vendredi, 8 juin 2007

PARTICIPATION DE LA COTE D'IVOIRE AU PARLEMENT DE L'UA


Les députés ivoiriens pas d'accord avec la sous-région

Les parlementaires nationaux veulent que les pays de la sous-région tiennent compte du poids économique de la Côte d'Ivoire dans l'UEMOA dans la mise en place des parlements decette union et de la CEDEAO…

Une séance d'information parlementaire a eu lieu, hier, sur convocation du président de l'Assemblée nationale, le Pr. Mamadou Koulibaly. ''Participation de la Côte d'Ivoire au Parlement panafricain de la CEDEAO et au Parlement de l'UEMOA'', tel était le thème. L'importance de l'ordre du jour a suscité un engouement réel des députés venus nombreux prendre part aux débats, même s'ils ont trainé les pas. Car, prévue pour démarrer "à 10 heures précises", comme l'indiquait le communiqué de l'Assemblée nationale signé du secrétaire général, Guéhi Brissi Lucas, la séance d'information a débuté vers 11 heures et demi. Il ressort des échanges des députés que ceux-ci désirent discuter profondément de cet ordre du jour au cours d'une "séance spéciale". Mais la séance d'information d'hier n'a pas été pour autant reportée. Conduite par Mme Bobi Assa Emilienne, présidente de la Commission des relations extérieures, elle a enregistré des réserves des députés sur les critères d'adhésion au Parlement panafricain. Pour cause, 7 pays membres de l'UEMOA, qui ont déjà ratifié le traité de création du parlement, refusent que la répartition des sièges repose sur le critère de densité de la population et le poids économique d'un pays membre. En clair, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo demandent à la Côte d'Ivoire d'adhérer simplement au Parlement. Et d'attendre que ces critères soient discutés une fois le parlement assis et les actes additifs établis. Or, "le CIP (Comité interparlementaire), futur Parlement de l'Union a son siège à Bamako ", De plus, le Mali parce que abritant le siège, pourrait présider aux destinées de cette Assemblée sous régionale. C'est là le point qui fait rétracter l'Assemblée nationale ivoirienne. Ses membres ont repoussé l'appel de l'honorable Bouabré Yvonne Omplu, membre du CIP les invitant à permettre à l'Etat de Côte d'Ivoire de ratifier le traité. Les députés PDCI, Séri Bi N'Guessan Privat, Saré Poli, Palé Dimaté, Assana Sangaré estiment que le critère du poids économique ne doit être écarté. Simplement, parce que toute organisation, économique surtout, a toujours fonctionné sur la base dudit principe. C'est d'ailleurs au nom de son poids économique, ont-ils pris en exemple, que les Etats-Unis dominent la Banque mondiale. Pour eux, il est "erroné" d'écarter le critère du poids économique. Sinon, les "choix arbitraires", selon l'honorable Drissa Dagnogo, de répartition des sièges et d'attribution de la présidence pourraient retenir l'Assemblée à voter "pour" le Parlement de l'Union africaine. Le député Emile Guiriéoulou (FPI), est méfiant pour sa part tant il ne trouve pas prudent d'adhérer puis d'attendre les actes additifs, en vue de la modification des dispositions de base. Pour lui, il faut évacuer les préalables d'abord en définissant clairement les conditions d'adhésion, installer les représentants, mettre en place donc le parlement. Qui est seul habilité à établir les actes additifs. L'honorable Yao Yao Jules (FPI) va plus loin en dénonçant une velléité de domination de la Côte d'Ivoire au plan politique, économique sous-régional. Pour lui, le Nigeria " veut à tout prix étouffer l'UEMOA du point de vue parlementaire". C'est pourquoi des pays de la sous-région veulent empêcher la Côte d'Ivoire de peser de son poids économique et monétaire dans l'organe parlementaire décisionnel qu'est le Parlement de l'Union africaine. Chacun y allant de son analyse, tous ont obtenu un report des débats de fond. Tant ils souhaitent que les autorités compétentes en matière économique et monétaire les instruisent au mieux.

Bidi Ignace

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