samedi, 16 décembre 2006

Message du président Laurent Gbagbo lors du 3ème sommet des jeunes leaders d'afrique qui se tient actuellement à Abidjan

Monsieur le Premier Ministre Idrissa SECK, cher ami, cher petit frère ;
Monsieur le représentant du Médiateur de la République ; Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Elus ;
Messieurs les Officiers Supérieurs de l’Armée ;
M. le Président du Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes (COJEP) ;
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégations ; Chers amis, Jeunes patriotes ;
Chers frères de combat ;
Honorables Chefs coutumiers et Dignitaires religieux de Cocody ;
Distingués invités, Mesdames et Messieurs ;
Vous m’invitez à ce troisième sommet, et, comme d’habitude, je réponds favorablement, parce que c’est vous et, c’est moi. Mais parce qu’aussi, je me souviens du moment où jeunes, nous menions le combat. Mais nous, nous n’avions pas de grands frères. C’étaient les partis uniques. Et nous qui étions en rupture avec le parti unique, nous n’avions pas de modèles. C’était à la fois difficile et facile.

C’était difficile, parce que c’est toujours difficile de se frayer un chemin soi-même. C’était facile, parce que, comme c’est nous qui étions emmenés à frayer le chemin, il nous était loisible de fabriquer ce qu’il fallait. Mais déjà, en ce temps-là, nous parlions entre nous au niveau de l’Afrique. Je parlais avec mes amis Philippe Ouédraogo du Burkina Faso, Savané du Sénégal. On parlait de la voie la meilleure pour sortir du carcan du parti unique, et lancer l’Afrique sur la voie du développement. C’étaient des combats purs et pénibles.
Je me souviens, de la fin des années 70 quand j’ai expliqué aux autres qu’il fallait laisser tranquille les textes marxistes, que nous connaissons tous par cœur. J’ai lu tout Max, les 48 tomes de Lénine. Mais, il fallait laisser ces textes et fabriquer un chemin à nous. Nous étions dans la confrontation Est-Ouest, et, par conséquent, quiconque dans un Etat africain se réclamait du marxisme allait se faire broyer. Au sud, au Cap, Mandela était en prison, précisément parce qu’il se réclamait de ce courant. Il fallait être malin en réclamant la démocratie. Il fallait lutter pour la démocratie. Je me souviens que j’ai essuyé une volet de bois verts. Un petit bourgeois fatigué de se battre, un traître caché parmi nous, un homme fatigué du combat. Il y en a un qui m’a même dit :’’Camarade GBAGBO, dois-je t’appeler encore camarade ?’’. Mais, comme Victor Hugo luttant contre Napoléon III, je leur ai dit : ‘’c’est ici le chemin. Et que s’il n’en reste qu’un seul, je serai celui-là’’. La lutte et la détermination ont aujourd’hui fini par convaincre tous ceux qui doutaient hier de cette voie qui est la seule et la meilleure : c’est ça la persévérance.

Nous nous sommes donc battus, et, aujourd’hui, nous sommes rentrés dans la voie de la démocratie. Alors, évidemment, en Afrique, il y a des secousses. Ah oui, la démocratie, on ne l’acquiert pas en un seul jour. La démocratie ne s’acquiert pas en seize ans seulement. Les démocraties en Occident se sont forgées au moins en 200 ans. J’espère qu’en Afrique, nous irons plus vite, puisque nous avons déjà des balises, des témoignages. Mais, les choses ne se font pas vite. Les choses se font tranquillement. Souvenez-vous que je vous dis souvent : ‘’ doucement, doucement, nous sommes pressés’’. Nous sommes pressés, c’est pour cela qu’il ne faut pas courir. Pour construire la démocratie, il ne faut pas courir ; il faut aller tranquillement.

Pourquoi la démocratie ? Parce que sans la liberté, il n’est pas possible de construire une économie solide. Regardez dans le monde entier. Sans la liberté, il n’est pas possible de construire une économie solide. Je vous invite donc à vous mobiliser pour la démocratie.

A présent, nous allons revenir à votre thème. Vous avez souhaité qu’on parle un peu des résolutions de l’ONU et des crises africaines. Je vais vous en dire deux mots. Tout le monde connaît mes rapports avec le Président Paul KAGAME. Je ne vais pas faire ici de la diplomatie, ni dévoiler les rapports diplomatiques. Mais c’est un homme bien. Plus tard, nous parlerons de lui. Mais ce que je veux dire, c’est que l’ONU a été créée en 1945 ; qu’est-ce à dire ? C’est-à-dire qu’elle a été créée à la fin de la deuxième guerre, et ce sont les cinq vainqueurs de la guerre qui l’ont créée. En la créant, les cinq vainqueurs se sont mis membres permanents du Conseil de Sécurité, avec droit de veto. Il s’agit des Etats-Unis, de l’ex-Union Soviétique devenue de la Russie, de la Chine, de la France, de la Grande Bretagne. C’est ça le Conseil de Sécurité.

C’était en 1945, au moment où cette génération naissait. Aujourd’hui, il y a plus de 60 ans. Entre temps, les Etats colonisés d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine sont tous devenus indépendants. Dans le Pacifique, il y a encore des petits Etats qui luttent pour leur indépendance. Mais, quasiment toutes les terres et toutes les mers ont acquis leur indépendance. Et L’ONU reste rigide avec ses cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. C’est une première faute. C’est une première faute, parce qu’on ne peut pas corriger les plaies de 1945 avec les maux de 2006. Ce n’est pas possible. Les Etats sont devenus nombreux, la population est passée d’un milliard et demi à 6 milliards aujourd’hui. Les problèmes se sont multipliés par dix, par quinze et par vingt. Je dis qu’il n’est plus possible qu’on reste à New York et qu’on règle chacun des problèmes qui se posent à travers le monde. Je dis qu’il n’est plus possible aujourd’hui que les mêmes messieurs du Conseil de Sécurité à quinze, à partir de New York, règlent à la fois les problèmes de Nouvelle Papouasie, de Côte d’Ivoire, de Birmanie, et d’Australie. Cela n’est pas possible. C’est pourquoi, nous étions un groupe à Syrte, à dire que les Africains se trompaient. Quand nous avons eu à discuter de la réforme de l’ONU, il y en a qui ont discuté de la réforme du Conseil de Sécurité. C’était une erreur. Il nous faut aujourd’hui discuter de la réforme de l’ONU. Quelle ONU voulons-nous ?

Mon avis, chers amis, -le monde que vous allez affronter demain, car c’est vous qui allez conduire le monde, à partir des années 2010, 2015- est qu’il ne faut pas se contenter de faire une réforme du Conseil de Sécurité. Il faut faire une réforme de l’ONU. Aujourd’hui, est-ce que les cinq vainqueurs de la guerre, qui s’est achevée il y a 60 ans, sont capables d’abandonner leurs privilèges en matière de droit de veto ? C’est la première question. S’ils ne sont pas capables d’abandonner ce privilège immense qui leur donne droit de vie et de mort sur tout sujet dans le monde, alors, faisons une autre réforme. Je préconise chers amis, que l’ONU et son Conseil de Sécurité demeurent un bureau de liaison. Et qu’au niveau de chaque continent, les organisations continentales aient une parcelle du pouvoir actuel de l’ONU pour gérer localement les affaires du continent. Au regard de la crise du Rwanda hier et de la crise de la Côte d’Ivoire aujourd’hui, de la crise de la Nouvelle Calédonie que je vois venir de loin, de la crise de la Birmanie, de la crise de la Chine, au regard de tous ces problèmes-là, je pense qu’il faut que les organisations continentales aient un poids plus fort, et que le Conseil de Sécurité actuel leur cède une part de ses pouvoirs pour régler les problèmes locaux. Que le Conseil de Sécurité les avalise. Parce que aujourd’hui, tout ce qu’on écrit à New York sur la Côte d’Ivoire, part du concept de texte de Marcoussis. Or le texte de Marcoussis n’aurait jamais été écrit en ces termes dans aucune capitale Africaine. Aucun Chef d’Etat africain n’aurait jamais pensé à mettre sur le même pied d’égalité, les rebelles et un Chef d’Etat élu. Mais cela a été possible parce qu’on était hors d’Afrique. C’est pourquoi, je plaide fondamentalement pour que le Conseil de Sécurité reste un bureau de liaison, qui récolte les moyens matériels et financiers, qui les redistribue là où il y a des problèmes. Mais qu’il laisse le règlement fondamental des crises aux institutions régionales. Telle me semble, chers amis, la voie qu’il nous faut suivre. Sans cette voie-là, le monde va à la perdition. Parce qu’on aura à l’ONU des fonctionnaires de plus en plus coupés des réalités du monde, et qui prendront des décisions selon des schémas qui n’ont rien à voir. Sans cette réorganisation, mes chers amis, a quoi assisterons-nous ? On assistera au fait que l’ONU devienne comme le Fonds Monétaire International. Est-ce que vous avez déjà vu le FMI sortir un pays du sous-développement ? Jamais. Donc, toutes les Institutions internationales deviendront comme ça, si on ne régionalise pas leurs branches actives. Exemple : le représentant du Qatar au Conseil de Sécurité, qu’est-ce qu’il sait de la Côte d’Ivoire ? Quand on lui dit que la Côte d’Ivoire est coupée en deux, et que les rebelles sont installés à Bouaké, est-ce qu’il s’imagine ce que c’est que Bouaké et Korhogo ? Mais il vote et prend part au débat. Et comme il faut qu’il vote, il va aller s’adresser à celui dont il dit qu’il en sait plus, donc à la France. Il demande à la France : ‘’Au fond, qu’est-ce qui se passe en Côte d’Ivoire ?’’ et la France de lui dire ce qu’elle veut, et, par la suite, il vient voter. Non, les problèmes ne sont pas résolus. Les problèmes sont bâclés parce que cette organisation que nous avons aujourd’hui est dépassée. Dans son mode de fonctionnement et dans sa structure même au sein des pays développés, les pays vaincus hier, qui ont été exclus du droit de veto comme l’Allemagne, le Japon, l’Italie, regardez-les aujourd’hui, sont parmi les principales puissances économiques du monde. Puisqu’ils ne peuvent pas être membres du Conseil de Sécurité, on a été obligé de créer le G7, et, par la suite, le G8 pour les réintégrer. Puisqu’il faut absolument qu’on prenne leur avis quelque part. Donc, au lieu de tricher - parce que c’est de la triche -, et de créer des petits groupes ici et là, pour récupérer ceux qui sont importants, mais qu’on ne peut pas prendre, parce qu’on fonctionne sur des règles désuètes, faisons une réforme claire.

Parce que si on fait la réforme et que le règlement des problèmes européens revient à l’Europe, vous allez voir que l’Allemagne sera au centre de tous débats. Si le règlement des problèmes asiatiques revient à l’Asie, la Chine et le Japon seront au centre de tous les débats. Si le règlement de l’Afrique revient à l’Afrique, naturellement, la Côte d’Ivoire n’est pas n’importe qui en Afrique. Donc, je propose cette réforme. Voilà la réflexion que je voulais vous donner. Au lieu de dire seulement « Je soutiens un tel », je voulais une perspective de réflexion, pour que demain, vous autres qui allez continuer le combat que nous menons, vous soyez capables de la prolonger, de la corriger, de l’enrichir, de l’amender. C’est pourquoi je vous fais ces propositions. Je voudrais vous dire ensuite que, comme le Premier Ministre Seck l’a dit tout à l’heure, nous arrivons à la fin de la crise. Vous savez que la guerre est finie depuis 2003. C’est la crise qui persiste, parce qu’en fait nous sommes, maintenant, dans une crise de la honte, d’où personne ne veut sortir honteux. Ni nous qui estimons que nous avons raison, ni les rebelles, ni tous les autres acteurs. Il nous faut trouver les mots justes, les attitudes correctes.

Je vous ai reçus tous, toute la population ; les jeunes, les femmes, les travailleurs, toutes les régions. Et je vous ai dit que j’allais faire une déclaration, pour faire des propositions. Je la ferai dans la semaine qui vient.

Il m’a fallu un peu de temps, pour tout analyser et pour réfléchir, mais aussi pour consulter à l’intérieur, comme à l’extérieur. Avant le Sommet de la CEDEAO qui a lieu le 22, et le Sommet de l’UEMOA qui a lieu le 23, je m’adresserai à vous, à la Nation, pour faire les propositions du Président de la République, pour terminer la crise. Ce seront des propositions justes, qu’il faut pour balayer et nettoyer la maison. Des propositions pour rassembler tous les Ivoiriens autour de notre seul idéal : la Côte d’Ivoire. Parce que je crois que les Ivoiriens ne savent pas assez ce que c’est que la Côte d’Ivoire. Quand tu es Ivoirien et que tu vis en Côte d’Ivoire, tu ne sais pas ce qu’est la Côte d’Ivoire. Mais l’Afrique a besoin de nous, de la Côte d’Ivoire.

Savez-vous ce que Thabo M’BEKI m’a dit, la première fois qu’il est venu ici pour commencer sa médiation? Il m’a dit : « Monsieur le Président, il y a deux pays qu’il nous faut guérir. Quand ces deux pays seront guéris, l’Afrique prendra son envol : la République Démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire ». Aujourd’hui, je crois que pour la RDC, ça commence à aller. Des institutions sont mises en place. Pour la Côte d’Ivoire aussi, ça ira.

