mercredi, 25 avril 2007

DISCOURS INTEGRAL DE MAMADOU KOULIBALY AUX MILITANTS DU RDR : "OUBLIEZ LE REVE D'ADO"




L'un des faits majeurs de l'apothéose de la caravane de la paix, samedi à Yopougon, reste l'intervention du président de l'Assemblée nationale. Dans la verve qu'on lui connait, Mamadou Koulibaly s'est étendu sur les causes de la crise, invité la rébellion à s'inscrire définitivement dans la paix, et exhorté les dignitaires du RDR à tirer un trait sur leur mentor.

Je rends gloire à Dieu Tout Puissant. Il nous a donné cette occasion aujourd'hui le 21 avril 2007, une occasion exceptionnelle de nous retrouver, d'échanger, de discuter. Je rends gloire à Dieu, parce que d'abord c'est Dieu mais aussi parce que le 21 avril est mon jour anniversaire. Aujourd'hui, j'ai 50 ans et je pense que c'est avec beaucoup d'émotion que je franchis le cap des 50 ans. On dira plus maintenant le jeune, je suis rentré dans la catégorie des vieux. Je suis maintenant un ancien, un doyen. Vu qu'il y a Charles Blé Goudé, tous les jeunes patriotes qui sont ici et vous tous pour la relève. Merci au Seigneur, merci à chacun d'entre vous. Mme la 1ère Dame, quand Charles Blé Goudé m'a fait part de son projet d'organiser une caravane de la paix, j'ai donné mon accord. Et ce projet, je l'ai appuyé parce que c'était une bonne initiative de mon point de vue pour perpétrer ce que le président de la République lui-même avait commencé à Abidjan depuis 3 ans maintenant. Le président de la République a lancé une campagne de paix. Il a dessiné lui-même les T-shirts de la paix. Il a fait rédiger une charte de la paix. Il a fait produire des casquettes, des films et différents types de documents pour sa campagne de paix. Elle a été menée dans le District d'Abidjan. Et j'aimerais certainement féliciter Charles Blé Goudé parce qu'il a assisté à deux meetings à Anyama et à Abobo. Et puis après ça, il m'a dit ceci : président, moi, je vais foncer sur les autres villes. Est-ce que c'est une bonne idée ? Et moi je lui ai dit ça ne tient qu'à toi. C'est une très bonne idée. Il faut aller, il faut parler aux gens. On verra. Ce qu'il a fait, c'est très bien, le résultat est là Bravo ! Charles Blé Goudé, bravo à tous les jeunes patriotes, au COJEP, bravo à l'alliance qui est ici, bravo aux " Parlements et Agoras ", bravo à tous les vieux, toutes les vieilles, toutes les dames, tous les jeunes qui ont fait le déplacement pour répondre à cet appel. Les échos sont très favorables. Partout où vous êtes passés, les Ivoiriens se sont sentis soulagés. Ils se sont sentis heureux. Ils se sont sentis plus proches les uns des autres. Et puis, ils ont découvert qu'en réalité, ils avaient été tous trompés. Merci d'être ici. Merci pour l'accueil que vous avez réservé à la caravane partout où elle est passée. Et à partir de ce soir, la caravane ne va pas s'arrêter. Elle va continuer au-delà d'Abidjan, au-delà des zones gouvernementales. Il faut accompagner le mouvement, il faut l'anticiper, il faut parler à vos parents, à vos amis qui sont de l'autre côté. Pour qu'ils comprennent bien de quoi il s'agit. Mme la première Dame, tout en acceptant de venir, je me suis dit : Seydou Diarra avait un handicap sérieux. Il n'a pas voulu compter sur nous, il n'a pas voulu compter avec nous, il n'a pas voulu compter avec la Côte d'Ivoire. Il a été nommé à Paris. Il a accepté sa nomination. Il est venu. Mais au lieu de travailler pour nous, il a voulu travailler contre nous. Et vous vous souvenez de ce qui est arrivé. Nous avons dit que nous ne voulons pas de lui et chacun sait ce qui est arrivé. Charles Konan Banny est arrivé de la même façon. La première réaction, ça été de dire le discours de la représentation internationale. Vous avez dit non et Dieu seul sait ce qui a suivi. Il y a eu mort d'hommes, destruction de biens, pertes de confiance et de valeurs.

