dimanche, 31 août 2008

TOGO: Réconciliation menacée

<< Un Peuple sans griot est un peuple mort>> le dit souvent chez les peuple Kotokoli. C’est dire qu’un Peuple sans faiseur d’opinion est un peuple sans avenir, sans repère, sans perspective, un peuple, qui perd sa mémoire, un peuple sans horizon meilleure.

En effet l’épée de Damoclès du clan des Gnassigbé vient encore de tomber sur un vaillant fils de la terre de nos aïeux, le 15 Août 2008.

L’assassinat de l’historien, journaliste, politologue et homme politique, Atoutsé Kokuovi Agbobli, président du parti MODENA, parti proche de l’Union des Forces du Changement, UFC vient de porter un coup sérieux au processus de Réconciliation au Togo.

Face aux assassinats répétés des faiseurs d’opinion, la liberté d’expression est encore victime d’une autre manière un coup de force dans épanouissement, par conséquent la démocratie togolaise vient d’être de nouveau menacée. Lors que l’on tourmente sans relâche, l’on martyrise et assassine injustement et cruellement les faiseurs d’opinions, l’on se pose la question de savoir ce que serait une démocratie sans faiseurs d’opinion. Car ces derniers sont des acteurs de la liberté d’expression et d’opinion, du débat contradictoire qui sont des piliers fondamentaux de la démocratie.

En Octobre 2005 c’était Dimas Dzikodo, lui aussi journaliste et défenseur des droits de l’homme qui a été victime d’une attaque de la milice alors qu’il rentrait chez lui du travail. Pas plus qu’hier ce fut Atoutsé Kokouvi Agbobli, demain se serait qui ? sur la liste noire de la milice. En 1993 l’on se souvient qu’au lendemain de la Conférence Nationale Souveraine, c’était le colonel Narcisse Yoma Djoua qui avait semé la mort dans les rangs de opposition et contraignant certains opposants à l’exil.

Alors que <> parle de justice ; de réconciliation et de pardon nationale, la barbarie ; les exécutions extrajudiciaires et d’actes liés à l’impunité refont surface sur la scène politique au Togo. Cette nouvelle arrogance de la milice de son parti, le RPT est due à l’impunité dont jouissent les auteurs des massacres d’Avril 2005 et autres massacres politique qu’a connu notre pays jusqu’aujourd’hui. Cette insécurité organisée par eux et pour eux n’est rien d’autres que la conséquence de l’impunité qui règne au Togo.

Aujourd’hui l’assassinat de Atoutsé Kokouvi Agbobli est un signal sans équivoque que le pouvoir des Gnassigbé veut nous donner avec pour toujours la même méthode : tué un pour terrifier les autres. Le but est d’effrayer, de tourmenter, de faire peur aux autres intellectuels et faiseurs d’opinion en les montrant que les habitudes et les stratégies de la maison sont plus que jamais vivaces dans le clan des Gnassigbé.

Je demande à tous les camarades panafricains de choisir le refus catégorique de se taire. Vous devez qui que vous êtes et où que vous soyez dénoncer les crimes politique en Afrique.

Fait à Zürich, 17 Août 2008

Ouzéirou Adam-Nekere,
Ancien étudiant de l’Université de Lomé
Président du MPP-BT
adamnekere@yahoo.fr

mardi, 20 mai 2008

Hommage à MEMEL FOTE

un monument du savoir, un baobab pour l'émancipation de l'homme noir , un panafricain, l'anthropologue Harris Memel Fôtè est parti rejoindre ses pairs combattants de la liberté( Aimé Césaire; Léopold Sédar Senghor, Léon Gontras Damas , Birago Diop.......)
En ce jour du 12 mai 2008 à Abidjan.... le baobab de la négritude ivoirienne s’est courbé
Pleurons l'homme et pensons à continuer la lutte pour le respect de sa mémoire....
Repose en paix Érudit de la cité africaine... et du monde du savoir....


Jean -Claude Gnahoua
Rep Cojep suisse.

ENFIN, IL S’EST DEVOILE….

Par Charles Blé Goudé

L’ex chef de guerre Koné Zacharia, commandant de la zone 5 c'est-à-dire Séguela vient d’être démis de ses fonctions selon un communiqué des forces nouvelles . Il lui est reproché officiellement son indiscipline et le sabotage de la visite du premier ministre dans sa zone de commandement.
Mais officieusement, le commandant Koné Zacharia serait contre l’accord politique de Ouagadougou qui instaure la paix dans notre pays après cinq années d’affrontement .
Les rumeurs qui couraient faisant état de dissidence au sein des forces nouvelles viennent de se confirmer .Ainsi donc , Zacharia veut rester rebelle jusqu’à sa mort . Il veut toujours détruire ce pays malgré l’appel lancé par son chef ,Soro Guillaume .Son comportement est inexplicable et suscite des interrogations .Qui est derrière toute cette cabale juive orchestrée contre la paix plus précisément dans la région du sergent chef IB ;putchiste devant l’Eternel . Celui là même qui a voulu renverser l’autorité politique en Cote d’Ivoire en Décembre dernier. Accointance ou suivisme ethnique ? Quand on sait que le déserteur I B est en rupture de ban avec les forces nouvelles .
Aujourd’hui Zacharia s’est montré au grand jour comme l’ennemi de l’accord politique de Ouagadougou. Saluons ce courage tout comme nous sommes d’accord avec la décision du 1er ministre de le démettre de ses fonctions .Son remplaçant Wattao est un fidèle défenseur de l’accord de Ouaga et sa nomination est un gage de sécurité à Séguela .
Zacharia s’est dévoilé mais il n’est pas seul. Ouvrons les yeux .Les commanditaires sont tapis dans l’ombre .

“Le passeport ivoirien désormais sécurisé”

Passeport biométrique/Commissaire Gisèle Blé (Sous-directeur de la police de l’air et des frontières) : Source : FratMat : Dernière Mise à jour : 19/05/2008 (Auteur : autres)

Commissaire, où en est-on avec le projet du passeport biométrique?

Tout est fin prêt. Et bientôt, nous allons lancer la machine.

Bientôt, c’est-à-dire dans combien de temps exactement?

Le 15 juillet précisément, nous démarrerons. Nous commencerons donc la production du passeport ordinaire biométrique. Ce document est sécurisé en ce sens qu’il comporte une puce sur laquelle sont stockées toutes les informations biométriques et biographiques concernant le requérant. Il s’agit de la photo, des empreintes digitales et de toutes les autres informations l’identifiant, à savoir le nom et prénom, la date de naissance, la profession et la validité du passeport lui-même. Une autre page de personnalisation contient ces mêmes informations.

Pourquoi un passeport biométrique pour les Ivoiriens?

On y est arrivé parce qu’il y a un réel problème. Au plan interne, la page de personnalisation était écrite à la main. C’est-à-dire que nous écrivions toutes les informations concernant le détenteur à la main. Ensuite, la photo est collée là-dessus. Avec un tel passeport, la falsification est aisée. Ce qui entraîne une perte de confiance vis-à-vis de notre passeport. Par ailleurs, la Cedeao fait obligation à ses pays membres de sécuriser leur document de voyage. Enfin au lendemain des attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, il y a eu une très forte pression des Américains et des pays occidentaux qui vont très bientôt interdire l’accès à leur territoire aux personnes qui ne seront pas détentrices de passeport biométrique.

Quels sont les documents exigés aux requérants?
Les pièces administratives restent les mêmes. C’est-à-dire l’original de l’acte de naissance, l’original du certificat de nationalité, la photocopie de la carte nationale d’identité verte ou l’original de l’attestation d’identité. Pour les conjoints dont l’époux est Ivoirien, en plus des documents cités, il faut produire la photocopie de l’acte de mariage et la photocopie de la carte nationale d’identité de l’époux. Quant aux naturalisés, ils doivent produire en plus des pièces communes, le décret de naturalisation et un extrait du journal officiel. Les mineurs doivent en surplus produire une autorisation parentale.

Comment se présente la procédure d’établissement?
C’est évident que les choses vont changer par rapport à ce que nous faisions. Auparavant, tout se faisait sur place, ici, à la direction nationale de la sûreté. Maintenant, nous commençons par le paiement des frais (40 mille francs) qui s’effectuera dans les guichets de deux banques retenues (Ecobank et Cobaci). Ensuite, le requérant, avec le ticket de paiement, se rendra dans un site d’enrôlement de son choix pour retirer un formulaire d’identification. Nous aurons cinq sites à Abidjan, la direction nationale de la sûreté, Yopougon, Abobo, Marcory, et Cocody. Tous les documents nécessaires seront contrôlés sur place. On prend la photo, les empreintes digitales. Au bout de 72 heures, le passeport, en principe devrait être prêt. Mais, nous mettrons un peu plus de temps parce que toutes les informations collectées sur les sites seront vérifiées à la sous-direction de la police de l’air et des frontières.

Quel est le délai maximum?
Ça dépend. Ce que nous recherchons, ce n’est pas seulement la célérité. Il y a aussi la sécurisation de ce document.

Donc tous les requérants n’auront pas ce document?
Tous les Ivoiriens l’auront. Mais pas tous les requérants. Le passeport est réservé aux Ivoiriens uniquement.

Comment ferez-vous pour les Ivoiriens de l’étranger avec cette procédure qui paraît longue?

L’enrôlement va se faire dans certaines ambassades choisies selon les mêmes procédures qu’ici. Mais le passeport sera produit à Abidjan. A l’enrôlement comme au retrait, le requérrant doit être présent physiquement. C’est d’ailleurs pour cela qu’on se déplace dans les ambassades.

Quel est le sort des passeports encore valides?

Pour le moment, il n’y aura pas de problème. Nous n’avons pas encore commencé à produire le nouveau. Même à partir du 15 juillet 2008, les deux passeports circuleront ensemble. C’est seulement au bout de la période transitoire de 18 mois que le passeport biométrique sera le seul document de voyage valable.