Bien sûr, la paix n’arrange pas tout le monde. Ce sont ces écueils-là qu’il faut éviter. La paix et les élections n’arrangent pas tout le monde. Mais, il faut qu’on les emmène à la paix et aux élections. Il nous faut réaffirmer clairement notre volonté d’aller aux élections pour nous mesurer les uns aux autres, et pour donner la parole au peuple.

Nous autres, nous disons toujours que nous sommes les enfants des élections. Nous ne sommes pas des héritiers. S’il n’ y avait pas d’élections, je n’aurais jamais été Président de la République. Si on ne s’était pas adressé directement au peuple, je n’aurais jamais été à la place où je suis. J’ai donc intérêt, plus que tout autre, à donner la parole au peuple. Mais, il nous faut remplir les conditions de cette élection. Je prends devant vous de faire tout, pour que les élections aient lieu, l’année qui vient. Au moins, pour avoir un vrai gouvernement et pour relancer l’économie.

Nous sommes condamnés à tout faire pour aller aux élections, et nous irons aux élections. Un gouvernement où les ministres vous appellent ‘‘Excellence’’, mais qui complotent contre vous, le soir, pour vous faire partir, ce n’est pas un gouvernement. Un gouvernement, c’est une équipe solide et solidaire, autour d’un homme qui la dirige. Dans notre cas, c’est autour du chef de l’Etat. Il nous faut tout faire pour que mon pays retrouve son équilibre. Ceux qui veulent critiquer continuent de critiquer. Pourvu qu’ils perdent l’habitude de prendre les armes. Vous avez entendu parler, ces temps-ci, ‘’de coups d’Etat’’. Restez tranquilles. On les voit. Mais, cela ne nous empêchera pas d’avancer. A la fin, nous sommes dans une course de haies. On a sauté cette haie. Il y a encore deux autres haies qui vont venir et que nous allons sauter. Comme on les a vues, nous pouvons les sauter.

Chers amis, soyez les bienvenus en Côte d’Ivoire. Quand vous allez repartir, que Dieu vous accompagne. Que vous retourniez tranquillement. Vous aurez à lutter contre le colonialisme brut. Nous, nous devons lutter contre le néocolonianisme, c’est à dire, contre le colonialisme pervers. Nous sommes prêts pour ce combat et pour tous les autres.

Que Dieu vous bénisse. Qu’il bénisse l’Afrique. Qu’il bénisse la Côte d’Ivoire. Je déclare ouvert le troisième Sommet des jeunes leaders d’Afrique. Je vous remercie.

Analyse historique

Le livre noir du gaullisme :
Le Gaullisme, l’Afrique et ses morts

Du Gaullisme, parlons-en

Chers frères et sœurs d’Afrique et du monde noir, chers amis européens, chers frères et sœurs des communauté du tiers monde,

Il y a des moments dans la vie ou le silence des victimes encourage l’arrogance des vainqueurs. Ils se mettent alors à exécuter devant nous leur danse macabre, leur danse de morts. Conscient de l’impunité de leurs actes criminels, ils ont l’audace de vouloir faire avaler au monde entier, la pilule de l’amnésie collective.

Nous vous interpellons, Mesdames et Messieurs, car l’Afrique dite francophone, vient de vivre une semaine d’anniversaire, de commémoration et d’hommage au général De Gaulle et nous avons vu les africains aller goutter à la sauce, aromatisée et gluante du Gaullisme, bon marché dont les tenants ne se rappellent même plus le mal, qu’ils imposent ainsi aux peuples en souffrance qui gardent dans leur chaire, le désespoir et la ruine que cette doctrine a infligé au corps économique, social, politique et institutionnel de nos pays africains de l’espace francophone.

Nous avons ainsi eu droit à des messes de requiem, à des expositions de photographies, à l’appel du 18 juin, et au discours de Brazzaville sur certaines radios africaines, bref le grand jeux pour un mort lointain. Alors que nos populations crèvent de faim et de soif pour ne pas parler de la pandémie du sida.

Frappé par l’amnésie, la cécité politique et l’infertilité morale, les gouvernants africains semblent aujourd’hui être plus préoccupés par ce qui vient de l’extérieur, l’anniversaire de la mort du général Charles De Gaulle, est un évènement pour eux.

Au lieu de se préoccuper du bien être de nos populations qui végètent aujourd’hui encore dans la crasse, la pauvreté et la maladie, dans des villages sans eau ni électricité.

L’Afrique dite francophone souffre de la nocivité du gaullisme et de ses séquelles, c’est pourquoi en ce qui nous concerne, nous refuserons toujours d’être les africains de service, ceux qu’on utilisent comme des paravents pour faire croire que tout va bien.

Ceux qui dans les temps obscures de l’esclavage, dormaient dans la maison du maître, quand les notre passaient la nuit dans la grange avec le bétail, ceux qui dans la période douloureuse de l’apartheid, servaient d’indicateurs à la police du régime criminelle blanc d’Afrique du sud. ceux là même qu’on utilisent aujourd’hui encore contre nous pour mieux nous niquer.

De Gaulle est mort le 9 novembre 1970 dans sa résidence de Colombey-les- deux-églises en haute Marne. Il laissait à la France cette doctrine politique qu’est le gaullisme, dont les gardiens du temple, nous disent sans sourciller que:

- c’est une philosophie politique dont le principe repose sur la grandeur de la France, son existence en tant que nation, son rayonnement dans le monde ainsi que l’adaptation de ses institutions et de sa vie sociale aux exigences du monde moderne. Le gaullisme a commencé pendant la guerre comme un mouvement de résistance patriotique.

Il se caractérise par - l’unité, le rassemblement et la résistance contre l’occupation hitlérienne.

- L’indépendance de la France, et le refus de sa « vassalisation » par des organismes supranationaux ( ONU, OTAN et de la superpuissance des USA) . Cette indépendance est défendu dans les domaines politiques, économiques, culturels, diplomatiques et militaires.

- Sa méthode dit-on, repose sur le pragmatisme et le refus des carcans idéologiques en vue d’atteindre les objectifs fixés : l’indépendance de la France, son rayonnement dans le monde, l’unité intérieur de la France au service du projet patriotique de son leader relié directement au peuple français par le suffrage universel direct.

- C’est aussi la fin de l’engagement colonial de la France à travers l’indépendance des pays d’Afrique noire et de l’Algérie.

C’est sur l’aspect concernant le rayonnement de la France et de la fin de son engagement colonial que nous voulons intervenir pour relever les ambiguïtés que l’Afrique a hérité du gaullisme et qui sont en partie responsables des malheurs de l’Afrique dite francophone.

Le sacrifice des indépendances africaines par le gaullisme

Il y a quatre raisons fondamentales qui expliquent la nocivité du gaullisme vis-à-vis des indépendances africaines : la première c’est le rang de la France dans les relations internationales et à l’ONU particulièrement avec un cortège de pays clients qui votent à sa suite.

La deuxième c’est l’accès aux matière premières stratégiques ( pétrole, uranium) ou juteuses (cacao, café, bois précieux, etc. ) auquel il faut ajouter la domination économique et monétaire à travers la gestion du franc CFA relié au Franc français.

La troisième, c’est un financement d’une ampleur considérable de la vie politique française, à travers des prélèvements sur l’aide publique au développement, la vente des matières premières et l’attribution des grands marchés d’équipements de nos pays aux entreprises françaises quelque soit le montant de la facture.

La quatrième, c’est le rôle de la France comme sous-traitante des USA dans la guerre froide, pour maintenir l’Afrique francophone dans la mouvance anti-communiste contre l’URSS. Donc pour ces quatre raisons De Gaulle met en place un système qui va nier les indépendances de nos pays africains. C’est cela le caractère nocif du gaullisme sur lequel nous reviendrons plus loin.


Retour à Brazzaville.

La conférence de Brazzaville convoquée dans la précipitation et ouverte par le chef de la France libre le 30 janvier 1944. aussi bizarre que cela peut paraître, il n’y avait pas de représentant des différents pays colonisés. Curieuse conférence. Elle est sensée examiner l’avenir des relations entre la France et ses colonies avec les colons plus nombreux à la table de non négociation, devant quelques pauvres noirs de service.

Charles De Gaulle fut pour les français sans doute un homme de référence et les hommages qui pleuvent aujourd’hui encore sur sa mémoire nous font dire qu’ils sont plus attachés à ses idées. Examinons ici ce qu’il disait à Brazzaville, la capitale de l’AEF de l’époque dont le gouverneur Félix Eboué, était un noir, franc-maçon, originaire de la Guyane actuelle.

<< Depuis un demi-siècle, à l’appel d’une vocation civilisatrice vieille de beaucoup de centaines d’années, sous l’impulsion des gouvernements de la République et sous la conduite des hommes tels que : Galliéni, Brazza, Dodds, Joffre, Binger, Marchand, Gentil, Foureau, Lamy, Borgni-Debordes, Archinard Lyautey, Gouraud, Mangin, Largeau.

Les français ont pénétré, pacifié, ouvert au monde, une grande partie de cette Afrique noire, que son étendue, les rigueurs du climat, la puissance des obstacles naturels, la misère et la diversité de ses populations avaient maintenue, depuis l’aurore de l’histoire, douloureuse et impénétrable >>.

Bref Mesdames et Messieurs, nous vous épargnons la suite de cette allocution qui parle d’établir de nouvelles bases des conditions de la mise en valeur de notre Afrique, du progrès humain de ses habitants et de l’exercice de la souveraineté française sur nos malheureux pays africains.

Douche froide dans une curieuse conférence

C’est un tournant de l’histoire coloniale française et pourtant la fin de l’œuvre coloniale proclamée par celui qui parle au nom de la France, écarte toute idée d’autonomie et d’indépendance des possessions dite françaises.

De Gaulle n’est pas le décolonisateur dont la France vante le mérite, c’est une immense supercherie des tenants du gaullisme sur laquelle nous nous réservons le droit de revenir, car en définitive, c’est bien nous les africains qui sommes aujourd’hui encore les victimes de ce poison nocif qu’est le gaullisme.

Le général De Gaulle souligne la nécessité d’amener les africains à participer à la gestion de leurs propres affaires, mais avec une restriction importante : << la fin de l’œuvre de civilisation accomplie par la France dans les colonies dit-il, écartent toute idée d’autonomie, toute idée d’évolution hors du bloc français de l’empire ; la constitution éventuelle - même lointaine - de self-governments dans les colonies est à écarter>>

Mesdames et Messieurs, nous connaissons la suite : l’union française est crée en 1946, après le retrait du général de Gaulle de la vie politique pour entamer à Colombey-les-deux-églises << une longue traversée du désert>>

Le 13 mai 1958, il revient au pouvoir pour amorcer le processus éphémère de la soit disant communauté franco-africaine en claire un mariage du cheval et du cavalier. Mesdames et Messieurs, laissons ici le grand Sily guinéen Ahmed Sékou Touré exprimer ce que les africains dans leur immense majorité pensent réellement de l’homme à la croix de Lorraine, de la France et de la communauté de souffrance qu’ils proposent aux peuples africains des colonies françaises.

Le gaullisme comme une immense duperie

Mesdames et Messieurs, le Lundi 25 Août 1958, la rencontre du Sily avec la croix de Lorraine est une page de dignité dans l’histoire des peuples africains, peu importe ce que cela coûtera à Sékou Touré et à la Guinée, mais les blancs savent depuis ce jour là que tous les africains ne sont pas des laquais prêt à s’inviter à la soupe gluante et puante du gaullisme triomphant.

La réception de Conakry fut grandiose et inoubliable, De Gaulle lui même en témoigne et le souligne dans ses mémoires. Les historiens français ne nous contrediront pas sur ce point. Ce jour là De Gaulle habitué aux interlocuteurs africains de service, plus formalistes, n’a aucune idée du tempérament fougueux et de la phraséologie révolutionnaire et syndicaliste du jeune leader guinéen.

Après avoir salué l’homme du 18 juin, le patriote résistant, le héros de guerre, l’homme à la croix de Lorraine. L’éléphant orateur, le Sily guinéen entre dans le vif du sujet << Notre option fondamentale qui a elle seule, conditionne les différents choix que nous allons effectuer, réside dans la décolonisation intégrale de l’Afrique, ses hommes, son économie, son organisation administrative, etc, en vue de bâtir une communauté franco-africaine solide dont la pérennité sera d’autant plus garantie qu’elle n’aura plus en son sein des phénomènes d’injustice, de discriminations ou tout autre cause de dépersonnalisation et d’indignité. >> Et le Sily ajoute comme pour porter l’estocade :

<< Nous ne renonçons pas et nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime et naturel à l’indépendance. Car nous entendons exercer pleinement ce droit, le projet de constitution ne doit pas s’enfermer dans la logique du régime colonial >>. Puis il ajoute comme pour enfoncer l’estocade.

<< Nous sommes africains et nos territoires ne sauraient être une partie de la France. La qualité ou plutôt la nouvelle nature des rapports entre la France et ses anciennes colonies devra être déterminer sans duperie. En disant Non de manière catégorique à tout aménagement du régime colonial et à tout esprit paternaliste, nous entendons ainsi sauver dans le temps et l’espace les engagements qui seront conclus par la nouvelle communauté franco-africaine.

