mardi, 9 octobre 2007

POURQUOI L’ONU DOIT LEVER LES SANCTIONS

POURQUOI L’ONU DOIT LEVER LES SANCTIONS


Sanctionnés par l’Onu pour «entraves au processus de paix» en février 2006, Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou sont interdits de voyage à l’étranger et ont même vu leurs avoirs à l’extérieur gelés. Plus d’un an après, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et, la plupart des Ivoiriens se mobilisent pour la levée de ces sanctions. Le Président Laurent Gbagbo est même monté au créneau, le mercredi 26 septembre dernier, lors de son intervention à la tribune de l’Assemblée générale de l’Onu, pour demander la levée partielle de l’embargo sur les armes imposé à la Côte d’Ivoire, ainsi que la levée des sanctions individuelles concernant le leader des jeunes patriotes, le président de l’UPTLCI et le chef rebelle de Korhogo.
Le Chef de l’Etat a eu raison de demander la levée des sanctions. Parce que depuis le 19 décembre 2006, avec son plan de sortie de crise interne, le camp présidentiel et la rébellion ont signé le 4 mars 2007, dans la capitale du Burkina Faso, l’Accord politique de Ouagadougou. Conformément à cet accord, un nouveau gouvernement a été formé. Il est dirigé par le chef de l’ex-rébellion Guillaume Soro. Avec ce Gouvernement, la Côte d’Ivoire a enregistré d’importants progrès sur la voie de la sortie de crise en peu de temps. Un Centre de commandement intégré, regroupant des militaires des Forces armées nationales et ceux de l’ex-rébellion a été installé le 16 avril 2007. Le CCI a pour mission de mettre en place une force mixte chargée d’assurer la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. Une ordonnance d’amnistie générale a été prise par le Président de la République le 11 avril 2007, donnant la possibilité à tous les exilés (civils et militaires) de rentrer au bercail. Le désarmement a effectivement commencé avec le «bûcher de la paix» organisé le 30 juillet dernier à Bouaké. Le redéploiement de l’Administration et la réinstallation des magistrats et du corps préfectoral sur l’ensemble du territoire est effectif. Un plan de retour des déplacés de guerre a été mis en place. Les audiences foraines en vue de l’identification des populations et la mise à jour des listings électoraux ont démarré le mardi 25 septembre…
Ainsi donc, la Côte d’Ivoire a fait de grands pas sur le chemin de la paix depuis l’Accord de Ouagadougou. Quant à Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou, le Chef de l’Etat a expliqué que ces «jeunes gens», selon ses propres termes, s’investissent dans la paix. Au niveau international, les relations tendues entre le Président Laurent Gbagbo et la «Maison de verre» au moment où le secrétariat général était dirigé par le Ghanéen Kofi Annan ne sont plus que de vieux souvenirs. Au cours d’une conférence de presse tenue à New York, Laurent Gbagbo a annoncé qu’il était parvenu à un accord sur un nom avec le secrétaire général Ban Ki-moon, en ce qui concerne un nouveau représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire. Le successeur de Pierre Schori est d’ailleurs attendu à Abidjan dans les prochaines semaines.
Avec toutes ces avancées qui présagent d’un horizon paisible, l’on est en droit de s’attendre à ce que l’ONU lève les sanctions contre la Côte d’Ivoire, pour encourager cette dynamique de paix.

Cyrille Djedjed, Le Courrier d'Abidjan

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