Malgré les explications du ministre de l’Intérieur, le coût paraît tout de même élevé.
Ce n’est pas vrai. Le passeport biométrique coûte 40 mille pour une validité de cinq ans. Il n’est pas prorogeable. Or l’ancien coûtait 25 mille francs pour trois ans et prorogeable une fois; donc, il revenait à 50 mille francs pour six ans. Faites le rapport vous-même. Nous rassurons les Ivoiriens que ce passeport présentera beaucoup davantage pour eux. Ils auront moins de problème de visa à cause de la sécurisation. Et puis, ils courent plus de risques liés à l’usage frauduleux de leur passeport par une tierce personne.

L’aéroport sera-t-il doté à temps d’équipements nécessaires à la lecture des informations contenues sur le passeport biométrique?
Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour cela. En plus de l’aéroport, nous pourrons lire ces informations à la sous-direction de la police de l’air et des frontières et aux frontières.

Interview réalisée par Doua Gouly

Deuil national Le Baobab de Dabou s'est couché

Mission accomplie. Dimanche le Pr Harris Memel Fotê a rendu l'âme, à 10 h,à la Pisam, à l'âge de 78ans.


Coïncidence, il rejoint le monde des ancêtres le lendemain de la commémoration en France de la fin de l'esclavage. C'est une page du monde intellectuel et politique qui vient de se refermée. Il laisse un héritage à la fois riche et dense à la postérité. Anthropologue, sociologue, historien, le savant né à Mopoyem (sous-préfecture de Dabou) fait son entrée en 1995 au Collège de France. Membre de plusieurs sociétés savantes dont l'académie universelle des cultures,et de l'Académie des sciences de la culture et des arts de la diaspora africaine (ASCAD).
Pour tous Memel Fotê incarne l'intellectuel au sens noble du terme, qui fait preuve d'honnêteté, et de rigueur dans toutes les circonstances. Déjà dans sa thèse « L'esclavage dans les sociétés lignagères d'Afrique noire. Ex de la Côte d'Ivoire 1700 1920 » il opérait une révolution en soutenant que les sociétés africaines ont elles mêmes secrété aussi l'esclavage. Par conséquent, il demande à l'élite africaine d'arrêter de se comporter comme victime de l'esclavage.
Homme de gauche, et combattant pour la démocratie, il va en 1958 se mettre au service du gouvernement du président Sékou Touré, en rupture de ban avec la métropole après avoir proclamé l'indépendance de son pays. En Côte d'Ivoire, Harris Memel Fotê n'a pas failli dans le débat politique. Ainsi au moment où le pays est secoué par une crise née de la théorie de l'ivoirité, il prend ses responsabilités en descendant en flamme certaines thèses qui entamaient la cohésion de la société ivoirienne.
Et mieux dans la même communication il évoque des faits historiques révélateurs sur le combat politique de Félix Houphouët Boigny, qui selon le docte a bénéficié de la tutelle spirituelle et politique de grands chefs de province de diverses ethnies que sont «Gbon Coulibaly, le Senoufo, Dramane Ouattara (père de ADO), le Dioula, Djesse Kouassi, le Bété… ». Cet appel n'a malheureusement pas été entendu ni par les héritiers d'Houphouët, ni par son propre parti qui pour des raisons électoralistes n' pas hésité à surfer sur les thèses empoisonnées de l'ivoirité. On se souvient de cette colère du leader des républicains qui taxait d' « écervelés ceux qui s'attaquent à des sages comme Memel Fotê », une réponse à certains barons du FPI qui estimaient que le baobab de Dabou trahissait la cause de son parti au cours des travaux de l'élaboration de la Constitution 2000. Il est l'auteur du concept de la refondation prôné par le Front populaire ivoirien du président Laurent Gbagbo, dont il était une éminence grise.

Mamadou Doumbes

dimanche, 20 avril 2008

interview de Laurent Gbagbo

Relations France - Côte d’Ivoire, accords de défense, bases militaires, élections 2008...

Au cours de son séjour à New-York, le Chef de l’Etat a accordé différentes interviews à des médias internationaux. Il a notamment évoqué les accords de défense avec la France.

Après de nombreux reports, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a été fixée au 30 novembre. Cette échéance sera-t-elle respectée ?
Je ne sais pas pourquoi on en doute. Nous ne pouvions pas organiser les élections avec un pays divisé. Maintenant qu’on voyage partout en Côte d’Ivoire, l’obstacle principal n’est plus. Il reste d’autres petits obstacles, mais on a dit qu’on y allait, et on y va.

Serez-vous candidat à votre propre succession ?
Le moment n’est pas venu d’en parler. François Mitterrand disait, en 1988, que plus tard il parlerait, mieux cela vaudrait. Je vous le répète aujourd’hui.

Faites-vous toujours du désarmement des rebelles du Nord un préalable?
L’accord de Ouagadougou mentionne, avant les élections, le cantonnement, ce qui équivaut au désarmement. On a appliqué l’accord de Ouagadougou jusqu’à présent, nous n’allons pas y déroger. Nous avons déjà, dans les deux camps, brûlé des armes, à Guiglo, à Bouaké. Nous pensons pouvoir continuer.

Un des noeuds de la crise est l’inscription sur les listes électorales des jeunes électeurs. Pourront-ils tous voter ?
Beaucoup de jeunes doivent être inscrits, c’est pourquoi on ne fait pas les élections dimanche prochain. Les dispositions sont prises pour qu’ils soient inscrits. J’espère qu’ils le seront et qu’ils pourront voter.

Une élection peut raviver les passions. Vous craignez des débordements ?
Je pense que l’élection va bien se dérouler. Je suis content qu’on ait fixé la date, parce que tout le monde va s’agiter sur les vrais sujets. On ne va plus passer son temps à se taper dessus inutilement.

Etes-vous prêts à accepter des observateurs internationaux ?
On les a toujours acceptés, c’est une tradition chez nous. Nous aurons la certification de la commission électorale indépendante. Les pays d’Afrique de l’Ouest seront présents, de même que l’Union africaine et l’ONU. Si ce n’est pas le monde entier, qu’est-ce que c’est ?

Vos relations avec le président français, Jacques Chirac, étaient médiocres. L’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy change-t-elle la donne ?
Bien sûr. Les observateurs de la politique africaine de Sarkozy n’ont pas remarqué une chose fondamentale. La déclaration du Cap, en février, tendant à modifier les accords de défense entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique est révolutionnaire. Il met à terre un des piliers de ce qu’on appelait la “Françafrique”. Nous le réclamons depuis toujours.

Est-ce que vous souhaitez la fermeture du 43e bataillon d’infanterie de marine français, basé à Abidjan ?
Nous sommes d’accord avec la proposition de la France qui maintiendrait, comme points d’ancrage, des bases à Dakar, Libreville, Djibouti et La Réunion. Cela veut dire que le 43e BIMA fermera..

Peut-on parler d’une normalisation des relations entre Paris et Abidjan ?
Elles n’ont plus la passion malsaine qu’un diplomate français appelait le pathos. Il suffisait que la Côte d’Ivoire dise quelque chose pour que la France se mette en branle, ou l’inverse. Il n’y a plus cette maladie-là. Les relations sont en voie de normalisation. Elles sont bonnes.

Beaucoup de ressortissants français ont quitté le pays durant les troubles. Certains voudraient revenir. Sont-ils bienvenus?
Dites-leur de revenir. Certains l’ont fait. Nous allons aider le Lycée français à rouvrir. Il n’y a pas de problème.

Les experts de l’ONU chargés de surveiller l’embargo sur les armes affirment que la garde républicaine bloque le contrôle de certains sites. Pourquoi ?
Il faut le demander à la garde républicaine. Je ne peux pas lui donner des ordres, j’ai d’autres choses à faire.

Comme beaucoup d’autres pays, vous avez été confronté à des émeutes de la faim. Comment enrayer l’augmentation des prix de la nourriture ?
Le marché mondial est responsable. Lorsque je suis arrivé au pouvoir, en 2000, le pétrole était à 30 dollars. Aujourd’hui il est à 110 dollars. La hausse du prix des transports explique beaucoup de choses. 70 % de notre viande sont importés des pays voisins. La hausse des prix mondiaux du riz, du blé, ce n’est pas la Côte d’Ivoire. Il faut une maîtrise plus vigoureuse des prix des matières premières dans le monde.

A quelle échéance souhaitez-vous un retrait des troupes de l’ONU et de la France ?
Le plus tôt sera le mieux car leur présence signifie que nous sommes en crise. Ces troupes ne sont pas le problème, elles n’en sont que le signe. C’est le problème qu’il faut régler.

Propos recueillis par
Philippe Bolopion
Frat Mat

Hommage à Aimé Césaire



26 Juin 1913 - 17 Avril 2008 Le Nègre fondamental s'en est allé...La Martinique et tous les Damnés de la terre lui rendent hommage.. Jean claude Gnahoua notre très cher et valeureux n'est pas reste. il nous livre à dans un style clair et combatif son hommage au grand poète.

Jugez en vous même .!!






Aimé Césaire est mort,
Le grand chantre de la défense des valeurs de l'homme noir s'en est allé,...
rejoindre ses pairs Senghor, Damas, Diop.... .
Ces fils du monde négro- africain n'ont cessé de se battre pour que la valeur , la dignité de l'homme noir soit reconnue....
Pleurons l'homme de culture, le leader politique, l'éveilleur de conscience,
Pleurons-le dans la dignité et prenons rendez avec l'histoire pour prendre la relève Car l'édifice entamé risque de tomber en ruine si nous n'agissons pas .....C
amarades réveillons ,
car le père s'est couché......



Jean -Claude Gnahoua Bougouhi
Représentant du Cojep-Ch

vendredi, 14 mars 2008

Interview du Président Gbagbo

Gbagbo aux télévisions africaines : “MA PLUS GRANDE VICTOIRE...”