Notre cœur, notre raison, en plus de nos intérêts les plus évidents , nous font choisir sans hésitation, l’indépendance et la liberté dans cette union, plutôt que de nous définir sans la France et contre la France.

Il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégradent celui sur qui elle pèse, et lui retire une part de sa qualité d’homme et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la pauvreté dans la liberté ä la richesse dans l’esclavage>>

Mesdames et Messieurs, ce discours est d’actualité et il n’y a aucun africain aujourd’hui digne de sa race qui ne se reconnaît pas dans l’intervention sans concession du grand Sily guinéen. Il ne s’agit pas ici d’être pour la France ou contre la France et les Gaullistes. Il s’agit d’établir des nouveaux rapports qui instaurent la confiance et l’amitié vraie dans les relations franco-africaines.

Observez aujourd’hui la pénétration des chinois en Afrique et vous comprendrez que c’est sur la base de l’amitié, du travail bien fait dans la confiance sans volonté de dominer l’autre qui fait qu’aujourd’hui les africains se tournent vers la Chine pour construire des petits infrastructures que les français auraient facturé au triple du coût normal.

La duperie, oui la duperie et le mensonge ont viciés nos relations avec la France officielle, il est temps de décoloniser les relations Franco-africaine.
Pour que nous retrouvons ensemble ce que le Sily guinéen proposait à De Gaulle à Conakry, il y a 48 ans. Un vrais mariage sur la base de la confiance et de l’estime entre les deux parties.

Et la France officielle doit être heureuse que ce soit un chercheur africain qui le dit clairement avec son indépendance d’esprit. Car demain. Ce sera des hommes et des femmes, avec machette et fusil en main dans la rue qui l’exigeront de Lomé à Dakar, de Douala à Brazzaville, de N’djamena à Abidjan, si ce n’est déjà fait pour cette dernière ville.

Et ce jour là la France officielle et les gaullistes du dimanche se rendront compte tardivement de la rupture nécessaire qu’ils ont refusé d’opérer avec le paternalisme de type gaullien dans les relations franco-africaines.

Aujourd’hui, il y a en Afrique une autre race de chefs d’états. Ils ne sont pas nombreux, mais c’est une question de temps. Ils ne ressemblent pas et n’ont à avoir avec les Houphouet-Boigny, Mobutu, Bokassa, Habyarimana, Léon Mba, Eyadéma, Yaméogo, Hamani Diori, Tombalbaye, Amadou Ahidjo, Bongo, Biya, Sassou Nguesso, Compaoré et consorts.

Ils ont pour nom : Ellen Johnson-Sirleaf, Tabo Mbeki, Yahi Boni, Gbabo Laurent, John Agyekum KUFUOR. Et nous pouvons vous assurer qu’ils pensent tous la même chose que le défunt Sily guinéen. Ils souhaitent tous une amitié sincère avec la France, loin des assujettissements qui nous ont conduits dans les impasses du temps présent.

Revenons à Conakry pour écouter Charles De Gaulle

Face a une exigence de bon sens et une main tendu par les nationalistes guinéens pour construire une communauté fraternelle et humaine. Calmement, De Gaulle se lève d’un pas lourd, le regard lointain et méprisant, cette expression se retrouve toujours chez les blancs quand ils ont affaire aux africains.

Fière de lui même et de sa patrie il va répondre au grand Sily. Le commandant de la révolution guinéenne qui affronte ce jour là comme disent nos parents malinké le deuxième des trois jours inscrits dans son destin. (le jour de la naissance, le jour du courage et celui de la mort)

La réponse du général est claire et brutale : << on a parlé d’indépendance ; ( comme s’il ne connaissait pas celui qui a parlé d’indépendance, c’est une manière hautaine et ironique de ridiculiser celui qu’on a en face de soit) je dis ici plutôt qu’ailleurs que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre le 28 septembre en disant << Non>> à la proposition qui lui est faite et, dans ce cas je garantis que la métropole n’y fera pas d’obstacle.

Elle en tirera bien sûr des conséquences mais d’obstacle elle n’en fera pas et votre territoire pourra comme il le voudra et dans les conditions qu’il voudra suivre la route qu’il voudra >>. Puis De Gaulle poursuit sans état d’âme :

<< La communauté, si nous la faisons ensemble, ce sera un acte de foi dans une destinée commune et humaine et ce sera aussi, je crois bien, la manière, la seule manière d’établir une collaboration pratique pour bien des hommes dont nous avons la responsabilité. Je crois que la Guinée dira Oui à la France et alors je crois que la route nous sera ouverte où nous pourrons marcher en commun>>.

Mesdames et Messieurs, le général De Gaulle ce jour là a manqué de psychologie et de tact vis-à-vis des africains. En effet les nationalistes guinéen n’attendaient qu’une simple promesse d’aménagement de ce qui était proposé pour voter Oui, au lieu de cela, le chef de la France libre brandit des menaces à peine voilées.

Le temps des ruptures

Nous rappelons ici que les Soussou, les Bambara et les malinké sont des vieux peuples d’Afrique de l’ouest, des peuples très fières qui en Afrique connaissaient la notion d’Etat quand l’Europe d’aujourd’hui était encore en plein moyen âge. Aller chez eux et s’adresser à eux en terme de menace, sur des sujets concernant l’indépendance et la liberté, même l’homme le plus fou de la terre ne fera pas cette grave erreur historique.

Mesdames et Messieurs, l’histoire des états qui se sont constitués au cœur du continent africain depuis le XIVème siècle et le XVIème siècle et qui par leur dimension, le niveau de leur organisation et l’ampleur de leur rayonnement, avaient dépassé le stade des institutions et des structures des sociétés médiévales européennes, étaient aussi l’œuvre des Bambara, des peuls et des malinké dont une bonne partie vivent dans la guinée actuelle.

Arrogant, hautain, menaçant un des peuples les plus ancien du continent africain et surtout en homme suffisant et remplit de ses certitudes d’homme blanc, De Gaulle ce jour là ne cherchait pas un dialogue constructif, il voulait que le peuple guinéen dans son entier soit à genoux devant lui pour son triomphe personnel et celui du Gaullisme gluant et puant d’arrogance.

Au lieu d’un vrais mariage entre égaux, De Gaulle parle se sécession pénale, nous voulons la liberté, on nous promet des sanctions, dira plus tard Sékou Touré.

Ce fut ces considérations qui motivèrent le Non de la Guinée au référendum du 28 septembre 1958. Rappelons pour ceux qui ne le savent pas que la question posée par le référendum était :
<< acceptez-vous que votre pays forme avec la France une communauté de peuples dont le fonctionnement est défini par le texte soumis à votre appréciation ? >>

c’est dans ces conditions exposées plus haut que la Guinée vota pour un
<< NON>> retentissant, non à De Gaule, non au paternalisme et non au néocolonialisme français. Les guinéens aujourd’hui encore estiment que les humiliations, et les luttent menées par les résistants africains, n’ont pas été faites pour que le jour venu, ils refusent l’indépendance et la liberté à travers un simple vote.

C’est également le même mépris et la même arrogance qu’on retrouvent chez les néo-gaullistes qui à travers les accords de Marcoussis ont obligé un chef d’état africain, Laurent Gbagbo, le président actuel de la Côte d’Ivoire à accepter des rebelles dans son gouvernement pour voir la France mettre toute sa diplomatie dans le concert international au service d’une Rébellion armée dans le seul but d’affaiblir un chef d’état qui refuse la vassalisation de son pays et qui exige sans complaisance, la réfondation de des accords de coopération franco-ivoirienne.

De l’obliger à accepter les exigences d’une rébellion crapuleuse et favoriser une révision des listes électorales permettant un peuplement artificiel de la zone occupée par la rébellion en vue de l’organisation des élections permettant à un gouvernement fantoche d’arriver au pouvoir.

Et cela pour les seuls intérêts de la France dans un pays qui n’aspire qu’à être libre dans la diversification de ses choix, de ses amitiés et de sa coopération avec le reste du monde. C’est ce qui explique la difficulté présente d’un règlement durable de la crise ivoirienne.

La France néo-gaullienne n’a pas tiré les leçons du Fantochisme et de ses conséquences à long terme dans le Moyen orient d’aujourd’hui, nous soumettons à la méditation des gaullistes et des experts du quai d’Orsay qui n’ont pas prévu une seule seconde l’opposition d’une société civile ivoirienne aux accords de Marcoussis, de réfléchir à l’affaire Mossadegh.



Les leçons de l’affaire Mossadegh

Mesdames et Messieurs, permettez nous de rappeler aux néo-gaullistes l’histoire du nationaliste iranien Mohammed Mossadegh. Sachez que pour la première fois, le 19 mars 2000, la secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright, reconnaissait publiquement l’implication des USA dans le coup d’Etat qui renversa le premier ministre iranien le
Dr Mohammad Mossadegh le 19 Août 1953.

Les circonstances de cette implication sont aujourd’hui bien connues, car le New York Times a divulgué en avril 2000 un rapport secret de la CIA sur le rôle joué par la CIA et les services secrets britanniques dans un événement qui bouleversa durablement les rapports de forces au Proche- Orient.

Mossadegh, était un juriste qui avait étudié les sciences politiques en France et le droit à Neuchâtel en Suisse, c’était un nationaliste intransigeant sur les intérêts de son pays vis-à-vis de l’étranger et surtout un anticolonialiste fondamentalement opposé à toutes les formes de subordinations de son pays.

C’est lui qui en 1944 rédigea la loi iranienne interdisant à quiconque de négocier un accord de prospection, de concession et d’exploration pétrolière avec des compagnies étrangères sans l’aval du parlement élut par le peuple iranien. Devenu premier ministre de l’Iran le 29 avril 1951, il nationalise l’Anglo-Iranian Oil Company.

Contrairement à ce qu’affirme à l’époque la propagande britannique, le Dr Mossadegegh est résolument démocrate. Nationaliste et non-communiste. Il présente une offre d’indemnisation aux britanniques, qui exigent une compensation pour la totalité des revenus dont-ils seront privés dans les 40 années suivantes. C’est cette arrogance qui radicalisa la position des nationalistes iraniens et celle du Dr Mossadegh.

Les anglais s’adressent à la cour internationale de justice de la Haye.
Le Dr Mossadegh, qui conteste cette juridiction s’y rend et plaide lui même le 9 juin 1952 la cause de son pays . << l’Anglo-Iranian oil, était un Etat dans l’Etat. Tout était aux mains des anglais, l’Iran n’avait aucun droit de regard sur sa propre production et les prix, les recettes sont dissimulées à travers les malversations d’une double comptabilités démontré audit à l’appuis. Cette affaire relève d’une juridiction iranienne >>. Il obtiendra satisfaction lorsque, le 22 juillet 1952, la cour par 9 voix contre 5 se déclare incompétente.

La CIA et le M16 britannique mettent alors en place « l’opération Ajax », dont le but est de déstabiliser l’Iran et de renverser le Dr Mossadegh à travers un coup d’Etat avec le soutient d’un empereur d’opérette le Shah d’Iran Mohammad Reza Palavi.

Les affrontement entre pro-et anti-monarchistes dégénèrent. Le 19 août 1953, 6000 figurants rémunérés par la CIA, marchent sur le palais impérial pour réclamer la démission du Dr Mossadegh, qui est arrêté et jeter en prison. Le Shah est ramené d’exil par les USA qui lui impose comme premier ministre le général de pacotille Fazlollah Zahédi.

Ce dernier met en place une terrible répression contre les milieux nationalistes iraniens et une police politique , la Savak, sur le modèle de la Gestapo et laisse, les USA, les Britanniques, les français et les Hollandais, contrôler le pétrole iranien.

Le 6 mars 1967, trois malheureuses lignes annonceront dans la presse iranienne le décès du Dr Mossadegh. Considéré comme un martyr par son peuple, des milliers d’Iraniens se rendent chaque année sur sa tombe à Ahmad-Abad pour rendre hommage à sa mémoire.

Le Shah considéré comme un traître par son peuple fut renversé en 1979 par une révolution islamique. Il est mort en exile et fut enterré au Caire en Egypte son nom est aujourd’hui associé au fantochisme, à la traîtrise et à l’irresponsabilité.

Mieux encore, le nom de REZA PALAVI, est porté aujourd’hui par des animaux comme les chiens dans les rues de Téhéran. Cela doit donner à réfléchir à tous ceux qui en Afrique, complotent avec l’étranger contre les intérêts de leur propre pays.

L’éviction du Dr Mossadegh consacre l’échec de la première tentative d’un pays du tiers monde d’acquérir la maîtrise de ses richesses naturelles. Cet événement a nourri la frustration et de profonds ressentiments chez les iraniens d’aujourd’hui qui considèrent les USA et leurs alliés arabes et occidentaux comme des êtres malfaisants avec lesquels aucun dialogue n’est possible.

Aujourd’hui, les Mossadegh se multiplient dans le tiers monde, comme Nasser hier en Egypte, ils ont pour noms : Evo Morales en Bolivie, Lula au Brésil, Hugo Chavez au vénézuéla, Laurent Gbagbo en Côte d’ivoire, Thabo Mbeki en Afrique du Sud, Abd el-Aziz Boutéflika en Algérie ect. La paix mondiale dépend aujourd’hui de la justice et du respect des autres dans les relations entre nations.

