samedi, 21 octobre 2006

Les décisions de l'UA: Quels enjeux ? 3ème partie



Neoleadership: Monsieur le Représentant du Cojep après le communiqué final du conseil de sécurité et de paix de l’Union Africaine?

Jean Claude Gnahoua: C’est un peu trop tôt pour se prononcer , cependant nous pensons que les pays ou chefs d’Etats africains viennent de montrer encore leur échec flagrant dans la résolution de la crise en Côte d’Ivoire. Pour moi le problème à résoudre est loin d’être un renforcement de pouvoir d’un premier ministre qui, je rappelle est « issu des accords de Marcoussis », Le problème clé et urgentissime est le désarmement de ceux qui ont pris illégalement les armes. Celui-ci pourrait permettre le redéploiement sur tout le territoire de l’Administration, la reprise en bonne et due forme des audiences forraines , et une préparation sereine d'élections transparentes et libres.
Nous faisons ainsi l’amer constat de l’emprise des intérêts français dans la politique africaine. Il a été difficile pour des « sous préfets franc-africains de condamner un coup orchestré par leur maître. Ceci nous consolide notre conviction de doubler d’ardeur pour la vraie liberté de l’Afrique.

NL: Que pensez vous des pouvoirs renforcés du premier ministre pour mener à bien sa mission?

JCG: Je refuse de me prononcer sur les pouvoirs renforcés de Banny. Ce n’est pas parce que des gens ont des armes que la Loi d’un pays doit être bafouée pour leur faire plaisir. Je le dis parce que la Côte d’Ivoire a un régime présidentiel et cela a été voulu par tous les acteurs politiques . A ce titre, Banny n’aura que les pouvoirs que lui confère la Constitution Ivoirienne, qui a fait et fera toujours barrage au « gangstérisme politique » voulu comme le dit si bien des artistes ivoiriens "les pirates du navire Ivoire". Et, comme il s’agit d’un coup d’état, cette proposition de sortie de crise n’augure aucune bonne avancée de la démocratie!

NL: Quelle solution préconisez vous?

JCG :La solution est très simple, il y a eu un coup de force contre les institutions légales et démocratiques. En dépit de cette légitimité, le pouvoir du Président Gbagbo a accepté de discuter avec ces bandes armées pour une paix durable. A ce jour 23 reformes ont été consenties aux rebelles, qui jusque là refusent de déposer les armes. Pour nous il faut que ces gens qui ont pris en otage une partie du territoire et de la population, fassent un seul geste et tout ira bien: le dé-sar-me-ment., sans désarmement il n’aura pas de sérénité et de paix dans le pays et le processus connaitra certainement des blocages inutiles qui feront perdurer la souffrance des populations ivoiriennes. Je vous remercie

Interview recueillie le 18 octobre 2006 à Zurich (Suisse)

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