Laurent Gbagbo a été interrogé à Mama, son village natal dans le cadre de l’émission télévisée “Le plateau de l’intégration africaine”.
M. Le Président, vous êtes le premier Chef d’Etat que nous recevons dans le cadre de cette émission qui sera présentée dans plus de 50 pays. Merci pour l’honneur que vous nous faites en acceptant cette invitation. Votre pays, la Côte d’Ivoire, vient de vivre la plus grave crise
de son histoire avec le conflit militaro-politique déclenché le 19 septembre 2002. Après des accords infructueux, l’Accord politique de Ouagadougou a permis au pays d’amorcer un processus de sortie de crise et cela fait un an. Nous ferons le bilan de ce processus qui va être parachevé par les élections à venir. Nous parlerons de la place de votre pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique tout court et nous parlerons de l’intégration sous-régionale sans oublier les relations entre l’Afrique et le reste du monde. En somme, un large tour de l’actualité nationale et internationale.
Et pour vous interroger, avec moi (Côte d’Ivoire), sur ce plateau, il y a sept autres confrères du Bénin, du Burkina, du Gabon, de la Guinée, du Mali, du Niger et du Sénégal.

M. le Président, juste un mot à l’endroit de nos hôtes?
D’abord, je suis heureux qu’ils soient venus en Côte d’Ivoire. Je les accueille et je leur souhaite la bienvenue. Je suis en plus heureux qu’ils soient venus à Mama. Nous avions un calendrier très difficile. Il fallait mettre ensemble plusieurs exigences. Il fallait que je sois ici pour la fête mondiale des femmes. Quand vous m’avez fait la proposition, j’ai demandé si vous pouviez venir ici. Vous avez accepté. Je vous félicite et je félicite tous vos collègues qui sont venus de si loin.

Nous aimerions savoir si le Président est disposé à répondre à toutes les questions.
Oui. Demandez à vos collègues ivoiriens. Ou bien j’accepte une émission ou je ne l’accepte pas. Mais quand je l’ai acceptée, je joue le jeu. Chaque émission a ses règles et je vais répondre à toutes vos questions sans aucun détour.
(Projection d’images montrant la Côte d’Ivoire au travail et un portrait du Président Gbagbo).

Monsieur le Président, je vous ai vu regarder ce portrait avec parfois un sourire en coin.
Est-ce qu’il vous arrive de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour évaluer et analyser votre combat politique aujourd’hui?
Oui, oui ! Comme tous ceux qui ont parcouru un long chemin, je parcours souvent le passé, je le scrute mais je continue.

Dans l’opposition, M. le Président, vous êtes apparu comme un défenseur acharné des libertés. Mais tout récemment, vous avez dérouté plus d’un Ivoirien quand vous vous êtes attaqué aux grévistes. C’était à la Société ivoirienne de raffinage. Vous avez menacé, vous avez même dit qu’en cette période de crise, aller en grève, c’est criminel. Certains enseignants et certains de vos électeurs ne comprennent pas. N’est-ce pas trop fort, venant de vous qui êtes un défenseur des libertés?
Oui, je suis un défenseur des libertés et continue de le faire. Mais je ne suis pas pour la mort de mon pays. Il y a des moments où il faut savoir faire les choses. Nous définissons nos libertés dans le cadre de la République de Côte d’Ivoire. Si la République de Côte d’Ivoire n’existe plus, qu’elle s’effondre, l’Etat s’effondre, les institutions de la République s’effondrent. Si la Côte d’Ivoire ne peut exister, dans quel cadre allons-nous exercer les libertés? Je veux donc appeler les Ivoiriens à être responsables. Nous sommes en temps de crise grave. Nous avons fait la guerre et nous sommes en train de sortir, petit à petit, des conséquences de cette guerre. Il y a des grèves intempestives qui n’ont pas leur raison d’être, et c’est de cela que je parlais. C’est à leurs auteurs que je m’adressais, de façon vive, dure. La grève est constitutionnelle. Je n’arrête donc pas de grévistes mais il faut qu’ils comprennent aussi que l’Etat a les moyens de s’attaquer à une grève et de l’arrêter. Chacun a ses instruments de combat. Mon rôle est de défendre la Constitution, les libertés, le droit de grève mais c’est aussi défendre, avant tout, l’Etat de Côte d’Ivoire. Faire en sorte que l’Etat existe.

Depuis 7 ans que vous êtes à la tête de cet Etat et que vous gérez la crise, pensez-vous qu’on peut s’en sortir et quelles sont vos assurances?
Oui. Quelquefois, je suis agacé par des commentaires de gens qui ne savent pas comment on gère un Etat. Je crois que la plus grande chose que j’ai faite depuis le 26 octobre 2002 que je suis au pouvoir, a été de défendre la République, l’Etat, les institutions de l’Etat. Aujourd’hui, nous sortons de la crise. Visiblement, nous voyons que l’Etat existe et que les institutions de l’Etat existent. On ne le dit pas assez mais c’est ma plus grande victoire. Faire en sorte que l’Etat ne disparaisse pas est ma plus grande victoire. Et j’en suis fier. Je suis fier d’avoir combattu pour que l’Etat de Côte d’Ivoire existe et qu’il ne soit pas à terre. J’en suis très fier.

M. le Président, vous avez dit tout à l’heure que la Côte d’Ivoire est en train de sortir progressivement de la crise avec l’Accord de Ouagadougou. S’il y avait un bilan à faire un an après la signature de cet accord, quelle conclusion tireriez-vous?
Je suis très fier. Quand cette crise a éclaté, nous avons parcouru le monde entier pour faire des négociations. Nous avons signé de nombreux accords jusqu’à ce que dans les responsabilités qui sont les miennes, je comprenne qu’il y avait beaucoup de choses bidons dans tout ce qu’on faisait. Et il fallait que nous, Ivoiriens, rentrions en nous-mêmes, pour essayer de nous transporter nous-mêmes. Si les autres doivent venir nous aider, qu’ils le fassent mais il faut que nous soyons nous-mêmes convaincus que nous devons prendre notre destin en main pour nous en sortir. Et je suis fier qu’on l’ait fait. Je suis fier qu’on soit arrivé au résultat auquel nous sommes tous parvenus. Nous avons pris Blaise Compaoré pour faciliter le processus mais c’est d’abord nous qui avons négocié. Cela a duré longtemps, à peu près trois mois. Nous avons signé l’Accord de Ouagadougou le 4 mars 2007. Entre le 4 mars 2007 et aujourd’hui, il y a un an. Chers amis, regardez vous-mêmes, faites le point. Avant, on parlait de guerre; aujourd’hui, on parle d’élections. C’est un progrès immense. Nous avons supprimé la zone de confiance, etc. Je suis fier de l’Accord de Ouagadougou que nous avons signé. Mais je serai encore plus fier quand nous l’aurons achevé totalement.

Le 3ème Accord complémentaire qui a été signé à Ouagadougou le 28 novembre dernier, prévoyait le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire au plus tard le 30 janvier.
Il prévoyait, par ailleurs, les opérations de reconstitution des registres d’état civil qui devaient être lancées avant la fin de décembre 2007. En ce moment, le constat qu’on fait, c’est que vous n’en êtes qu’à la définition du mode opératoire en vue de cette reconstitution.
Si l’on s’achemine dans cette direction, ne risque-t-on pas d’aboutir à un 4e ou un 5e accord complémentaire?
Qu’est-ce que cela fait s’il y avait 10 accords complémentaires? Où réside le problème? Mon problème n’est pas là où vous situez le vôtre. Mon problème est qu’on sorte de la crise et qu’on fasse des élections qui donnent le pouvoir, de nouveau, à un citoyen et qu’il prenne les décisions pour sortir définitivement de la crise. Or, vous me dites qu’il faudra peut-être un 4ème ou un 5ème accord. Mais qu’est-ce cela fait? Rien du tout. Ce pourquoi je suis content aujourd’hui, c’est que sur tous les problèmes, il n’y a plus de désaccord de principe. Sur tous les problèmes, il y a des pas pratiques à poser pour arriver au résultat final. C’est très différent de la situation antérieure. Nous sommes d’accord sur tous les principes. Maintenant, il faut y arriver. On peut parler du redéploiement de l’administration. A ce sujet, je suis allé visiter la région des Savanes comme dans d’autres régions. Les préfets, secrétaires généraux de préfecture, sous-préfets sont tous en place. Mais ce qu’ils n’ont pas et qui n’est pas écrit dans les accords, ce sont les maisons. Ils n’ont plus de bureaux. Donc ils sont là, physiquement présents dans les départements mais ils n’ont pas de moyens de travail, de voiture. Aussi bien les sous-préfets que les secrétaires généraux. Nous sommes en train de travailler pour avoir les voitures et les leur affecter. Par contre, ce ne sera pas maintenant pour ce qui est des bâtiments qui ne sont pas en état de fonctionner. Quand le préfet, lui-même, dort dans une autre localité parce que ne sachant pas où dormir et que le médecin va tout juste pour voir ce qui aurait dû être son hôpital. Ce ne sont pas des problèmes de principe parce que tous les problèmes de principe ont été réglés. Aujourd’hui, nous avons des choses pratiques à régler, y compris dans les zones qui n’ont pas été touchées par la guerre.
Il y a deux semaines, j’étais à Divo pour prendre part à une messe à l’invitation d’un évêque. Divo est située dans la zone gouvernementale où il n’y a eu aucune guerre. Et tout le corps préfectoral était venu me rencontrer à la sortie de la messe pour me dire qu’aucun d’entre eux n’a une voiture. C’est pour dire que quand la crise arrive, elle désorganise beaucoup de choses, y compris les finances publiques. Donc en parlant de sortie de crise, nous sommes en train de nous réorganiser pour nous reconstituer. Mais en même temps que nous affectons les fonctionnaires, nous discutons avec l’étranger, notamment les institutions de Bretton Woods. Et il y a une semaine que nous avons achevé de payer ce que nous devions à la Banque mondiale. Parce qu’il fallait qu’on paie cela pour que nous puissions attendre de ces institutions autre chose. Nous avons donc beaucoup de choses à faire. Il y en a qui sont des principes et d’autres, secondaires.