Soutien à Soso
Moi j'ai accepté parce que le président de la République a demandé à nous tous d'aider Soro Guillaume à réussir sa mission. Konaté Sidiki vient de dire qu'il faut que nous aidions le Premier ministre à réussir sa mission. J'aimerais lui dire que la manière dont Soro Guillaume a été nommé veut dire que nous devons l'aider nécessairement. Contrainement aux autres Premiers ministres qui sont venus s'opposer au président de la République, cherchant un pouvoir alors qu'il l'avait, cherchant un poste alors qu'il était installé dans le fauteuil. Contrairement à ces Premiers ministres, le président Gbagbo a demandé que l'on puisse aider Soro Guillaume. J'aurais été mal à l'aise de le faire si vous-même ici ne l'avez pas renouvelé. Merci d'être venue à ce meeting. Je ne sais pas si le public a remarqué. Konaté Sidiki est arrivé sans garde du corps de l'ONUCI. Il a fait confiance aux patriotes ivoiriens. Il est venu. Je lui ai demandé s'il n'avait pas de craintes. Il m'a dit rien du tout. Il se sent assuré. Et je lui ai dit là où nous allons, vous serez rassuré. Ne vous en faites pas Siriki, vous êtes là, les jeunes vous applaudissent et je pense que c'est une bonne chose. Vous savez, notre pays, la Côte d'Ivoire est un tout petit pays, en Afrique avec 322 462 km2. Et lorsque nous avons accédé à l'indépendance, l'ancienne puissance coloniale, n'a pas jugé utile de nous considérer comme des hommes indépendants. Elle a considéré que nous étions des esclaves sur un territoire qu'elle a conquis en Afrique. Au moment de l'indépendance, De Gaulle nous a fait signer des papiers. Et ces papiers, je vous invite à les lire ? Dans ces papiers, il y a deux dispositions qu'il faut que vous rapportiez à vos amis, à vos camarades à Bouaké. La première disposition dit que le pouvoir que le chef de l'Etat français donne à un président africain, c'est juste un pouvoir de délégation pour représenter sur le territoire africain la volonté de celui qui gère la France à l'Elysée à Paris. C'est tout. Nous nous disons Etat indépendant parce que nous n'avions pas le choix. Il fallait quelque chose pour sortir du joug colonial. Nous avons pris la première solution qui s'est présentée. Mais en réalité, comment admettre qu'ici pour construire la route Tengrela-Odienné, les présidents sont obligés d'appeler d'abord De Gaulle, Pompidou, Mitterand, Chirac pour leur dire s'ils peuvent faire le goudron entre Tengrela et Odienné ? Si le président français dit non, ça ne se fait pas. S'il dit oui, cela se fera. Et si cela se fait, c'est son nom que cette route portera. Comme nous avons ici " le Boulevard Giscard d'Estaing ", " le Boulevard Mitterand ", " le pont Général De Gaulle etc… La deuxième disposition, ce sont les accords. Ils sont encore dans la lutte. Aujourd'hui, ils disent que la deuxième disposition dit que dans ce pays, toutes les richesses que l'on peut trouver, que ce soit de l'or, du diamant, de l'uranium, quelle que soit la matière, elle est d'abord propriété de l'armée française. Donc du gouvernement français. Quand le président Laurent Gbagbo était encore dans l'opposition, nous nous sommes engagés à rompre avec ce type de relation. Quand il est arrivé au pouvoir, il a mis en application ce schéma. Malheureusement, nous n'avons pas eu d'oreilles attentives à Paris. Nous avons tout fait, nous avons expliqué que nous cherchions pas à chasser les français de Côte d'Ivoire. Que nous cherchions simplement à être nous-mêmes, à nous gérer nous-mêmes, à être notre président nous-mêmes, à être propriétaires de nos matières premières et puis à acquérir notre dignité. A Paris, personne n'a voulu nous écouter. Quand la rébellion a éclaté (vous ne le savez pas), ils sont venus nous voir une 1ère fois. Ils ont dit, si vous nous faites un petit cadeau, on vous débarrasse des rebelles tout de suite. On leur a cédé le Terminal à conteneurs, ils n'ont rien fait. Je ne sais pas ce qu'ils vous ont dit de l'autre côté.

