mardi, 20 mars 2007

ENTRETIEN/CENTRE DE COMMANDEMENT INTEGRE


Le Gal Philipe Mangou, chef d’etat Major des Armées
"Les problèmes des grades seront réglés"

Présent samedi dernier à Bouaké, où il a rencontré le secrétaire général de la rébellion, Guillaume Soro, le chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS), a fait des précisions sur la question de l'état-major intégré, voulu par la rébellion.

Vous êtes avec votre frère d'arme, quel est votre état d'âme à ce moment précis ?

Je suis très heureux ; ce n'est pas la première fois que nous sommes ensemble. Cela fait plusieurs fois, mais cette fois- ci, je suis particulièrement heureux parce que nous sommes venus rencontrer monsieur le ministre d'Etat Soro Guillaume qui nous a parlé un peu de l'accord. Il nous a fait la genèse de l'accord, il nous a parlé de l'esprit qui a entouré cet accord et nous a fait part de sa ferme volonté d'aller à la paix. Je suis heureux parce qu'il m'a parlé avec son coeur et on sent la détermination dans ce qu'il nous a dit. Il a dit, qu'il faudrait que nous puissions travailler en partenariat et que chaque fois qu'on serait confronté à des obstacles, qu'on pouvait soit aller voir le président Gbagbo, soit venir le voir mais dans tous les cas, qu'il faut faire avancer la paix. Je lui ai dit que c'est vrai, avec le président Gbagbo, il constitue la fondation. Bakayoko et moi, nous constituons les piliers, il nous appartient de travailler, de faire en sorte que ces piliers ne s'écroulent pas pour que nous allions jusqu'au bout.

Justement, qu'est-ce qu'il faut faire pour que les piliers ne s'écroulent pas ?

Mais, nous allons travailler ensemble. Nous sommes des militaires et allons travailler ensemble. Nous allons faire la sensibilisation de nos hommes pour leur dire que nous allons à la paix afin qu'ils comprennent le bien fondé de cette paix et que même ceux qui sont un peu réticents adhèrent au processus pour que nous puissions avancer afin que notre pays puisse retrouver facilement la paix.

Lorsque vous avez signé les accords du 4 juillet, vous avez dit : " nous prendrons nos responsabilités si ça ne marche pas du côté des politiciens ". Que dites -vous maintenant ?

Vous avez la réponse ; ça marche bien du côté des politiciens.

N'avez- vous pas de responsabilités à prendre ?

Nous n'avons pas de responsabilités à prendre. Nous sommes des militaires aux ordres. Nos hommes politiques veulent de la paix ; nous n'avons pas le choix, nous leur emboîtons le pas ; nous voulons de la paix, nous allons faire la paix.

Devant la presse, votre frère Soumaïla Bakayoko est là, que lui dites-vous ?

Parlez-lui. C'est simple, depuis que l'accord a été signé le 4 mars, mon ancien compagnon et moi ne faisons que nous appeler au téléphone pour nous parler et nous dire que nous avons une très grande responsabilité à assumer ; nous devons l'assumer jusqu'au bout. C'est à dire faire en sorte que notre pays retrouve la paix, faire en sorte que nous puissions avoir une armée, parce qu'il s'agit des enfants de ce pays. Nous avons parlé de réunification, ça ne fait pas peur parce que ce sont les enfants de la Côte d'Ivoire qui vont constituer l'armée avec les missions qui seront dévolues à cette armée. Donc nous savons la responsabilité qui est la nôtre.

A propos de l'état- major intégré, qu'avez- vous décidé en fin de compte avec votre frère d'arme ?

S'agissant de l'état-major intégré, pour le moment, nous n'en parlons pas. L'accord de Ouaga est clair là-dessus. Chaque armée garde son état-major mais nous mettons sur pied un centre de commandement intégré pour les missions qui sont dévolues à ce centre et qui sont contenues dans l'accord. Et puis, lorsqu'on aura fait la réunification, les officiers d'ici travailleront avec nos officiers ; en ce moment, on le fera en état- major intégré. Donc on ne parlera même plus d'intégration mais on parlera d'une armée et d'un état- major.

Qu'en est-il des grades ?

Le problème de grades avec l'accord de Ouaga, il faut s'asseoir pour qu'il n'y ait pas d'obstacle. Cela ne peut constituer un obstacle ; ce sont des problèmes que nous allons régler.

Source : fnci.info

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