M. le Président, vous dites que vous êtes d’accord sur tous les principes. Mais pour alleraux élections, il faut sécuriser le territoire ivoirien. Peut-on- dire, aujourd’hui, que vous avez trouvé un consensus sur la question du désarmement?
Je vous ai dit que nous sommes d’accord sur tous les principes. C’est-à-dire sur le désarmement. Nous sommes d’accord là-dessus. Il n’y a pas de problème. Je vous disais tout à l’heure quand on demande de redéployer l’administration, c’est un principe qui montre que nous sommes d’accord. Un préfet affecté rejoint son poste mais s’il n’a pas de maison où loger et de bureau pour travailler, que fait-il ? C’est pour cette raison que je vous ai dit de faire la distinction entre l’accord pour les principes et la réalité concrète de l’exécution d’un tel principe. Sur le désarmement, il n’y a aucun problème. Le Premier ministre et moi réfléchissons pour savoir s’il faut faire un deuxième bûcher. On va peut-être le faire à l’image de celui de Bouaké le 30 juillet 2007. Il n’y a pas de problème sur le principe; maintenant, il faut ramasser les armes. Et je vous le dis, aujourd’hui, nous ramasserons les armes, nous ferons le désarmement avant de faire les élections. Je le répète très clairement. Maintenant, il faut nous laisser travailler. Une fois qu’on est d’accord sur ces principes, il faut nous laisser aller à la pratique. Doucement, doucement, nous sommes pressés.

M. le Président, vous dites avant de faire les élections, c’est-à-dire en juin?
Oui, nous les avons prévues en juin.

Est-ce que les élections vont se tenir effectivement en 2008? Vous faites des progrès mais vous êtes quand même tenus par les délais constitutionnels?
Quels délais constitutionnels? Les élections en Côte d’Ivoire auraient dû avoir lieu à la fin du mois d’octobre 2005. Pour quelles raisons n’ont-elles pas eu lieu? Parce qu’il y a eu la crise qui ne permettait pas les élections. Et cela est écrit dans la Constitution de la Côte d’Ivoire. Qui est que si le pays est coupé en deux et que cela rend impossible la tenue des élections, le Président de la République saisit le Conseil constitutionnel. Il s’adresse à la Nation et il demeure à son poste. Je suis là. Maintenant, nous sommes en train de rouler vite, vite, vite pour qu’on arrive à faire les élections rapidement. Mais on va à l’allure où la voiture peut aller, à l’allure que la route nous permet.

M. le Président, le vrai problème de la Côte d’Ivoire est celui de l’identité qui a conduit à la crise…
Je ne suis pas d’accord avec vous.

Alors, expliquez-le moi.
Comment définissez-vous ces fameuses foires foraines?
Ce n’est pas la première fois qu’il y a des audiences foraines. En 1997 déjà, il y en a eues dans toute la Côte d’Ivoire. Et ça n’a pas provoqué de drame particulier. Beaucoup de gens n’ont pas d’actes de naissance, surtout ceux de ma génération. Maintenant, il y en a beaucoup moins. Nous sommes à peu près à 300.000 personnes. Sur 20 millions d’habitants, cela ne représente rien.

Mais vous refusez de délivrer des certificats de nationalité.
Non, non ! Il ne faut pas dire cela. On ne dit pas les choses qu’on ne sait pas. Mon rôle, c’est de faire respecter la loi en Côte d’Ivoire et non de laisser la pagaille s’installer. Que dit la loi. Elle dit que les audiences foraines sont faites uniquement pour délivrer les jugements supplétifs d’actes de naissance ou les jugements supplétifs d’actes de décès. J’ai donc été étonné que des gens qui ont fait voter ces lois veuillent les contourner en y enjoignant des certificats de nationalité. Il y a une autre démarche pour faire les certificats de nationalité prévue par une autre loi. Il n’y a pas de problème. Mais je ne laisserai pas faire l’illégalité. Ce n’est pas parce qu’on veut sortir de la crise que nous devons accepter l’illégalité. Je n’accepterai pas l’illégalité.

M. le Président, depuis 7 ans, vous ne gérez que la crise. Vous avez assez de problèmes, même si, à vous entendre, vous voulez avancer. Vous avez le recensement à faire, les audiences foraines, le désarmement avant les élections et les élections elles-mêmes.
Pour tout cela, il vous faut ce qu’on appelle le nerf de la guerre, c’est-à-dire l’argent. Mais en attendant, vous gérez une partie du pays, je parle des impôts et des douanes. Pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe de l’autre côté du pays? A vous entendre, les préfets sont présents mais gèrent-ils les impôts et les douanes?
L’essentiel, c’est que la Côte d’Ivoire est debout. Je ne travaille pas dans l’irréel, l’abstrait. Je travaille dans le concret. Depuis que cette crise a éclaté, la Côte d’Ivoire vit. Elle fait face aux dépenses d’un Etat, elle paie ses fonctionnaires sans retard. Donc cela fait que nous ne sommes pas traumatisés. Maintenant, il faut récupérer les taxes et les impôts de toutes sortes sur l’ensemble du territoire. Nous ne sommes pas traumatisés, c’est pourquoi nous ne précipitons rien. Nous devons maintenant, tout doucement, installer les postes de douane à toutes les entrées où elles ne sont pas. Nous en discutons avec le Premier ministre. Nous sommes en train de préparer les douaniers qu’il faut. A Ouangolodougou, Minignan…Nous connaissons les postes de douane et le nombre de frontières. Nous ne sommes pas stressés, justement parce que nous avons les moyens d’exister sans même ces postes de douane. Sinon, nous serions stressés. Doucement, doucement, nous sommes pressés, comme le dit l’adage.

M. le Président, vous semblez tenir un double langage politiquement par rapport à la crise. Vous faites appel à la solidarité de vos collègues, chefs d’Etat de la CEDEAO. Or, il se trouve que vous n’avez pas attendu son signal pour aller signer les APE.
Ce n’est pas du tout un double langage. Chaque chef d’Etat défend les intérêts de son pays. Je voudrais vous dire que nous avons tenu eu une réunion des chefs d’Etat de la CEDEAO il n’y a pas longtemps à Ouagadougou et il n’y a eu aucun chef d’Etat pour jeter la pierre ni au Ghana, ni à la Côte d’Ivoire. C’est moi qui ai donné l’ordre à mon ministre de signer les accords dans un souci de réalisme. Si je ne signais pas les APE (Accords de partenariat économique. Ndlr), savez-vous combien de francs je perdrais? Savez-vous combien de francs la Côte d’Ivoire perdrait?

C’est combien de francs ?
Nous perdrions au moins 400 milliards de francs par an. Je refuse que mon pays perde 400 milliards de francs par an. Cela veut donc dire que si c’était à refaire, je le referais, sans aucun regret.

Avez-vous consulté les autres chefs d’Etat?
Non. Justement, il faut mettre la responsabilité là où il faut. A Ouagadougou, j’ai pris la parole, le Ghanéen John Kufuor aussi. Et nous avons tenu le même langage, puisque nous avons paraphé les mêmes textes.

Seulement deux Etats ont conclu les accords. Là, vous avez violé les traités de l’Union.
Mais nous avons sauvé notre économie. Je n’ai pas été élu par l’Union, mais par les Ivoiriens. Nous avons sauvé notre économie et c’est ce que j’ai expliqué à mes collègues. J’ai dit à cette réunion : Qui peut soupçonner la Côte d’Ivoire de ne pas être unioniste? Qui, dans cette salle, peut soupçonner la Côte d’Ivoire de ne pas être unioniste? Qui peut soupçonner le Ghana de ne pas être unioniste? Depuis 2000, et surtout depuis 2002, on savait que l’on allait arriver à cette situation à la fin de 2007. Qu’a fait la Commission de l’Union africaine pour que l’on n’en arrive pas là? Moi, je veux qu’on me l’explique, mais il n’y a personne pour me l’expliquer. Qu’est-ce que la Commission de la CEDEAO, qui était en charge du dossier, a posé comme acte ? A-t-elle convoqué une réunion pour qu’on en débatte? Elle n’a posé aucun acte. Alors, on arrive (à une situation) où chaque pays est placé devant ses responsabilités… Mais les autres pays qui nous jetaient la pierre, eux, ne perdaient rien. Les autres pays de la CEDEAO ne perdaient rien. Que l’on ait signé ou pas, eux ne perdaient rien du tout. Alors que le Ghana et nous perdions. La Côte d’Ivoire perdrait 400 milliards de francs par an. Je ne pouvais pas accepter cela.

La crise est-elle pour quelque chose dans la signature des accords par la Côte d’Ivoire?
Non. Le Ghana n’avait pas de guerre sur son territoire. Et pourtant, il a eu exactement le même comportement que nous. Il y a des pays qui, compte tenu de leurs exportations agricoles sur le marché européen, allaient subir le contrecoup. Ce sont, dans le cadre de la CEDEAO, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Et ces pays ont eu le même comportement. C’est cela que je veux que vous compreniez. Ce sont deux pays qui n’avaient pas la même situation intérieure; parce que le Ghana n’avait pas de guerre, il n’était pas en train de sortir d’une crise, mais il a eu exactement le même comportement que la Côte d’Ivoire. Dans l’autre zone, le Cameroun aussi a eu le même comportement. Je veux dire que ce n’est pas une question de crise interne. C’est une question de situation et de sauvegarde de l’économie nationale.

