mercredi, 5 septembre 2007

Voici ce que dit le Pr à propos des gardes

S. : Les grades des militaires constituent-ils le talon d’Achille des Accords de Ouagadougou ?


L.G. : Notre armée n’a pas gagné la guerre. Et moi avec, puisque j’en suis le chef suprême. Il y a deux manières de sortir de la guerre. Ou bien on en sort par une victoire, ou on en sort par une défaite. Mais on ne l’a pas perdue non plus. Si les FANCI avaient gagné la guerre, on ne parlerait pas de grades aujourd’hui. Ce serait vain. C’est une donnée que les gens n’ont pas souvent dans leur réflexion. Si on n’a pas cette donnée, toute la réflexion est caduque. Sinon qu’est-ce que nous serons allés chercher à Marcoussis, à Kleber, à Accra I, Accra II, Accra III, à Pretoria et même à Ouagadougou. Si nous avions gagné la guerre, on n’aurait pas connu tout cela. Dès l’instant où on n’a pas gagné la guerre, on en sort par des négociations politiques. C’est ce que nous sommes en train de faire. Alors les gens qui ont pris leur grade dans les maquis, je les reçois puisque c’est avec eux que je négocie. A mon avis, la question des grades est un petit problème, puisqu’il y a une série de problèmes à régler.
Je voulais mettre fin à la division de la Côte d’Ivoire en deux. C’est fait. Je voulais voir la disparition de la zone de confiance. C’est fait depuis plusieurs mois. J’ai obtenu l’uniformisation des examens dans les écoles. J’ai obtenu l’affectation des magistrats, des médecins. Pour moi, ce sont des questions plus importantes que le problème des grades de trente personnes. Aujourd’hui le port d’Abidjan reprend, l’économie reprend ses activités. Il ne se passe pas de semaine sans qu’on ne reçoive des investisseurs. C’est le plus important. C’est prioritaire par rapport au règlement des questions de grades. Quand vous négociez vous pouvez connaître une impasse en mettant en avant des questions touchant aux susceptibilités. Il faut privilégier les grands principes.

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