L’arrogance des néo-gaullistes qui ont imposé des rebelles aux institutions de la Côte d’Ivoire et le ridicule comportement de la France à l’ONU visant à suspendre la constitution ivoirienne pour faire plaisir à la rébellion, nourrit déjà le dégoût et le ressentiments des ivoiriens contre la France néo-gaulliste, chiraquienne et sa coalition politico-rebelles, depuis l’échec du coup d’Etat du 19 septembre 2002, qui marque le début de la crise franco-ivoirienne.

De Gaulle : Décolonisateur ou pas ?

Pour nous les africains, le seul devoir moral que nous avons aujourd’hui vis à vis du gaullisme, c’est de contribuer à détruire le mythe de cette fausse croyance de légitimation du général De Gaulle comme décolonisateur, ami de l’Afrique et des africains.
Nous allons démontrer ici le contraire pour permettre à notre jeunesse de regarder le gaullisme avec d’autres yeux .

Les petits bonimenteurs du messianisme et de la mystification gaullienne, veulent nous faire croire que dans le cadre de la décolonisation, De Gaulle avait vite compris les africains pour leur redonner la fierté et la liberté en ce sens De Gaulle apparaît comme un messie attendu qui aurait fait en sorte que l’Africain soit soulagé de tous ses malheurs.

À en croire les exégètes du gaullisme, tout ce passe comme si l’autonomie interne que De Gaulle propose quand il revient au pouvoir en 1958 est le paradis pour les africains. C’est de la foutaise . observez les colonies anglaise d’Afrique de la même période et vous comprendrez Mesdames et Messieurs le ridicule des encenseurs, des troubadours et autres laudateurs mesquins du gaullisme.

La vérité est que le mot indépendance n’était pas prononcé à Brazzaville ainsi qu’à Conakry, c’est par la menace qu’il répond aux nationalistes guinéens. En terme plus précis De Gaulle ne constitue pas un magicien de la décolonisation et les rapports qu’il entretien avec la décolonisation sont des rapports de mépris qui doivent figurés en bonne place dans le livre noir du gaullisme.

Le général De Gaulle n’a pas condamné les massacres de Tiaroye près de Dakar au Sénégal, le 1er décembre 1944 au cours desquels des anciens combattants d’Afrique noire qui revendiquaient leurs salaires et les indemnités de démobilisation, furent massacrés par l’armée française en terre africaine.

Ce fut un carnage, une boucherie digne de la France gaullienne, bref un immense bain de sang, les braves militaires français, dont le pays était hier encore occupé par l’Allemagne, s’en sont donnés à cœur joie ce jour là sur des soldats africains sans armes et cet fut une tragédie inexcusable dans le manteau puant de lâcheté qui recouvre la France coloniale et gaullienne.

35 morts, 35 blessés graves, 850 blessés légers, 34 inculpations et 34 condamnations à des peines de 1 à 10 ans de prison ferme pour insubordination, refus d’autorité et mutinerie.

A cela s’ajoutent des amendes de 10 000f, Mieux encore, les 34 inculpés furent exhibés en petite tenue dans les rues de Dakar sous forte escorte militaire afin d’intimider la population. Nous parlons ici de faits réels et non d’un roman de science fiction.

Mesdames et Messieurs, nous rapportons ici des faits, vérifiables, nous demandons qu’un seul français nous porte la contradiction sur les faits que nous évoquons dans ces lignes et nous nous ferons le plaisir de brandir l’extraordinaire plaidoirie de maître Lamine Gueye, qui fut l’avocat des soldats africains de Thiaroye , devant le tribunal de Dakar, qui est considérée aujourd’hui, comme un document d’anthologie dans l’histoire du barreau africain, il plaida la relaxe pure et simple de ses clients.

Ce document se trouve dans les archives nationales du Sénégal et est facilement accessible. Malgré l’évidence des faits la justice française, cette justice teintée de racisme et de lâcheté condamna sévèrement les anciens combattants africains, curieuse justice, celle qui condamne les victimes. La France a manqué à son devoirs de dignité ce jour là, c’est pourquoi elle se couvre aujourd’hui encore du manteau puant et gluant de son éternelle hypocrisie.

Alors quand la France, les gaullistes et les Français se gargarisent des mots bon marché de liberté, de fraternité et d’égalité ainsi que de patrie des droits de l’homme, nous devons les prier de se regarder bien en face et d’avoir un minimum de retenue pour nos morts, c’est à dire ceux qui ont été des victimes de la méchanceté criminelle, d’un pays sans honneur qui s’appelle la France dont Charles De Gaulle en était le Chef.

La tragédie de Thiaroye fut un immense choc pour les Africains. Elle creusa un grand fossé entre les peuples africains et le gouvernement provisoire de la République français que dirigeait le général De Gaulle. Car De Gaulle n’avait pas condamné les massacres de Thiroye.

Mieux encore en tant que chef du gouvernement Provisoire de l’après guerre, il n’avait même pas daigné amnistier, les soldats africains qui avaient soutenu la France dans sa guerre contre l’Allemagne.

Le cynisme de son comportement devant une telle tragédie, renforça le camp des sceptiques qui doutaient de la sincérité des promesses hautaines faites à la conférence de Brazzaville en Janvier-février 1944 par le même général De Gaulle sous la pression des événements.

La tragédie de Thiaroye fut une grande désillusion pour les peuples africains, une blessure au cœur de tous les anciens combattants africains qui reprochèrent à la France ses doubles langages, son cynisme et son ingratitude.

La tuerie de Thiaroye a soulevé une vague d’indignation dans toute l’Afrique, ce fut l’événement de référence qui a déclenché brutalement la prise de conscience des sujets coloniaux et qui a donné le point de départ à la lutte d’émancipation africaine.

Les massacres à la chaîne de la France gaullienne

En définitive les Africains d’aujourd’hui n’ont aucune considération pour la France et son armée, qui ont érigé le massacre des populations civiles comme moyen de perpétuer l’honneur perdu de la France à Thiaroye, le 8 mai 1945 répression sanglante à Sétif et Guelma en Algérie 20 000 morts, même l’aviation française fut réquisitionnée pour bombarder les zones insurgées.

Le 29 mars 1947, une insurrection éclate à Madagascar, des renforts sont rapidement acheminés et ce fut le carnage des milliers de civils sont abattus et massacrés à la baïonnette des villages rasés, 100 000 morts, la pacification de Madagascar est le grand oublié des massacres coloniaux et De Gaulle bien sûr n’a pas condamné ce massacre indigne de son pays.

Le 17 octobre 1961, la France du général De Gaulle ordonne la répression criminelle d’une manifestation sur l’initiative de la fédération de France du FLN dans les rue de Paris et en banlieue. Cette manifestation visait à dénoncer le couvre-feu raciste imposé au « français musulmans d’Algérie » la police parisienne était commandé par le préfet Maurice Papon. Les manifestants furent mitraillés et massacrés, 900 morts en plein Paris.

Certains furent jetés dans la Seine après avoir été bastonné, ceux qui ne purent s’échapper furent rafler et pour être envoyé dans des centres de rétention où ils furent torturés, certains furent même pendus à des arbres dans les bois.

Le savoir-faire de Maurice Papon sous l’administration du Général De Gaulle, montre une fois de plus la collusion étroite entre les méthodes fascistes et coloniales. La France, fidèle aux syndromes de Thiaroye à occulté jusqu’à ce jour cette partie de sa propre histoire.

Massacre en pays bamiléké au Cameroun, entre 1960 et 1970, les forces camerounaises sous la direction de l’armée française commandée par le général Max Briand rasent le pays Bamiléké 156 villages sont incendiés 40 000 personnes sont massacrées.

Le ministre des armées du général De Gaulle, Mr. Pierre Guillauma, a évoqué cette tragédie en des termes plutôt élogieux dans un livre de François Xavier Verschave : voici ce que déclare Mr. Guillauma : « Foccart a joué un rôle déterminant dans cette affaire. Il a maté la révolte des Bamiléké avec Ahidjo et les services spéciaux. C’est la première fois qu’une révolte de cette ampleur a été écrasée convenablement. »

C’est le ministre des armées d’une des grandes démocraties du monde occidental qui parle. La postérité appréciera. Sincèrement, y-a-t-il des preuves plus convaincantes que celles, aussi claires, qui sortent de la bouche d’une personnalité de ce rang ?

Jamais de mémoire d’homme, on a vu un pays qui accepte de façon aussi pertinente et triomphaliste la responsabilité d’un désastre aussi important contre les populations civiles d’un autre pays.

Le colonialisme français n’est-il pas coupable de crime contre l’humanité, de génocide, de racisme, de massacres, de négation des autres cultures et de domination des autres peuples ? voilà des questions importantes auxquelles les gaullistes et les néo-gaullistes doivent répondre avec sincérité pour que tout le monde soient à l’aise.

Cela donnera de la modestie et de l’humilité à la voix de la France dans les relations internationales, au lieu d’étaler leur médiocrité, leur suffisance et surtout leur arrogance de matamore chaque fois qu’ils sont devant les africains.

Ils ont la mémoire courte, il faut leur rappeler que quand leur armée s’était liquéfiée devant la puissance de feux et les frappes des troupes de la Weimar, c’est vers nous, qu’ils ont trouvé les premiers soutiens, nos villages de la savane, de la jungle tropicale et du désert sahélien, très loin du front, ont donné à la France leurs hommes les plus valeureux. Alors que le gouvernement français de Vichy prônait la collaboration avec les nazis.

Il est possible que les français, les gaullistes et les néo-gaullistes du dimanche ont honte de cette partie de leur propre histoire, mais c’est un problème qu’ils peuvent aujourd’hui régler en adoptant une attitude morale vis à vis de l’Afrique et des peuples africains et non pas en s’illustrant dans l’étalage d’une l’arrogance contre productive qui n’impressionne plus personne.

Car en définitif, observez bien les Britanniques, ils n’ont pas envoyé en masse des africains se battre pour eux, ils ont préféré eux même se mettre en première ligne pour affronter les canons et les balles de l’ennemi allemand. On appelle cela, assumer sont destin.

Pour nous les africains, nous ne remettons pas en cause la modification du statuts des colonies par De Gaulle nous lui reconnaissons ce mérite et refusons de nous abîmer dans la mare boueuse de la malhonnêteté intellectuelle et perdre de vue les changements survenus en Afrique depuis 1960. car les indépendances même octroyées existent belle et bien.

Pourquoi les ivoiriens sont descendus en masse dans les rues pour sauver le régime de Laurent Gbagbo contre les chars de l’armée française ? c’est tout simplement au nom de l’idée d’indépendance de la Côte d’Ivoire. L’idée que ce pays existe et que ce n’est pas à la France de décider de qui doit diriger la Côte d’Ivoire. Comme disent les patriotes d’Abidjanais :
<< Nous préférons un mauvais gouvernement choisi par nous, qu’un bon gouvernement imposé par la France>>.

Nous ne jetons pas la pierre à De Gaulle loin de nous cette idée, mais nous laissons le soin aux naïfs de croire que le Gaullisme est accoucheur de la décolonisation, il y aura toujours des petits français et des africains de service et des pantins pour le croire mais pas nous et les faits exposés plus haut nous renforce dans cette position.

En proposant la communauté et plus tard la coopération aux pays d’Afrique noire, c’est pour faire de nos pays des instruments d’une politique internationale au service de la gloire de son pays la France.
À écouter les gaullistes, c’est comme si les peuples africains étaient restés inactifs, impressionnés et sans réactions devant les manigances du colonialisme français.

Comme si la mythologie gaullienne et l’histoire du gaullisme n’étaient pas redevables de l’espace et du sang des africains. Les français, ne doivent donc plus nous parler de décolonisation, en racontant la réalité de leur histoire d’amour avec De Gaulle. Nous ne nous sentons plus concerné par ce débat.

Chez De Gaulle, l’intérêt de son pays était plus important que la survie de notre continent. Il n’était donc pas un décolonisateur, c’était un colonisateur, qui avait mieux perçu dans quelle direction soufflait le vent de l’histoire.

Il faut que cela change pour notre avenir commun

Permettez nous Mesdames et Messieurs de rendre hommage à nos paysans du milieu rural africain. Nos origines paysannes nous autorisent à vous dire ici que nos parents ont donné la preuve de leur foi dans la construction nationale en Afrique. Par l’émulation dans un labeur enthousiaste.

Ils ont produit du café, au cacao, du coton, l’hévéa, des ananas, du riz, du mil, du sorgho, de l’arachide etc. pendant longtemps rien n’a pu décourager cette ardeur dans le travail au service de la patrie, rien, ni les calamités naturelles, ni les carences des gouvernements médiocres et corrompus issus de la décolonisation, plus préoccupés par leur image à l’étranger que d’œuvrer de manière conséquente pour le progrès économique et social de nos masses laborieuses.

Mais à présent, la coupe est pleine, c’en est trop, l’enthousiasme des ouvriers, des paysans des cadres s’émousse un peu partout en Afrique à un rythme inquiétant, cédant la place à la rancœur, au découragement. le peuple se sent trahi, frustré des droits pour lesquels il s’est héroïquement battu , spolié dans ses richesses et bafoué dans sa dignité.



Voilà pourquoi de Cotonou à Dakar, d’Abidjan à Lomé, de Ouagadougou à Bamako, de Libreville à Yaoundé, de Niamey à N’djamena et de Brazzaville à Nouakchott, le peuple veut que cela change.