Si j’ai bien compris, votre vision de l’intégration africaine est que chaque pays défende ses intérêts.
Mais chaque pays défend toujours ses intérêts. Quand le Nigeria produit 2.300.000 barils de pétrole par jour, c’est pour le Nigeria d’abord. Etes-vous d’accord avec cela ? Alors, nous disons: Comment faire pour que ce que chacun a de positif serve à l’ensemble? Et si vous vous interrogez vous-même, vous comprendrez que la Côte d’Ivoire fait en sorte de mettre ce qu’elle gagne à la disposition du plus grand nombre. Mais justement, pour qu’elle continue de mettre ce qu’elle gagne à la disposition du plus grand nombre, elle ne doit pas donner des verges pour se faire fouetter. Elle ne doit pas chercher à perdre. Elle doit chercher à gagner, parce que quand elle gagne, c’est tout le monde qui gagne. Je vous demande de vous interroger sur les raisons pour lesquelles le Cameroun (de l’autre côté), le Ghana et la Côte d’Ivoire ont paraphé ces accords. Car ce n’est pas la Côte d’Ivoire seule qui a signé. La raison est que ces trois pays sont exportateurs de produits agricoles sur le marché européen. Et si avant le 31 décembre 2007, ils ne paraphaient pas ces APE, eux allaient payer tandis que les autres n’allaient rien payer du tout. La situation des autres ne changerait pas du tout, alors que celle de la Côte d’Ivoire changerait: elle deviendrait plus pauvre. Sommes-nous d’accord avec cela ? Il faut que nous soyons d’accord sur les termes du débat pour que l’on puisse avancer.

Toujours en rapport avec les préoccupations d’ordre économique, je voudrais me faire l’écho des craintes des populations de l’espace UEMOA avec toutes ces rumeurs de dévaluation du FCFA.
Vous étiez récemment à Ouagadougou à une table ronde avec le directeur général du FMI. Il y a une autre lecture de cette visite-là qui peut être également comprise comme étant une rencontre sur cette affaire de dévaluation.

Cette rumeur est-elle fondée?
Non, cette rumeur n’est pas fondée. C’est avec vous que je l’apprends ici. Nous avons fait la réunion avec M. Strauss Khan et les autres chefs d’Etat. Au niveau des chefs d’Etat, nous étions quand même 7 sur 8. Presque tout le monde était donc là. On a eu d’abord une séance de travail; ensuite, on a tous déjeuné ensemble et enfin on a continué à parler. Après, moi-même je l’ai (Dominique Strauss-Kahn, DG du FMI, ndlr) reçu dans ma suite à l’hôtel. Mais à aucun moment, nous n’avons parlé de dévaluation du FCFA.

En 1994, on a eu à peu près les mêmes types de démenti et puis après, la dévaluation est intervenue.
Oui mais… moi, je ne peux pas démentir des choses qui n’existent pas. Peut-être qu’après, d’autres diront, avec le gouverneur de la BCEAO qu’il faut faire une dévaluation… Mais pour ce que je sais, je suis allé à la réunion de Ouagadougou pour régler des problèmes de l’Union et ceux de la Côte d’Ivoire aussi. C’est pourquoi après avoir réglé les problèmes de l’Union dans une réunion d’ensemble, j’ai reçu le directeur général du FMI et nous avons discuté de relations bilatérales. Mais ce n’est pas au niveau bilatéral que l’on parle de la dévaluation d’une monnaie commune.

M. le Président, peut-on peut dire que la crise est définitivement derrière vous? Et que la Côte d’Ivoire, avec les autres, est unie dans la CEDEAO?
Mais c’est ce que nous avons pris comme décision. Je dis qu’il faut que les journalistes nous aident, que chacun fasse son travail. Je pense même que nous, les chefs d’Etat, avons péché, parce que nous n’avons pas poussé chacun à faire son travail. Nous avons créé une commission : la Commission de la CEDEAO, dirigée par Ibn Chambas. Qui avait en charge ce problème. Mais on ne l’a pas vue durant les cinq ans de discussions. C’est cela la vérité. On ne l’a pas vue. Et c’est à la fin, les derniers jours de la dernière semaine, que nous, autorités ivoiriennes, avons convoqué Ibn Chambas pour qu’il vienne à Abidjan. Nous lui avons dit : Dans quelques jours, c’est la fin de l’année, qu’est ce qu’on fait? C’est nous qui l’avons convoqué ! Mais ça ne devait pas se passer comme cela. La Commission est mise en place pour faire ce que chacun ne devait pas et ne doit pas faire individuellement. Cette Commis-sion aurait dû négocier, parce que je vous dis que depuis 2002, nous savions cela. Qu’a fait cette Commission ? Tant que nous n’allons pas répondre à cette question, on va passer le temps à faire de petites querelles qui ne nous font pas avancer.

Avec l’Accord de Ouagadougou, il y a certainement des avancées. Mais il demeure encore des obstacles.
Oui, je suis d’accord qu’il y a encore des obstacles. Mais il faut accepter que l’on a avancé. On n’est plus au stade de 2003, 2004, 2005, 2006 où c’était la galère (pour parler comme les Abidjanais. C’était tragique. Mais aujourd’hui, quand vous passez, les boîtes de nuit, les dancings, les maquis sont pleins. Et ça, ce sont les critères réels de mesure de la paix.
Mais je n’ai pas dit que tout est fini. Il faut que l’on aille aux élections pour que le peuple redonne le pouvoir à un individu et que celui-ci forme autour de lui un gouvernement cohérent pour initier beaucoup d’actions de développement. Nous sommes sur le chemin. Je vais vous dire que quelques Ivoiriens ont un pessimisme intéressé. Un pessimisme qui n’est pas d’un bon aloi. Il y a des Ivoiriens qui parlent comme si tout était comme en 2002, 2003, 2004. Alors que nous sommes en 2008 et que nous progressons de façon visible. On a quand même supprimé la zone de confiance qui était une zone où les gens se cachaient pour aller tuer. Rappelez-vous Guitrozon, Petit Duékoué, plus de 100 morts en une seule nuit. Rappelez-vous les attaques de Gohitafla, les 11 attaques contre Bondoukou, etc. Je ne vais pas assommer nos amis qui viennent d’ailleurs; mais rappelez-vous que tout cela est aujourd’hui derrière nous.
Maintenant, on est tous d’accord pour préparer les élections.
Sur la question des élections avant ou après le désarmement, il n’y a pas longtemps,le Premier ministre a dit que c’est un «débat idiot». Vous venez de dire tout à l’heure qu’il y aura le désarmement avant les élections.
Oui. C’est pourquoi ce débat n’a pas sa raison d’être. Que dit l’Accord de Ouagadougou que nous avons? Il dit que l’on fait le DDR, c’est-à-dire le désarmement; et puis les élections. Mais on les fera! C’est pour quoi je vous ai dit que nous allons ramasser les armes.

Pourquoi les élections vont-elles mettre fin à la crise?
Tout le monde a décidé qu’on considère les élections comme le point final.

Alors, pour les élections, il faut un processus transparent. Et pour ce faire, il y a un certain nombre d’organismes qui ont été choisis pour organiser cette opération d’inscription sur les listes électorales. Par exemple, l’opérateur économique Sagem et l’Institut national de la statistique (INS) doivent s’occuper des listes électorales. Est-ce que aujourd’hui, vous faites suffisamment confiance à Sagem?
Ecoutez, moi, je vous dit qu’on n’a pas besoin de Sagem normalement pour organiser les élections en Côte d’Ivoire. On organise des élections en Côte d’Ivoire depuis 1945, on les perd ou on les gagne; peu importe, on organise les élections. Mais comme on sort d’une crise et que mes adversaires crient tellement : «Oui, avec l’Institut national de la statistique (qu’eux-mêmes dirigeaient avant), comme c’est Gbagbo qui a nommé les gens à la tête, si c’est eux seuls, il va gagner». Alors, pour qu’ils n’aient pas peur, j’ai accepté qu’on adjoigne à l’INS, qui est l’organe technique de l’administration ivoirienne et qui fait toutes les statistiques, un opérateur privé. Ça va nous coûter plus cher, des milliards de FCFA (pour moi de l’argent qu’on aura à dépenser comme ça, mais… La paix coûte cher et il faut la payer. Je suis donc prêt à payer la paix. Et on fait des sacrifices. Mais l’organisme qui est chargé d’organiser les élections, ce n’est ni l’INS, ni Sagem, c’est la CEI (Commission électorale indépendante) qui, en lieu et place du ministère de l’Intérieur comme on le faisait avant, organise les élections. Maintenant, l’INS et la Sagem s’occupent des opérations techniques du recensement électoral.

M. le Président, que répondez-vous à ceux qui disent que vous n’êtes pas pressé d’aller aux élections parce que votre parti n’est pas prêt?
Ils se trompent. Je suis pressé d’aller aux élections parce que je pense qu’on ne peut pas gouverner le pays comme ça. Et puis, si notre parti n’est pas prêt, qui est prêt? Nous sommes plus prêts que tout le monde en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Vous comprenez donc que c’est un vieux débat dont on ne parle plus en Côte d’Ivoire. Mais je suis très pressé d’aller aux élections parce que je pense qu’il faut un gouvernement, il faut une élection, une nouvelle légitimité pour que quelqu’un forme un gouvernement cohérent. Je l’ai dit, je le répète.

Où en êtes-vous avec le dialogue politique en Côte d’Ivoire? En d’autres termes, rencontrez-vous vos opposants? On a l’impression qu’à des questions politiques, vous apportez des réponses techniques.
Mais les opposants ne sont pas faits pour qu’on s’entende avec eux. Quand j’étais opposant, je n’ai jamais demandé à un président de s’entendre avec moi.

