mardi, 20 mars 2007

LE 2EME ROUND DU DIALOGUE DIRECT DE OUAGA

AU MENU : PRIMATURE ET PORTEFEUILLES MINISTERIELS

Fratmat-19/3/2007

Après un mois de discussions qui se sont soldées, le 4 mars dernier, à Ouagadougou, par un accord politique, les deux délégations se retrouvent aujourd’hui pour le deuxième round des pourparlers. La partie présidentielle dirigée par le Conseiller spécial chargé des affaires juridiques et porte-parole de la Présidence de la République, Désiré Tagro, s’est envolée samedi à 16 heures à destination du Burkina Faso. Comme la précédente fois, elle s’installera à l’hôtel Sofitel Ouaga 2000. Sur place, elle trouvera une partie de la délégation des Forces nouvelles qui l’y a devancée depuis jeudi dernier, selon des sources proches du dossier. Elle comprend le chef de délégation, le ministre Louis André Dacoury-Tabley, secrétaire général adjoint du mouvement, le directeur de cabinet et porte-parole Sidiki Konaté des F.N, le directeur de cabinet adjoint, Alain Lobognon, et le ministre de la Justice Koné Mamadou. Le secrétaire général des F.N, Guillaume Soro, qui doit prendre part aux négociations, y est annoncé mardi ou mercredi.

Sous la présidence du facilitateur, le Chef de l’Etat burkinabé et président en exercice de la CEDEAO, Blaise Compaoré, les deux parties vont réfléchir, durant une semaine aux modalités concrètes d’application de l’accord paraphé d’abord le 3 mars par Désiré Tagro et Dacoury-Tabley avant d’être signé le lendemain par le Président Gbagbo et Guillaume Soro. Précisément, à «la mise en place du cadre institutionnel d’exécution». Il s’agira de débattre notamment de la question de la nomination du Premier ministre. Tout porte à croire que M. Soro Guillaume, actuellement ministre d’Etat, ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny et co-signateur de l’accord, occupera ce poste qui, selon ses propres termes, lui a été proposé par Laurent Gbagbo. Et ce avant même le début des discussions. En rapport avec la Primature, les deux parties débattront de la configuration du gouvernement ; c’est-à-dire le nombre de ministres et la répartition des portefeuilles d’abord entre les deux ex-parties belligérantes et ensuite la part à réserver à l’opposition politique.

Au vu des informations en notre possession, les discussions devraient s’inscrire dans le même registre que l’ensemble de l’accord de paix. A savoir : la réaffirmation de la nécessité du retour à la normalité institutionnelle. Ce qui suppose des débats dans le respect de la Constitution et de la souveraineté nationale. Une fois que cela est acquis, toutes les concessions sont possibles en ce qui concerne la distribution des portefeuilles ministériels. Toutefois, le doute ne semble plus permis en ce qui concerne le nombre des postes à pourvoir puisqu’on annonce que le gouvernement connaîtra assurément une restriction. Ainsi, des ministères et des ministères délégués vont disparaître pour les 10 mois à venir. Le cadre institutionnel d’exécution devrait être rendu public d’ici au 28 mars et la publication de la liste du gouvernement lors du Conseil des ministres du 5 avril.

Le premier acte concret enregistré en tenant compte du calendrier établi est la signature, le vendredi 16 mars, par le Président de la République du décret portant création du Centre de commandement intégré (CCI) qui doit déboucher sur la réunification des deux armées ex-belligérantes : les FDS-CI et les FDS-FN. Après les visites aux deux leaders, Laurent Gbagbo, vendredi au Palais présidentiel au Plateau, et Guillaume Soro, samedi à Bouaké, les deux chefs d’état-major, les généraux Philippe Mangou (FDS-CI) et Soumaïla Bakayoko (FDS-FN) travailleront à compter de ce matin dans ce sens. Le chronogramme de mise en œuvre de l’accord politique de Ouaga, joint en annexe, indique un délai d’exécution de 10 mois.

Les délégations

Camp présidentiel:
Désiré Tagro, conseiller spécial chargé des Affaires juridiques et porte-parole de la Présidence; Konaté Navigué, Béhiri Honoré, Djékouri Jeannie épse Dagbo. Arrivée de la délégation hier à Ouaga à 17 h 35mn et accueillie par le ministre de la Sécurité du Faso, Djibril Bassolé.

Forces nouvelles:
Dacoury-Tabley, ministre de la Solidarité et des Victimes de guerre, Secrétaire général adjoint des Forces nouvelles; Konaté Sidiki, Koné Mamadou, ministre de la Justice; Alain Lobognon, le ministre du Commerce, Dosso Moussa


Paulin N. Zobo

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