mercredi, 26 septembre 2007

Blé Goudé prépare un coup pour le 02 octobre

Processus de sortie de crise

Blé Goudé prépare un coup pour le 02 octobre



Le mardi 02 octobre prochain, la salle des fêtes de l’hôtel Ivoire va abriter une importante manifestation pour la paix organisée par Charles Blé Goudé, le président du COJEP et par ailleurs président de l’Alliance Patriotique. Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée hier dans ses bureaux de Leaders Team Associated, son cabinet de communication, le leader de la Galaxie Patriotique lève un coin de voile sur son projet et parle de ses relations avec le chef de l’Etat et le Premier ministre,
Les informations font état de ce que vous préparez un grand coup pour le 2 octobre prochain.
La guerre est finie et nous donnons à l’Etat de Côte d’Ivoire ce qu’il a fait pour nous. Nous sommes allés à Manchester pour apprendre la communication politique et aujourd’hui c’est ce que nous savons faire le mieux. Après la Flamme de la paix à laquelle nous avons activement réfléchi et pris part, Leaders Team Associated, qui est notre cabinet de communication, a conçu un produit que nous mettons à la disposition du grand public. L’objectif de ce produit, c’est de préserver et de consolider la Flamme de la paix. C’est une plate-forme appelée plate-forme d’échanges. cette plate-forme parlera pour cet événement-ci de paix. Nous allons créer une grande famille dénommée « Citoyens pour la Paix ». Nous mettrons à la disposition des Ivoiriens des numéros verts pour qu’ils nous fassent des propositions sur la consolidation et la préservation de la paix une fois qu’ils nous auront rejoint dans cette plate-forme. Nous allons nous rencontrer pour parler de paix afin de créer cette grande famille. Il y a des Ivoiriens qui veulent nous parler, nous faire des propositions mais qui ne gagnent pas d’occasions pour le faire. C’est aussi pour eux que nous lançons ce support. Cette plate-forme de paix sera lancée le 02 octobre prochain à la salle des fêtes de l’hôtel Ivoire sous le patronage du Premier ministre, Guillaume Soro et sous le parrainage du ministre de la Réconciliation, Pr. Sébastien Danon Djédjé.

C’est comme un serveur vocal que vous créez pour la paix ?
C’est même plus que ça. C’est toute une technicité qui est mise en place, qui pourra servir d’interface, de base de données. Nous avons fait appel à des techniciens, très outillés en la matière, qui sont des camarades venus spécialement de Londres pour installer tout le matériel comme nous le voulons pour faire avancer le projet comme nous l’avons conçu, comme nous le voulons. Ils repartent ce jeudi. C’est tout un système que nous mettons à la disposition de la Côte d’Ivoire, des chefs d’entreprises, des hommes politiques et de tous ceux qui veulent échanger sur le processus de paix.

Le 02 octobre c’est l’anniversaire de la résistance. Aujourd’hui, c’est autre chose qui sera présenté aux Ivoiriens. Que deviendra le traditionnel anniversaire ?
La résistance sera célébrée tous les ans, parce que nous étions descendus dans la rue pour protéger les institutions de la République. Aujourd’hui vous avez le président de la République, le Premier ministre, le président du Conseil Economique et Social, le président de la Cour Suprême, toutes ces institutions fonctionnent et donc, il faut fêter ça. Mais cette année, nous mettons cela en juxtaposition avec la paix. Le thème choisi cette année, c’est : « De la Résistance à la Paix ». Cette année, nous voulons fêter avec nos frères qui sont du même bord que nous, c’est-à-dire du bord de la Côte d’Ivoire. D’un côté, nos amis des Forces Nouvelles qui se sont battus pour préserver cette paix, de l’autre, nous qui nous sommes battus pour aller vers eux. Et la fête se déroulera à Gagnoa. Nous avons décidé de faire cette fête les 05 et 06 octobre, afin d’éviter les perturbations des cours, puisque le 02 octobre est un mardi. Le vendredi 05 octobre à partir de 15H, nous aurons un match de gala avec deux équipes. L’une constituée par les Forces nouvelles et l’autre par l’alliance patriotique. Je suis le capitaine de l’Alliance des Patriotes. En ce qui concerne les Forces Nouvelles, leur capitaine est à la Primature. Ce match s’achèvera par un repas au domicile du chef de l’Etat à Mama. Le samedi 06 octobre, de 14H à l’aube, il y aura un grand meeting suivi d’un concert de la paix à Gagnoa avec plusieurs artistes.

Gagnoa devient donc la Capitale de la Paix ?
Après Bouaké, Gagnoa devient la Capitale de la Paix. Avec la Flamme de la paix, nous sommes allés à Bouaké, nous nous sommes amusés à Bouaké et avons dormi à Bouaké. Moi-même, j’ai dormi dans la chambre de Wattao. Ils nous ont donné l’hospitalité. C’est à notre tour de leur retourner l’ascenseur du 05 au 06 octobre prochains. Nous avons tout mis en œuvre et pris toutes les dispositions afin que nos frères des FN soient reçus avec tous les honneurs qu’on leur doit. En gros nous voulons montrer au monde entier que nous ne formons qu’un et que cette paix nous est chère à tous.

Au moment où vous annoncez tous ces événements, quel regard jetez-vous sur l’actualité politique ?
J’aimerais parler de l’actualité sociale avec tout ce que la population est en train de subir. J’ai un petit pincement au cœur de voir les populations crier leur colère face à la cherté de la vie. Je souhaite que le gouvernement applique les décisions qu’elle a prises pour maintenir les prix des denrées alimentaires sur les marchés. Les Ivoiriens ont trop souffert pour qu’on arrive là au moment où la guerre prend fin. En ce qui concerne l’actualité politique, je suis heureux que les audiences foraines démarrent et je félicite les greffiers pour avoir levé leur mot d’ordre. Ils viennent de montrer que l’intérêt du pays vient avant leurs intérêts personnels. Si les audiences foraines démarrent et que chacun a ses papiers, je pense que l’économie ivoirienne pourra véritablement amorcer sa croissance. Je suis heureux de l’arrivée du chef de l’Etat sur le « toit du monde » à l’Onu. Que le président Laurent Gbagbo parle à tous les décideurs du monde entier, depuis la tribune de l’Onu, cela est une bonne chose. Que des gens parlent et décident au nom de la Côte d’Ivoire, j’ai ressenti cela comme une frustration, une injustice et une humiliation. A partir de là, l’espoir de l’Afrique partira de la Côte d’Ivoire. Le président de la République est à l’Onu pour faire valoir le point de vue de la Côte d’Ivoire mais également pour faire le point du processus de paix.

Vos sanctions seront-elles à l’ordre du jour ?
Je ne sais pas, mais je ne vais pas m’énerver si nos sanctions ne sont pas à l’ordre du jour. Ces sanctions, je les vis comme une injustice pas que j’ai une soif de voyages à l’étranger ou des avoirs gelés à l’extérieur. Mais j’accepte difficilement que quelqu’un qui a pris la rue pour défendre la dignité de son pays, on le vilipende et on le salisse de la sorte à travers tous les canaux des médias à l’extérieur. C’est cela qui me fait mal. Je ne suis pas d’accord qu’on me présente ainsi à la face du reste du monde. Là où des jeunes Français manifestent violemment en brûlant des milliers de voitures, cassant et pillant des magasins une semaine durant, on les appelle et on discute avec eux et qu’on présente les jeunes Ivoiriens comme des terroristes parce qu’ils ont réclamé la dignité de leur pays. Au moment où je vous parle, mon ami Yapo Assi Innocent est détenu en prison à Paris simplement parce qu’il est l’ami de Blé Goudé. Ce n’est pas juste. Et il est seul, coupé du reste du monde, sans avocat. Ce n’est pas normal.

Comment s’est passée la rencontre avec les experts onusiens pour qu’on arrive à tes droits d’auteur ?
Par éducation et par principe, j’aime toujours écouter les gens. Je ne vais jamais à une discussion avec des a priori. Ecouter, dans le monde de la communication, c’est apprendre deux fois. Je les ai écoutés. Ces experts onusiens ont compris eux-mêmes qu’ils sont en déphasage total avec la Côte d’Ivoire. Ils m’ont demandé ce que j’allais faire de mes droits d’auteur. Je leur ai dit que ça ne regardait que moi et moi seul. Mes droits d’auteur seront distribués aux jeunes pour faire des petits projets afin de se prendre en charge, aux enfants de la rue pour les aider à avoir leurs caisses de cirage afin de les tirer de l’état de mendicité dans lequel ils sont.
J’ai été au corridor de Yopougon où des jeunes vendent des lotus appartenant à d’autres personnes. Pour les aider, je vais leur donner des cartons de lotus afin qu’ils s’installent à leur propres comptes. De là, ils sont allés à Fraternité matin pour tenter de retirer le chèque. Là-bas, le DG leur a dit qu’il n’avait pas signé de contrat avec eux.

Finalement, est-ce une persécution ?
C’en est une. Je ne suis pas surpris parce que je sais que je dérange. Je pense que l’Onu ne s’attendait pas à une telle attitude de notre part. C’est-à-dire que malgré les sanctions, nous puissions produire des œuvres de l’esprit pour éclairer les Ivoiriens. Une chose est d’écrire un livre, une autre est de bien le vendre. Or, non seulement le livre a été vendu, mais il a été bien vendu au point de devenir un best-seller. 30 000 exemplaires vendus. Cela veut dire que ce que vous écrivez intéresse les Ivoiriens. Du coup, vous êtes un centre d’intérêts. C’est cela qui effraie. Mais, personne ne pourra donc me faire sortir de moi-même, me détourner par quoi que ce soit de l’essentiel qui est la paix.

Vous a-t-on proposé de vous inscrire sur la liste de radiation ?
Bien sûr ! On nous a donné une documentation à remplir afin de mettre nos noms sur la liste du comité de radiation. Quand j’ai consulté cette documentation, mon intelligence ne m’a pas permis de comprendre pourquoi j’accepterais cette procédure. J’ai compris que ces fameux experts onusiens étaient dépassés. Vous traitez quelqu’un de fauteur de trouble avant de constater que cette personne aujourd’hui sillonne toutes les villes de la Côte d’Ivoire pour prêcher la paix et l’imposer aux plus sceptiques. A partir de là, c’est à eux de tirer toutes les conséquences de mes actes. Je souhaite que cette procédure ne s’impose pas à moi, car si remplir cette documentation en me contredisant est la condition pour enlever mon nom de la liste des sanctionnés, alors elle ne s’impose pas à moi. Je leur ai dit que de même ils ont constaté que j’ai troublé la paix, de même ils doivent constater que je prêche pour la paix. A partir de là, c’est à eux de faire un rapport sur mes actes et décider.

Que vous inspirent les sorties de ton avocat et du Pr. Voho Sahi qui ont dénoncé un harcèlement de la part de l’Onu ?
La sortie du Pr. Voho Sahi m’a fait énormément plaisir. Qu’un intellectuel de son rang s’intéresse à mon cas, cela me fait plaisir. La veille de son intervention, on s’est vu et il était dans tous ses états. Il m’a dit qu’il n’était pas d’accord qu’un intellectuel qui a écrit une œuvre ne puisse pas percevoir des droits d’auteur sur sa production. Je le remercie pour son acte de solidarité. C’est ce que nous demandons aux Ivoiriens, car quand le champ de ton voisin brûle, il faut l’aider à éteindre le feu. Quant à mon avocat, c’est un jeune avec lequel j’ai souvent des prises de positions différentes. Je lui dis que je ne suis pas un pleurnichard et que je suis politique et il me dit non, laisse-moi jouer mon rôle. C’est un collectif de jeunes avocats que je remercie à travers Me N’Dri Aka Claver. Moi je joue mon rôle qui est politique.

Il est de plus en plus question de votre deuxième livre...
« Et pourtant c’était le chemin », c’est le titre de mon prochain livre. C’est un cri du cœur, c’est tout ce que mon pays a vécu, c’est tout le temps qu’on a perdu pour rien. Dans un premier temps, il fallait laisser les Ivoiriens discuter entre eux, il fallait laisser ceux qui ont pris les armes venir discuter avec celui qu’ils voulaient renverser, celui qui tient encore les rênes du pouvoir. Et pourtant c’était le chemin de tous ceux qui ont manifesté une solidarité autour de la Côte d’Ivoire. Dans ce livre, je compare deux stades. Le stade de rugby de Marcoussis où des décisions, qui n’ont pas été appliquées, ont été prises et le stade de football de Bouaké où la flamme de la paix a été célébrée.
« Et pourtant c’était le chemin » est une rupture avec l’époque ancienne des « fils à papa » où parce que papa était, le fils est. L’époque des héritiers que je compare à l’époque des « papa à fils », c’est-à-dire celle des jeunes gens issus de familles pauvres qui, par leur savoir faire et leur talent, révèlent leur famille. Vous avez un autre chapitre : « Gbagbo président, Soro Premier ministre, nous avons pris le pouvoir ». Le « nous », ce sont les pauvres qui ont pris la responsabilité de diriger la Côte d’Ivoire. Le « nous », c’est la gauche plurielle parce que ne l’oubliez pas : « Soro est un homme de gauche »