Sur un minimum?
Le minimum, ce sont les lois, les règles. Et la plupart des lois et des règles existent. Ce sont ceux qui sont aujourd’hui mes opposants qui les ont fait voter. Ce sont eux qui ont pris ces lois et ces règles. Je n’ai donc pas de problème à ce niveau. Et sachez que quand on est dans l’opposition, on gagne toujours une élection avec les lois des autres.
Maintenant, pour répondre à votre question, je n’appelle pas opposants, ceux que vous considérez comme des opposants parce que quand quelqu’un partage le gouvernement avec un Chef d’Etat élu, il ne peut plus dire vraiment qu’il est opposant. Les gens ont des ministres au gouvernement, ils participent aux débats hebdomadaires de prise de décisions, est-ce que vraiment c’est encore l’opposition ? Je rencontre ceux que vous appelez mes «opposants», dans le cadre de l’Accord de Ouagadougou que nous avons signé et que tout le monde a accepté. Dans cet Accord, il y a une structure qu’on appelle le CPC (Cadre permanent de concertation) dont nous venons de tenir la dernière réunion à Ouagadougou, il y a près d’un mois. C’est dans ce cadre que je les rencontre. Mais je rencontre leurs représentants de façon hebdomadaire au gouvernement. Nous prenons les décisions ensemble. Il n’y a pas un parti qui soit au pouvoir et d’autres dans l’opposition. Tout le monde travaille.

M. le Président, que répondez-vous à ceux qui disent vous avez un deal avec votre Premier ministre pour bloquer le processus électoral en Côte d’Ivoire?
Pourquoi on bloquerait le processus électoral ?

Pour ne pas aller aux élections.
Pourquoi ne pas aller aux élections ? Expliquez-moi un peu. Je trouve cela un peu ridicule. En tout cas, moi, je suis pressé qu’on arrive aux élections, et tout le monde le sait à Abidjan.

Un rapport du Secrétaire général des Nations unies sur le DDR a parlé de facteurs d’instabilité structurelle qui menacent donc la paix sociale en Côte d’Ivoire. Il a également estimé qu’il n’y avait pas de progrès significatif en vue de la refonte des forces de défense et de sécurité. Partagez-vous cette opinion-là?
Oui. Des progrès ont lieu, mais pas sur tous les points. Il y a des points où il y a beaucoup de progrès et d’autres où il y en a moins. Mais on n’a pas fini. J’ai encore reçu M. Choi le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire, avant de venir ici (Mama. Ndlr). Ça va. Vous savez, il ne faut pas que dans une sortie de crise comme celle-ci, on ait l’impression que tout va aller au même rythme. Tout n’ira jamais au même rythme. Certaines choses vont vite, d’autres vont lentement. Le rôle du Président de la République est de regarder pour voir si dans l’ensemble on bouge dans la même direction, est de savoir si on va sortir de cet embrouillamini en 2008 et aller aux élections. Le Président de la République répond : «Oui». A partir de ce moment-là, on avance.

A vous suivre, M. le Président, nous sommes vraiment très admiratifs de votre volonté d’aller aux élections. Mais parallèlement, vous affirmez avoir signé les APE, parce qu’il y avait les intérêt de la Côte d’Ivoire en jeu. Au moment où les autres parlent encore, aux sommets de l’Union africaine, de gouvernement africain, ne pensez-vous pas avoir fissuré un peu l’Union?
Cher ami, moi, je suis Président de la Côte d’Ivoire; je voudrais vous dire que mon pays fait beaucoup pour l’intégration et tout comme moi-même. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je viens de supprimer la carte de séjour que j’avais combattue depuis 1990. Je l’ai supprimée parce que j’estime qu’elle va contre les intérêts de l’intégration et qu’il faut qu’on y arrive. Je pense aussi qu’il faut qu’on dépasse l’Uemoa et qu’on aille, au niveau de la Cedeao, pour avoir une seule et même monnaie. Cela va beaucoup arranger le commerce intra territorial. Je pense que les pièces d’identité qui sont délivrées par chaque Etat doivent être valables dans les autres Etats. C’est pourquoi j’ai dit que désormais, si quelqu’un vient dans notre pays avec les papiers de son pays, il faut qu’on reconnaisse ces papiers-là et qu’on le laisse circuler. Nous faisons beaucoup de progrès au niveau de l’intégration surtout dans l’espace Cedeao. Mais on ne fait pas assez de progrès. C’est la question que j’ai posée dernièrement. Je pense que le marché n’est pas suffisamment unifié. On n’a pas encore un vrai marché unique. Il y a des propositions à faire.

Vous avez été distingué avec le Président Blaise Compaoré à Dakar du prix Sédar de l’Intégration africaine.
Comment avez-vous accueilli ce prix et quelle est votre vision de l’intégration africaine?
Il y a des choses qui, à mon avis, sont devenues des slogans. Je dis qu’il faut sortir des slogans pour entrer dans les faits. Moi, je n’ai pas négocié avec quelqu’un pour supprimer la carte de séjour dans mon pays. J’ai pensé en mon for intérieur que c’est une mauvaise chose pour l’intégration. J’ai décidé de la supprimer et aujourd’hui, c’est chose faite. Et chaque Africain peut venir avec les papiers de son pays et se promener en Côte d’Ivoire. C’est ça qui est important. Or l’intégration est devenue un slogan. Vous voyez des gens crier : «intégration», or ce qu’ils font qui, souvent, n’a rien à voir avec les aspect intégrationnistes.

Des exemples?
Non. Je ne donnerai pas d’exemple. Nous ne sommes pas à une émission de polémique. Mais je veux dire qu’on peut faire d’autres choses. On peut aller plus loin encore.
En Afrique de l’Ouest, il faut régler le problème de double monnaie, triple monnaie, quadruple monnaie. A la suite de la monnaie, il faut régler le problème du marché. Et une fois qu’on l’aura réglé, il faut régler le problème des communications et télécommunications. Il faut les régler. Voici donc ce qui me semble aller dans le sens de l'intégration. On a des pays qui sont à côté de nous, qui sont anglophones. Il faut commencer à enseigner l'anglais à partir de l'école primaire, au Cours préparatoire 2ème année (CP2), pour faire une plus grande union avec les autres. J'ai une idée très précise de l'intégration et des actes très précis qu'il faut poser. Or, au lieu de poser ces actes, on passe notre temps à crier : "intégration, intégration", comme si le slogan pouvait suffire à nous sortir des problèmes que nous rencontrons. Ce ne sont pas des slogans que nous cherchons. Nous cherchons des faits. Nous cherchons des actes qui nous font avancer.

Propos recueillis par
Paulin N. Zobo,
Pascal Soro
Et Emmanuel Kouassi
Frat Mat

lundi, 7 janvier 2008

De bonne nouvelles économiques du pays

ABIDJAN, 6 janvier (Xinhua) -- La Côte d'Ivoire a engrangé 892, 2 milliards de FCFA(1,36 milliards d'euros) de recettes tirées des activités des impôts en 2007, contre 767 milliards de FCFA en 2006, a-t-on appris dimanche de source officielle..

Selon la Direction générale des impôts (DGI), cette belle performance peut être attribuée aux reformes engagées depuis 2001, à savoir l'institution de la facture normalisée, et la modernisation des services des impôts afin de lutter contre les fraudes fiscales.

En 2008, les impôts prévoient de réaliser de 919,1 milliards FCFA de recettes dont 748 milliards FCFA de recettes budgétaires, 67,0 milliards FCFA de recettes de gaz et des recettes provenant d'autres secteurs.

La contribution des régies financières est attendue dans le budget 2008 de l'Etat adopté le 28 décembre 2007 et qui s'équilibre en ressources et en dépenses à 2129,1 milliards FCFA, soit une hausse de 8,6% par rapport au budget 2007.

Les recettes fiscales attendues (Douanes, Impôts et Trésor) se chiffrent à 1576,2 milliards FCFA, soit 74,03% du budget.

dimanche, 6 janvier 2008

Meilleurs Voeux



Cher internaute et camarade du Cojep

La charmante rédactrice de ton blog favori te souhaite une bonne, chaude, chaleureuse prospère, joyeuse, saine, et combative année 2008. Continue ton combat pour l'Afrique et sa jeunesse qui a besoin de toi

Après une année bien remplie, voici comment Blé goudé enterre 2007

Comme de tradition, c'est à Kpogrobré, son village natal, que le président de l'Alliance a passé la St Sylvestre. Un repos mérité, avant la dernière étape du processus de paix.