Nous voulons pour nos peuples africains, une politique intérieur de démocratie et de progrès. Une politique extérieur d’indépendance et de dignité nationale. Nous voulons une politique de coopération interafricaine qui prenne le pas sur la coopération franco-africaine, une politique qui répudie donc la francophonie, ses mythes et ses projets.

Nous voulons une politique de coopération internationale rompant avec les alliances impérialistes et rejetant toute subordination de nos pays au mercantilisme néo-colonial français, avec ses barbouzes, ses réseaux occultes, ses mercenaires, ses combines et autres instruments d’intimidations et de morts.

Il est vrais que les monarques n’entendent pas la voix des peuples quand ils sont blottis dans leurs tours d’ivoire, jusqu’au jour où il devient trop tard. Nous craignons aussi que ce jour-là, il ne soit trop tard pour la France qui se fait aujourd’hui protectrice des régimes impopulaires, pour renouer un dialogue constructif avec les patriotes africains, pour sauver l’amitié de son peuple avec les africains.

C’est justement parce que tel n’est pas notre souhait que nous tirons la sonnette d’alarme pendant qu’il est encore temps.

La France et sa francophonie

Concernant la francophonie, la France avance de façon subtile en croyant que les africains ne perçoivent pas la nocivité de sa stratégie à moyen et à long terme. Dans cette affaire la France sera le deuxième Gahou, c’est-à- dire la victime de sa propre naïveté.

Nous continuons de penser que la francophonie n’est rien d’autre que l’adaptation et la perpétuation de la « communauté impériale ».
C’est au zèle et à l’imagination de ses agents locaux que l’impérialisme français doit cette trouvaille de la francophonie.

Qu’est-ce, au fond que la francophonie ? présentée comme un cadre de coopération culturelle, elle n’est rien d’autre, en vérité qu’un substitut de la communauté éclatée, et de la communauté sous sa forme impériale. Elle l’est par sa doctrine et sa stratégie.

Une doctrine de coopération qui se fonde sur l’appartenance à une même communauté de langue et de culture, qui ne sont autres que la langue et la culture du conquérant.

De ce point de vue la francophonie apparaît clairement comme une doctrine d’impérialisme culturel. C’est là l’impérialisme le plus redoutable, celui qui sans coup férir ouvre la voie aux autres formes de dominations, économiques et politiques. C’est l’impérialisme le plus redoutable. Celui qui assure les meilleures chances de pérennité par des aliénations et des destructions anthropologiques.

Dans ce cas quel avenir peut-on espérer pour les langues nationales, pour les cultures nationales sous le régime d’une telle doctrine ? ouvrez les yeux et observez Mesdames et Messieurs, les ministères de la francophonie qui ont poussés comme des champignons dans nos gouvernements d’Afrique, pour comprendre notre rage vis-à-vis de cette doctrine néfaste.

Nous le disons clairement et sans faux-fuyant, que par sa stratégie de reconquête, la francophonie est également une grave menace contre l’unité à la fois politique, économique et culturel de notre continent. Sa démarche avoué ou non, tend à contrecarrer le processus de formation d’espaces de solidarité décolonisés, géographiquement et historiquement plus homogène.

Ce n’est pas tout car par sa nocivité, la francophonie, dispose aussi d’un organe qui, bien qu’informel , n’en constitue pas moins un cadre de concertation néo-coloniale, nous voulons parlé de la « conférence franco-africaine » . qui par sa composition, par les sujets qu’elle aborde, par les décisions qu’elle prend, par le rôle prépondérant qu’y joue la France, est une conférence impériale et néo-coloniale.

En tant que stratégie de reconstruction d’un espace de domination néo-coloniale, la francophonie est la négation de toute entreprise de création de solidarité horizontale ou même vertical géopolitiquement cohérent
Observez les pays africains francophone et vous verrez qu’en matière de coopération, le volume des échanges est toujours moins avec leurs voisins anglophones.

Ouvrez les yeux et vous observerez comme nous que tous les pays africains francophones se sont alignés politiquement et diplomatiquement sur la position de la France, favorable à la rébellion dans le cadre de la crise ivoirienne. Les pays qui ont soutenus le président Gbagbo sont l’Angola, la Ghana, la Tanzanie, l’Afrique du sud et la Guinée.

La France et les dirigeants politiques français doivent se rappeler aujourd’hui, que leur pays est une ancienne puissance coloniale, un pays qui occupe dans le présent une position moyenne dans les affaires internationales.

Leur langue est battu en brèche par l’anglais, la langue des USA la seule puissance du monde unipolaire dans le quel nous vivons, le soutien des africains sera donc nécessaire à la France dans le concert des nations, c’est dans cette voie que l’humilité comme sous-bassement d’une coopération sans duperie, juste et humaine sera d’une grande utilité pour reconstruire notre avenir commun.

Perdre de vue cette réalité, c’est tout simplement, parier sur le plus lamentable des fiascos. Car la démographie est une science et elle nous dit que dans 20 ans plus de la moitié des locuteurs de la langue française seront africains.

L’avenir du français en tant qu’instrument de communication entre les nations, se joue donc en Afrique. Nous prions les francophiles, les gaullistes, les néo-gaullistes et tous ceux qui ont foi en cette langue, de se mettre au travail dès aujourd’hui pour qu’elle ne se présente pas à nous comme une langue de domination.

Car la nouvelle génération d’africains observera à la loupe le comportement du principal locuteur avant de s’engager dans la défense de la langue française, qui est pour nous une langue d’emprunt et non une langue maternelle.

Conclusion générale

Nous avons examiné le contenu des accords de 1961, dits de coopération qui lient la France aux anciennes colonies africaines en réalité ces accords vident l’indépendance nationale de son contenu. Il faut que les gaullistes, les néo-gaullistes et tous les français qui pensent perpétuer la domination française sur nos malheureux pays africains se ressaisissent.

Car ce sera une erreur désastreuse, les exemples cité plus haut montrent les limites d’un tel choix. Nos pays souhaitent un partenariat loyal et une amitié sincère avec la France, mais nos pays africains ne veulent plus être une chasse gardée de la France ou des partenaires exclusifs et inconditionnels de la France encore moins des agents français, des laquais comme le fut le Shah d’Iran pour les USA, avec l’errance, la fin malheureuse et minable que nous avons retenu de lui.

Notre conception des rapports franco-africains à évolué suivants les deux lignes crêtes que nous livrons aujourd’hui aux gaullistes et aux néo-gaullistes pour que la francophobie qui couve aujourd’hui et qui risque de s’installer durablement entre nous s’atténue et cède le pas à une coopération au bénéfice de nos pays africains et de la France et non au profit exclusif de la France, dans l’humiliation continue de nos peuples.

1) La première est une ligne idéaliste, philosophique, sentimentale qui correspondait à la phase euphorique des indépendances. Nous étions pourtant pas aveugle sur la nature des relations définies par les « accords de communauté, ou de coopération » et qui recelaient structurellement des risques perceptibles de domination et de satellisation de nos pays africains.

La France , nation aînée, détenait les centres de décisions, occupait la position de leader du groupe. Mais on espérait, malgré tout, que l’amitié fraternelle qui était à la base de nos rapports l’emporterait sur les effets d’emprise des structures, sur l’instinct de puissance et les tentations de l’ex-colonisateur à imposer ses lois et ses volontés comme normes de coopération.

Faute d’analyse objective, nous avons confondu le domaine de la science politique avec celui de la métaphysique, frayant ainsi le chemin à d’amères désillusions.

2) C’est là que nous sommes passé à une seconde ligne qui consacre notre phase de désillusion .
c’est la découverte du réalisme politique fondé sur une analyse objective des rapports internationaux. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les combats de nos pères et de nos frères d’hier : de Kwamé Nkrumah à Patrice Lumumba, du Colonel Gamal Abdel Nasser à Sylvanus Olympio, de Ruben Um Nyobé à d’Amilcar Cabral, du Commandant Marien Ngouabi, au Capitaine Thomas Sankara.

Les combats qu’ils ont mené nous enseigne : qu’il n’y a pas d’exemple dans l’histoire de pays dominé qui ont réussi leur développement, ou dont le plein épanouissement national à été l’œuvre d’un autre pays. C’est grace au pouvoir d’autodétermination conféré par l’indépendance qu’un peuple retrouve la libre disposition de lui même et peut alors s’organiser de manière à bâtir une économie, une culture, une nation à son service.

Voilà pourquoi nous revendiquons la deuxième indépendance de nos pays africains issus de la colonisation française afin de briser le carcan étouffant des séquelles du gaullisme et du néo-gaullisme qui continuent de vicier nos rapports avec la France officielle.

Nous pouvons choisir dans cette voie l’épreuve de force à la manière du Dr Mossadegh ou du Colonel Nasser, avec la certitude de gagner à long terme, ou la voie du dialogue constructif dans une renégociation qui prend en compte les intérêts des deux parties.

Car en définitif, nous considérons d’une manière générale que la souveraineté d’un pays ne doit s’accommoder d’aucune allégeance quelle qu’elle soit, et que la coexistence des Etats a besoin, pour être durable et profitable à tous, doit être établie sur le respect et la considération réciproque et non sur des rapports entre tuteur et mineur. Elle doit être exempte de toute contrainte et laisser intacte, chez chacun, la capacité de choisir et de refuser.

La situation de monopole des entreprises françaises dans nos pays, leurs tendances à la surfacturation et à l’ingérance dans nos affaires, leur volonté de vouloir décider pour nous sans notre avis et cela avec le soutien des gouvernants français dont les campagnes électorales sont financés par ces entreprises et les régimes fantoches d’Afrique, nous font dire ici :

Que la vraie coopération franco-africaine doit prendre à bras le corps la lutte contre la pauvreté, pour que nous puissions avoir chez nous aussi des routes praticables en toutes saisons, des hôpitaux pour nous soigner des écoles pour éduquer et former notre jeunesse, bref, faire en sorte que des choses simples comme se loger, mettre son fils à l’école et se nourrir convenablement ne soient plus un rêve pour notre génération.

Que la gestion du francs CFA sorte complètement de l’opacité actuelle pour ne pas faire de nos pays des éternels pourvoyeurs de devises du trésor français. c’est un immense scandale qui s’apparente à du vole, nous demandons aux dirigeants français d’ouvrir simplement leurs yeux si longtemps fermés sur la réalité africaine.

Pour constater que tous les pays anglophones d’Afrique, disposent de leur propre monnaie, il n’y a pas de souveraineté sans monnaie. Une monnaie Sur laquelle on a aucune emprise, une monnaie téléguidée de l’étranger n’a jamais dans l’histoire assurer le développement économique d’un peuple.

Que les dirigeants politiques Français, y prennent garde.
Car ce sera la source du prochain grand contentieux franco-africain.
Avec l’armée française tirant à balles réelles sur des foules africaines et des contingents de rapatriés français fuyant l’Afrique en perdant tous leurs biens devant la colère des peuples trahis par la France officielle. Cette réalité risque de se répéter dans de nombreux pays africains.

Comme nous le montrent si bien les images des évacuations en catastrophe des français d’Abidjan en novembre 2004. la crise ivoirienne deviendra un vrais cas d’école pour tous les pays africains qui étouffent sur l’emprise de l’ogre français.
Devant de telles images nous sommes tous saisi par un profond dégoût vis-à-vis du gaullisme et de ses séquelles profondément enracinées dans la coopérations franco-africaine.

Bref dépoussiérer les accords de coopération avec la France de ses séquelles coloniales et néo-coloniales hérité du gaullisme pour que naisse enfin après la mort du général De Gaulle , une coopération franco- africaine, accoucheuse de la deuxième indépendance de nos pays africains de l’espace francophone.

Un tel changement de cap sera bénéfique à la France et lui donnera plus de poids et de crédibilité dans les relations internationales nous permettant de dire qu’elle a humanisé le gaullisme comme le résume si bien cette vieille chanson paysanne du Venezuela :


<< Se Puede matar el hombre
Pero no mataran la forma
En que se alegraba su alma
Cuando sonaba ser libre >>

Ils peuvent tuer l’homme
Mais il ne peuvent tuer la façon
Dont son âme se réjouit
Lorsqu’elle rêve d’être libre.




Dr Serge-Nicolas NZI

Chercheur en communication
Directeur du Centre Africain d’Etudes Stratégiques
CP. 66 VEZIA
CH-6943 SUISSE
Phone. 004179.246.53.53

mercredi, 6 décembre 2006

Question pour un champion : que veut Banny!?


Banny, encore un autre laquais chiraquien?! si oui quel dommage pour la jeunesse ivoirienne qui avait mis sa confiance en lui...comme dirait l'artiste "petit à petit on reste toujours , petit dans l'esprit et petit dans nos âmes. yakooooo."



“Allons demander à Banny pour connaitre le fin de l'histoire ,...»


Une année est passée et le gouverneur de la BECEAO venu de Dakar n’a encore pas réussi à obtenir une des garanties (Désarmement des rebelles, redéploiement de l’administration, mise à jour des listes électorales et enfin organisation d’élections générales) d’une paix durable dans son pays.
Le grand financier de l’Afrique occidentale, qui a appris sa nomination « sous sa douche » par la très médiatique radio française (RFI) et qui se voulait catalyseur de rassemblement, semble changer de fusil d’épaule, l’homme veut désormais, fort de ses soutiens élyséens, le fauteuil présidentiel sans la moindre démarche démocratique. Face à ce changement d’attitude, il convient de demander à Banny ce qu’il veut au juste.