Et pourtant les détracteurs du chef de l’Etat lui imputent le fait qu’il n’a pas dialogué avec les belligérants comme ils l’ont souhaité au début
Et les négociations de Lomé où le chef de l’Etat était représenté par le président Laurent Dona Fologo ? Le fait que Lomé ait été dépossédé du dossier ivoirien montrait que la France voulait infantiliser l’Afrique. D’une rencontre entre un Etat et une rébellion, on est passé à une rencontre entre un Etat et plusieurs organisations politiques privées qui ne défendaient que leurs intérêts privés.
« Et pourtant c’était le chemin » est un cri de révolte. En 2006, l’Alliance Patriotique dont je suis le président a rencontré la jeunesse de l’opposition pour appeler au calme dans les rues. On m’a traité de tous les noms en allant jusqu’à dire que j’ai trahi la lutte. Et pourtant, nous voici tous aujourd’hui en train de faire la paix. C’est pour montrer aux uns et aux autres qu’un leader, c’est aussi ça. Sa personne ne compte pas. Et nous devons faire attention à tous à tous nos actes et paroles parce qu’ils engagent la vie de millions de personnes. Notre objectif a été atteint. En témoigne la Flamme de la paix qui a été un succès. Comme le caméléon, nous avançons sûrement

Où en sont vos relations avec le Premier ministre Soro ? Nous avons de très bonnes relations. Elles sont au beau fixe. Je suis responsable du COJEP, président de l’Alliance Patriotique et responsable d’une structure de communication. Lui est à la Primature. Chacun dans son domaine, contribue à faire avancer la paix.

L’avez-vous rencontré depuis ?
Pour le moment, ce n’est pas important. Les rôles que chacun joue ne nous amènent pas à nous livrer en spectacle. A ce stade de notre vie, nous devons tout faire pour atteindre des résultats dans tous les actes que nous entreprenons. Guillaume Soro, Soul to Soul et Konaté Sidiki et nous, avons passé de durs moments ensemble. Pas seulement à la MACA, mais dans les geôles de la DST. Ce sont des choses qui soudent à jamais. Ne comptez pas sur moi pour dire qu’un tel a dit que Guillaume Soro a fait ceci ou cela.

Et l’état de vos relations avec le chef de l’Etat ?
Bonnes !

D’aucun disent que vous êtes son mouton de sacrifice...
Evitons d’avoir des comportements d’anciens combattants. Notre combat est d’abord pour notre pays. Pour que je puisse exercer ce que j’ai appris, j’ai besoin que ce pays soit calme. La conclusion du travail du président Gbagbo sera l’introduction du travail de notre génération. Quand vous voyez les choses ainsi, en retour vous ne pouvez qu’être heureux. L’Accord de Ouaga a apporté à mon pays la paix. Les gens disent que Guillaume Soro a été nommé Premier ministre et qu’en retour Blé Goudé n’a rien eu. Mais en retour, c’est la paix que je cherche et rien d’autres. Pour conclure, je ne suis ni le mouton du sacrifice de Gbagbo, ni celui de la Côte d’Ivoire. De mon enfance jusqu’à maintenant, c’est le combat permanent. Paraît-il que ma maman est décédée quand j’avais un mois. Donc je suis née dans le combat. C’est dire que je ne suis pas né avec une cuillère en or dans la bouche. S’engager pour les autres, c’est s’engager pour soi-même.

Est-ce que vos camarades comprennent les choses de la même façon que vous, à partir du moment où certains estiment qu’ils ont été trahis ?
Le combat dans la rue, c’était de faire en sorte que la Côte d’Ivoire garde sa souveraineté. C’était de faire en sorte que les présidents de la Côte d’Ivoire ne soient pas des moins que rien. Bien au contraire, la position du -résident Gbagbo a été consolidée. Ses adversaires sont dans la tourmente. Je pense que c’est cela l’essentiel. J’ai rencontré mes camarades des Agoras et Parlements qui grognaient, on a discuté et je pense qu’on s’est compris. C’est une question de maturité politique. Dans ce combat, beaucoup sont morts et c’est une chance pour nous d’avoir la vie sauve. Quand on mène un combat, c’est pour atteindre un résultat.

En conclusion ?
La plate-forme de la famille et des échanges va naître le 02 octobre prochain. En ma qualité d’ambassadeur de la Paix, je me dois de poser des actes de paix. Quand le ministre de la Réconciliation nationale m’a nommé, c’est une mission qu’il nous a confiée. Il nous a dit d’aller partout semer la graine de la paix. Notre objectif, c’est de faire en sorte que tous les Ivoiriens nous rejoignent dans cette plate-forme pour parler de paix, pour avancer. Ceux qui vont nous envoyer des messages, nous allons leur répondre soit, par sms, soit, par message vocal. Nous allons installer des comités de paix partout et dès que vous adhérez à la famille, vous avez votre carte de membre. Le 02 octobre prochain, nous invitons tout le monde à la salle des fêtes de l’hôtel Ivoire.

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