à quand ? Nous n'allons pas continuer d'accepter que ce monsieur soit traîné dans la boue parce que nous nous reconnaissons en lui. On ne permettra donc pas aux gens de s'attaquer à lui impunément. C'est une autorité de ce pays et il faut que les gens aient un peu de respect pour lui. Ceux qui s'attaquent à l'accord de Ouaga auront affaire à nous parce que notre leader Guillaume Soro l'a signé. Il faut que les gens sachent que Guillaume Soro n'est pas quelqu'un à qui n'importe qui peut s'attaquer. C'est pourquoi nous n'avons pas voulu faire cette campagne de paix sans associer tout le monde. Nous associons tout le monde et nous allons y mettre un code de bonne conduite. Parce qu'il faut éviter d'être hypocrite quand on veut aller à la réconciliation. On peut l'être quand on veut aller à la guerre. Je vais vous dire une chose, celui qui s'amuse à vouloir relancer cette guerre aura creuser sa tombe politique. Parce qu'il sera le premier mort. Guillaume Soro ne nous a jamais dit qu'il est candidat aux élections présidentielles. Nous avons fait la guerre pour un objectif, alors s'il nous garantit qu'il peut l'obtenir avec l'accord de Ouaga, nous n'avons d'autre choix que de le suivre. Alors nous ne permettrons à personne de perturber son application.

Savez-vous pourquoi on l'attaque ?
Non, je ne sais pas. J'ai longtemps réfléchi sur la question mais j'avoue que je n'en sais rien.

N'est-ce pas parce qu'il a accepté d'être Premier ministre ?
Vous connaissez un seul Ivoirien ici en Côte d'Ivoire qui refuserait d'être Premier ministre ? Tout le monde savait et a donné son aval pour que Soro soit Premier ministre. Le G7 a donné son aval pour que Guillaume Soro soit Premier ministre. La preuve, ils ont des représentants dans le gouvernement. C'est pourquoi je demande aux uns et aux autres d'arrêter l'hypocrisie. Mais nous, sommes les maçons de la paix alors nous n'allons pas nous attarder sur ce genre de choses.

Réalisée par
Mireille Abié