dimanche, 6 janvier 2008

Message de M. Laurent Gbagbo à la Nation 2ème partie

Mes chers compatriotes,
L’année 2008 sera l’année des élections. Les deux annexes à l’Accord politique de Ouagadougou que nous venons de signer nous engagent dans le processus électoral, dans la préparation des élections. Les audiences foraines se déroulent à un rythme convenable. Les opérations d’identification et d’inscription sur les listes électorales vont commencer. Au plan technique, la Côte d’Ivoire est donc en mesure d’organiser les élections générales dès le mois de juin 2008.
A la fin des visites que j’effectuerai durant les mois de janvier et février 2008 dans les régions de l’ouest, du centre et du nord-est, je saisirai le Conseil constitutionnel, conformément à notre loi fondamentale, pour requérir son avis sur les conditions d’organisation de l’élection présidentielle. J’ai souvent indiqué les enjeux de ces élections. Nous devons les organiser, d’abord pour nous-mêmes car notre pays en a besoin, notre économie en a besoin. Nous devons organiser les élections pour retrouver le fonctionnement normal et régulier des institutions de la République et poursuivre notre marche vers la modernisation de la vie publique.
Je voudrais cependant rappeler que ce n’est nullement à l’honneur de l’Afrique, que trop souvent la tenue d’élections pluralistes suscite des angoisses chez nos populations et chez nos partenaires. Ceci représente, à mes yeux, la meilleure mesure du chemin encore long que nous avons à parcourir pour ancrer la démocratie dans nos mœurs politiques. Le défi majeur des prochaines élections en Côte d’Ivoire sera de nous convaincre nous-mêmes que cette période s’inscrit dans un processus démocratique ordinaire. C’est dire qu’il nous faut restituer aux élections ce qu’elles sont en réalité : une échéance définie par la constitution, où la parole est donnée au peuple afin qu’il puisse choisir librement ses dirigeants. L’échéance électorale est donc importante parce qu’il s’agit de faire des choix fondamentaux. Mais nous devons arriver à la dédramatiser et nous garder de la vivre tragiquement. Même si dans la compétition électorale le résultat reste important pour les candidats, il ne faut cependant pas perdre de vue que les élections ne constituent pas une rupture dans la vie de la nation, encore moins dans le fonctionnement de l’Etat. C’est pourquoi je souhaite que les Ivoiriens abordent les prochaines élections sans crainte, sans peur. Notre succès sera sans doute une contribution significative au progrès de la démocratie et de la modernisation de la vie publique en Afrique.
Allons à la paix. Allons aux élections. N’ayons pas peur de la paix. N’ayons pas peur des élections.
Mes chers compatriotes, Je ne saurais terminer ce message sans dire un mot du coût de la vie qui augmente. La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri des conséquences de la hausse du prix du pétrole qui affecte l’économie de tous les pays du monde. Je rappelle qu’au moment où j’arrivais au pouvoir en 2000, le baril de pétrole coûtait 30 dollars US. Aujourd’hui, il est à près de 100 dollars US. Ainsi, outre les difficultés déjà grandes, dues aux conséquences de la crise, nous risquons de voir nos efforts compromis par une hausse des prix inconsidérée sur nos marchés. C’est pourquoi, face à cette situation, j’ai donné des instructions au gouvernement afin de prendre des mesures vigoureuses en vue de contenir les prix des produits de consommation courante et de protéger ainsi le pouvoir d’achat de nos concitoyens. C’est le sens des mesures sur le permis de conduire.
Mais c’est surtout le sens de la décision que j’ai prise de ne pas répercuter la hausse du prix du pétrole sur le prix du carburant à la pompe. Cela aurait eu pour conséquence une hausse brutale des prix de toutes les denrées. C’est enfin le sens des instructions que j’ai données pour que le prix du pain n’augmente pas. Je fais confiance au gouvernement pour me proposer des mesures raisonnables concernant les produits de grande consommation. J’invite les opérateurs économiques à éviter toute surenchère. Je saisis l’occasion de ce message à la nation, pour réitérer mon appel à tous les travailleurs du secteur public comme du secteur privé : notre pays a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de notre sens du civisme et de notre sens des responsabilités. C’est dans la solidarité avec les déplacés qui retrouvent leurs domiciles, dans la solidarité avec ceux qui sont en quête d’emploi, avec tous ceux qui sont dans la peine que nous irons à une réconciliation véritable. Nous ne devons jamais perdre cela de vue dans l’expression de nos revendications, même les plus légitimes. Je rappelle enfin à toutes et à tous que c’est par notre travail que nous allons reconstruire nous-mêmes notre pays. Puisse l’année 2008 apporter à chacune et à chacun le bonheur personnel et à la Côte d’Ivoire notre pays, la paix et la prospérité.
Bonne et heureuse année à toutes et à tous!
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!

Laurent Gbagbo
Frat Mat

Aucun commentaire: