mercredi, 12 septembre 2007

Charles Blé Goudé: « l'ONU est-elle là pour que la paix revienne en Côte d'Ivoire ou pour que le conflit perdure ?

Charles Blé Goudé: « l'ONU est-elle là pour que la paix revienne en Côte d'Ivoire ou pour que le conflit perdure ? »



Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes a été entendu hier, à l' Hôtel Tiama, par les experts des Nations unies pour les sanctions. A l'issue de cette rencontre, il s'est prêté à nos questions.
Vous venez de rencontrer les experts de l'ONU pour les sanctions. Peut-on savoir la quintessence des échanges ?
Nous avons parlé évidemment des sanctions onusiennes qui pèsent sur nous depuis deux ans. De l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire.

Est-ce qu'il a été question d'une levée des sanctions ?
Les deux experts nous ont fait savoir qu'ils n'ont pas compétence dans ce sens. Leur mission en Côte d'Ivoire, c'est d'évaluer la manière dont les sanctions sont appliquées. Ils se sont plaints du fait que j'ai l'argent des droits d'auteur de mon livre. Pour eux je n'avais pas droit. Vu les sanctions qui pèsent sur nous. Nous leur avons dit que la Côte d'Ivoire n'est pas en conflit avec l'ONU.
Les Ivoiriens qui étaient en conflit se sont réconciliés. Par conséquent, les Nations unies qui sont venues accompagner le processus devraient se mettre à jour. Au risque de paraître comme un protagoniste. Autant les patriotes demandent la levée des sanctions, autant les Forces nouvelles le demandent.
Ceux qui sont venus accompagner le processus nous tirent vers le bas. Il en est de même pour l'Union africaine, la CEDEAO…l'ONU est-elle là pour que la paix revienne en Côte d'Ivoire ou pour que le conflit perdure ? D'autant plus que les partis conflictuels se sont réconciliés. Pendant les discussions avec les experts onusiens, le commandant de la zone de Man nous a appelés. Wattao, de même.
Nous leur avons dit que ces appels prouvent que nous n'avons pas de problème. Mais ce sont les Nations unies qui ont un problème. Ils nous ont donné la procédure à suivre.

Laquelle ?
Ils nous demandent de remplir un formulaire pour demander qu'on nous radie de la liste des sanctionnés.

Allez-vous le faire ?
Nous ne sommes pas d'accord. Les experts et nous, ne sommes pas entendus sur cette procédure. C'est de la provocation. Quand un élève travaille mal, il est sanctionné ou noté mal. Quand il travaille bien, il faut bien le noter. Nous avons dit aux experts qu'ils ont des relais en Côte d'Ivoire. Ils font des rapports chaque jour sur l'évolution de la crise. Les Nations unies notent que la situation socio- politique évolue positivement. Si cette situation a évolué positivement, des gens y ont travaillé, dont nous.
Nous leur demandons d'enlever leur lunette pour nous regarder autrement. Vous avez le courage de nous interpeller quand ça ne va pas. Ayez ce même courage de nous féliciter quand ça va. Nous avons dit aux experts que nous ne voyons pas la nécessité de remplir un tel formulaire. Puisqu'avant d'être sanctionnée, nous n'avons pas rempli de formulaire.

Pensez-vous que vous avez été entendu ?
Avec eux, il faut s'attendre à tout. On vous sourit quand on est devant vous. Mais quand ils prennent l'avion, ça devient autre chose. Nous n'attendons rien du tout.

C'est la première fois que vous êtes entendu ?
Nous souhaitons que ça soit le début d'une approche nouvelle. Il faut voir les choses autrement. Quand on veut sanctionner quelqu'un, il faut l'entendre. On ne peut condamner quelqu'un sans l'avoir entendu. D'ailleurs, pendant les discussions, les experts reconnaissent qu'ils sont en déphasage avec l'évolution de la situation.
Ils disent que leur mission est délicate parce que leurs démarches, leurs propos sont en déphasage avec la situation. Nous les avons invité à se mettre à jour. Sinon ils risquent de discréditer leur propre appareil.

Qu'attendez-vous concrètement ?
Nous sommes venus écouter les experts onusiens. Et nous leur avons dit que justice soit faite. Nous dénonçons encore ces sanctions. Lorsque la crise des banlieues a éclaté en France, nous avons vu des jeunes français casser et brûler des centaines de voitures. Mais, nous n'avons pas vu un jeune français sanctionné.
Quand un d'entre eux a été blessé par un policier, ça été un scandale. Quand en Côte d'Ivoire, des chars français tirent sur des ivoiriens, on se tait, c'est une forme de racisme. Nous condamnons cela. Nous ne pouvons pas l'accepter.

Maintenez-vous vos accusations selon lesquelles c'est la France qui bloque la levée des sanctions ?
L'Afrique est divisée en deux blocs. Il y a les anglophones et les francophones. Quand il y a un dossier qui touche un pays anglophone, c'est l'Angleterre ou les Etats-Unis qui sont responsables des résolutions à l'ONU. On parle des africains sans eux.
Quand une situation touche un pays francophone, c'est la France qui parle au nom de ce pays. Sous le couvert de l'ONU, la France manipule contre mon pays. Nous attendons que la France nous apporte la preuve contraire. C'est la France qui a l'initiative de toutes les résolutions sur la Côte d'Ivoire.
Les Nations unies ont dit que c'est la France qui parraine les sanctions contre nous. Donc, c'est la France qui doit introduire la demande de la levée des sanctions. Nous ne sommes pas venus devant les experts pour pleurnicher.

Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr
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