L'année 2007, le leader du Congrès de la jeunesse panafricaine l'a débutée au pas de course. Sur des chapeaux de roue. Le 20 janvier, alors que peu de personnes s'y attendaient, il lançait la caravane de la paix dénommée ''Prends ma main mon frère, prends ma main ma sœur''. Avec la coordination de la jeunesse du grand Nord dirigée par Koné Seydou. Au total 53 localités de la zone placée sous le contrôle des forces gouvernementales accueilleront le messager de la paix. Objectif, convaincre les populations de s'accepter mutuellement, d'éviter la rancœur et de pardonner aux autres toutes les souffrances dont elles ont été l'objet pendant la guerre. Dans les villes et villages, il rencontre toutes les couches sociales : autorités administratives et coutumières, religieuses, autochtones, communautés étrangères… afin de les exhorter au pardon, avant de tenir des meetings qui ont souvent pris l'allure d'une fête. Au moment où la caravane de Blé Goudé prend fin le 21 avril au stade municipal de Yopougon, l'accord politique de Ouaga qui doit conduire le processus de paix est déjà signé. La cérémonie a d'ailleurs vu la participation de représentants de la rébellion dont le ministre du Tourisme, Konaté Sidiki, invité spécial. Ce jour-là, la paix avait réellement débuté avec les pas de danse exécutés par la première dame et le porte-parole du MPCI. Le 30 juillet 2007, il était à Bouaké pour pendre part à la cérémonie de la flamme de la paix qui marque le début de la réunification du pays. Auparavant, il aura effectué des voyages dans la capitale du centre pour montrer à la nation sa disposition à aller à la paix. En septembre, il réussit le pari de déplacer à Gagnoa, la ville natale de Laurent Gbagbo, le premier ministre Soro Guillaume. Au lieu de la résistance, c'est la paix retrouvée qui a donc été célébrée en 2007, année charnière du processus de paix. Début décembre, avec le même engagement, Blé Goudé s'emploiera à donner un coup de main au chef du gouvernement, président du comité d'organisation de la visite d'Etat au Nord, en vue de mobiliser les populations. Après ces actions qui ont véritablement contribué à réconcilier les Ivoiriens, pour ne citer que celles-là, le leader de la jeunesse patriotique pouvait donc s'offrir des vacances pendant la période des fêtes de fin d'année. Plusieurs activités récréatives ont donc meublé son agenda de ces derniers jours. Le samedi 29 décembre, il mouille le maillot en compagnie des stars du football venues prendre part au match de gala organisé par l'Ong Akralé. Après le match, il est convié, en même temps que tous les joueurs qui ont effectué le déplacement, à un diner offert par le chef de l'Etat à sa résidence. Le lendemain, c'est-à-dire le dimanche 30, il y a le FESTARRR d'Alpha Blondy à Azzuretty, sur la route de Bassam. Le signataire du pacte du café de Versailles ne manque pas d'apporter son soutien à la méga star ivoirienne. Il restera à ses cotés durant tout le concert et c'est en sa compagnie que Jah Blondy accueillira ses invités d'honneur. Notamment le président Laurent Gbagbo et son épouse, le président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly… Quand le concert prend fin, il est déjà jour ; nous sommes au 31 décembre. Blé Goudé qui tenait à se rendre dans son village de Kpogrobré (Guibéroua) pour passer le réveillon de la St Sylvestre en compagnie de ses parents a juste le temps de faire un tour à son domicile, puis à ses bureaux de Leader's team associated avant de prendre la route. Comme de tradition, c'est avec les bras chargés de présents qu'il a été accueilli dans la ferveur par ses parents. Des vivres et non vivres ont été distribués à l'ensemble des populations de Kpogrobré et à des parents venus des villages environnants. C'est au son des meilleures sonorités du moment - qui ont beaucoup égayé les villageois- qu'il a accueilli le 1er jour de l'an. Toute la journée, la fête est totale. Et ce sera ainsi jusqu'à la fin de ses vacances auxquelles il ne mettra un terme que lundi prochain. Dans la journée d'hier, il a pris part à une partie de pêche en compagnie de parents et amis. Une fois de retour à Abidjan, il reprendra de plus bel son combat pour le retour définitif de la paix en Côte d'Ivoire.

Emmanuel Akani

Message de M. Laurent Gbagbo à la Nation 2ème partie

Mes chers compatriotes,
L’année 2008 sera l’année des élections. Les deux annexes à l’Accord politique de Ouagadougou que nous venons de signer nous engagent dans le processus électoral, dans la préparation des élections. Les audiences foraines se déroulent à un rythme convenable. Les opérations d’identification et d’inscription sur les listes électorales vont commencer. Au plan technique, la Côte d’Ivoire est donc en mesure d’organiser les élections générales dès le mois de juin 2008.
A la fin des visites que j’effectuerai durant les mois de janvier et février 2008 dans les régions de l’ouest, du centre et du nord-est, je saisirai le Conseil constitutionnel, conformément à notre loi fondamentale, pour requérir son avis sur les conditions d’organisation de l’élection présidentielle. J’ai souvent indiqué les enjeux de ces élections. Nous devons les organiser, d’abord pour nous-mêmes car notre pays en a besoin, notre économie en a besoin. Nous devons organiser les élections pour retrouver le fonctionnement normal et régulier des institutions de la République et poursuivre notre marche vers la modernisation de la vie publique.
Je voudrais cependant rappeler que ce n’est nullement à l’honneur de l’Afrique, que trop souvent la tenue d’élections pluralistes suscite des angoisses chez nos populations et chez nos partenaires. Ceci représente, à mes yeux, la meilleure mesure du chemin encore long que nous avons à parcourir pour ancrer la démocratie dans nos mœurs politiques. Le défi majeur des prochaines élections en Côte d’Ivoire sera de nous convaincre nous-mêmes que cette période s’inscrit dans un processus démocratique ordinaire. C’est dire qu’il nous faut restituer aux élections ce qu’elles sont en réalité : une échéance définie par la constitution, où la parole est donnée au peuple afin qu’il puisse choisir librement ses dirigeants. L’échéance électorale est donc importante parce qu’il s’agit de faire des choix fondamentaux. Mais nous devons arriver à la dédramatiser et nous garder de la vivre tragiquement. Même si dans la compétition électorale le résultat reste important pour les candidats, il ne faut cependant pas perdre de vue que les élections ne constituent pas une rupture dans la vie de la nation, encore moins dans le fonctionnement de l’Etat. C’est pourquoi je souhaite que les Ivoiriens abordent les prochaines élections sans crainte, sans peur. Notre succès sera sans doute une contribution significative au progrès de la démocratie et de la modernisation de la vie publique en Afrique.
Allons à la paix. Allons aux élections. N’ayons pas peur de la paix. N’ayons pas peur des élections.
Mes chers compatriotes, Je ne saurais terminer ce message sans dire un mot du coût de la vie qui augmente. La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri des conséquences de la hausse du prix du pétrole qui affecte l’économie de tous les pays du monde. Je rappelle qu’au moment où j’arrivais au pouvoir en 2000, le baril de pétrole coûtait 30 dollars US. Aujourd’hui, il est à près de 100 dollars US. Ainsi, outre les difficultés déjà grandes, dues aux conséquences de la crise, nous risquons de voir nos efforts compromis par une hausse des prix inconsidérée sur nos marchés. C’est pourquoi, face à cette situation, j’ai donné des instructions au gouvernement afin de prendre des mesures vigoureuses en vue de contenir les prix des produits de consommation courante et de protéger ainsi le pouvoir d’achat de nos concitoyens. C’est le sens des mesures sur le permis de conduire.
Mais c’est surtout le sens de la décision que j’ai prise de ne pas répercuter la hausse du prix du pétrole sur le prix du carburant à la pompe. Cela aurait eu pour conséquence une hausse brutale des prix de toutes les denrées. C’est enfin le sens des instructions que j’ai données pour que le prix du pain n’augmente pas. Je fais confiance au gouvernement pour me proposer des mesures raisonnables concernant les produits de grande consommation. J’invite les opérateurs économiques à éviter toute surenchère. Je saisis l’occasion de ce message à la nation, pour réitérer mon appel à tous les travailleurs du secteur public comme du secteur privé : notre pays a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de notre sens du civisme et de notre sens des responsabilités. C’est dans la solidarité avec les déplacés qui retrouvent leurs domiciles, dans la solidarité avec ceux qui sont en quête d’emploi, avec tous ceux qui sont dans la peine que nous irons à une réconciliation véritable. Nous ne devons jamais perdre cela de vue dans l’expression de nos revendications, même les plus légitimes. Je rappelle enfin à toutes et à tous que c’est par notre travail que nous allons reconstruire nous-mêmes notre pays. Puisse l’année 2008 apporter à chacune et à chacun le bonheur personnel et à la Côte d’Ivoire notre pays, la paix et la prospérité.
Bonne et heureuse année à toutes et à tous!
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!