Car c’est à partir de sa volonté que nous pouvions agir. Nous pensons aussi qu’en le soumettant à cette épreuve, il pourra mesurer la portée de ces actes qu’il pose ces derniers Temps.
Nous baignons encore dans le flou. « Qu’arrive t-il à l’homme qui a juré devant les hommes et Dieu ??? (avant la formation de son cabinet une messe fut organisée à son honneur et pour sa mission l’église saint jean de Cocody). Il a rencontré tous les protagonistes de la crise. Il nous a ensuite rassuré qu’il était l’homme de la situation Douze mois se sont écoulés et l’homme à qui nous voulions accorder notre confiance est toujours à la case de départ, alors que toutes les solutions lui ont été révélées lors de ses rencontres internes et externes; c’est à dire arracher les armes à ceux qui n’en ont pas le droit dans une République, réinstaurer l’autorité de l’état sur toute l’étendue du territoire, mettre à jour les listes électorales, et organiser des élections générales.
Non seulement l’homme des responsabilités n’a pas bouclé sa feuille de route, mais il cherche la place du calife.... .Nous voulons dans notre démarche lui demander et rappeler que nous sommes un peuple qui aspire à la démocratie et nos démarches ou batailles jusque là se sont inscrites dans cette direction.
Celui qui veut gouverner la côte d’ivoire doit se soumettre à sa constitution, loi fondamentale qui favorise le suffrage universel pour accéder à la magistrature suprême. Il faut que nous fassions ce point avec Banny .... « Allons donc demander à Banny ....... »

Jean-Claude Gnahoua.
Etudiant en science politique Université de Zürich.

Analyse de M.gnamien Messou

Dénonciation des combines de la communauté internationale

En 1949, l'écrivain anglais George Orwell publiait 1984, un roman anti-utopique que l'on peut considérer comme un ouvrage de traité de politique à la Machiavel. En y inscrivant le doublethink (attitude consistant à développer deux pensées contradictoires et à les tenir toutes deux pour vraies) et le doublespeak (pratique consistant à dire à la fois une chose et son contraire) au cœur de la pensée et du discours politiques, il était certainement à mille lieues d'imaginer que quelques décennies plus tard, les politiques de par le monde les érigeraient en principes universels de gouvernance. Une revue succincte des prises de positions de la communauté internationale dans la crise que connaît notre pays depuis maintenant quatre ans suffit à étayer nos propos.Rappel des manœuvres de la communauté internationale depuis le début de la crise. Dès le lendemain du coup de force du 19 septembre 2002, des voix s'élevaient ça et là, dans un concert unanime, pour condamner cette énième tentative de coup de force qui balafrent le paysage politique africain depuis l'ère des indépendances. La CEDEAO, I'UA, I'UE, I'ONU, pour citer les organisations internationales, et de nombreux pays ont dénoncé l'instabilité ainsi créée dans cette contrée réputée être un foyer de stabilité en Afrique noire. Nombreux ont été les organisations et pays compatissants à inviter au cessez-le-feu, les uns au motif d'éviter aux Ivoiriens de s'étriper, les autres au motif que du fait de la situation stratégique de la Côte d'Ivoire, il fallait mettre un terme immédiatement aux hostilités pour éviter que la sous-région ne sombre dans le chaos. Mais bien vite, ces discours de paix apparurent comme des discours de façade. Et la vérité, comme une pointe de saphir, commença à poindre au travers d'un faisceau de propos et d'attitudes trahissant la combine.De la condamnation à la sanctification des rebellesLes textes de la CEDEAO invitent les pays membres à ne pas servir de base-arrière pour la déstabilisation d'un autre pays membre de l'organisation. Or, il est attesté que les rebelles ont mené leurs actions à partir de pays à la frontière septentrionale de la Côte Ivoire, à savoir le Burkina Faso et le Mali. Cependant, ni la CEDEAO, ni l'UA, encore moins l'ONU n'ont interpellé ou condamné les pays susmentionnés pour leurs agissements. Mieux, le Nigeria qui, en application des mêmes textes, avait dépêché ses avions de guerre en Côte d'Ivoire, a dû les reprendre sans qu'ils ne fussent utilisés, non par tant pour respecter le cessez-le-feu que pour se conformer aux injonctions de la France. Paris s'est fait fort de rappeler au Nigeria que le contrat d'achat de ces avions stipule qu'ils ne doivent être utilisés en dehors du Nigeria. Et, de toute évidence, la Côte d'Ivoire ne fait pas partie de l'État nigérian.Les auditeurs, lecteurs et téléspectateurs avisés des médias français ne tardèrent pas flairer la combine et l'implication de la France dans la crise ivoirienne. Au demeurant, les analyses du SYNARES avaient fortement éventré le complot. En effet, alors que personne ne connaissait le visage de la horde armée qui a attaqué la Côte d'Ivoire, les médias français - se faisant en cela l'écho des autorités de françaises - soutenaient qu'il n'y avait pas d'issue militaire possible à la crise qui venait d'éclater. Les rebelles, disaient-ils, étaient surarmés, bien entraînés et disciplinés face à une armée ivoirienne en déliquescence. Comment le savaient-ils ? Ces médias ne tardèrent d'ailleurs pas à faire le panégyrique de ces assaillants. Ils furent même traités de Robins des bois des temps modernes; de rebelles policés qui réglaient leurs dépenses rubis sur ongle et se battaient pour des causes justes : lutte contre l'exclusion, les injustices faites au Nord, l'ivoirité, la xénophobie, etc. Bref, les rebelles condamnés dès l'éclatement de la crise furent ennoblis et rendus fréquentables...par la presse et la diplomatie françaises au grand dam du peuple de Côte d'Ivoire. Baptisés MPCI au départ, ils acquirent leurs lettres de noblesse en devenant Forces nouvelles. Désormais, ils pouvaient participer à toutes les négociations sur un pied d'égalité que le pouvoir légalement investi par le Peuple de Côte d'Ivoire et les partis politiques régulièrement constitués. Le clou de cette sanctification fut Marcoussis et Kléber, axées essentiellement sur la satisfaction des revendications du bloc rebelle. Couvés par la communauté internationale combinarde, ils entrèrent au gouvernement kalash au poing, sans jamais avoir donné de signe de renonciation à leur projet de renverser leurs institutions de la République de Côte d'Ivoire.Silence approbateur de la communauté internationale. La feuille de route édictée par Marcoussis fut mise sous le boisseau: le désarmement, la réunification du territoire et le redéploiement de l'administration furent relégués aux calendes grecques, avec la bénédiction de la communauté internationale. Le boycottage de l'action gouvernementale dans un mutisme assourdissant de la communauté internationale, qui a même plaidé pour que les ministres révoqués pour absentéisme chronique (Soro sous Seydou Diarra) retrouvent leur fauteuil au gouvernement ,était de mise. Consécration de l'incurie. Que dire de l'impunité totale assurée aux rebelles ! Les innombrables violations des droits de l'homme et les tueries en masse perpétrées dans les zones sous contrôle rebelle n'ont suscité quasiment aucune protestation de la part de la communauté internationale. Citons à cet effet, I'élimination de Doe Félix, les massacres dans des conteneurs à Korhogo, les meurtres de certains chefs rebelles par leurs pairs à Bouaké et à Korhogo (nous n'allons pas plaindre des criminels mais tels sont les faits), les massacres de Petit Duékoué et de Guitrozon que la communauté internationale a condamné d'une voix inaudible. La combine a pris de telles proportions que l'on peut dire sans craindre de se tromper que la communauté internationale est de mèche avec la rébellion à laquelle elle apporte un soutien actif.Du soutien actif de la communauté internationale à la rébellionQui a contribué à l'implantation des rebelles à Bouaké ? C'est bien la France qui, sous le prétexte d'avoir besoin d'une trêve de 48 heures pour évacuer ses ressortissants et les étrangers, a réorganisé et alimenté en armes la rébellion qui était en déroute à Bouaké (Gary K Busch in La Guerre de la France contre la Côte d’'Ivoire). Qui favorise la partition de la Côte d'Ivoire en trois par Licorne et l'Onuci (zone de confiance, zone sous contrôle rebelle et zone gouvernementale), permettant aux rebelles de se targuer d'avoir un territoire sous leur contrôle et de pavoiser ? C'est bien la combinarde de communauté internationale.Alors qu'Annan appelait au respect des constitutions en Afrique lors d'une réunion de l'UA à Addis-Ababa, la communauté internationale, I'ONU en tête, n'a-t-elle pas œuvré à saborder la Constitution ivoirienne. N'est-ce pas elle qui prône des solutions politiques à la place de l'organisation de référendums pour trancher des questions essentielles telles que l'éligibilité à la présidence, le foncier rural et la naturalisation? Alors que Kofi Annan soutient à propos du Hamas, qui a remporté les élections législatives en janvier en Palestine, qu'aucun groupe ne sera convié aux négociations de paix tant qu'il sera en armes, en Côte d'Ivoire, c'est aux rebelles que la communauté internationale déroule le tapis pendant qu'elle accable le pouvoir en place et les patriotes de tous les pêchés d'Israël.La communauté internationale apporte désormais ouvertement appuis diplomatiques et logistiques à la rébellion. Les voix qui se sont élevées hier contre la rébellion se sont toutes tues quand elles n'embouchent pas désormais les trompettes de l'encensement. Devenue honorable, la rébellion bénéficie d'un large soutien diplomatique dans la sous-région. Le Ghana observe désormais de loin le conflit ivoirien, la France et ses potions magiques ayant eu raison d'un Kufuor qui se mêlait trop du conflit ivoiro-ivoirien dans la chasse gardée de la France; au Sénégal, Wade ouvre les portes de son palais et ses ondes aux rebelles ivoiriens alors que les médias d'Etat sénégalais n'ont pas le droit de s'ouvrir aux rebelles casamançais; au Mali, les rebelles peuvent circuler et se livrer à des trafics commerciaux de tout genre ; au Burkina, ils sont les nouveaux investisseurs, les alliés du régime et de l'économie burkinabé. Blaise ne ménage aucun effort pour les recevoir et pousse l'outrecuidance et l'injure jusqu'à les convier à sa prestation de serment. Que dire de la France qui soit nouveau sur son implication dans la rébellion ? L'Élysée et Matignon mettent tout en œuvre pour que leurs poulains ne manquent de rien : égards protocolaires, moyens, appuis logistique et militaire.Tout y passe ! Le triomphe de la rébellion garantira la stabilité de l'empire français.Alors, le reste n'est qu'affaire de jugeote. Quand elle ne crée pas des relais et des réseaux mafieux (arrestation de Blé Goudé en Belgique, pervertissement des vues et des résolutions des Nations Unies), la France s'implique directement dans le conflit qu'elle a elle-même qualifié au départ d'ivoiro-ivorien, comme ce fut le cas en novembre 2004, sombrant dans la folie.De la combine à la folieLa France a fait échec à l'opération Dignité en détruisant les aéronefs militaires ivoiriens pour éviter que ses protégés ne soient mis hors d'état de nuire. Elle préserve ainsi sa monnaie d'échange - à savoir la rébellion - qui lui permet de prendre le peuple de Côte d'Ivoire en otage. Pour masquer la vérité, elle empêche l'accès des sites bombardés aux autorités ivoiriennes commises aux investigations sur les événements de novembre 2004. Pire, comme un État voyou, elle a fait disparaître les boîtes noires des aéronefs mis en cause pour brouiller l'enquête. Malfaisante, elle a étendu sa toile de perfidie en manœuvrant pour que la victime prenne la place du bourreau sur l'échafaud de la réprobation publique. Ainsi, la Côte d'Ivoire est-elle vouée aux gémonies, à sa place.Sur son instigation, la communauté internationale n'a pas trouvé de mots assez durs pour condamner l'opération Dignité alors que les autorités ivoiriennes avaient eu l'aval de ses représentants à Abidjan. Une réunion de quelques chefs d'Etats africains aux ordres - de l'Elysée - convoquée à Abuja en novembre 2004 n'a eu aucun mot de compassion pour les victimes de l'armée française. Au contraire, ce sont les Ivoiriens qui ont été cloués au pilori pour avoir voulu recouvrer leur dignité. Ces dignes chefs d'États africains n'ont rien trouvé de mieux à faire que de faire allégeance à la Chiraquie. Résultats des courses: une résolution du Conseil de sécurité a condamné la Côte d'Ivoire et décidé d'un embargo sur les livraisons d'armes à notre pays. De façon éhontée, à l'expiration de l'embargo, la France et ses affidés ont inventé des mensonges puérils pour que l'embargo soit reconduit, alléguant des violations de l'embargo par la livraison d'armes à la Côte d'Ivoire par l'Afrique du Sud et la réparation de nos aéronefs détruits.Partie prenante intégrale au conflit ivoirien aux côtés des rebelles coalisés, la communauté internationale a depuis belle lurette jeté bas les masques. Les propos et attitudes de ses émissaires le confirment tous les jours que Dieu fait. Sinon, comment comprendre les sorties de ces pseudo-artisans de la paix qui aliènent la vérité et le droit ? Ecoutons, à propos de la CEI, Monteiro nous recommander de préférer l'arrangement politique au droit. A quelques heures de la tenue de la deuxième réunion du GTI, I'ambassadeur de Belgique près la Côte d'Ivoire ne disait-il pas, au sortir d'une audience avec le Chef de l'État, Laurent Gbagbo, qu'il souscrivait à la dissolution de l'Assemblée nationale, en violation de la décision de la Cour constitutionnelle. Louis Michel, de la Commission européenne ne nous disait-il pas que les élucubrations du GTl avaient valeur d'oukases auxquels les Ivoiriens devaient se soumettre ? Le pro-consul Pierre Schori, représentant spécial de Kofi Annan, le nègre de service à l'opaque Maison de verre - de combine, oui - à New York, n'avait-il pas déjà entériné la dissolution de l'Assemblée nationale quand la résistance patriotique l'a rappelé à l'ordre ? Obasanjo, le pompier venu éteindre le brasier allumé par le GTI, n'avait-il pas déclaré que le GTI n'avait ni autorité, ni compétence pour dissoudre l'Assemblée nationale pour être contredit quelques jours plus tard par le Conseil d'insécurité de l'ONU qui disait endosser les positions du GTI ?Tout un peuple a mal compris et contesté une chose qui n'existe pas. Et oui, la Côte d'Ivoire a sombré dans la folie. Voilà ce qu'on veut nous faire croire. Mais les vrais fous, c'est la communauté internationale incapable d'assumer ses propres turpitudes et ses desseins obscures. La folle, c'est cette communauté internationale qui pense que les Ivoiriens sont incapables de lire ses combines. La démente, c'est cette communauté internationale polymorphe qui veut décapiter l'État souverain de Côte d'Ivoire et le mettre sous administration. La déséquilibrée, c'est cette mafia chiraco-onusienne qui prend des sanctions à l'encontre des Patriotes pour avoir défendu la dignité de leur patrie et les inscrits dans le même registre que des criminels comme Fofié Kouakou. Vraiment, la raison a déserté ce monde, tant et si bien que Kofi Annan ose envoyer une facture à l'État de Côte d'lvoire pour exiger réparation des dégâts subis par l'Onuci, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par le GTI. Nous n'allons pas nous attarder sur le non-sens d'une telle action qu'il faut comprendre. Annan a du mal à boucler son budget et tous les moyens sont bons pour y arriver, y compris verser le sang humain, commerce qu'il affectionne. Après les Rwandais, qu'il a laissé tuer en masse c'est aux Ivoiriens qu'il s'en prend.Par sa pratique du double langage et la pensée antithétique, la communauté internationale a démontré qu'elle n'a ni crédit, ni honorabilité. Elle nous a amplement démontré qu'elle ne défend pas la cause des petits pays. Elle a clairement montré qu'elle est entièrement partie prenante au conflit ivoirien. En conséquence, le collectif de la société civile patriotique met simplement la communauté internationale en garde. Si elle et ses porte-voix, comme Kofi Annan, persévèrent dans leurs basses combines, ils trouveront sur leur chemin, un peuple déterminé à lutter, au prix de sa vie, pour préserver sa dignité; remercie Bongo, le répondeur automatique de la France de nous avoir informé que pour avoir fait obstacle aux manigances du GTI, les Patriotes ivoiriens ont fait échec à la régence de Banny telle que voulue par Paris et que, en conséquence, la mission de Banny a échoué; met en garde la France chiraquienne sur son projet de faire perdurer la crise ivoirienne pour assouvir ses desseins. Le peuple de Côte d'Ivoire ne supportera pas indéfiniment la sujétion dans laquelle la France entend le maintenir. Il saura se dresser contre la France et ses affidés pour conquérir sa liberté.

