samedi, 14 avril 2007

NOUVEAU GOUVERNEMENT




Blé Goudé : ''Nous attendons de Soro une attitude nouvelle''

Le président du congrès de la jeunesse panafricaine (COJEP) a prononcé une conférence de presse hier au siège du mouvement sis à Yopougon. Charles Blé Goudé a répondu aux préoccupations des journalistes, relatives à l'actualité nationale marquée par le début de l'application de l'accord de Ouaga. Notamment la formation du nouveau gouvernement et la suppression de la zone de confiance qui sera effective dès lundi prochain. Concernant la formation du nouveau gouvernement, le conférencier a d'entrée félicité le président de la République et son premier ministre pour avoir mené les débats sereinement malgré tous les bruits et obstacles rencontrés en chemin. Persuadé que les écueils ne manqueront pas dans la mise en application des autres points de l'accord de Ouaga censé sortir le pays de la crise, Blé Goudé a invité le président Gbagbo et Soro Guillaume à continuer de travailler dans ce sens, pour le plus grand bien de la Côte d'Ivoire qui a besoin de tourner la page. Et d'éviter surtout d'œuvrer dans l'intérêt d'un seul clan. Dans ce sens d'ailleurs, il a fait une adresse particulière à l'endroit du leader de la rébellion. Désormais Premier ministre de toute la Côte d'Ivoire, Soro Guillaume devra, a-t-il martelé, faire sa mue ; parce que ''la fonction qu'il occupe aujourd'hui commande un comportement nouveau de sa part.'' Pour lui, le Premier ministre doit comprendre que sa mission ne s'accommode pas certains actes ou déclarations pouvant nuire à l'exécution du chronogramme de la mise en application de l'accord de Ouaga. ''Nous attendons de Soro une attitude nouvelle'', a insisté le leader du COJEP qui a par ailleurs invité les partis politiques à adopter la même attitude de sagesse. Il leur a demandé de laisser le gouvernement travailler sereinement afin d'aboutir le plus tôt possible à des élections libres, transparentes et ouvertes telles que recommandées par l'accord de Ouaga. A ses dires, les formations politiques doivent se consacrer à préparer cette échéance et non à donner des consignes aux ministres au gouvernement sous leurs différentes bannières pour mettre des bâtons dans les roues du premier ministre. Et entraver le retour à la paix. Outre les partis politiques, Blé Goudé a demandé à la presse d'accompagner le processus de paix, comme elle l'a fait pour l'accord de Ouaga, et de contribuer à enraciner la nouvelle dynamique. Il a prié les journalistes de ne surtout pas ramer à contre courant en créant des tensions artificielles entre les différents acteurs de la crise ivoirienne. '' Pas de vainqueurs ni vaincus en 5 ans de guerre. C'est la Côte d'Ivoire qui compte'', a-t-il martelé. Tout comme il a tenu à souligner que la suppression de la zone de confiance ne constitue un échec ni pour la France ni pour la communauté internationale. Abordant le chapitre de la caravane de la paix, le messager de la paix a instruit que du 20 janvier à ce jour, 36 localités de l'intérieur du pays ont été visitées. Dans toutes ces villes et villages, les initiateurs de la caravane de la paix ''Prends ma main mon frère'' ont demandé aux Ivoiriens de s'accepter mutuellement et de taire les rancoeurs du passé pour favoriser la paix et la réconciliation nationale. Il a dressé un bilan satisfaisant de la caravane qui a ''contribué à faire avancer les travaux de Ouaga et préparer les populations à accepter les décisions issues des pourparlers entre le camp présidentiel et la rébellion.'' Une nouvelle de taille, la caravane qui arrive bientôt dans le district d'Abidjan se transformera en un carnaval de la paix dont l'apothéose aura lieu au complexe sportif de Yopougon, après avoir sillonné la plupart des communes. A cette occasion que le président du COJEP veut grandiose, avec le président de l'Assemblée nationale comme invité spécial, on annonce la présence officielle de la rébellion. Signe que les temps ont vraiment changé.

Emmanuel Akani

Le Matin d'Abidjan

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