Ce que la France avait promis pour désarmer les rebelles
Mais ce qu'ils nous ont dit ici, ils nous ont dit M. le président, si vous renouvelez le contrat sur l'électricité, on vous appuie à l'ONU. Et puis vous verrez les résolutions qui vont sortir vous seront favorables. Nous avons suivi, ils n'ont rien fait. D'ailleurs quand ça a été signé, le nouveau discours qu'ils ont suscité à l'ONU, c'est une transition sans Gbagbo. Mais pendant que nous faisions cela, les bonhommes nous faisaient payer nos factures d'eau, d'électricité. L'argent que nous avons utilisé pour gérer cette crise, au budget de l'Etat, ce sont plusieurs milliards de francs. Cela aurait pu nous permettre d'investir, pour construire un nouveau barrage électrique, on ne l'a pas fait. Cela aurait pu nous permettre de construire de nouvelles tribunes électriques, on ne l'a pas fait. Cela aurait pu nous permettre d'investir pour obtenir de nouvelles nappes phréatiques pour tirer de l'eau pour Abidjan et les villes intérieures, on ne l'a pas fait. Aujourd'hui nous sommes dans le délestage. Aujourd'hui, l'eau courante manque dans les quartiers d'Abidjan. La guerre ne nous arrange pas du tout. Qu'on soit à Aboisso ou à Tengrela, qu'on soit à Touba ou à Bouna, elle ne nous arrange pas du tout et elle ne nous a pas arrangé du tout. Pendant ce temps, eux, ils prennent leur argent. Vous savez que les devises en dollars, en yen, en deutschmark, sont déposés au Trésor public français. Et cet argent qu'il faut fructifier, ils le dépensent comme ils le veulent. Et quand on a des problèmes, ils nous envoient quelques milliards. Nous nous partageons cela entre pays francophones et d'autres zones monétaires. Ils présentent cela comme de l'aide alors qu'en réalité, c'est notre bien déposé dans leurs trésors qu'ils déposent et nous font croire qu'ils nous aident. Pendant que nous sommes en train de nous chamailler, vous à Bouaké, nous à Abidjan, les bonhommes nous pompent notre argent, notre dignité, notre énergie, notre richesse. Et en définitive, ils nous pompent notre vie. Nous restons tous là appauvris, les jeunes ne vont pas à la l'école, les enfants sont malades, les maternités manquent, les routes se dégradent, les hôpitaux sont dans de mauvais états, au nord comme au sud. Il faut transmettre aux populations de Bouaké et d'ailleurs, que notre problème à nous n'était pas avec les populations de cette ville. Vous avez écouté tous les discours de Blé Goudé, de Simone Gbagbo, discours des jeunes patriotes, en aucun moment, ils n'ont insulté les populations de l'ouest, les populations du nord, les populations du centre. Bien au contraire, tous nous avons montré de la main Jacques Chirac. Il faut donc être à l'aise ici. Si cela dépendait de moi, vous pourrez vous promener à Abidjan sans gardes du corps ONUCI. Ce qu'il faut pour nous, c'est la prise de conscience collective, il est temps maintenant que nous arrêtons le gâchis. Il est temps maintenant que nous prenons notre pays, que nous le soignions, que nous le faisons avancer. C'est dans ce contexte que je me permettrai de donner quelques conseils au Premier ministre Guillaume Soro. Parce que d'une part vous avez souhaité que nous puissions l'aider. Le président de la République a souhaité d'autre part qu'on puisse l'aider. Et lui-même s'est dit engagé dans le processus. Et puis quand on a dit que j'étais invité et que vous serez là, j'ai pris le soin de parler aux patriotes, j'ai pris le soin de parler aux Ivoiriens. Tous ont essayé de savoir ce que Mamadou Koulibaly peut faire pour aider le Premier ministre de Laurent Gbagbo. Il m'ont dit plusieurs choses en vrac. Ils ont dit, faisons en sorte que ce Premier ministre ne termine pas son mandat comme ses prédécesseurs. Et pour cela, ils m'ont dit, M. le président, si vous pouvez dire à Soro Guillaume ou à ses représentants qui seront là, de faire un effort, un tout petit effort encore car les gens qu'il a côtoyés hier, tout le monde n'est pas ici. Vous l'avez remarqué Charles Blé Goudé et l'Alliance sont ici mais tous les patriotes ne sont pas là. Eugène Djué est parti à Tiébissou, d'autres sont ailleurs. Mais dans le discours du Premier ministre, il a demandé pardon aux Ivoiriens. C'est vrai, c'est bien. Il a demandé pardon en tant que Premier ministre de tous les Ivoiriens au nom de tous les Ivoiriens. Mais le peuple aurait voulu que Soro Guillaume demande pardon non pas en tant que Premier ministre. Parce qu’il n'a encore rien fait aux Ivoiriens en tant que Premier ministre. Mais en tant que secrétaire général du MPCI. Ils m'ont demandé d'encourager le Premier ministre à aller dans ce sens. Ils m'ont dit d'ajouter, que dans son discours, il a dit que depuis quelques années, nous nous sommes mesurés, nous nous sommes injuriés, nous nous sommes battus, nous nous sommes tués pour une situation sans résultats. Les patriotes ivoiriens disent qu'il y a deux résultats au moins. Le premier résultat, c'est que pendant qu'on se battait, le chômage augmentait. Pendant qu'on se battait le pays était détruit. Vous qui êtes là-bas dans le nord, vous savez très bien de quoi je parle. La situation est catastrophique. Nous qui sommes ici, nous savons très bien de quoi nous parlons. La situation est catastrophique. Il n'y a pas eu de guerre à Vridi mais les usines ont fermé. Il n'y a pas eu de guerre à Yopougon pourtant les usines ont fermé dans la zone industrielle de Yopougon. C'est un résultat même s'il est négatif. Il y a un autre résultat qu'ils m'ont demandé de vous signaler pour porter cela au Premier ministre. Il y a le fait que vous soyez ici. Parce que nous nous sommes battus, parce que nous nous sommes injuriés, parce que nous sommes entre-tués et nous avons fini par prendre conscience qu'au-delà de nos préoccupations tribale, ethnique, politique et régionale, il y a quelque chose qui est au-dessus qu'on appelle la nation ivoirienne, la Côte d'Ivoire et qui nous commande tous. Et c'est au nom de cette chose, la Côte d'Ivoire que vous et Blé Goudé vous vous serrez la main ici. Vous faites des bises à Simone Gbagbo, vous serrez la main à Mamadou Koulibaly. Cette prise de conscience de la nation est aujourd'hui le capital le plus grand qui nous reste après cette crise. Le mauvais résultat, il est là, on le prend, en va le corriger. Mais il y a un bon résultat, c'est que nous avons pris conscience que ce pays nous appartient et que nous n'avons pas le droit de le détruire. Parce que les générations futures arrivent et elles ne deviennent pas grandes en un coup. Ce sont des enfants qui naissent, qui grandissent, qui suivent le fil de leur cycle de vie. Et il n'y a que valeurs, difficultés quand ils sont des citoyens de mauvais niveau, des citoyens dégradés qui ne pensent pas construire un pays. Ils m'ont demandé de vous suggérer de dire au Premier ministre que dans son discours, il a présenté des objectifs qui sont bons. Il a dit premièrement : identification des populations avec ce que cela contient, l'enrôlement sur les listes électorales. Deuxièmement, la réunification de la Côte d'Ivoire.

La volonté du peuple