Le Président, Nyamien Messou

lundi, 4 décembre 2006

Journée de la jeunesse africaine

COMMEMORATION DU DEUXIEME ANNIVERSAIRE DES MASSACRES DEVANT L’HÔTEL IVOIRE


« N’oublions pas, Ne LES oublions pas. ILS sont tombés pour la patrie ; Rendons LEUR hommage en continuant à persévérer dans la lutte pour une AFRIQUE respectée et digne… »

Samedi 9 décembre 2006 Lieu : Zürich Salle wipkingkeg De 16 heures à 24 heures tram 13 ou 4 à partir de la gare centrale.
Entrée libre
Programme : Témoignages, conférence, discussion autour du livre du Président du COJEP Charles Blé Goudé.


Contact : 078/751 21 62/ 079/7505881

jeudi, 16 novembre 2006

Bienvenue au patriote

La communauté patriotique ivoirienne de Suisse a la joie d' accueillir son nouveau membre ; il s'agit du patriote GNAHOUA JOHAN , né le lundi matin 13 novembre 2006 à 6 heures du matin , "un vrai guerrier hein" . il pèse quatre kilos neuf cents et se porte comme un charme. (voir ci dessus photo)

Le Cojep suisse adresse par ma voix les félicitations à M.et Mme Gnahoua JC.

vendredi, 10 novembre 2006

CONVOCATION

ASSEMBLEE EXTRAORDINAIRE DU BUREAU EXCECUTIF

Camarade, Coordinateur, et membre du Bureau fédéral de la Représentation suisse, tu es convié à la réunion du bureau qui aura lieu le dimanche 19 novembre 2006 à partir de 15 heures à Zürich au domicile du secrétaire chargé des finances et de la trésorerie.
L’ordre du jour est :

• Définition des stratégies futures après une analyse profonde des derniers évènements.

• Organisation des journées de la Jeunesse Ivoirienne des 08, 09, 10 décembre prochains à Zürich et à Berne.

• Divers

Compte tenu de l'importance de l'ordre du jour et de la situation du pays, ta présence est vivement souhaitée et même nécessaire.

Pour toute information complémentaire envoie un courriel à cette adresse : gnahua29@hotmail.com

Pour la patrie, agissons maintenant.

Par Jean Claude Gnahoua
Représentant Cojep suisse

mercredi, 8 novembre 2006

Le 25 octobre 2006 comme 28 septembre 1958...

L’histoire se répète, il y a plus d’un demi-siècle que l’Afrique digne jouait son destin face à la magouille de la France ingrate et colonialiste.
Malgré l’exploitation inhumaine de 62 ans dont elle a été victime, l ‘Afrique noire comme blanche se saignera pour sauver son bourreau des griffes de l’Allemagne nazie d’Adolph Hitler.
L’Afrique se videra alors presque de ces vaillants hommes pour une cause très lointaine. Les Africains épris d’un humanisme naturel inouï défendront valablement la cause de la France qu’une puissance sœur, l’Allemagne avait occupée très rapidement. Après donc cette période de bravoure, les africains demanderont leur liberté et leur autodétermination. Cette volonté troublera la métropole. Elle manipulera et engagera des collaborateurs locaux qui l’aideront à voler la volonté des Africains qui sont pourtant dignes se prendre en charge, et même d’élaborer un partenariat. De gaule élaborera une loi pour torpiller la victoire des Africains. Il réussira à diviser les Africains... Et cet envol, cet éveil de la vraie indépendance du continent fut sacrifié sur l’autel des désirs nombrilistes et égoïstes de certains leaders comme Houphouët Boigny, Léopold Sédar Senghor, Amadou Diory, Ouezzin Coulibaly, MobutuSeul un leader a conduit son peuple à un statut de fierté. Malgré ce que les experts de développement peuvent penser de la Guinée, Ahmed Al Mamy Sékou Touré, qui a dit clairement NON à cette balkanisation de l’Afrique, avait sans doute compris les méfaits d’une telle acceptation. L’homme a prévenu qu’un oui à cette loi néocolonialiste conduirait l’Afrique à la misère. Une misère qui humilie, déchire, et tue l’Afrique sept décennies plus tard .......,
Comme l’humanité a commencé en Afrique, elle a encore une autre chance de s’affranchir et de se faire respecter par les autres nations quelque soit leur puissance. Et cette chance ou cette occasion se révèle encore en Afrique, dans un pays voisin de la Guinée de Sékou Touré: la Côte d’Ivoire avec le Président Laurent Gbagbo, qui à son arrivée au pouvoir en 2000 a demandé à la France de revoir la coopération entre la Côte d’Ivoire et la France . Cela a suffit pour que les pouvoirs français déchainent tous les chiens de guerre contre la côte d’ivoire: Ces chiens de guerre ne réussiront pas à prendre le pouvoir, mais ils bénéficieront du soutien de la France de Chirac, un autre Gaulois, un colonialiste pur sang. Cette phase ne leur réussira pas, cependant elle tente de croire à ses méthodes mafieuses, car la France ignore que les temps ont changé et que la majorité des africains sait et a enfin compris le petit jeu de la France qui consiste à diviser le peuple pour mieux exploiter les ressources naturelles. Cette fois cela ne passera pas, car tous les Ivoiriens Ivoiriennes et les Africains sont déterminés faire barrage à l’imposture qui freine le développement du continent. Il ne faut pas ignorer que tout développement est la résultante d’une autodétermination et nous ne devons pas nous laisser distraire par les propos par certains africains vendus, des collabos tels un Koffi Annan, ou un Henri Konan bédié, car cette race d’hommes a toujours existé dans tout combat de libération d’une nation. C’est pourquoi, Nous devons rester mobilisés et continuer le combat car c’est une question d’existence et essentielle pour l’Afrique face à cette mondialisation .......qui ne prend pas en compte que les assistés......
Que Bouddha bénisse la côte d’ivoire.
Jean-Claude GnahouaReprésentant du Cojep suisse.gnahua29@hotmail.com

lundi, 6 novembre 2006

Charles Blé Goudé (Leader de l`Alliance des jeunes patriotes) :
"Ceux qui crient ne descendent pas dans la rue"
Dans cette interview, le président de l`Alliance des jeunes patriotes sur l`actualité brûlante du pays. De l`accord des jeunes leaders, à la Résolution 1721, il dit tout. Entretien.

L`opposition avait annoncé l`apocalypse pour le 31 octobre, mais vous, vous aviez dit qu`il n`y aurait rien. D`où teniez-vous cette assurance ?

Quand on veut diriger un peuple et quand on est resté longtemps avec ce peuple, il faut apprendre à le connaître. Quel est l`état d`âme des Ivoiriens, de 2002 jusqu`à maintenant ? De 2002 à 2004, les Ivoiriens avaient besoin d`un langage qui pouvait chasser en eux, la peur. Il fallait donc faire de grands meetings avec un langage dur, pour ainsi, effrayer l`adversaire. Aujourd`hui, les Ivoiriens ont besoin d`un langage rassurant, pouvant leur permettre de mener une autre vie. Ceux ne qui peuvent pas comprendre ça, c`est qu`ils ne peuvent pas faire de la politique. Ils doivent abandonner ce métier noble. C`est fort de cela que nous avions dit qu`il n`y aurait rien le 31 octobre passé. Parce que ceux qui crient et qui appellent à l`apocalypse, ne viennent pas dans la rue. C`est le peuple qui agit, qui a besoin d`être rassuré. Ils n`ont pas encore compris qu`en chaque Ivoirien, se trouve cette volonté de vivre dans un pays souverain. Et le fait même de parler sous couvert de la France, énerve les Ivoiriens. On ne sait pas sur qui ils comptent pour renverser un régime et appeler à l`apocalypse. Je ne crois pas que les Ivoiriens puissent accepter de détruire leur pays. Regardez bien tous ceux qui parlent : Djédjé Mady, Guikahuié et les autres, ils ont fini de vivre leur vie. Ils ont tout eu de ce pays et ils veulent nous laisser un pays apocalyptique. Pourquoi ? A leur âge, ils parlent encore d`avenir politique ? A 60 ou 70 ans, on ne parle que de souvenir, on ne parle plus d`avenir. Nous qui parlons d`avenir, nous ne pouvons pas permettre cela. C`est pourquoi nous avions dit qu`il n`y aurait rien. Et nous sommes heureux qu`au moment où nous parlons, nous sommes au 31 octobre 2006. Et nous souhaitons qu`il n`y ait rien.

A l`initiative d`Alpha Blondy, les jeunes devaient se retrouver, mais ceux du G7 ne sont pas venus. Cela ne donne-t-il pas raison à ceux qui pensent que Blé Goudé s`est laissé piéger par la jeunesse du RHDP ?
Revenons à l`accord de paix signé le 26 juillet 2006. Que ce soit un accord, un discours ou une décision politique signé ou prononcé par un leader, il faut se poser la question suivante : quel effet cela entraîne ? Un effet d`adhésion ou pas, selon la réaction du peuple sur le terrain. Je pense qu`il y a eu un effet d`adhésion. En ce sens que l`appel au calme que nous avions lancé ensemble, a été suivi. Et cela a profité à tous les Ivoiriens et à la Côte d`Ivoire ainsi qu`à tous ses amis qui y vivent. Si nous sommes d`accord là-dessus, moi je ne parle pas de trahison. Parce qu`au lendemain de cet accord, jusqu`au moment où je vous parle, la Côte d`Ivoire a connu le calme. Et une fois cela passé, les uns et les autres sont libres de toujours se reconnaître ou non dans cet accord. L`opinion est là et elle va juger.En ce qui nous concerne au niveau de l`Alliance, nous sommes heureux. Hier, nous nous sommes retrouvés au grand complet avec les autres camarades de l`UPLTCI de Djué Eugène, Konaté Navigué (JFPI), Watchard (CNLB), tous les jeunes leaders et l`Alliance avaient répondu présents, même la jeunesse du PIT était là. Mais nous, nous prônons la paix et l`apaisement. Nos camarades de la RJR de Karamoko Yayoro et de la JPDCI de KKB n`étaient pas venus. Ont-ils eu un empêchement ? Je ne sais pas. Pourquoi ils ne sont pas venus ? Je ne sais pas non plus. C`est à eux de l`expliquer. Mais en tout cas, moi je n`appelle pas ça une trahison.

