lundi, 12 mars 2007

DEPART ANNONCE DE BANNY/ BLE GOUDE : "IL FAUT UN 1ER MINISTRE QUI PEUT UNIFIER LE PAYS"


Présent samedi dans la ville natale du Premier ministre, le président du COJEP a donné une suite à la dernière sortie du ministre Banny qui fait des pieds et des mains pour rester à la Primature.

Banny fait de la résistance. Face à l'opinion qui le donne partant de la Primature, il est sorti de ses gongs à Korhogo. Ses propos interpellent le président du COJEP. Charles Blé Goudé, l'initiateur de la caravane de la paix " Prends ma main mon frère ", a tenu à "faire des précisions " à Yamoussoukro où il a animé un gigantesque meeting dans l'après-midi du samedi dernier. Pour cela, le leader de la jeunesse patriotique a rappelé à l'assistance les premières heures des négociations entre Ivoiriens à Marcoussis (France). Au terme des débats entre partis politiques et représentants de la rébellion, dans ce stade de rugby de Marcoussis, se souvient Blé Goudé, "on a demandé à Gbagbo Laurent de se débarrasser de son Premier ministre Pascal Affi N'Guessan pour que la paix revienne en Côte d'Ivoire. Quand Gbagbo enlevait Affi N'Guessan, ce n'était pas pour l'humilier, c'était pour la paix. Après, on fait enlever Seydou Diarra. Ce n'était pas non plus pour l'humilier", a fait remarquer l'orateur. La désignation d'un Ivoirien à un poste de responsabilité précis, dans le cadre de la résolution de la crise qui secoue la Côte d'Ivoire, procède de la capacité qui lui est reconnue de pouvoir faire aboutir le processus, note-t-il. "On est toujours à la recherche de l'oiseau rare qui peut nous apporter la paix. On n'est pas là pour faire la promotion des gens. Nous sommes à la recherche d'un Ivoirien qui peut unir la Côte d'Ivoire. Nous sommes à la recherche d'un Ivoirien qui ne puisse pas se servir de la souffrance des Ivoiriens pour se faire une place au soleil. Pourquoi donc s'offusquer du remplacement d'un Ivoirien par un autre au poste de premier ministre ? ", interroge l'initiateur de la caravane. Vivement applaudi par un public venu nombreux l'écouter à la place Jean Paul II, au quartier Assabou, le leader de la jeunesse patriotique a ajouté que "tant qu'on devra changer de pièces pour que le moteur tourne, il faudra le faire et chaque Ivoirien doit accepter de faire sa part de sacrifice ", y compris accepter d'être révoqué de son poste quand on n'a pas pu réussir la mission pour laquelle on a été coopté à un poste donné. La caravane à l'assaut du ''Bannyland'' Des appréhensions d'avant meeting fondaient le scepticisme des uns et des autres. Qui sont même aller jusqu'à croire que la caravane ne réunirait pas grand monde dans la capitale politique ivoirienne. Pour plusieurs raisons. Primo, la ville au plus fort du malaise au sein du tandem Gbagbo-Banny, a servi d'arrière base au chef du gouvernement. Se retranchant aux pieds de la Basilique, Charles Konan Banny a longtemps travaillé à rallier les autochtones à sa cause. Objectif, les dresser contre le camp présidentiel. Secundo, l'influence du PDCI-RDA, dont le fondateur est natif de Yamoussoukro, et du RDR, deux partis bien implantés dans la ville, gênerait la caravane, selon des commentaires. En fait, des pro-Banny, pro-ADO et pédécéïtes ont de sources sûres tenté de dissuader la jeunesse de participer à la caravane initiée par le président du COJEP de passage dans la ville. En vain, car c'est une immense foule qui est venue de tous les recoins du département de Yamoussoukro pour écouter le message de paix de Blé Goudé et Koné Seydou de la jeunesse du Nord. Nombreux sont d’ailleurs les jeunes du RDR qui, s'associant à l'organisation de la caravane de la paix, ont ''boycotté'' le meeting qu'organisait, le même jour et au même moment, leur parti. La preuve, Cissé Youssouf, Fofana Awa Carine, Doumbia Yaya et d'autres militants du RDR-Dioulabougou ont activement participé à l'organisation du meeting de Blé Goudé, qu'ils ont suivi jusqu'à terme. La jeunesse malinké n'était pas en reste, elle qui est partie à pied, de la Grande mosquée de la paix, où les hôtes ont été reçus par un collège de chefs religieux dirigé par l'Imam Seydou Sylla au lieu de rassemblement. Vêtus de tee-shirts frappés du message ''Prends ma main mon frère, prends ma main ma soeur'', et aux couleurs nationales pour certains, des jeunes nordistes ont animé la procession des caravaniers par des chants. L'engouement était de mise et la mobilisation franche et disciplinée. MM. N'Dri Appolinaire, Gouverneur du District de Yamoussoukro, Oussou Kouassi, directeur général de l'Economie, Jean Baptiste Akrou, Directeur général par intérim de Fraternité matin, Mme Affit Soundélé, conseiller du chef de l'Etat et le collège des chefs traditionnels étaient de la fête.


Blé Goudé à Soro: "Parle aux Ivoiriens et non à nos colons"

Le jeune chef de la rébellion parle demain. Avant ce message aux Ivoiriens sur l'accord de paix qu'il a signé avec le chef de l'Etat, Charles Blé Goudé a décidé de lancer un appel à son ami avec qui il est brouillé pour cause de guerre. "Je le félicite pour avoir signé un accord avec Gbagbo Laurent. Mais en même temps, je l'appelle à la vigilance. Il est jeune comme moi et il a une lourde responsabilité dans cette crise. Tous les Ivoiriens attendent de lui un pas, un seul pas qui sauve", l'a -t-il prévenu. Cette précision fait suite aux nombreuses tractations souterraines en cours, contre l'application de l'accord politique du 4 mars dernier. Le PDCI-RDA, avec ses "fortes réserves", menace le compromis dont il demande la révision en certains points. La France manigance aussi via Omar Bongo du Gabon, pour intimider Soro Guillaume afin qu'il fasse marche arrière. Charles Konan Banny brandit pour sa part des menaces à peine voilées. Dans ce contexte il faut beaucoup de courage, estime le patron du COJEP. "Je souhaite qu'il (Soro) parle aux Ivoiriens et non à nos colons", a interpellé Blé Goudé qui craint que des conseillers occultes n'entraînent Soro Guillaume sur de mauvaises pistes après son acte de courage posé à Ouaga. "Je souhaite que Guillaume Soro se démarque de ceux qui veulent faire des états de services sur le dos des Ivoiriens, ceux qui refusent la retraite politique". Par ailleurs, il estime que l'adresse du patron du MPCI aux Ivoiriens doit être "une occasion de se réconcilier avec les Ivoiriens. Qu'il permette qu'il n'y ait plus de barrière entre les Ivoiriens". Le souci de Blé Goudé est, selon lui, d'amener les jeunes de sa génération à ne refuser d'être responsables des malheurs de la Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs le même message qu'il a adressé au public auquel il a demandé de sauver la Côte d'Ivoire par son engagement à s'approprier l'accord de paix. Le comité de réconciliation et de paix qu'il conseille aux jeunes sert à préparer l'esprit des uns à accepter les autres dans leur différence.

Bidi Ignaceb Envoyé spécial à Yamoussoukro

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