Les patriotes disent que c'est bien. Troisièmement, les élections, vous venez d'en parler, c'est bon, c'est bien. Mais, ceux que j'ai consultés m'ont dit de vous suggérer que ce plan ressemble à celui que Banny et Seydou Diarra voulaient faire. Identifier, réunifier, élections. Les objectifs sont bons mais il faut remodifier l'ordre de présentation. L'objectif n°1, c'est la réunification de la Côte d'Ivoire. C'est avec son cortège qu'il y a la disparition de la zone de confiance, le désarmement, le redéploiement de l'administration etc. L'objectif n°2, c'est l'identification de la population avec les listes électorales qui suivent. Et de trois, on va aux élections. Les gens que j'ai consultés m'ont dit de vous suggérer cela. Et que le Premier ministre conformément aux actes qui ont été posés dernièrement à Tiébissou et dans la zone de confiance remette ses objectifs à l'endroit en commençant par la réunfication. Il aurait plus de chances de réussir qu'en restant dans le schéma que Sedyou Diarra et Banny avaient suivi. C'est un schéma qui conduit souvent à des blocages. Et personne ne souhaite aujourd'hui que le processus soit bloqué. Vous avez écouté tout le monde dire, on veut la paix, on veut la paix. Ils m'ont suggéré de porter la réflexion ici et que le Premier ministre évite de dire dans son discours, il faut que nous sortions du fétichisme de date. Vous avez vu beaucoup de gens ont interprété cela comme si le Premier ministre disait 10 mois ne vont pas suffire. Alors que ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Le temps nous est compté. Nous avons 45 ans d'indépendance, nous sommes encore pauvres. Nous avons 13 ans de succession d'Houphouët-Boigny, nous ne sommes pas encore arrivés avec le progrès. 8 ans après le coup d'Etat de Guéi Robert, nous avons encore les séquelles. Nous avons sept ans de pouvoir de Gbagbo avec toutes les difficultés que nous avons. Nous avons 5 ans de crise aigue avec un pays balafré. Les gens que j'ai consultés m'ont dit : si le Premier ministre dit de sortir du fétichisme des dates, il faudrait qu'il explique aux Ivoiriens que ça ne signifie pas qu'on va s'attarder, qu'on va traîner le pas ou qu'on ne va pas avancer. Parce que les gens vont interpréter cela comme une astuce politicienne, comme un jeu pour dribbler, pour feinter, du blocage, or ce n'est pas du tout cela que nous souhaitons, si derrière le fétichisme, il veut dire qu'il ne faut pas se bousculer pour avancer peut être. Le président de la république avance et vous avez vu comment il avance. C'est là première fois depuis qu'il est au pouvoir, qu'il permet à un Premier ministre de présider un conseil de ministres. Il ne l'a pas fait avec Seydou, il ne l'a pas fait avec Banny. Il l'a fait pour Soro sans que Soro ne le demande. C'est donc dire que le président de la république est pressé. Même s'il dit allons doucement, il donne le rythme, il donne la cadence. La zone de confiance est détruite. Le Premier ministre doit chausser ses baskets et suivre le rythme. Le fétichisme des dates qu'il le laisse de côté. Le temps dit le président de la république, est un autre nom de Dieu. Il faut utiliser ce temps, il faut y croire. On n'en a pas suffisamment, il faut aller vite. Parce que beaucoup de gens ici se disent est-ce que si les élections françaises finissent, Soro Guillaume ne va pas changer encore? Il faut leur donner tort. Il faut adopter la cadence du président de la république. Il faut adopter la rythmique du président de la république. Et vous verrez toutes les forces que vous voyez ici, vont former une coalition pour vous soutenir et avancer. Voilà les messages qui m'ont été donnés pour vous en tant que porte-parole pour que vous puissiez les transmettre à vos camarades. Au-delà de ces messages, je suis venu avec quelques cadeaux. Tous ces gros paquets qui sont là-bas, sont à vous. Il faut que vous les acceptiez et les emportiez. C'est du fond du cœur. Dans ces paquets, il y a tous les objets que le président de la république a confectionnés pour sa campagne de la paix. Il y a des T-shirts avec la signature de Laurent Gbagbo écrite sur la poitrine : "il est temps de se pardonner maintenant". Il faut aller au pardon maintenant, c'est pour vous qu'il le dit. Vous avez 2 cartons de t-shirts pour vous. Vous avez les pins qui se portent sur la poitrine pour ceux qui sont favorables à la paix.

