jeudi, 8 mars 2007

BLE GOUDE-SORO GUILLAUME


Jeudi 8 Mars 2007 :: BLE GOUDE-SORO GUILLAUME

Le rapprochement en marche


Les signaux de part et d'autre sont révélateurs d'une paix des braves entre deux "frères" que les aléas de la vie avaient fini par séparer. Le rapprochement est désormais la chose la mieux partagée entre Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.


Le ministre d'Etat, Guillaume Soro, et Charles Blé Goudé, président du COJEP, ont décidé de faire table rase d'un passé récent qui les opposait. Ils ont choisi de faire plus qu'il ne faut pour la paix en Côte d'Ivoire. Anciens compagnons de lutte au sein de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), Blé Goudé et Guillaume Soro verront leur vision pour un mieux-être des étudiants ivoiriens contrariée par une intrusion du politique dans la vie syndicale universitaire. Passons sur toute la rivalité qui a pu les désunir et venons-en aux effets collatéraux positifs du récent accord historique de Ouaga.

Pendant même que les uns et les autres s'affairaient à dresser la table du dialogue direct, "Le génie du Kpô" (Blé) et "Bogota" (Soro), ne cessaient d'être approchés par des amis communs pour que la communication reprenne entre les deux amis. Plus d'un les présentent comme des plus que frères. En effet, pendant leurs années de braise à la FESCI, Blé et Soro ont souvent été logés sous le même toit de la clandestinité. Tour à tour, ils ont eu pour mère protectrice une certaine Elisabeth Kapet, à Yopougon Selmer. Plus tard, une autre âme généreuse les hébergeait à nouveau, mais cette fois, du côté du Plateau Dokoui. Ces preuves montrent si besoin est que Soro et Blé sont liés par l'histoire et par des connections que nul ne saurait faire mentir. C'est pourquoi, ces deux frères, autrefois ennemis, ont accepté de renouer le dialogue. Fut-il par personnes interposées.

Embarquant dans cette opération de retour à la normalité tous ceux qui leur sont restés fidèles. Les sources proches du dialogue direct sont formelles sur un fait. Elles reconnaissent que Guillaume Soro est de ceux qui ont insisté et obtenu que le point 6.4 de l'accord recouvre toute son importance. Ce n'est pas un hasard, dit-on, si celui-ci stipule que "Les parties au présent Accord conviennent de saisir l'Union africaine, par l'intermédiaire de la CEDEAO, pour demander au conseil de sécurité des Nations unies la levée immédiate des sanctions individuelles frappant les acteurs de la crise ivoirienne". Toute chose qui signifie que Guillaume Soro a ouvertement plaidé pour que le chef des patriotes retrouve sa liberté de circuler de par le monde.

Au soir même du 4 mars, au moment où l'accord venait d'être signé, les premiers mots de Sidiki Konaté, proche parmi les proches de Soro, ont été d'appeler l'ensemble des Ivoiriens à initier des actions de paix de grande envergure, "à l'image de la caravane de la paix de Blé Goudé". Peut-on véritablement parler de hasard quand Soro et son plus proche collaborateur parlent de Blé Goudé, sous un prisme qui tranche avec les positions qu'on leur connaissait auparavant ? Que non! Beaucoup d'eau a coulé sous le pont. La conséquence logique de cette embellie est la correspondance écrite des mains de Charles Blé Goudé et adressée au secrétariat général des forces nouvelles à Bouaké, à l'effet pour Soro d'accueillir "la caravane de la paix" que Blé souhaiterait conduire dans cette partie du pays. Le but de cette démarche étant de rapprocher les jeunes du Sud à leurs frères du Nord. Or, l'on sait que l'Accord global de Ouaga de même qu'une telle initiative qui rassemblerait les jeunes des deux espaces géographiques ne saurait prospérer si Soro et Blé se regardent en chiens de faïence. Le rapprochement est donc en marche. A l'image de la Côte d'Ivoire qui retrouve petit à petit ses sens.


William-Varlet ASIA

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