Etiez-vous choqué de leur absence ?

Non, pas du tout. Parce que ce sont des jeunes qui sont des présidents de structures spécialisées de leurs différents partis politiques. Et donc il leur faut l`accord de leurs leaders. Les ont-ils empêché de répondre à l`appel d`Alpha Blondy ? Ce que je sais, c`est qu`Alpha Blondy a appelé Henriette Diabaté en notre présence. Elle a dit avoir donné l`accord à Yayaro de venir. Il m`a dit après qu`il a appelé le Premier ministre Alassane Ouattara, qui lui, dit aussi avoir donné son accord à Yayoro pour nous rejoindre. Pourquoi ne sont-ils pas venus ? Je ne saurai répondre. En ce qui nous concerne, nous jouerons notre rôle jusqu`au bout.

Quel est ce rôle que vous jouez ?

Notre rôle, c`est de faire en sorte que la jeunesse ne joue pas au jeu de ceux qui appellent à l`apocalypse.
Blé Goudé signe un accord de paix avec la jeunesse du RHDP, on se dit que toute la jeune est mobilisée pour la cause. Mais à quelques jours du 31 octobre 2006, ces mêmes présidents de jeunes tiennent des langages faisant entorse à la paix…Oui mais cela n`engage pas Blé Goudé. Dans un accord, chacun doit prouver sa bonne foi et respecter ce qu`il a signé. En ce qui nous concerne au sein de l`Alliance, nous continuons de respecter notre signature. Parce qu`elle nous engage. On ne joue pas avec les Ivoiriens. Donc je ne peux pas juger et jauger de la bonne foi de celui qui est en face de moi. C`est sur les actes qu`on juge les gens. J`ai lu comme vous, ces appels dans les journaux. Evitons de faire comme nos aînés…

C’est-à-dire ?

C’est à dire, nous nous retrouvons pour partager un plat en riant, pendant qu`on incite nos partisans à la haine et l`affrontement. Ce n`est pas sérieux. Toute société change par génération. Et c`est ce que notre génération doit faire en évitant de tomber dans le jeu de l`hypocrisie. Parce que c`est ce jeu qui a envoyé la guerre.
Aviez-vous continué à vous voir et travailler pour la paix, depuis l`accord du 26 juillet 2006 ?Bien-sûr qu`on a continué de travailler ensemble. Chacun dans son camp a essuyé des critiques. Et sachez que le leader n`est pas celui qu`on applaudi toujours. Le leader a un rôle de pédagogue. Il explique sa position quand il la trouve juste. Le leader ne se laisse pas entraîner par la masse. Le leader entraîne la masse. Et quand la masse ne comprend pas la position du leader, par peur de se laisser envahir par la masse, ne revient pas comme ça, sur sa position. Il s`explique et se fait comprendre par la masse, pour que sa position passe. Parce que nous avons le droit et le devoir de sauver ceux qui nous suivent. En tout cas, nous nous sommes souvent appelé, mais les gens sont sous la coupole de leurs leaders. Ils sont certainement emprisonnés et embrigadés, mais je suis convaincu qu`ils ne veulent pas de l`affrontement. Seulement, rien ne dépend d`eux.
Ils ne veulent pas de l`affrontement, mais le RHDP auquel ils appartiennent s`y apprête.

Que fait donc l`Alliance ?

L`Alliance appelle à la paix et explique aux uns et aux autres que l`intérêt de la Côte d`Ivoire ne se trouve ni dans la chienlit, ni dans la destruction…
Est-ce un message de défaitiste ou de stratège ?Ce n`est ni un discours de défaitiste, ni un discours de stratège. C`est un discours courageux de jeunes gens qui pensent qu`il faut éviter l`apocalypse à la Côte d`Ivoire.

Quel commentaire faites-vous de la résolution proposée par la France ?

Dans le principe, la France n`a pas le droit d`outrepasser les propositions de la CEDEAO et de l`Union africaine…
Pourquoi ?Mais parce que l`ONU elle-même a toujours dit qu`elle appuie les efforts des Africains. Et les Africains ont produit un texte qui forcément, n`est pas bon pour nous. Vous comprenez ? Une table de négociation est toujours une table de donner et de recevoir. Il y a souvent des décisions difficiles, mais on se dit que si ça peut arranger le pays, ok.
Chaque fois que la France propose une résolution à l`ONU, elle passe comme une lettre à la poste. Mais pour sa dernière proposition, il y a eu problème…Cela veut dire que le temps travaille pour la Côte d`Ivoire. Chirac a voulu user de l`usure. Il s`est dit que plus la crise dure, plus les patriotes se découragent, plus la lutte s`émousse, alors il va avoir GBAGBO dans le temps. C`est l`effet contraire. Je profite pour remercier les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Tanzanie et tous les autres Etats qui ont compris le sens de notre combat. Plus le temps passe, plus les uns et les autres cherchent à comprendre ce qui constitue le nœud gordien qui oppose réellement, la France à la Côte d`Ivoire. Les gens cherchent à comprendre la crise ivoirienne. Et au fil du temps, tant en Afrique qu`ailleurs dans le monde, l`on a constaté que la résolution française a coincé. Cela veut dire que les gens ont commencé à s`interroger. La France est juge et partie. Elle est même une partie belligérante dans cette crise. Et quand les gens s`interrogent, je souhaite que la France elle-même s`interroge aussi.

On a aussi parlé des pouvoirs exécutifs pour le Premier ministre Banny, qui lui, disait dans un organe français, qu`il n`en a pas besoin, il n`est pas demandeur. Quel commentaire ?

Le Premier ministre dit qu`il n`en a pas besoin, mais Chirac en a besoin. Il faut bien le comprendre dans cette histoire. Chirac est à la recherche pas de la résolution de la crise ivoirienne, mais d`un cheval rentrant et gagnant qui peut s`opposer au Président GBAGBO et qui peut même l`écarter et installer un Président qui ne peut faire le bonheur de l`Ivoirien, mais qui peut être à ses bottes. Donc c`est vrai que Banny n`en a peut-être pas besoin, mais Chirac, lui, en a besoin.
Comme on le dit dans un jargon, chien ne mange pas chien. Alors logiquement la résolution française devait passer, puisque c`est un jeu d`intérêt entre les grandes puissances…Vous dites que chien ne mange pas chien. Mais il arrive que les chiens se battent sur un morceau de viande. La question qu`on se pose aujourd’hui, est-ce que les puissances dites grandes ont aujourd’hui les mêmes intérêts dans la crise ivoirienne. Avant la Résolution 1721, le Président Chirac a fait une grande tournée en Chine, pour signer de grands contrats. Les Ivoiriens ont retenu leur souffle. Beaucoup se sont dits qu`en retour de ces contrats, elle aura la voix de la Chine. Ça n`a pas " été " le cas. Cela veut dire que les gens savent faire la part des choses. Les choses évoluent, les mentalités évoluent, les intérêts aussi. Il faut que tous ceux qui sont engagés dans la résolution de la crise ivoirienne, sachent que beaucoup de choses ont changé. Il faut aussi changer sa manière de voir.
Mais elle a pensé que sa résolution est la meilleure… Mais, moi je ne sais pas par quel gymnastique, on veut nous faire croire, nous qui avons été à l`école, qu`une résolution de l`ONU est au-dessus d`une loi fondamentale. Même les traités qu`on ratifie et qui peuvent être au-dessus, mais un traité n`est opposable et s`oppose à un pays que lorsque les autorités de ce pays l`ont ratifié. Mais une résolution ne peut pas avoir la même valeur que le traité. Je ne suis pas juriste, mais je pense que c`est une notion élémentaire quand on veut faire la politique. Donc je suis quand même déçu de voir des gens spéculer sur des notions élémentaires autour desquelles, ils semblent exprès faire la confusion. Donc le Président Chirac en le disant, il fausse le jeu. Dans la charte de l`ONU, les pays sont souverains. Et les résolutions sont souvent prises en conformité avec la loi fondamentale, pour ne pas choquer, pour ne pas piétiner la souveraineté du pays. Pour ça seulement, je pense que la France fait fausse route. Voilà pourquoi je dis que c`est la France qui veut créer la chienlit en Côte d`Ivoire.

Avez-vous les preuves de ce que vous avancez …

Mais bien sûr ! Le seul fait même d`outrepasser la décision de l`Union africaine (UA) et aller écrire une autre résolution qu`on dépose à l`ONU, au nom de la Côte d`Ivoire. Pour cela seulement, la France veut la chienlit. Mais je vais vous expliquer pourquoi. Le problème ivoirien est devenu un problème d`ego pour le Président Chirac. C`est devenu un problème d`orgueil pour lui. C`est devenu un problème de personne, pour lui. Un Président qui disait et les autres obéissaient toujours. Un Président qui a toujours eu à ses pieds tous les autres Présidents africains. Voici ce Président qui depuis 4 ans, est en train de mettre la destruction d`un chef d`Etat, qui se trouve être Ivoirien, mais qu`il ne réussit pas, malgré tous les appuis internationaux dont il dispose et malgré tout ce qu`il a déployé comme réseaux et moyens financiers, il ne réussit pas. Et il se trouve que nous sommes à quelques mois du départ du Président français. Dans son camp, les héritiers et les successeurs ont commencé à donner de la voix. Et les élections en France approchent. Chirac va-t-il partir en laissant le Président GBAGBO au pouvoir? N`est-il pas en train de corroborer avec l`adage qui dit " pris qui croyait prendre ? " Chirac a donc un problème. Il lui faut donc par tous les moyens, régler le problème GBAGBO, avant de partir.

En quoi pensez-vous que le départ de Chirac, du pouvoir, va résoudre le problème ivoirien ?

Ce n`est pas forcément que cela va résoudre la crise ivoirienne. Mais c`est une défaite psychologique et historique pour Chirac que de laisser GBAGBO au pouvoir alors que lui, quitte le pouvoir. Parce que les gens retiendront que le Président GBAGBO a résisté face au Président Chirac, qui ne reviendra plus au pouvoir. Et cela sera écrit dans les annales de l`histoire, que de 2002 à 2006, un Président français qu`on appelle Chirac a tenté de destituer un autre Président africain qu`on appelle GBAGBO. Et malgré tous les moyens dont il disposait, il a échoué. Et pendant que le monsieur est maintenu au pouvoir, Chirac est parti. Il n`a pas envie que cela fasse tache d`huile dans la sous-région.

Avant le vote de la 1721, on a assisté à une montée de tension dans le camp du Rhdp. Quelles ont été les consignes que vous aviez données à vos camarades patriotes ?

Quand on mène un combat, on cherche à préserver les acquis. Lorsque vous voyez un entraîneur demander à ses joueurs d`attaquer et de marquer, cela veut dire que son équipe est en difficulté. Donc ce n`était pas à nous d`attaquer. Et nous n`avions pas à attaquer. Nous, nous menons ce combat pour que la Côte d`Ivoire retrouve la paix et qu`il y ait des élections libres et transparentes, pour que les Ivoiriens choisissent celui à qui ils veulent confier la destinée de leur pays. A côté de cela, je souhaite que les jeunes patriotes ne cèdent pas à la provocation. L`adversaire en difficulté, peut provoquer pour énerver et profiter de ce cafouillage. Jacques Chirac a donné des consignes fermes, selon nos informations, pour qu`il y ait une chienlit en Côte d`Ivoire, afin de profiter et installer un nouveau président. Soyons plus que jamais vigilants, ne dormons pas, mais ne cédons pas à la provocation.

A peine la Résolution 1721 votée que le chef de l`Etat s`est prononcé. Quel commentaire faites-vous de son message ?

Ecoutez, je n`ai pas pour habitude de commenter les propos du Président de la République. Il sait ce qu`il a à faire. Nous savons ce que nous avons à faire. Que croyez-vous que je vous dise ?
Son discours vous sied ?

Forcément ! Voici quelqu’un qui se bat contre un réseau de déstabilisateurs, tant en Afrique qu`en Europe, pour que la loi fondamentale qui régit son pays, comme c`est le cas dans tout pays, ne soit pas violée. Il gagne ce combat, alors que les ennemis lui prédisaient le pire. C`est donc tout à fait normal qu`il monte au créneau pour clarifier, recadrer le débat politique et mettre chacun à sa place. Sachez qu`en Côte d`Ivoire, il y a un seul Président de la République qui nomme par décret : c`est Laurent GBAGBO. Et il en sera ainsi, jusqu`à ce que les Ivoiriens se choisissent un autre pour le remplacer, démocratiquement. Le reste c`est du folklore et le chef de l`Etat sait ce qu`il faut prendre comme décision, par ordonnance, pour le Premier ministre, qui a obligation de désarmer les rebelles. Je suis d`accord avec le discours d`apaisement et de courage de ce briseur de mythe qu`est le Président Laurent GBAGBO.

Yacouba Gbané et Frimo Koukou