Les dons à la rébellion
Vous en avez 250 exemplaires. Vous avez des casquettes, malheureusement pas en grand nombre. Mais vous avez au moins une cinquantaine. Avec le processus de paix, vous ne trouverez nulle part écrit là-dessus FPI, RDR, PDCI ou autres choses. Les seuls noms qu'il y a dessus, ce sont Laurent Gbagbo, président de la république de Côte d'Ivoire. Il a fait la paix. C'est pour nous ici, nous l'avons utilisé, cela peut être valable pour vous, si vous voulez connaître le mode d'emploi du président de la république. Il y a dans ces cartons, un livre publié par l'Assemblée nationale il y a quelques temps. Il résume le drame du peuple de Côte d'Ivoire depuis 1999. Afin que le peuple ivoirien retienne tout cela, l'Assemblée nationale a pris des mesures, il en a fait un livre, un livre à couverture cartonnée, un très beau livre. Là aussi, vous avez près d'une centaine en cadeau pour vous et vos camarades. Il y a ensuite un document que j'ai jugé utile de mettre dans les cadeaux que je veux vous offrir. C'est ce que l'on a appelé ici, "l'arrêt Tia Koné ". C'est le texte que le président Tia Koné de la Cour suprême a lu en 99 et peu avant les élections. Il a expliqué pourquoi certaines personnes pouvaient être candidats aux élections présidentielles et pourquoi d'autres ne pouvaient pas. Beaucoup de gens ne connaissent pas ce texte. Ils disent que Gbagbo Laurent a éliminé ses adversaires. Je n'ai que deux copies de cet arrêt pour vous. En parcourant cet arrêt, vous vous rendrez compte qu'en réalité, les juges de la Cour suprême ont lu le droit. Gbagbo nulle part n'a éliminé personne. C'est comme pour le processus de paix parce qu'on va avec la vérité, on va avec la confiance, on va avec la crédibilité. Nous en avons besoin, vous en avez besoin, la Côte d'Ivoire en a besoin. Dernier cadeau, sujet d'actualité. Il y a dans ces cartons une vingtaine d'exemplaires de "Parole d'honneur", signée par la première Dame qui est assise juste à côté de vous, Simone Gbagbo. Je me suis dit que ce bouquin est publié ici à Abidjan. Et méritait d'être aussi connu par vous. Je vous offre un carton d'une vingtaine d'exemplaires. Je serai heureux si vous les acceptiez. Il y a un document à l'intérieur, qui retrace tous les accords que nous avons signés pendant cette crise depuis Lomé jusqu'à Ouaga. Et en relisant cela hier soir, je me suis rendu compte que nous avons parcouru le monde à grand frais. Alors qu'il ne suffisait que de dire aux frères, "asseyons-nous pour parler". Cela n'a pas marché au tout début. De Villepin et les autres se sont glissés entre nous. Nous sommes arrivés à les sortir. Et ce document mérite d'être conservé en archives, c'est un très bon document. Je vous l'offre aussi en cadeau. Voilà cher camarades patriotes, chers ivoiriens, le message que j'avais à transmettre. Au-delà de ce message je fais un voeu, je lance un appel à tous ceux que je n'ai pas vu pendant cette campagne à travers Abidjan. Il faut en finir avec tous les groupes organisés qui cultivent le mensonge en Côte d'Ivoire. Il faut en finir avec tous les groupes organisés qui veulent bâtir ce pays sur le faux. Il faut en finir avec toutes ces organisations. Je profite du haut de cette tribune pour lancer un appel à tous ceux qui ont pris conscience aujourd'hui en Côte d'Ivoire que seule l'union les uns avec les autres apportera la paix. Je lance l'appel à partir de cette tribune pour leur dire que tous ceux qui sont encore hésitants, qui n'arrivent pas à franchir le pas pour venir rejoindre la république, je leur demande d'avoir confiance et de franchir le pas. J'appelle Henriette Dagri Diabaté, Zémogo Fofana, N'Golo Coulibaly, j'appelle tous ces directeurs du RDR, je leur dis de faire comme Soro. Je leur dis de faire comme tous leurs militants qui ont fini par comprendre. Je les invite tous à rompre avec cette situation. Finissez-en avec le RDR, sortez du RDR, venez rejoindre la république, venez rejoindre la patrie. Abandonnez les querelles inutiles. Henriette Diabaté, votre place n'est pas là- bas. Zémogo Fofana, votre place n'est pas là-bas. N'Golo Coulibaly, votre place n'est pas là bas. Amidou Sylla, votre place n'est pas là bas. Engagez-vous pour bâtir la Côte d'Ivoire avec les idées que vous tranchez croyant que le pouvoir va vous tomber dessus. Personne ne vous en veut. La Côte d'Ivoire vous attend. Rejoignez ce peuple, rejoignez les Ivoiriens. Ne vous en faites pas, le peuple vous accueillira. Oubliez les rêves des uns et des autres. Soro a eu le courage. Il a dit: " quand la rébellion a éclaté, ceux qui nous ont dit de le faire, n'ont pas été capables d'assumer, moi j'ai assumé. Pourquoi je vais les attendre ". Le réflexe que vous avez eu Konaté, il faut que les grands patrons, le bureau exécutif, le comité central du RDR comprennent cela. Prenez votre courage, sortez de ce parti très rapidement. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire. Charles Blé Goudé, Konaté Sidiki, jeunes de Côte d'Ivoire, jeunes patriotes, que Dieu vous bénisse.

Retranscrit par
Kady Traoré
(Stagiaire)

Le matin d'abidjan

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