Laurent Gbagbo
Frat Mat

Message de M. Laurent Gbagbo à la Nation 1ère partie

Ivoiriennes;
Ivoiriens;
Mes chers compatriotes;
Chers amis de la Côte d’Ivoire. L’année 2007 s’achève ce soir. Dans la situation que nous avons vécue durant la crise, cette année marque un tournant. Elle restera l’année de la confiance retrouvée en nous-mêmes, dans les capacités de notre peuple à surmonter ses difficultés; l’année de la confiance dans l’avenir de notre pays. Je souhaite de tout cœur que 2008 qui arrive soit l’année de la paix définitive. Une paix garantie par le fonctionnement régulier et démocratique de nos institutions. C’est le vœu que je forme pour la Côte d’Ivoire, notre pays. Mais, au-delà de ce vœu profondément sincère, j’invite tous les Ivoiriens à prendre ce soir (Ndlr, lundi 31 décembre 2007) l’engagement de tout mettre en œuvre, chacun à son niveau, pour sortir définitivement la Côte d’Ivoire de la crise et construire la paix au quotidien. C’est pourquoi, mon message de ce soir sera essentiellement consacré au processus de sortie de crise et à la construction de la paix. Mes premiers mots vont à vous, mes chers compatriotes, à tout le peuple de Côte d’Ivoire.
Notre peuple a payé le prix du sang sur les différents fronts. Il s’est mobilisé dans les campagnes comme dans les villes. Il s’est pleinement engagé dans la sortie de crise que nous sommes en train de vivre. Paysans, travailleurs des villes, sans emplois, élèves, étudiants, vous tous et vous toutes, habitants de ce pays, sans distinction; femmes, jeunes, moins jeunes, je salue votre engagement. C’est votre résistance qui nous vaut le soutien enthousiaste de nombreux amis à travers le monde, particulièrement en Afrique. C’est votre combat que les Africains saluent aujourd’hui. Des plus illustres aux plus modestes, ils sont à nos côtés. Comment ne pas rendre hommage en effet, à tous ces pays africains qui nous ont aidés et continuent de nous accompagner, au niveau des Nations unies, au niveau de l’Union africaine, et au niveau de nos organisations régionales que sont la CEDEAO et l’UEMOA. Qu’ils trouvent ici l’expression de la reconnaissance du peuple ivoirien. Un grand témoignage de cet élan de solidarité africaine vient de nous être manifesté ce samedi 29 décembre. Des footballeurs professionnels, parmi les plus prestigieux au monde, sont venus participer à un match de gala à Abidjan pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire. La crise ivoirienne a également mobilisé les organisations internationales.
À ce jour, le Secrétaire général des Nations unies a un Représentant spécial, M. Choï qui dirige une forte représentation de notre organisation commune dans notre pays. Avec la sortie de crise et depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, nous allons vers une normalisation totale de nos relations avec tous nos partenaires, les institutions financières internationales, et tous les pays amis. Au moment où l’espoir de paix prend corps, il est de notre devoir de leur exprimer notre reconnaissance. En 2006, nous avons fait un constat. Nous avons pris conscience que le pays s’installait dans la crise, et qu’il dépendait de nous et de nous seuls de prendre notre destin en main ou à défaut de subir les événements. Du reste, nos partenaires extérieurs n’ont pas manqué de souligner régulièrement que le retour de la paix en Côte d’Ivoire dépendait d’abord et avant tout des Ivoiriens eux-mêmes. C’est ce sentiment, partagé par tous, que j’ai tenu à traduire devant les Forces de défense et de sécurité, le 15 septembre 2006 au Palais de la Présidence de la République. Ce jour-là, nos forces armées nationales ont pris l’engagement devant la nation de s’inscrire dans le processus interne de paix que je proposais. Elles sont restées fidèles à cet engagement. Les Ivoiriens et tous les habitants de ce pays, par les voix de divers représentants et sous les formes les plus diverses, se sont exprimés pour réclamer la reprise en main du processus. Le dialogue direct que j’ai proposé a pris en compte toutes ces interpellations. L’Accord politique de Ouagadougou, issu de ce dialogue inter-ivoirien, n’est donc dirigé contre personne ; ni à l’intérieur, ni à l’extérieur.
Au demeurant, nous avions déjà engagé un tel dialogue dès le mois d’octobre 2002 à Lomé, sous l’égide de la CEDEAO. Aujourd’hui nous sommes heureux et fiers des résultats de cet Accord. Il nous a fait sortir de l’impasse. A cette occasion solennelle des vœux du Chef de l’Etat à la nation, je tiens à remercier les acteurs de ce processus et je demande à tous nos partenaires de poursuivre et d’accentuer leur appui. Mes chers compatriotes, chers amis de la Côte d’Ivoire. L’Accord de Ouagadougou marche et il marchera. Des actes concrets montrent bien nos avancées vers la paix depuis la signature de cet accord le 4 mars 2007.
Il a rendu possible, en premier lieu et dès le 29 mars, la nomination d’un Premier ministre accepté par tous les protagonistes de la crise, en particulier par ceux qui avaient pris les armes. Cela a permis de poursuivre le dialogue direct à tous les niveaux, sur tous les sujets et de mener de front toutes les actions prévues pour la mise en œuvre de l’Accord, c’est-à-dire pour la sortie de la crise. Ces actions ne sont pas de simples gestes symboliques. La Côte d’Ivoire retrouve son intégrité territoriale avec le démantèlement de la zone de confiance et l’inauguration du Centre de commandement intégré (CCI) le 16 avril. Nous avons proclamé solennellement la fin de la guerre, le Premier ministre et moi-même, au cours d’une cérémonie de la Flamme de la paix le 30 juillet à Bouaké, en présence de six chefs d’Etat étrangers. La réunification du pays est confirmée et consolidée par la suppression de la ligne de front ce samedi 22 décembre avec le retrait des forces à Tiébissou et à Djébonoua, marquant le démarrage effectif du désarmement. Conformément à ce que nos officiers ont dit aux soldats sur les lignes de front, dans quelques jours, je ferai une adresse particulière sur les dispositions pratiques pour la mise en œuvre du DDR et le service civique national.
L’administration et les services de l’Etat se redéploient. L’identification générale des populations est en cours. Elle a commencé par les audiences foraines qui se déroulent actuellement sur l’ensemble du territoire national. Le processus électoral a démarré avec l’installation par la CEI des 24 commissions électorales régionales entre mai et juin derniers. Je félicite le Premier ministre, l’ensemble du gouvernement et tous les acteurs civils et militaires impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou, pour le travail abattu en dix mois. Les résultats que nous saluons tous ont été obtenus au prix d’un engagement constant et avec une abnégation allant jusqu’au sacrifice.
Les difficultés que nous avons rencontrées sont illustrées par l’attentat meurtrier contre l’avion transportant le Premier ministre Soro Guillaume le 29 juin 2007. Il a fait plusieurs blessés et coûté la vie à 4 personnes. Ayons ce soir une pensée pour ces victimes. Mes chers compatriotes, La visite d’Etat que j’ai effectuée dans la région des Savanes, du 28 au 30 novembre dernier, m’a donné l’occasion de saluer les populations, de les écouter mais aussi de montrer aux yeux de tous que la République demeure une et indivisible. J’adresse encore une fois mes remerciements à tous ceux et à toutes celles qui ont contribué au succès de cette tournée. Les populations d’abord, pour leur mobilisation extraordinaire et exemplaire. Les cadres, rassemblés autour des valeurs de la République. Les chefs traditionnels, toutes les confessions religieuses, les associations et mouvements de jeunes et de femmes qui se sont mobilisés pour faire de cette tournée une fête populaire. Le Premier ministre enfin. Il a tenu le pari en mettant tout en œuvre pour la réussite de cette visite. J’entends poursuivre ces tournées dans toutes les régions, répondant ainsi à mon devoir de Chef de l’Etat, garant de l’unité nationale. La République a le devoir de s’occuper de tous ses enfants. Personne ne devra se sentir lésé. L’enseignement principal que je retiens de cette visite et, au-delà, de notre processus de paix, se résume en un mot : l’Etat ; la place ainsi que l’importance de l’Etat et de sa constitution dans la vie des nations. L’examen attentif de la situation des pays d’Afrique qui, comme nous, ont connu des difficultés d’une part, et d’autre part les diverses manifestations de la crise ivoirienne, confortent ma conviction profonde que l’Afrique a besoin de construire des Etats solides et viables, parce que fondés sur l’Etat de droit, sur des institutions stables, démocratiques et respectées de tous.
Ici en Côte d’Ivoire, les manifestations de résistance, au plus fort de la crise, comme l’enthousiasme émouvant des populations du Nord, lors de ma récente visite dans la région des Savanes, comportent un seul et même message : les populations réclament l’Etat. Elles réclament l’Etat pour les protéger; elles réclament l’Etat pour garantir la paix et la sécurité. Elles réclament l’Etat pour assurer le développement du pays et des régions. Mon devoir, dans cette période de sortie de crise, est de poursuivre l’œuvre de construction et de consolidation de l’Etat. L’histoire et l’expérience des crises en Afrique le montrent bien : partout où l’Etat s’est effondré cela a entraîné la désolation, la désagrégation de la société et l’anarchie.
Nous avons tous besoin de l’Etat, d’un Etat responsable, capable de fournir les services de base, de créer et garantir les conditions du développement économique et social. C’est pourquoi j’affirme que nul ne peut prétendre qu’il fait ou qu’il cherche le bonheur du peuple en favorisant la désagrégation de l’Etat. Dans cette phase de la sortie de crise, nous avons besoin de la présence de l’Etat partout en Côte d’Ivoire. J’exhorte les agents de l’Etat, chargés de l’administration, de la sécurité, des services sociaux à remplir leurs devoirs avec probité. Ils doivent veiller à la restauration de l’autorité de l’Etat dans tous les secteurs. Je les invite, par leur présence et par leur travail, à rassurer les populations qui se remettent progressivement des traumatismes de la crise.

Enfin le désarmément

Depuis le samedi 22 Décembre 2007, il n’y a plus de lignes de front en Côte d’Ivoire. Le président de la République Laurent GBAGBO et le premier Ministre de SORO Guillaume ont donné le coup d’envoi de l’opération de désarmement des ex combattants à Tiébissou et Djébonoua.
Une parenthèse qui aura duré 5ans vient de se fermer. Le pays retrouve le sourire. Une page de l’histoire de notre jeune nation vient d’être tournée.
Scrutons ensemble l’avenir car la Côte d’Ivoire vient de s’engager dans la dernière ligne droite de la sortie de crise.
Les ex combattants des FDS et des FAFN ont décidé d’entamer l’acte de se retirer des lignes de front.
Cet acte marque l’entrée en plein dans le processus désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) tant réclamé par les ivoiriens.
L’opération va durer quatre mois.
Qu’aucune partie ne fasse volte face. Un faux pas est interdit à tous.
Joyeux noël à tous et à lundi prochain.

Charles Blé Goudé
Président du COJEP

mercredi, 28 novembre 2007

Le Togo en détresse

Le Togo en détresse


J’ai du chagrin
Mon coeur est en peine,
Mon âme est en proie à l’amertume
Mon esprit m’abandonne,
Mes sens ne répondent plus,
Et la vie n’a plus de sens pour mes natifs.
Le combat de mes natifs pour leur vie est perdu
Leur lutte pour me rendre propre et transparent a été âpre, longue et pénible.
Mais l’issue de leur aspiration est toujours incertaine, désespérée.
De gigantesque ennemis sont derrière pour entraver leur parcours,
Le parcours de leur aspiration,
L’aspiration aux libertés individuelles, à la démocratie et du developpement,
L’aspiration d’une vie où chacun aura sa place sous mon toit.
Les renforts qu’ils ont appelés, sont Venus avec des pieges,
Et jouent aux côtés de mes maudits enfants, mes enfants qui ne font pas ma fièrté.
Au bout de force et de patience,
Je me résigne au désespoir,
Au découragement, à l’abandon
Alors quand viendra –t-il, Moïse, pour sauver les enfants
D’où viendra- t-il?




De la Suisse, le 30 Octobre 2007

Ouzéïrou Adam-Nekere alias Paparossi
Ancien etudiant de l’Université de Lomé
adamnekere@yahoo.fr